lundi 12 mars 2012

Bayrou accuse Sarkozy de "diviser la France" et Hollande de la "bercer d’illusions"

François Bayrou était l’invité jeudi 8 mars 2012 de l’émission "Des paroles et des actes". Le candidat centriste a détaillé certaines de ses propositions et annoncé s’il est élu vouloir gouverner avec "une majorité centrale".

Le candidat centriste évoque son futur gouvernement. Comme Premier ministre, il souhaite une personnalité qui connaitra l’Etat, sans orientation partisane.

Il prône "un retour aux sources de la Ve République".

François Bayrou succède à Nicolas Sarokzy sur le plateau de « Des paroles et des actes ». Le candidat du MoDem espère toujours atteindre le second tour de la présidentielle. Une tâche ardue pour le candidat centriste qui stagne dans les sondages. Aujourd’hui placé 4ème dans les intentions de vote, François Bayrou a déjà reçu le soutien de 18 sénateurs centristes. "François Bayrou se tient à l'écart des propos clivants, de la culture des antagonismes. Il a vocation à rassembler les Français au-delà des frontières partisanes. A ses côtés, nous voulons remettre la France et l'Europe d'aplomb", affirment ces sénateurs.

Déroulement

21h10

Dès le début de l’émission, François Bayrou tente de se démarquer de ses deux principaux concurrents, François Hollande et Nicolas Sarkozy. Selon lui, Nicolas Sarkozy ferait courir le risque de la "division" en France et accuse le candidat socialiste de bercer le pays "d’illusions".

Il explique détester les "barnums", les gros rassemblements politiques sur le modèle de ceux de ses deux concurrents. Il estime qu’ils sont "stupides".

Le candidat a défendu le centrisme : "la seule fois où le centre a accédé au pouvoir suprême (avec Giscard), c'est quand il s'est affiché dans un camp." Mais il a "créé la surprise en réunissant des forces qui étaient de droite et de gauche"".

21h20

François Bayrou prévoit 50 milliards d’économies, 20 milliards concernent l’Etat, 20 milliards concernent la sécurité sociale et 10 milliards les collectivités territoriales. Le candidat centriste dit exclure le gel des salaires des fonctionnaires. "Le blocage à 0% des dépenses publiques permet de sortir du déficit en deux ans", affirme François Bayrou.

Il souhaite par exemple créer un "sas" avec des médecins de ville pour "aiguiller" les patients, soit "2 milliards d’économies à la Sécurité sociale", estime-t-il.

Sur le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, le candidat centriste explique "qu’il ne faut pas le faire à l’aveugle", mais il ne reviendra pas sur le système. "Il faut économiser des postes là où on peut réorganiser l'action de l'Etat", souligne-t-il.

Selon lui, "les démonstrations arithmétiques acrobatiques de Nicolas Sarkozy ne tiennent pas la route."

21h35

François Bayrou propose la reconstruction "d’un commissariat aux plans" pour revenir à "une stratégie nationale de production". Parmi les secteurs dans lesquels il faut investir, François Bayrou cite "la pharmacie, l’aéronautique, l’automobile voire le textile".

Le candidat centriste souhaite revenir sur la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires. Il estime aussi que "le travail est sous-payé en France".

François Bayrou est pour la mise en place de la règle d'or budgétaire, qu'il "défend depuis 10 ans". Quant au "made in France", il a défendu une "stratégie nationale de production", basée sur les fleurons de la France : "Ariane, Airbus, le TGV, Areva !"

21h50

Sur l’immigration légale, François Bayrou estime que les chiffres présentés par ses concurrents sont de "l’imposture". "Sur les 200 000 entrées, 70 000 sont en provenance de l'Union européenne. Mais il y a trop d'immigrés clandestins et d'enfants immigrés non-intégrés".

Le candidat centriste s’est prononcé pour un ISF "intégré dans l’impôt sur le revenu", il le veut "plus juste et plus large, et (qui) rapporte plus".

21h55

Sur la fin de vie, Francois Bayrou estime que la loi Leonetti n’est "pas bien appliquée, mais répond à toutes ces questions : pas d'acharnement thérapeutique, on vous demande de votre avis ou celui de vos proches si vous êtes inconscient".

22h

Sur l’éducation, le candidat centriste revient sur la proposition de François Hollande de créer 60 000 postes d’enseignants et affirme que "personne ne créera" ces postes.

