vendredi 28 février 2014

Citations de Voltaire


Publications :

« N’est-il pas honteux que les fanatiques aient du zèle et que les sages n’en aient pas ? »
Extrait des Pensées détachées de M. l’abbé de Saint-Pierre

« Les hommes sont des insectes se dévorant les uns les autres sur un petit atome de boue. »
Extrait de Zadig ou la destinée

« Plus les hommes seront éclairés, et plus ils seront libres. »

« Le fanatisme est un monstre mille fois plus dangereux que l'athéisme philosophique. »
Extrait de Dictionnaire philosophique

« Quoiqu'il y ait beaucoup de livres, croyez-moi, peu de gens lisent ; et parmi ceux qui lisent, il y en a beaucoup qui ne se servent que de leurs yeux. »

« Ce n'est pas Dieu qui a créé l'homme, mais l'homme qui a créé Dieu. »

« La discorde est le plus grand mal du genre humain, et la tolérance en est le seul remède. »
Extrait du Dictionnaire philosophique

« C'est le propre de la censure violente d'accréditer les opinions qu'elle attaque. »
Extrait du Poème sur le désastre de Lisbonne

Correspondance privée :

« Il est à propos que le peuple soit guidé et non pas instruit. Quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu. »
Extrait d’une lettre à Damilaville - 1766

« L’étude a cela de bon qu’elle nous délivre du fardeau de notre oisiveté, et qu’elle nous empêche de courir hors de chez nous, pour aller dire et écouter des riens, d’un bout de la ville à l’autre. »
Extrait d’une Lettre à Madame du Deffand - 19 Février 1766

Source : http://evene.lefigaro.fr/citations/voltaire?page=26


Mais Voltaire n’a jamais écrit « je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » ! Il ne l’a même jamais dit.
A l’origine de cette formule, une Britannique, Evelyn Beatrice Hall (1868-1956) qui, dans un ouvrage consacré à Voltaire en 1906, lui attribue le célèbre « I disapprove of what you say, but I will defend to the death your right to say it ».
Cette citation est une interprétation libre de ces lignes de Voltaire : « J’aimais l’auteur du livre de l’Esprit [ Helvétius ]. Cet homme valait mieux que tous ses ennemis ensemble ; mais je n’ai jamais approuvé ni les erreurs de son livre, ni les vérités triviales qu’il débite avec emphase. J’ai pris son parti hautement, quand des hommes absurdes l’ont condamné pour ces vérités mêmes. » (Questions sur l’Encyclopédie, article "Homme") ; elle est très souvent utilisée dans le contexte de la liberté d'expression.

D'aprèshttp://rue89.nouvelobs.com/hoax/2011/04/14/arretez-avec-le-je-me-battrai-pour-vous-de-voltaire-199690 et http://fr.wikipedia.org/wiki/Evelyn_Beatrice_Hall

2 commentaires:

Je a dit…

Voltaire, de son nom complet François-Marie Arouet, a cela de bon qu'il s'oppose aux fanatiques religieux et aux tyrans (monarchistes absolus) mais il n'en reste pas moins quelqu'un qui méprise/instrumentalise le peuple :

""Un pays bien organisé est celui où le petit nombre fait travailler le grand nombre, est nourri par lui, et le gouverne" Voltaire

Il sera, avant la Révolution française et pendant le début du XIXe siècle, le philosophe préféré de la bourgeoisie libérale.

Pas étonnant qu'il s'oppose à Claude-Adrien Helvétius.
En penseur soucieux d'économie, Helvétius affirme que la concentration de richesses, la diminution du nombre de riches, et, simultanément, l'augmentation de leurs fortunes, la privation du plus grand nombre, voilà qui est contraire à l'intérêt général et au bien de la nation.

Helvétius a ma sympathie car il reste néanmoins pragmatique. Il s'interroge ainsi (avant de proposer des solutions concrètes).
Comment redistribuer des richesses si en amont elles ne sont pas produites ? De quelle manière envisager un partage plus équitable des biens si l'on ne dispose pas d'un système utile et efficace pour les créer ?

Alors ? Alors, pas la révolution mais le réformisme - mais sous une forme radicale. Insensiblement mais sûrement, il faut changer les choses, les améliorer, réduire les injustices. Helvétius plaide pour des changements réguliers, continus, progressifs. Récusant l'idéologie, il refuse une loi générale agissant en recette miracle. Pas d'économie planifiée, statique, ou de décisions étatiques nationales et impérieuses.

Voir notamment l'article : http://justemonopinion-jeronimo.blogspot.com/2015/11/apres-epicure-ou-de-lethique.html

Je a dit…

Issu d’une famille de médecins, dont le grand-père, Jean-Adrien Helvetius (1661-1727), fils de Johann Friedrich Schweitzer, introduisit l’usage de l’ipécacuanha et le père, Jean Claude Adrien Helvetius (1685 – 1755) fut le premier médecin de Marie Leszczyńska, reine de France, Claude-Adrien fut formé à Caen par son oncle maternel en vue d'une carrière financière, mais la poésie occupait son temps libre. Dès l'âge de vingt-trois ans, à la demande de la reine, il est nommé fermier général, un poste de perception d’impôts qui lui rapporte 100 000 couronnes par an. Ainsi pourvu, sa richesse lui permit de jouir à plein de la vie, de s'adonner à ses goûts littéraires et artistiques, et de participer notamment aux goguettes de la Société du Caveau, première et deuxième du nom, mais également au Club de l'Entresol progressiste. Il obtint, en 1751, la charge de maître d'hôtel de la reine. En vieillissant, stimulé par le succès de Maupertuis comme mathématicien, de Voltaire comme poète, et de Montesquieu comme philosophe, il commença à rechercher des distinctions plus durables.

Au sein des matérialistes de son siècle, Helvétius développe un sensualisme matérialiste, où l’intérêt seul dirige les jugements. Il considère l’éducation comme l’élément constitutif principal de l’esprit des humains, qui sont, selon lui, tous susceptibles de s’instruire également.

Helvétius est fortement inspiré par Locke, dont il lit très tôt l’Essai sur l’entendement humain. Ses idées sur la constitution de l’esprit humain en seront nettement influencées. Il veut dépasser cependant toute idée de Dieu en défendant un athéisme relatif. Il considère la croyance en Dieu et en l’âme comme le résultat de notre incapacité à comprendre le fonctionnement de la nature, et voit dans les religions, notamment la religion catholique, un despotisme n’ayant comme but que le maintien de l’ignorance pour une meilleure exploitation des hommes.

Il est souvent présenté comme un physiocrate (il monte une manufacture, fait faillite, puis connaît le succès) et un philosophe matérialiste (selon Michel Onfray). Or, bien que matérialiste dans sa méthodologie, il est dans sa conception de l'origine un naturaliste déiste5. En effet, on trouve dans ses textes plusieurs références à Dieu et à son existence : « l'être suprême », « l’éternel », « le législateur céleste » sont des expressions qui reviennent plusieurs fois dans son ouvrage De l'Homme ; il y définit même Dieu comme étant « la cause encore inconnue de l'ordre et du mouvement ». La raison de cet amalgame est en partie due à la récupération politique de ses textes, qu'il s’agisse de discréditer son œuvre (jésuites, jansénistes, le pape Clément XIII ou encore le pouvoir royal de Louis XV) ou d’en faire un penseur incontournable du socialisme scientifique (marxistes).

Ainsi, si Helvétius est antichrétien, il ne nie pas l’existence d’une force dans la nature et il défend même l’idée d’une philosophie plutôt positive dans cette religion une fois épurée de son fanatisme, de ses superstitions et institutions.