samedi 22 février 2014

Nécessité d'une réforme des institutions et, pourquoi pas, du droit de vote.

La constitution de la Vème République française n'est plus adaptée. Elle a été rédigée sur-mesure pour le Général De Gaulle, un chef d’État qui s'est révélé exceptionnel (le chef des résistants) dans des circonstances exceptionnelles (la Seconde Guerre Mondiale).

Trop de prérogatives concentrées dans les mains du Président de la République.

Mais il n'y a pas que ça.

Les trois pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire ; et pourquoi ne pas ajouter également la presse, le 4ème pouvoir) ne sont pas assez séparés.

Par exemple, le Garde des Sceaux (en l'occurrence, la Garde des Sceaux), n°1 du pouvoir judiciaire,  siège au gouvernement, qui est l'organe du pouvoir exécutif.

Il y a aussi des incohérences dans le mode d'attribution de ces pouvoirs : suffrage universel pour l'exécutif; suffrage majoritaire avec des nuances de proportionnelle pour le législatif (avec en plus la dualité élection directe pour les députés et indirecte pour les sénateurs); et enfin nomination sans passer par des élections pour le judiciaire.

La logique voudrait qu'on uniformise tout ça.

Mais il n'y a pas que le problème des institutions à actualiser.

Quand on vote, on devient responsable de la vie future des autres. Par son choix, on va mettre au pouvoir quelqu'un qui va dicter des lois, etc. Ce n'est pas quelque chose qu'on doit prendre à la légère. D'où l'analogie avec le permis de conduire.Sur les routes, on n'est pas seul. Si on ne connaît pas le code de la route ou bien qu'on fait n'importe quoi, c'est la vie d'autrui qu'on met en danger.

Moi le premier, avant l'élection présidentielle de 2012, je me fiais à mon impression générale, j'écoutais le discours des principaux candidats, les commentaires de quelques journalistes qui me semblaient crédibles.

Pourtant, déjà, j'avais ressenti que face à certaines questions (je pense entre autres au référendum sur le "Traité établissant une constitution pour l'Europe" en 2005) j'étais incompétent, par manque cruel de connaissance du droit.

 Et puis, en 2012, étant très indécis dans mon choix, j'ai décidé de lire en détail le programme de tous les candidats à l'élection présidentielle, sans a priori, sans en occulter aucun ni aucune. Cela m'a pris du temps ! Mais quel choc une fois la lecture achevée ...

C'est ainsi que j'ai découvert l'énorme supercherie, le mensonge généralisé des journalistes et du coup, la crédulité des électeurs qui, pour la plupart, ne prennent même pas le temps de lire en détail les programmes, de se demander "Comment financer telle ou telle mesure ? Est-ce que c'est possible compte tenu des lois nationales et européennes ?" , etc.

Actuellement, le chef de l’État est désigné grâce à la séduction exercée sur un électorat incapable d'évaluer sa compétence réelle à assumer sa fonction. Certains ont été élus simplement en se faisant défriser les cheveux, en maigrissant d'une quinzaine de kg ou encore en étant rendu sympathique par une marionnette qui lui faisait manger des pommes.

Comment donc ne pas envisager que le droit de vote soit accompagné par une formation , ouverte à toutes et à tous ceux désirant de s'engager dans cette voie de la responsabilité ?

 J'ai esquissé une réflexion sur le sujet en 2013 ( http://justemonopinion-jeronimo.blogspot.com/2013/09/permis-de-voter.html ) avant de découvrir qu'un autre avait beaucoup plus approfondi l'idée que moi (http://quolibets.fr/categorie/permis-de-voter) : Olivier Drochon, auteur du livre "La Faillite de la Democratie, De la nécessité d'un permis de voter".

Je n'affirme pas que c'est la meilleure solution mais elle mérite d'être examinée.

Reste à déterminer comment va se dérouler l'examen du permis de voter et qui seront les examinateurs.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Formation ok mais pourquoi ne pas se demander si une autre forme de gouvernance peut être appliquée...la démocratie, basée sur le "mensonge" dés le début a peut être fait son temps non ?

Je a dit…

La démocratie actuelle n'est pas une réelle démocratie à mes yeux.

Le suffrage universel, pour désigner le chef de l'exécutif me convient et devrait être appliqué au législatif.

De plus, le non-cumul des mandats devrait être inscrit dans la constitution. On devrait interdire à un membre de l'exécutif d'être également dans le législatif. Cela va à l'encontre de la séparation des pouvoirs.

Le pouvoir judiciaire, par nomination, s'apparente à une technocratie. Et pire, il est soumis à l'autorité de l'exécutif via la Garde des Sceaux.

Quant au pouvoir médiatique, l'affaire Dieudonné le démontre, il est aux mains d'une oligarchie et n'effectue pas sa mission d'information et encore moins de formation pédagogique pour rendre les électeurs compétents.

Je a dit…

La formation des électeurs (et plus délicat : la délivrance d'un permis de voter) ne viendrait qu'en complément d'un assainissement du sommet de la pyramide.

On devrait par exemple rendre inéligibles à vie tout homme politique ou femme politique ayant été condamné.

Un fonctionnaire doit en effet posséder un casier judiciaire vierge. Il me semble évident qu'il devrait en être de même pour tout candidat à une élection (et aucune prescription ne pourrait être tolérée.).

Je a dit…

Mais excusez-moi, je parle, je parle ... Quelle "autre forme de gouvernance peut être appliquée" selon vous ? Pourriez-vous développer, s'il vous plaît ?

Je a dit…

Avec le recul de trois années et la lecture du livre "Les Politiques" d'Aristote j'ai pris conscience que non seulement nous ne sommes pas en démocratie mais que l'élection n'est pas un processus démocratique (suffrage universel ou pas). L'élection est aristocratique et c'est le tirage au sort qui est démocratique.

Un échantillon d'environ un millier de personnes tirées au sort est mathématiquement (branche des statistiques) plus représentatif qu'un élu prétendument "représentant" de ses électeurs.
A partir du moment où l'élu ne parle qu'en son nom, n'est tenu par aucun mandat impératif, il ne représente personne d'autre que lui-même (et ceux qui ont financé sa campagne électorale).

C'est d'ailleurs explicitement mentionné dans l'ARTICLE 27 de la Constitution de la Vème République française :
-Tout mandat impératif est nul.
-Le droit de vote des membres du Parlement est personnel.
-La loi organique peut autoriser exceptionnellement la délégation de vote. Dans ce cas, nul ne peut recevoir délégation de plus d'un mandat.

Je a dit…

Au risque de me répéter (par rapport à mon commentaire de 2017), il faut bien comprendre que je me trompais en 2014 en écrivant : Quand on vote, on devient responsable de la vie future des autres.

En réalité, lorsqu'on élit (il faut distinguer le vote électif et le vote décisionnaire), on met au pouvoir quelqu'un qui va dicter des lois, qui a "carte blanche" (mandat représentatif) pour décider ce qu'il veut, y compris le contraire de ce qu'il a promis puisque le mandat impératif est interdit, "est nul".

Il faut se rendre compte que la Constitution autorise donc les candidats à mentir aux électeurs. Et c'est le cas depuis la toute première constitution française, celle de 1791, rédigée pour la Monarchie parlementaire souhaitée par les révolutionnaires bourgeois s'inspirant de ce qui existait à l'époque en Angleterre.