Il dit vouloir lutter contre la violence à l’école en mettant les élèves violents dans des "collèges hors les murs pour les remettre d'aplomb et proposer des rattrapages à ces élèves déstabilisés et qui déstabilisent".

"Il y a un moyen de lutter contre la violence, c'est que les enfants apprennent la langue, apprennent à parler, à exprimer les choses, cela doit être 50% du temps scolaire en primaire : la lecture, l'écriture, la langue française" estime-t-il.

22h10

Son idée de gouvernement d'union nationale est la même que celle de Dominique de Villepin, François Bayrou salue le combat de l’ancien Premier ministre.

Sur un éventuel ralliement avec le candidat socialiste, il réplique : "Mon projet n'est pas de rallier François Hollande, il est de le battre."

22h20

Manuel Valls cite plusieurs points d’accords : la niche Copé, la défiscalisation des heures supplémentaires et le fait de ne pas systématiquement appliquer le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux.

Le porte-parole de François Hollande interroge Bayrou sur le retour au "sens de la morale, de l'éthique". Il rappelle que Bayrou disait en 2007 être loin du "programme" de Royal, mais loin des "valeurs" de Sarkozy.

Bayrou attaque Manuel Valls sur le programme de François Hollande : "Vous ne ferez pas les 60 000 créations d'emplois, les 150 000 emplois jeunes, l'allocation d'autonomie pour les étudiants".

"Vous ne pouvez pas présenter la saignée aux Français", rétorque Manuel Valls à François Bayrou. "Dans votre projet, il y a aucun soutien à la croissance, zéro croissance et donc zéro espoir", dit-il encore.

François Bayrou s’en prend aux socialistes en les accusant d’avoir creusé la dette, Manuel Valls lui fait remarquer qu’il a aussi été au gouvernement sous Balladur et sous Juppé.

22h30

"A partir de 1997, j'ai eu le sentiment qu'en France le problème de la dette et du déficit était sous-estimé. Et je me suis fait un devoir de dire aux Français: "On vous emmène droit dans le mur"", explique Bayrou sur sa rupture avec la droite.

22h35

Sur la dette, François Bayrou estime que les hypothèses de croissance du projet PS ne sont pas bonnes. Le candidat centriste table sur 0,2% de croissance pour 2012. "Nous avons choisi des hypothèses de croissance d'institutions internationales, nous les avons pas inventées" attaque François Bayrou.

22h40

François Bayrou souhaite inscrire la règle d’or dans la Constitution.  "La règle d'or existe déjà d'une certaine manière, dans les traités européens, supérieurs en terme juridique à nos traités constitutionnels", estime Manuel Valls qui y est opposé.

François Bayrou a refusé de dire pour qui il appellerait à voter en cas de second tour Hollande/Sarkozy. "Un excès contre un excès, ça ne fait pas deux équilibres, ça fait un excès. Je vous ai dit que j'allais gouverner avec une majorité centrale assez large".

23h05

"Nous allons nous retrouver dans la situation de pays qui sont obligés de couper dans les retraites", prédit François Bayrou qui regrette que l'on parle du halal. "Non je ne suis pas trop gentil", déclare-t-il également.

1 commentaire:

Je a dit…

François Bayrou prévoit 50 milliards d’économies : 20 milliards concernent l’Etat, 20 milliards concernent la Sécurité Sociale et 10 milliards les Collectivités territoriales. Le candidat centriste dit exclure le gel des salaires des fonctionnaires. « Le blocage à 0% des dépenses publiques permet de sortir du déficit en deux ans », affirme François Bayrou.

Il faut bien comprendre que 50 milliards d'euros, c'est la totalité de l'impôt sur le revenu du travail.
C'est aussi ce que les contribuables français paient chaque année comme intérêt de la dette aux banques privées.
Cette égalité n'est pas un hasard. L'impôt sur le revenu a été conçu pour payer les intérêts aux banques privées alors que l’État pourraient tout à fait créer ex nihilo, comme les banques privées, sa propre monnaie.
Cet état de fait est la pire trahison des dirigeants politiques.

François Bayrou, au lieu de dénoncer cette trahison, cet accaparement des richesses du travail d'autrui par les banques privées, propose de faire des "économies" c'est-à-dire de priver les contribuables d'un service public qu'ils croient avoir payé avec leurs impôts.
Mais comme les impôts sont détournés au profit des banques, alors, on prive les contribuables de services de santé, d'éducation, de services de proximité, etc.

C'est abject !