Après "Economie et Emploi", c'est l'item "Education et Recherche" qui constitue la priorité d'un programme pour l'élection présidentielle. L'Education car elle déterminera la valeur de notre jeunesse sur le marché de l'emploi futur, et la Recherche car elle déterminera la valeur de nos entreprises face à la concurrence mondiale dans le futur.
Voici les 18 propositions qui m'ont le plus interpelé. Je les présente une fois de plus anonymement afin que chacun puisse juger ce qui est dit plutôt que celui/celle qui le dit. Les noms des auteur(e)s ne seront révélés qu'à la fin de l'article.
Ecole, collège, lycée
Élèves défavorisés et ZEP
proposition 01
Le système d’affectation des enseignants sera modifié afin qu’aucun enseignant ayant moins de cinq années d’exercice ne soit nommé contre son gré dans les zones sensibles.
Les enseignants en zones sensibles bénéficieront d’un allègement des charges horaires devant les élèves pour passer plus de temps en formation continue.
proposition 02
Nous souhaitons atteindre l’objectif de 20 000 places en internat d’excellence qui permettent aux élèves défavorisés de bénéficier de meilleures conditions d’études dès lorsqu’ils ont de bons résultats scolaires et qu’ils sont volontaires et motivés.
Nous poursuivrons également le développement des places en Épide (établissement public d’insertion de la défense), en continuant à les cibler sur les jeunes en difficulté scolaire, sans qualification professionnelle ni emploi, en risque de marginalisation et volontaires, pour les réinsérer durablement.
Nous voulons ouvrir au moins deux « classes préparatoires aux études supérieures » par académie. Ces classes sélectionnent après le bac les meilleurs élèves boursiers pour une année de transition vers les classes préparatoires aux grandes écoles. Elles permettent à des élèves qui auraient un bon potentiel mais des lacunes à combler d'accéder à des filières très sélectives, sans baisser les exigences de la méritocratie républicaine.
Orientation
proposition 03
Les principales difficultés des élèves très jeunes sont psychoaffectives. Elles ne sont pas, la plupart du temps, d’ordre pédagogique ou de l’ordre des « capacités » comme on dit. Les repérer tôt, par une formation et un réseau adapté, c’est donner une chance de les résoudre, soit au sein de l’école, soit plus souvent encore auprès des pédopsychiatres.
Aucun élève ne doit entrer au collège sans qu’il soit garanti qu’il maîtrise la lecture et l’écriture. S’il est en défaut, une pédagogie adaptée doit lui permettre de reconstruire son rapport à l’écrit.
proposition 04
La génération ERASMUS sera étendue, en favorisant la mobilité internationale des jeunes, lors de la formation autant que de l'orientation. L’objectif de 30% d'une classe d'âge ayant passé au moins six mois à l'étranger sera fixé
Violence à l'école
proposition 05
L’insécurité à l’école doit être traitée de la même manière que l’insécurité en général : tolérance zéro. Les établissements les plus dangereux seront équipés de portiques de détection des métaux, même temporairement.
Alourdissement des peines pour les personnes coupables d’avoir agressé physiquement ou verbalement un enseignant.
Formation professionnelle
proposition 06
Suppression progressive sur le quinquennat du collège unique qui a été un terrible échec.
Les filières techniques et manuelles seront revalorisées.
L’apprentissage à 14 ans sera rétabli.
Maintien du baccalauréat, qui doit retrouver son caractère sélectif : refus de tout contrôle continu : seul l’examen national permet l’égalité.
L’abaissement à 14 ans de l’âge plancher pour pouvoir bénéficier d’un contrat d’apprentissage sera décidé.
L’apprentissage sera valorisé dans le cadre de la réforme de l’enseignement professionnel que nous engagerons. L’objectif sera de passer à la fin du quinquennat à environ 700 000 apprentis contre 500 000 aujourd’hui (en Allemagne, on compte 1,5 millions d’apprentis). La suppression du collège unique et la valorisation des filières professionnelles participeront de cet effort.
proposition 07
Nous souhaitons que les métiers du tourisme et de l’hôtellerie-restauration soient davantage valorisés auprès des jeunes.
