samedi 28 septembre 2013

Anno Domini

Anno Domini ("An du Seigneur"), ou plus exactement Anno Domini Nostri Iesu Christi qui signifie littéralement "An de notre Seigneur Jésus-Christ", est un terme qui désigne l’année supposée de la naissance de Jésus-Christ telle qu'elle fut évaluée au VIe siècle. Décrétée an 1, cette année inaugure l’ère chrétienne, également appelée ère commune, ère conventionnelle ou notre ère pour éviter toute référence religieuse ; ce système de datation est compris — sinon approuvé — par toutes les organisations mondiales.
  
Datation

Cette datation a été calculée en se basant sur le Liber de Paschate de Denys le Petit, publié vers 525 ; il avait été chargé par le chancelier papal Bonofacius de concevoir une méthode pour prévoir la date de Pâques selon la « Règle Alexandrine ». Cette règle avait été transcrite dans des tables (dites latines) préparées vers 444 par un subordonné de l'évêque Cyrille d'Alexandrie. Ces tables couvraient des périodes de 95 ans (ou cinq cycles de 19 ans du grec Méton) et dataient les années selon le calendrier dit de l'ère de Dioclétien dont la première année est notre année 285.

Jusque-là, la date de naissance de Jésus reposait sur l'indication de l'évangéliste Luc : Jésus avait 30 ans en l'an 15 de Tibère (an 28/29 du calendrier actuel). Clément d'Alexandrie faisait coïncider cette datation avec la 28e année suivant la prise d'Alexandrie par Auguste (c'est-à-dire en l'an -2 du calendrier actuel), Hippolyte de Rome et l'historien Orose avec l'année 752 Ab Urbe Condita (an -2 du calendrier actuel), Eusèbe de Césarée avec la 42e année d'Octave/Auguste (an -2 du calendrier actuel).

En 525, Denys ajouta un cycle de 95 ans à partir de l'année 247 de l'ère de Dioclétien là où s'arrêtaient les tables alexandrines qu'il avait en sa possession, (c'est-à-dire à partir de 285 + 247 = 532 de notre calendrier actuel). Mais il décida en même temps de modifier l'année du début du calendrier pour ne plus se référer au calendrier de Dioclétien, empereur qui avait sévèrement persécuté les Chrétiens. Il déclara donc que l'année où il réalisait ce complément aux tables d'Alexandrie était l'année 525 après l'Incarnation du Christ, qui devenait l'année de départ du nouveau calendrier.
On ne sait de manière certaine s'il avait noté que l'année 532, à partir de laquelle il avait ajouté un cycle de 95 ans, correspondait au produit de 19 (cycle de Méton), par 4 (pour les années bissextiles), par 7 (pour les jours de la semaine), c'est-à-dire au cycle de 532 ans du calendrier alexandrin, cycle pour lequel Pâques tombe le même jour du même mois.

Denys le Petit prit comme jour de départ le 25 mars (jour de l'équinoxe de printemps dans le calendrier julien initial) de l'année 753 ab urbe condita, parce qu'elle offrait une coïncidence avec la Nouvelle Lune de Printemps. En effet, cette année-là, qui correspond à l’an -1 du calendrier actuel, soit l'an 0 sur l'échelle des astronomes, la nouvelle lune de printemps se produisit le 24 mars à 11 h 28 TU. Les années proches n'offraient pas cette coïncidence.

Depuis le IVe siècle l'Annonciation, fête de l'Incarnation, était commémorée le 25 mars. Aussi Denys le Petit n'hésita pas à sacrifier la rigueur des repères donnés par l'évangéliste Luc, à une coïncidence astrale. Son calendrier des dates de Pâques, approuvé par le pape Jean II en 533, servit à déterminer la nouvelle ère qui devait succéder à celle de Dioclétien. La naissance de Jésus s'en trouvant reportée au 25 décembre 753, l'an 1 de l'Anno Domini fut aligné sur l'année julienne 754 ab urbe condita, commençant le premier janvier (les années commençaient le 1er janvier à Rome depuis six siècles) qui tombe donc le jour de la circoncision du Christ, puisque les Juifs circoncisent les garçons une semaine après leur naissance. Le calendrier de Denys ne fut cependant pas adopté immédiatement et on continua, même à Rome, à utiliser le calendrier de Dioclétien (Anno Diocletiani) jusqu'au VIIIe siècle.

