dimanche 9 mars 2014

Affaire Merah : la bourde de François Hollande

Le père de l'une des victimes de Mohamed Merah a protesté samedi après que le président a qualifié son fils de musulman, au lieu de catholique.

Albert Chennouf-Meyer (2e à droite), le père de l'une des victimes de Mohamed Merah, a adressé une lettre ouverte à François Hollande, qui s'est trompé sur la confession de son fils.
Albert Chennouf-Meyer (2e à droite), le père de l'une des victimes de Mohamed Merah, a adressé une lettre ouverte à François Hollande, qui s'est trompé sur la confession de son fils. © FRANCOIS GUILLOT / AFP


Albert Chennouf-Meyer, le père d'Abel Chennouf, militaire tué par Mohamed Merah à Montauban, a protesté samedi dans une lettre ouverte à François Hollande, après que celui-ci a qualifié dans un discours son fils de musulman, alors que le jeune homme était catholique.

"Lors de votre intervention au dîner du Crif (...), vous affirmiez dans votre discours (...) que Merah avait assassiné quatre juifs et trois musulmans", indique Albert Chennouf. "Mon épouse Katia, Tony et Sabrina mes enfants et moi-même, nous nous élevons et condamnons fermement votre inculture, votre agression verbale et votre mépris vis-à-vis de notre enfant Abel Samy Arnaud, qui est catholique de son état et non musulman", poursuit-il.

"C'est le fanatisme et non l'islam, qui a guidé le bras assassin de Merah à Toulouse et à Montauban lorsqu'il a abattu Jonathan, Gabriel, Arieh, Myriam, Imad Ibn Ziaten, Mohamed Legouad et Abel Chennouf. Quatre juifs, trois musulmans. Tous Français", a déclaré François Hollande, mardi, au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).

"Être musulman n'est pas une tare"

"J'ajoute qu'être musulman n'est pas une tare", précise le père du soldat victime de Mohamed Merah, tout en dénonçant "le mépris" manifesté selon lui par le chef de l'État "envers les familles de victimes, notamment Abel et Mohamed Legouad". "Je vous saurai gré de ne plus citer le prénom de mon fils, laissez-le dormir en paix", conclut Albert Chennouf.

Les familles Chennouf et Legouad avaient déjà dénoncé en novembre les "deux poids deux mesures" dans le traitement réservé, selon elles, par l'Élysée aux familles des victimes du tueur au scooter. Les familles réagissaient alors après que le président François Hollande se fut recueilli en Israël sur les tombes des quatre victimes tuées dans une école juive de Toulouse le 19 mars 2012.

Avant la tuerie de l'école juive, Mohamed Merah avait assassiné trois militaires, à Toulouse et à Montauban.

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