Si le capital humain est notre première richesse, alors on ne peut pas le considérer comme une variable d’ajustement ! On doit mettre la formation professionnelle au cœur de nos décisions d’investissement. Garantir l’employabilité des travailleurs français, c’est la meilleure assurance contre le chômage.
Nous voulons porter à un million le nombre des apprentis sur cinq ans. Nous donnerons à ceux qui le souhaitent la possibilité d’entrer dans l’apprentissage dès 14 ans, mais également de revenir dans l’enseignement général. À cet effet, nous développerons les classes « métiers-études » dans le cadre du collège pour tous.
Nous voulons attribuer à chacun un compte individuel de formation dont le capital de départ sera inversement proportionnel à la formation initiale, afin qu’un salarié puisse bénéficier d’une formation tout au long de la vie, surtout lorsqu’il a une formation initiale courte ou lorsqu’il est porteur d’un handicap.
Méthodes d'enseignement
proposition 08
La reconstruction d’une année de formation, en alternance avec l’exercice dans la classe, est impérative et étroitement liée au contrat de progrès de l’éducation nationale. Il s’agit du moyen de familiariser les enseignants recrutés et débutants avec l’expérience de leurs collègues plus expérimentés et assurés.
La question des méthodes pédagogiques doit être tranchée non pas par l’idéologie, mais par l’évaluation des résultats.
Il faut penser le nombre d’élèves par classe en fonction de la réalité de la classe. À classe difficile, petit nombre d’élèves, à classe équilibrée et de bon niveau, plus grand nombre d’élèves.
Dans chaque discipline, le « apprendre à apprendre » et le retour assidu aux bases doivent servir de socle. Les programmes doivent être écrits avec les enseignants en imposant la faisabilité sans précipitation, et la simplicité. Je propose qu’un débat parlementaire permette d’exposer à la nation le principe des programmes et leur lisibilité.
Les rythmes scolaires doivent être reconstruits. Il n’est pas normal que l’école française soit celle qui concentre le plus d’heures sur le moins de jours de classe. Les horaires des élèves, devoirs compris, ne doivent pas dépasser une charge horaire d’une trentaine d’heures par semaine, ce qui veut dire un allègement des horaires pour un grand nombre d’élèves.
Réflexion générale sur l’éducation numérique. Très importante pour l’avenir. Il n’y a pas d’éducation entièrement dématérialisée, et déshumanisée, mais les ressources du e-learning sont pour l’avenir un immense enrichissement des possibilités de formation et de découverte.
Handicap et discrimination positive
proposition 09
Rétablissement du principe d’égalité et de méritocratie : bannissement des pratiques de discrimination positive dans tous les secteurs de la société (école, université, entreprise, administration).
Veiller à l’application de loi handicap de 2005 dans l’entreprise (conformité des postes de travail, développement du « e Learning »).
Aide aux élèves
proposition 10
Je proposerai que tant que cela est nécessaire 50 % du temps scolaire à l’école primaire soit consacré à la maîtrise de l’écrit, comme on dit actif et passif, et à la langue française, en sa beauté à découvrir, à ce qu’elle peut exprimer de nuances, de richesses, en son vocabulaire.
Le premier lieu de l’éducation, c’est la famille. Favoriser la mise en place « d’écoles de parents » associatives pour aider ceux qui ont des difficultés à accompagner leurs enfants.
Informer les élèves sur ce qu’ils ne maîtrisent pas : les codes de comportement, d’habillement, de langage, les chemins de la confiance en soi.
Les devoirs doivent être faits dans le cadre de l’établissement, sous la surveillance de tuteurs, les enseignants de l’établissement s’ils le souhaitent, des enseignants à la retraite, des étudiants qui recevront une bourse pour se familiariser ainsi avec l’enseignement et servir de « grands frères », de tuteurs et d’appui aux élèves plus jeunes.