Anno Domini est abrégé en A.D. Ce terme est utilisé par les anglophones pour caractériser les années postérieures à cette naissance dans le calendrier julien puis le grégorien. En français, on parle des années après Jésus-Christ (« apr. J.-C. » en abrégé). Dans les textes anciens, on retrouve la locution après Notre-Seigneur Jésus-Christ (apr. NSJC).

En France, elle sera utilisée à partir du VIIIe siècle. À cette époque, Bède le Vénérable avait introduit son usage dans le monde anglo-saxon et à cause de la grande renommée de Bède, il se répandit dans tout l'Occident chrétien. Cette référence sera cependant longtemps en concurrence avec d’autres points d'origine.

Inversement aux années « A.D. », les Anglo-Saxons parlent des années « B.C. » (before Christ) ou « B.C.E. » (before Christian Era ou before Common Era) pour les années qui précèdent l’Anno Domini. Les francophones parlent d’années avant Jésus-Christ (« av. J.-C. » en abrégé). Il y existe aussi la forme « av. NSJC » pour avant Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Le calendrier grégorien est employé par la majeure partie du monde, qui utilise de fait une datation faisant référence au christianisme.

Validité historique

L'ère chrétienne basée sur le calendrier de Denys le Petit offrait donc deux ans de retard sur les repères chronologiques de l'évangile de Luc et les correspondances proposées par les historiens de l'Antiquité. Il y avait plus de quatre ans de retard sur les repères de l'évangile de Matthieu, selon qui Jésus serait né au moins deux ans avant la mort d'Hérode le Grand en -4, si on considère le récit du « massacre des Innocents ».
Il convient de reconnaître que les deux évangiles sont contradictoires.
Les repères lucaniens, parce qu'ils s'y prêtent, ont pu être étudiés en fonction des sources de l'Histoire romaine, notamment ces premiers versets du second chapitre :
« En ce temps-là parut un édit de César Auguste, ordonnant un recensement de « toute la terre » (tout l'empire romain). Ce premier recensement eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie. Tous allaient se faire inscrire, chacun dans sa ville. Joseph aussi monta de la Galilée, de la ville de Nazareth, pour se rendre en Judée, dans la ville de David, appelée Bethléem parce qu’il était de la maison et de la famille de David, afin de se faire inscrire avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte. »
Une autre traduction, constatant l’absence d’article dans le texte grec, donne la version suivante : « Quand Quirinius devint gouverneur de Syrie, celui-ci devint le premier recensement », cf. article de Vinandi paru dans la Revue biblique en 1997.
La lecture offerte par le Codex Bezae ne présente pas de difficulté grammaticale et correspond à une tournure du grec classique : « Cet enregistrement s’avéra être le premier, Quirinius étant gouverneur de Syrie ». Cependant le recensement effectué par Publius Sulpicius Quirinius eut lieu en 6 de notre ère ainsi que le précise l'historien Flavius Josèphe (Livre XVIII, chap. III). Outre l'incohérence chronologique, le texte de l'évangéliste soulève plusieurs autres problèmes historiques. Selon l'historien Fergus Millar l'usage que Luc fait du cens de Quirinius, pour expliquer comment Jésus est né à Bethléem, est « totalement trompeur et ahistorique ». Car le cens de Quirinius n'a pas été étendu à la Galilée, où vivait la famille de Jésus, puisque cette dernière était dirigée par Hérode Antipas et ne faisait pas encore partie de la province. La mention du cens ne peut donc pas être retenue comme indice chronologique.

