vendredi 14 février 2014

Zemmour et Domenach sur l'affaire Dieudonné



Source : http://youtu.be/O1zpfT3T1J4

Les débats "Ça se dispute" entre Eric Zemmour et Nicolas Domenach ont souvent été intéressants. Deux personnalités, la première résolument de droite et la seconde incarnant la gauche "bobo", avec une argumentation contradictoire et donc enrichissante; ce qui est presque une exception dans le paysage audiovisuel français monotone avec sa "bien-pensance estampillée Parti Socialiste".

Le débat commence par le commentaire de la une du Nouvel Observateur, "La haine", hebdomadaire qui traite Dieudonné (bien sûr) mais aussi Eric Zemmour et Jean-François Copé (ces deux derniers étant juifs) d'antisémites ! Simplement stupide. Le journal de Renaud Dély ne mérite bien entendu pas d'être acheté.

Zemmour enchaîne. "Ce qui me motive, c'est l'amour de la France. Pourquoi je suis ulcéré par l'évolution depuis une trentaine d'années, autour de l'immigration, de la laïcité et l'islam, etc, c'est parce que là, il y a une haine de la France qui s'anime, il y a une destruction de la France"."Ils [le Nouvel Observateur] ont été à l'origine du communautarisme, c'est eux qui ont créé cette France "black-blanc-beur.".

Sur le sujet annoncé "l'affaire Dieudonné", Eric Zemmour prouve d'emblée qu'il a dépassé le traitement répétitif du sujet : "C'est [Manuel] Valls qui a inventé l'affaire Dieudonné ! Valls a fait un coup médiatique, politique, idéologique en polarisant sur Dieudonné. Il a voulu montrer qu'il était très à gauche, qu'il luttait contre l'antisémitisme. Il y a dans la procédure de Valls un partenariat pas très républicain, communautariste,  avec le CRIF qui m'a, moi, beaucoup choqué. Il y a aussi un amateurisme juridique inouï. On a vu quand même deux anciens ministres, un de l'Intérieur, [Pierre] Joxe, et un de la Culture et de l’Éducation Nationale, agrégé de droit, Jack Lang, dire que c'était juridiquement indéfendable les interdictions a priori. [...] Le Conseil d’État a été sommé d'annuler une jurisprudence libérale depuis 1933, l'arrêt Benjamin. Je pense que là, ce n'est pas glorieux pour le Conseil d’État."

Ensuite, Eric Zemmour analyse : "Qu'est ce que le mouvement Dieudonné ?
Premièrement, il est interdit d'interdire.
Deuxièmement, c'est le produit de l'époque : il faut provoquer, il faut choquer le bourgeois. Et aujourd'hui, qu'est-ce qui a été sacralisé depuis trente ans quitte à en faire une quasi-religion républicaine ? C'est la Shoah. Qu'est-ce qu'on doit désacraliser pour devenir le super choqueur de bourgeois que sont devenus nos éminences soixante-huitardes [Zemmour désignant Domenach de la main], c'est justement la Shoah. C'est le sommet de la provocation.
Troisièmement : pourquoi il part en guerre contre les Juifs au départ ? Je l'ai écouté chez Ardisson. Il veut faire une film sur le Code Noir, sur l'esclavage, à la manière [du film] Shoah et les producteurs lui rient au nez. Il se dit : mais c'est scandaleux ! Claude Lanzmann peut faire neuf heures sur la Shoah, il est aidé par tout le monde, il est encensé, et moi, sur l'esclavage des Noirs, on m'envoie paître. On est en plein dans la concurrence victimaire. Et qu'est ce que fait Christiane Taubira quand elle érige une loi en 2001 sur la Traite négrière ? Deux choses : elle imite la loi Gayssot qui criminalise tous ceux qui disent que l'extermination des Juifs n'est pas un génocide [tel que défini dans le statut du Tribunal militaire international de Nuremberg]; elle fait la même chose pour la Traite des Noirs, mais, deuxième erreur stratégique, elle polarise tout sur la Traite négrière occidentale en mettant sous le tapis les Traites arabes qui sont encore plus importantes et plus longues et l'esclavage inter-africain. Dieudonné arrive et dit : c'est les Juifs, les Rothschild qui nous mettaient en esclavage; ils se monopolisent la souffrance et nous aussi on souffre."


Face à Eric Zemmour, Nicolas Domenach fait pâle figure avec de la mauvaise foi manifeste.
Il dénonce la "fantasmagorie des Juifs détenant les médias" supposément portée par Dieudonné. Franchement, c'est une fantasmagorie ? Dieudonné caricature un colon israélien et il se retrouve évincé de toutes les télévisions, avec l'acharnement que l'on sait ensuite. Monsieur Domenach, vous avez perdu une bonne occasion de vous taire. Comme quand il dit : "Dans ses spectacles, il y a une obsession du complot juif". Pourtant, l'un des spectateurs interrogés le dit tout simplement : "Il faut prendre le spectacle au deuxième degré.C'est de l'humour.".
Et encore une bêtise de Domenach : "Je pensais qu'il fallait le cogner juridiquement mais ça n'a pas été fait". Ah bon ?! Mais Dieudonné est accablé par les procès, les contrôles fiscaux, etc. A part avec des balles, je ne vois pas comment on peut lui faire plus mal !
Et de continuer avec des slogans dignes de vendeurs de tapis : "OdieuxDonné, un nom noir dans tous les sens du terme".

Zemmour lui répond : "Tu ne peux pas t'en sortir comme ça, c'est trop facile."

A 22mn de la vidéo, la journaliste Léa Salamé demande : "Il vous fait rire Dieudonné ?". Et là, les deux compères sont pathétiques : " Je le connais mal ... Je n'ai vu que ses derniers sketchs ...". Quoi !? Voilà plus de vingt minutes qu'ils déblatèrent sur quelqu'un et qu'ils ne savent pas en détail ce que ses sketchs (qu'ils assimilent pourtant à de l'incitation à la haine antisémite") contiennent ! Cela voudrait dire qu'ils le jugent sur des extraits choisis, digérés, vomis par quelqu'un d'autre. Intellectuellement, c'est indigne ! 

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