Réformes de l'éducation nationale
proposition 11
Il faut restaurer la confiance de la nation dans ses enseignants. Je ne suis pas pour qu’on remette en cause le décret des années 50 qui définit le statut des enseignants. La définition du temps de travail est légitime. Il peut être réaménagé sur la base du volontariat, on peut faciliter si on le souhaite une présence plus longue dans l’établissement, par exemple en construisant des bureaux, mais les procès doivent cesser.
Arrêter avec les surcharges administratives, la multiplication de réunions, l’avalanche des livrets de compétences.
Au lieu d’être dans la « réformite », il faut un plan de progrès continu, inscrit dans le long terme. Pour vraiment changer les choses, il faut cesser d’aller en fausses « réformes » en fausses « réformes », qui ne changent rien sur le fond, mais déstabilisent perpétuellement l’éducation nationale et le moral, la confiance professionnelle des enseignants et des parents. C’est de la fausse monnaie.
Les concours de recrutement nationaux sont la voie la plus républicaine et la plus légitime pour sélectionner les enseignants du second degré.
Donner aux chefs d’établissement des possibilités nouvelles : recrutement direct des remplaçants, gestion d’un volume d’heures pour organiser des soutiens individualisés ou en petit groupe.
Contre la double pénurie de scientifiques et de littéraires, réfléchir à l’organisation des baccalauréats, notamment la réflexion sur un baccalauréat d’excellence générale, à la fois littéraire et scientifique.
proposition 12
Il est tout simplement inadmissible qu’un pays comme la France laisse de côté 30 % de ses enfants en acceptant qu’ils ne maîtrisent pas les fondamentaux et qu’ils démarrent dans la vie avec un si gros handicap. Aussi, j’augmenterai le nombre d’heures hebdomadaires consacrées au français dans le cycle élémentaire de 10 à 16 h (comme en 1969) et je dédoublerai au maximum les classes de CP pour faciliter l’apprentissage de la lecture et limiter toute prise de retard.
Les coupes arbitraires d’effectifs et la dévalorisation de la condition enseignante ont créé un profond malaise dans un corps enseignant pourtant dévoué. Je propose donc de mettre fin à la règle du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux pour permettre de recruter plus d’enseignants là où il y en a besoin (notamment du CP au CE2 pour assurer un meilleur apprentissage des fondamentaux) et mieux récompenser l’enseigne- ment dans les zones difficiles.
proposition 13
La politique du « 1 sur 2 » (non remplacement d’un enseignant partant à la retraite sur deux) cessera : l’intégralité des départ à la retraite sera remplacée. Il n’y aura cependant pas de créations de postes supplémentaires, dans un souci de responsabilité budgétaire.
Les efforts de réduction d’effectifs seront concentrés sur l’administration centrale du ministère de l’Education nationale.
Augmentation en conséquence du nombre d’heures consacrées à ces matières, qui a sans cesse baissé depuis les années 1970. En 1976, un élève qui sortait du collège avait reçu 2800 heures d’enseignement du français depuis son entrée en CP. En 2004, c’était 2000 heures, soit 800 de moins, l’équivalent de deux ans et demi de cours.
L’école primaire doit donc être réformée en profondeur. Il faut en particulier revoir le statut de l’école, créer un nouveau type d’établissement public sur le modèle des collèges et lycées.
Un statut du directeur d’école devra lui donner les moyens d’accomplir complètement ses missions. Une revalorisation de la rémunération et une amélioration du régime de décharge sont indispensables pour pallier les problèmes actuels de recrutement, qui sont préoccupants.
Enseignement supérieur et recherche
Orientation des étudiants
proposition 14
Organiser une campagne systématique d’information indiquant aux étudiants les chances réelles de débouchés dans les disciplines qu’ils vont choisir.