Année zéro

Il n'existe pas d'an 0 dans l'ère chrétienne (Anno Domini). En effet l’usage du nombre 0 en Europe est postérieur à la création de l’Anno Domini. On passe donc directement de l’an 1 av. J.-C. à l’an 1 ap. J.-C.. Ainsi 1er janvier 1 marque le début de la première année, de la première décennie, du premier siècle, du premier millénaire de l'ère chrétienne, qui finissent respectivement le 31 décembre 1, le 31 décembre 10, le 31 décembre 100, le 31 décembre 1000. Ainsi le XXe siècle et le IIe millénaire se sont achevés le 31 décembre 2000 ; le IIIe millénaire et le XXIe siècle ont commencé le 1er janvier 2001.

Cependant pour simplifier les calculs d’éphémérides, les astronomes modernes définissent une année 0 qui correspond à l’année -1 des historiens, notée an 1 av. J.-C. L’an -1 des astronomes correspondant à l’an 2 av. J.-C. des historiens, et ainsi de suite.

À noter que le calendrier révolutionnaire français, bien après l'invention du zéro, commence lui aussi directement à l'année 1. Cela vient du fait que les calendriers sont considérés comme un système de comptage, qui commence donc à 1, au lieu d'un système de mesure, qui commencerait à 0. Si les millénaires, les siècles, les années, les mois et les jours sont comptés (temps présent), d'autres systèmes utilisent la mesure tels que l'âge, les heures ou les secondes (temps passé).

Noël ou le jour de l'an ? Ou le « jour J » du début du calendrier

Si le calendrier commence avec la naissance du Christ, pourquoi l'année ne commence-t-elle pas elle aussi le jour de sa naissance ?

Dans le judaïsme, la circoncision a lieu au huitième jour du nouveau-né mâle, en présence de dix hommes adultes (miniane) et est un rite fondateur. Il marque l'entrée du nouveau-né mâle dans la communauté des hommes.

Dans le christianisme, la circoncision de Jésus était célébrée chaque année le 1er janvier (sept jours après la naissance du Sauveur fixée symboliquement au 25 décembre) et commémorée le début de l'an 1. Cette date est inscrite, jusqu'en 1970 dans le calendrier catholique romain. Le Saint Prépuce fut même une relique vénérée mais aujourd'hui reléguée. Le début du calendrier chrétien est ainsi profondément ancré dans la tradition juive, même si désormais, le catholicisme a modifié le contenu des offices du 1er janvier, aujourd'hui dédié à la Vierge Marie.

L'orthodoxie regroupe sous le vocable de Théophanie du Sauveur les trois évènements : naissance (et adoration des mages), présentation (et/ou circoncision au Temple), et baptême dans le Jourdain. Cette fête est fixée non au 25 décembre mais selon les rituels au premier dimanche de janvier, et le plus traditionnellement le 6 janvier, date où l'Église Catholique fêtait l'adoration des Mages, avant de placer cette fête au premier dimanche de l'année, pour éviter qu'elle ne sombre dans la désaffection en devenant une fête de semaine inaccessible aux fidèles salariés. Les églises issues de la Réforme, lorsqu'elles célèbrent Noël, le font sur le calendrier catholique dont elles se sont détachées.

Dans le catholicisme, ce n'est ni Noël, ni le premier jour de janvier qui marque le début de l'année, d'un point de vue liturgique (or la liturgie est le comput temporel catholique). Chaque année liturgique commence avec l'Avent : attente du triple avènement du Sauveur, dans la chair à Nazareth, dans l'âme en chaque homme, dans la gloire à la fin des temps. Si les trois sont les dimensions réelles de la fête de Noël (voir Sermon de S. Léon pour la Nativité), le premier concerne plus directement la Nativité, le second le temps « ordinaire » et le dernier la fête du Christ Roi, célébrée le dernier dimanche de novembre.

Article de Wikipédiahttp://fr.wikipedia.org/wiki/Anno_Domini

18 commentaires:

Je a dit…

La date de naissance de Jésus de Nazareth est fêtée par les chrétiens le 25 décembre, jour de Noël, et marque en principe le début de l'ère commune. Ni le jour ni l'année ne sont en fait connus avec précision, et la date du 25 décembre -1 a été fixée au début du VIe siècle par le moine Denys le Petit. Les principales sources sont les récits de l'enfance de Jésus, que l'on trouve au début des évangiles de Matthieu et Luc, dont l'historicité globale est douteuse et qui donnent des indications chronologiques imprécises et contradictoires. Compte tenu de ces difficultés et incertitudes, les historiens estiment généralement que la naissance de Jésus a vraisemblablement eu lieu dans les dernières années du règne d'Hérode Ier le Grand, mort en -4.

