vendredi 11 janvier 2019

La Révolution française a commencé avec une banale histoire d'augmentation d'impôt décidée par le chef de l'Etat. L'Histoire est-elle en train de se répéter ?

Avant la Révolution, la France est le pays le plus peuplé d'Europe : elle a 26 millions d'habitants, deux fois plus que l'Angleterre.

Ce sont surtout des paysans qui versent la dîme [partie de la récolte que les payssans doivent donner au curé] et les droits féodaux [taxes que les paysans doivent payer à leurs seigneurs] au clergé et à la noblesse.

Avec les bourgeois, dont certains sont très riches, avec les marchands, les artisans et les ouvriers, les paysans forment l'ordre du Tiers Etat.

Le Tiers Etat doit payer des impôts. Le clergé et la noblesse, qui sont des ordres privilégiés, ne doivent pas d'impôt.

Beaucoup de Français jugent ces privilèges injustes et veulent plus de liberté.

Le roi de France est alors Louis XVI. Ce gros homme qui a de bonnes intentions, a longtemps préfére la chasse et le stravaux de serrurerie aux soins du gouvernement. Mais en 1787, les caisses de l'Etat sont vides.

Le roi veut augmenter les impôts, déjà trop lourds, payés par les paysans. Ses ministres veulent faire payer des impôts aussi aux privilégiés.

Alors, les juges du parlement de Paris, qui sont aux-mêmes des privilégiés, refusent cette réforme financière.

Le roi n'est plus obéi, et sans argent, il ne peut plus gouverner.

Conseillé par son ministre Necker, le roi décide, pour sortir de cette situation, de réunir les Etats Généraux [assemblée réunissant les représentants des trois ordres, appelés autrefois par le roi pour voter de nouveaux impôts] , ce qui n'a pas été fait depuis très, très longtemps.

Au début de 1789, des élections ont lieu dans toutes les villes et dans tous les villages de France pour désigner les représentants à ces Etats généraux.

Ceux-ci se réunissent à Versailles, au printemps : les députés de la noblesse portent des costumes élégants et des chapeaux empanachés; dans les rangs du clergé, les riches vêtements des évêques s'opposent aux soutanes sombres des simples curés et aux modestes habits des députés du Tiers Etat.

Tout de suite, un conflit s'élève : le haut clergé et la noblesse veulent empêcher le Tiers Etat, qui forme pourtant la moitié de l'assemblée, d'avoir une  influence dominante. Mais les curés quittent les rangs du clergé pour rejoindre les députés du Tiers Etat.

Pour les en empêcher, le roi fait fermer la salle où ils veulent se réunir. Ces députés vont alors dans la salle du Jeu de Paume à Versailles : tous ensemble, ils jurent solennellement de donner à la France une constitution.

Le roi cède à leurs désirs, et les Etat généraux prennent le nom d'Assemblée constituante.

Lorsque, le 11 juillet 1789, Louis XVI renvoie son ministre Necker, on dit qu'il veut aussi disperser les députés; on le croit même capable de fire bombarder Paris par les canons de la Bastille, une haute forteresse qui dominait le faubourg Saint-antoine [quartier populaire de l'est de Paris où beaucoup d'artisans fabriquaient des meubles].

Les Parisiens se révoltent alors : le 14 juillet 1789, ils prennent des armes aux Invalides et s'emparent de la Bastille.

Des bourgeois forment une garde nationale pour défendre la Révolution, sous les ordres du populaire général La Fayette.

Le roi essaie de se réconcilier avec eux; il vient à Paris et accepte le drapeau tricolore [sur ce drapeau, le blanc, qui était la couleur du roi, se trouve entre le bleu et le rouge, qui sont les couleurs de Paris].

La nouvelle de ces troubles provoque une "grande peur" en province. Les paysans croient voir partout des brigands; ils s'arment, ils brûlent les châteaux, ils s'attaquent parfois aux seigneurs.

Pour ramener le calme dans les campagnes, la Cosntituante décide, pendant la nuit du 4 août, de supprimer les droits féodaux.

Mais les révolutionnaires de Paris veulent surveiller le roi. Pensant que la famine disparaîtra si le roi vient à Paris, des milliers de femmes vont chercher Louis XVI et sa famille à Versailles, et les ramènent au palais des Tuileries les 5 et 6 octobre 1789.


L'Assemblée constituante vient aussi siéger à Paris.

A Paris, la vie politique est très animée. On lit les nouveaux journaux, on discute dans des clubs, comme le club des Jacobins qui réunit de nombreux députés et des bourgeois de la capitale.

On va aussi assister aux séances de l'Assemblée constituante. Celle-ci remplace l'Ancien Régime par une France nouvelle. Elle supprime les différences entre les ordres.
- La noblesse et le clergé perdent leurs privilèges.
- Les paysans ne paient plus de dîme et de droits féodaux.
- Chacun doit supporter sa juste part d'impôt, à moins d'être trop pauvre.
- Chaque Français est libre d'exercer le métier qui lui plaît.
- Le roi ne peut plus décider seul des affaires du pays.
- Ce n'est plus lui qui fera les lois; elles seront votées par une assemblée élue par la nation, la Législative.
- La justice doit être la même pour tous les Français.

En 1789, la Constituante affirme solennellement : "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux." La Constituante a ainsi reconnu la liberté et l'égalité des Français et de tous les hommes.

La Constituante veut montrer que la Révolution est terminée. Pour cela, elle organise une très grande fête au Champ-de-Mars à Paris, le 14 juillet 1790, jour anniversaire de la prise de la Bastille. [cette Fête de la Fédération est fêtée, tous les 14 juillet depuis 1880, en tant que Fête nationale française].

Après la messe, dite par l'évêque Talleyrand entouré de trois cents prêtres  qui ont tous une écharpe tricolore, le roi jure devant trois cent mille Français enthousiastes de respecter la nouvelle constitution.

Mais pour se procurer de l'argent, la Constituante confisque les propriétés du clergé, et crée pour la première fois une monnaie de papier, les assignats [Jusque-là, on payait seulement avec des pièces d'or, d'argent ou de cuivre].

L'Assemblée a aussi réorganisé le clergé sans demander l'avis du pape. Aussi, beaucoup de prêtres n'acceptent pas ces décisions : ce sont les prêtres réfractaires.

Louis XVI, qui est très catholique, est de leur avis, et ne veut pas approuver la constitution civile du clergé. C'est une des raisons pour lesquelles il s'enfuit de la capitale en juin 1791 [la raison principale étant bien sûr pour aller chercher le soutien du roi d'Autriche et de son armée]. Mais, reconnu en
cours de route, il est arrêté à Varennes et ramené à Paris.

Déjà, des Français hostiles à la Révolution, des nobles surtout, partent à l'étranger; ce sont les émigrés.

D'autres, ayant perdu toute confiance dans le roi, veulent créer une république.


Source : La Révolution Française - collection Histoire juniors - édition Hachette - publié en 1980

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