Recherche dans les entreprises
proposition 15
Les professeurs du secondaire et d’université doivent eux-mêmes se voir offrir les moyens de passer un an dans une entreprise tous les sept à dix ans. La priorité absolue est de leur faire connaître les PME-PMI innovantes et créatrices d’emploi.
proposition 16
Une concertation élargie à tout le monde de la recherche, via l’organisation d’états-généraux en début de quinquennat, permettra de déterminer les grands domaines prioritaires de recherche sur lesquels les investissements les plus massifs devront être portés. La Planification Stratégique de la Réindustralisation fixera dans le cadre de ces états-généraux ses priorités, afin que les filières industrielles puissent déterminer et cofinancer les travaux de recherche qu’elles jugent les plus utiles.
Le budget de la recherche publique non finalisée sera progressivement augmenté lorsque la situation des finances publiques se rétablira, et les évaluations quinquennales des laboratoires seront rendues très rigoureuses pour définir le montant du renouvellement des aides.
La coopération entre la recherche privée et la recherche publique sera encouragée via le développement d’une logique de coopération transversale (en « clusters ») au détriment des logiques en tuyaux d’orgue. Les pôles de compétitivité existants feront l’objet d’une évaluation rigoureuse pour déterminer les progrès réalisés en ce sens et les blocages persistants. Les bonnes pratiques seront diffusées sous l’impulsion de l’Etat stratège.
Recherche publique
proposition 17
Encourager la structuration de la recherche en réseaux pour développer des synergies, tout en donnant à chaque laboratoire de recherche reconnu par l’Etat les moyens de travailler efficacement.
L’objectif fixé est de porter l’effort de recherche national à 3% du PIB en 2017. Les contraintes budgétaires ne permettront qu’un accroissement limité et progressif des sommes consacrées à la recherche publique. C’est donc avant tout par une incitation forte du secteur privé à accroître ses objectifs que cet objectif pourra être atteint.
Afin d’améliorer le fonctionnement des grands centres nationaux de recherche, au premier rang desquels le CNRS, un audit sera réalisé en début de quinquennat par les services de l’Etat et des représentants du secteur privé afin de lutter contre les lourdeurs administratives et de mettre en place des modes de fonctionnement plus simples et dynamiques, adaptés à la compétition internationale.
proposition 18
Nous voulons mieux valoriser la recherche publique en favorisant les liens entre les universités et les entreprises et en intéressant les chercheurs publics aux retombées financières de leurs découvertes.
Qui sont les candidat(e)s auteur(e)s des propositions ci-dessus ? Essayez de deviner ...
Réponses ! :
Elèves défavorisés et ZEP
proposition 01 : Eva Joly
proposition 02 : Nicolas Sarkozy
Orientation
proposition 03 : François Bayrou
proposition 04 : Eva Joly
Violence à l'école
proposition 05 : Marine Le Pen
Formation professionnelle
proposition 06 : Marine Le Pen
proposition 07 : Nicolas Sarkozy
Méthodes d'enseignement
proposition 08 : François Bayrou
Handicap et discrimination positive
proposition 09 : Marine Le Pen
Aide aux élèves
proposition 10 : François Bayrou
Réformes de l'éducation nationale
proposition 11 : François Bayrou
proposition 12 : Nicolas Dupont-Aignan
proposition 13 : Marine Le Pen
Orientation des étudiants
proposition 14 : Jacques Cheminade
Recherche dans les entreprises
proposition 15 : Jacques Cheminade
proposition 16 : Marine Le Pen
Recherche publique
proposition 17 : Marine Le Pen
proposition 18 : Nicolas Sarkozy
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
A ma grande surprise, sur le thème "Éducation et Recherche", c'est Marine Le Pen (avec 6 propositions intéressantes) qui arrive en tête.
Elle devance :
- François Bayrou, que je percevais comme la favori/spécialiste : 4
- Nicolas Sarkozy : 3
- Jacques Cheminade et Eva Joly : 2 chacun
- et Nicolas Dupont-Aignan : 1
Enregistrer un commentaire