Je a dit…

Denys le Petit, ou Dionysius Exiguus, (environ 470 - environ 540) est un moine connu pour avoir calculé l’Anno Domini ou ère vulgaire, utilisée comme ère par le calendrier grégorien. Il s'attribua lui-même le surnom de Exiguus (« le petit ») en signe d'humilité intellectuelle.

Je a dit…

À l'époque de Denys le Petit, il était coutumier de compter les années en utilisant le début du règne de l'empereur Dioclétien, connu pour avoir déclenché la dernière persécution de chrétiens dans l'Empire romain (Ère des Martyrs).

En l'an 525 Dionysius Exiguus introduisit notre ère en l'employant dans son tableau de Pâques. De cette manière il fonda l'usage de compter les années à partir de l'incarnation (25 mars) et la naissance (25 décembre) de Jésus-Christ, qu'il plaça à l’année 753 de Rome (c'est-à-dire l'année -1 du calendrier actuel). Des études historiques, dont celle du règne d'Hérode le Grand, montrent qu'il a commis une erreur d'au moins quatre ans. Denys confirma la périodicité de 532 ans pour le retour de Pâques au même jour du même mois, qu'il fit débuter à l'année même de l’incarnation.

Cette période de 532 ans correspond au produit de 19 ans (cycle de Méton) par 4 (pour tenir compte des années bissextiles) et par 7 (pour les jours de la semaine, pâques devant tomber obligatoirement un dimanche) qui était déjà connu des chrétiens d'Alexandrie, mais qu'on appelle depuis, d’après le nom de Denys, période dionysienne.

Durant l'époque carolingienne, il semble que l'on eût encore coutume de compter les années à partir du début du règne de l'empereur (Charlemagne et ses successeurs).

Le moine Bède le Vénérable, au VIIIe siècle, développa la science du calcul du temps, que l'on nomma comput (du latin computare, calculer).

L'usage de compter les années à partir de la naissance de Jésus-Christ ne commença à se généraliser que vers l'an mil.

Je a dit…

Méton d'Athènes est un astronome, qui vécut dans la seconde moitié du Ve siècle av. J.-C., originaire de Leuconoé (canton d'Attique, près d'Athènes).

Méton appliqua en -432 le fameux Cycle métonique, qui a pour base une somme de 235 lunaisons ou 6940 jours, équivalent à 19 années solaires de 365 jours 5/19.

Le nom "cycle de Méton" provient de l'astronome grec Méton qui avait déjà remarqué cette coïncidence aux environs de -432, comme le fit l'astronome chaldéen Kidinnu vers -380. Mais des écrits cunéiformes semblent indiquer que ce cycle était déjà connu en Mésopotamie dès le VIe siècle av. J.-C. et était utilisé pour prédire les éclipses.

Je a dit…

"Ab Urbe condita" est une locution latine, connue également sous l’abréviation AUC. Elle signifie « à partir de la fondation de la Ville » (le mot Urbe prend ici une majuscule puisqu’il désigne pour les Romains « la Ville » par excellence, c'est-à-dire Rome).

Elle était utilisée par les anciens Romains comme origine de la datation des années du calendrier romain.

Cette fondation est fixée au 21 avril de l'an 753 av. J.-C., selon le récit de Tite-Live (date généralement retenue par les historiens modernes).

Pour transcrire une année du calendrier standard (calendrier grégorien) en année du calendrier romain, il suffit de lui ajouter le nombre 753 (pour une année après J.C.) ou 754 (pour une année avant J.C.), ainsi par exemple :

- l'an 1 de l'Ère chrétienne, dite aussi Anno Domini ou Ère de l'Incarnation, correspond à l’an 753 + 1 = 754 ab Urbe condita, ou « 754 depuis la fondation de Rome », ou, en latin : DCCLIV AVC2 ;

- l’année 2013 du calendrier standard correspond à l'an 2013 + 753 = 2766 ab Urbe condita, ou « 2766 depuis la fondation de Rome », ou, en latin : MMDCCLXVI AVC.

Je a dit…

Le Temps universel (TU, ou en anglais UT) est une échelle de temps basée sur la rotation de la Terre. Il s'agit de la prolongation moderne du temps moyen de Greenwich (GMT, Greenwich Mean Time), qui était le temps solaire moyen au méridien de Greenwich.

Sa mesure peut être effectuée en observant chaque jour le passage d'objets célestes au méridien du lieu d'observation. Les astronomes ont privilégié l'observation d'étoiles hors du système solaire par rapport à celle du Soleil, car ces observations sont plus précises. Actuellement, le Temps universel est déterminé par les observations par interférométrie à très longue base de quasars lointains, une méthode qui possède une précision de l'ordre de la microseconde.

Je a dit…

Le calendrier julien résulte de la réforme du calendrier romain introduite par Jules César en -46. Il est utilisé dans la Rome antique à partir de -45. Il reste employé jusqu'à son remplacement par le calendrier grégorien à la fin du XVIe siècle et, dans certains pays, jusqu'au XXe siècle. Il est encore utilisé par les paysans de l'Afrique du Nord (arabes et berbères), dans la République monastique du mont Athos et par quatre Églises nationales orthodoxes : les Églises orthodoxes de Jérusalem, de Russie, de Georgie, de Serbie.

Le calendrier julien est parfois signalé par l'appellation ancien style ou a.s. (ou O.S. pour old style en anglais).

Je a dit…

Le calendrier grégorien est un calendrier solaire conçu à la fin du XVIe siècle pour corriger la dérive séculaire du calendrier julien alors en usage. Il porte le nom de son instigateur, le pape Grégoire XIII. Adopté à partir de 1582 dans les États catholiques, puis dans les pays protestants, son usage s'est progressivement étendu à l'ensemble du monde au début du XXe siècle. Le calendrier grégorien s'est imposé dans la majeure partie du monde pour les usages civils ; de nombreux autres calendriers sont utilisés pour les usages religieux ou traditionnels.

Je a dit…

La circoncision (latin : circumcisio, « couper autour ») désigne, dans sa forme la plus répandue, l’ablation totale ou partielle du prépuce, laissant ainsi le gland du pénis à découvert. Selon l’Organisation mondiale de la santé, en 2009, 661 millions d’hommes de plus de 15 ans seraient circoncis, soit environ 30 % de la population masculine mondiale. La circoncision rituelle a été pratiquée pour des motifs culturels et religieux depuis l'Antiquité, elle est attestée en Égypte antique (grâce à des bas-reliefs et des textes) où elle trouverait son origine, dès le troisième millénaire. Dans le judaïsme, ce rituel est appelé brit milah. Bien que n'étant pas mentionnée dans le Coran, la circoncision est pratiquée dans l'ensemble du monde musulman, elle est le plus souvent considérée comme une sunna. Elle est également pratiquée par les membres de Église copte orthodoxe et Église éthiopienne orthodoxe.

Certaines populations pratiquent la circoncision sans motifs religieux mais par tradition, cohésion sociale, identité ou encore masculinité. Dans le monde anglo-saxon industrialisé, la circoncision a été promue à tort comme un moyen d'empêcher la masturbation4, un moyen d'hygiène et de réduction des risques d’infection.

Je a dit…

Le zéro (de l’italien zéfiro devenu par suite zero), est un chiffre dont le nom est dérivé de l’arabe «sifr», signifiant « vide » . Ce symbole, sous forme de petit cercle, est utilisé pour « garder le rang » et marquer une position vide dans l’écriture des nombres en notation positionnelle.

Je a dit…

Les Babyloniens ont utilisé les premiers, un peu plus de 200 ans avant J.-C., une forme de zéro à l’intérieur d’un nombre (par exemple : 304) mais jamais à droite du nombre, ni à gauche.

C’est l’Inde qui, en reprenant l’héritage culturel des Grecs, perfectionne la numération. Elle n’utilise pas seulement le zéro comme notation à la manière babylonienne, mais aussi comme un nombre avec lequel opérer. Notion et notation indiennes du zéro sont ensuite empruntées par les mathématiciens arabes puis par les Européens.

Il faut noter la place particulière des Mayas, seuls arithméticiens de l’Antiquité à définir deux zéros, l’un cardinal, l’autre ordinal, comme l’illustre le verso de la plaque de Leyde.

Je a dit…

La Plaque de Leyde ou de Leyden est l'un des plus anciens objets maya datés en Compte long. Son plus grand titre, c'est de porter le plus ancien zéro (ordinal) maya, dont le signe (graphiquement dérivé du dessin d'un homme assis en tailleur, image conventionnelle de l'intronisation d'un roi) apparaît deux fois :
a) pour former la date 0 Yaxkin du 1er jour du VIIe mois de l'année festive en calendrier ha'ab, et
b) pour noter l'accession au trône du roi Lune-Oiseau représenté sur l'autre face de la plaque.

Elle a été retrouvée par hasard en 1864 lors de travaux dans les environs de Puerto Barrios au Guatemala et est actuellement conservée au Rijksmuseum voor Volkenkunde à Leyde aux Pays-Bas.

Il s'agit d'un objet en jadéite de forme ovale de 21,7 cm de hauteur. Les perforations au sommet et à la base de la plaque laissent supposer qu'il a été employé comme pendentif.

Je a dit…

Le compte long est un système de datation antique caractéristique de la civilisation maya de l'Époque classique, et dont l'usage omniprésent la distingue de toutes les autres civilisations mésoaméricaines. Comme les autres civilisations de la Mésoamérique, les Mayas connaissaient deux types de calendrier : le calendrier Tzolk'in, calendrier rituel de 260 jours et le calendrier haab, calendrier solaire, composé de 365 jours. Ils employaient couramment un troisième type de datation extrêmement précis : le compte long. Le point de départ de ce système de datation correspond à la création du monde actuel dans la mythologie maya, 13.0.0.0.0 4 Ajaw, 8 Kumk'u ; selon la corrélation GMT, cette date correspond au 11 août 3114 av. J.-C.

Je a dit…

Noël est fêté dans la nuit du 24 au 25 Décembre et le 25 toute la journée. En tant que fête chrétienne, elle commémore chaque année la naissance de Jésus de Nazareth et est célébrée le 25 décembre dans les calendriers grégorien et julien. À l'origine, il existait à cette date des festivités païennes marquant le solstice d'hiver, symbole de la renaissance du soleil. L'Église apostolique arménienne a gardé la tradition plus antique de célébrer au 6 janvier les deux fêtes de la Nativité et de l'Épiphanie.

Je a dit…

Le mot « Noël » (dont la première attestation écrite date de 1112) serait issu par évolution phonétique (nael) et modification vocalique du latin « natalis » (« relatif à la naissance », « natal »). Le « o », remplaçant le « a » de l'ancien français « nael », vient de la dissimilation des deux « a » de « natalis » tandis que le tréma (1718) note la diérèse.

Remarque : Une diérèse est la séparation d'une syllabe en deux par vocalisation d'une spirante : ainsi, par diérèse le mot lion (normalement monosyllabe [ljɔ̃]) peut être lu [ljɔ̃] ou bien [li'ɔ̃] (par vocalisation de [j] en [i]), mais le plus souvent un élément spirant demeure : [lijɔ̃]. Dans certaines parties de la francophonie (en Belgique, par exemple), ce phénomène est commun. Le français standard ignore ce passage de [j] à [ij], sauf dans quelques mots comme hier, prononcé aussi bien [jɛr] que [ijɛr] selon le contexte. Le passage à [ij] est en revanche la norme après un groupe consonne + [r] ou [l], ainsi, plions se lit [plijɔ̃] et prions [prijɔ̃].

Je a dit…

Bien avant l'apparition du christianisme, l'époque du solstice d'hiver était déjà une période charnière de l'année, qui regroupait de nombreuses croyances païennes relatives à la fertilité, la maternité, la procréation et l'astronomie. Elle donnait donc lieu à de nombreuses manifestations. Ces traditions antiques ont de nombreux points de similitude avec la fête chrétienne.

Antiquité proche-orientale

Dans le culte mithraïque, la fête la plus importante - le Mithragan - se déroulait chaque année le jour du solstice d'hiver, jour célébrant la naissance de la divinité et la victoire de la lumière sur les ténèbres. Selon une tradition mithraïque née en Asie mineure, Mithra serait né « jaillissant du rocher » (petrogène) ou d'une grotte - élément éminemment lié au culte de cette divinité - tandis que des bergers assistent à cette naissance miraculeuse dans un récit qui influencera ceux de la naissance de Jésus pour l'adapter aux thèmes païens. Il est possible qu'une tradition plus ancienne, d'origine mithraïque et mazdéenne, présentant la mère de Mithra - Anahita (ou Anahid) - comme vierge14 ait également influencé les premiers auteurs chrétiens.

Dans les célébrations du culte mithraïque, fortement développé dans l'empire gréco-romain aux IIIe et IVe siècles, le 25 décembre correspondait à la célébration du Natalis Invicti, la naissance du soleil invaincu qui reprend ses forces et fait regagner le jour sur la nuit.

À Rome

Dans la Rome antique, les citoyens fêtaient les Saturnales : d'abord du 17 au 21 décembre, puis plus tard du 17 au 24 décembre, les hommes et les femmes portaient des guirlandes autour du cou et s'offraient toutes sortes de cadeaux. Les gens sacrifiaient aussi symboliquement un mannequin représentant un jeune homme, pensant ainsi transmettre la vitalité du personnage à la nouvelle année. Il est à noter que la fixation à la date du 25 décembre du solstice d'hiver est due à une erreur commise par l'astronome Sosigène d'Alexandrie, lors de la réforme du calendrier à l'initiative de Jules César en 46 av. J.-C., qui fixa le début des saisons avec un retard de un ou deux jours par rapport à la réalité.

La fête des sigillaires, « ancêtre » de la Saint Sylvestre, concluait les festivités à la fin du mois de décembre. Pendant ce temps de bascule vers l'an neuf, les gens s'offraient des menus-cadeaux de terre cuite, les esclaves devenaient les maîtres et inversement.

À partir du règne d'Aurélien (270-275), les Romains fêtent officiellement le Sol Invictus (Soleil invaincu) au moment du solstice d'hiver qui commençait la nouvelle année, annoncée par le rallongement des jours. Ce culte, qui reprend des aspects de la mythologie d'Apollon et du culte de Mithra, s'est répandu aux IVe et IIIe siècles av. J.-C. et se concluait par le sacrifice d'un taureau, le Sol Invictus correspondant à la naissance du jeune dieu solaire qui, reprenant les traditions mithraïques, était censé surgir d'un rocher ou d'une grotte sous la forme d'un enfant nouveau-né.

Je a dit…

Le saint prépuce est le nom donné à ce qui serait la relique du prépuce de Jésus de Nazareth. À certaines époques où fleurissait le culte des reliques les plus étonnantes, des églises ont prétendu détenir ce souvenir de la Circoncision de Jésus, comme d'autres du même genre, tels son cordon ombilical ou ses dents de lait.

En tant que juif, Jésus a été circoncis le huitième jour après sa naissance (Évangile de Luc, II, 21 ; voir aussi Colossiens II, 11). Mais l'idée que le prépuce de Jésus ait été conservé, et que, de plus, il ait été transmis à travers les âges, n'a aucun caractère de vraisemblance historique puisque, selon la coutume, les juifs l'enterrent après la circoncision. C'est une chose qui n'a pas échappé même à la piété naïve du Moyen Age, et qui explique le succès très variable des différentes tentatives qui ont été faites ici et là pour faire croire qu'on le possédait.

Je a dit…

L'Avent (du latin adventus : venue, arrivée du Messie) est la période qui couvre quelques semaines précédant Noël, quatre dans la tradition de l'Église latine.