Cette semaine, il a fait jusqu'à 38°C dans ma salle de classe. Rien qu'aujourd'hui, deux élèves ont frôlé l'évanouissement à cause de la chaleur et/ou de la déshydratation. Mais pourtant, à la Réunion (hémisphère sud), on continue à s'acharner à vouloir appliquer un calendrier métropolitain (c'est-à-dire de l'hémisphère nord) ! C'est aussi aberrant que si on imposait des vacances pour cause de période cyclonique en France métropolitaine.
Dois-je en référer à ma hiérarchie, moi le petit fonctionnaire de terrain ?
Au mieux, on va me répondre : "Mais, monsieur, un vote a eu lieu. On a demandé aux enseignants de l'Académie de la Réunion de voter et c'est le calendrier retenu qui est appliqué." ... Sauf que les trois calendriers soumis au vote étaient trois calendriers identiques, à une ou deux semaines près, au calendrier métropolitain.
Au pire, on va me répondre : "Vous êtes fonctionnaire, vous êtes grassement payé pour fonctionner, pas pour vous plaindre."
Il faut quand même savoir que quelques années en arrière, l'année scolaire se terminait début juillet à la Réunion parce que le recteur voulait (tenez-vous bien !) participer à des stages de théâtre qui avaient lieu chez lui, en Corse, à la mi-juillet. Voilà comment certaines décisions sont prises, quelquefois !
Chaque année scolaire, le premier trimestre et le second semestre sont séparés par les vacances d'été austral. "Trop longues", a-t-on dit. "Les élèves ont tout oublié du premier trimestre quand on reprend les cours". Alors, quelle solution a été retenue ? Raccourcir les vacances d'été austral et revenir en salle de classe ... par 38°C ! Il faut vraiment être installé dans un bureau climatisé au rectorat pour pondre une ânerie pareille !
La solution serait bien évidemment de commencer l'année scolaire après la fin de l'été ! Comme c'est le cas en France métropolitaine ! Si l'année scolaire commence en septembre (et pas au 1er janvier comme l'année civile), c'est parce juillet et août (dans l'hémisphère nord) sont des mois où il fait trop chaud pour que les enfants soient efficacement concentrés en classe. Alors imaginez-vous bien que c'est pire à la Réunion en janvier-février !
Il faudrait commencer l'année scolaire début mars et la terminer fin décembre !
Vous allez me dire "Mais ceux qui veulent continuer leurs études en France métropolitaine ?!".
Je vous répondrai donc que :
- au moins ils n'auront pas gâché tous leurs premiers trimestres pendant 15 années scolaires, de la petite section de maternelle à la classe de terminale;
- et s'ils ne veulent pas effectuer leurs études supérieures à l'Université de la Réunion, ils pourront toujours chercher un petit boulot pendant les quelques mois de battement avant leur départ, pour apprendre combien il est difficile de gagner de l'argent sans diplôme, ce qui les motivera un peu plus à ne pas trop faire la fête une fois loin des yeux de leurs parents.
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13 commentaires:
Ils demandent l'application du calendrier climatique
Alors que plusieurs manifestations ont éclaté ce lundi matin 27 janvier 2014 dans de nombreux établissements de l'île, notamment dans le Sud, les représentants des lycéens ont décidé, en début d'après-midi, de suspendre leur mouvement à l'issue d'un point presse organisé à Saint-Pierre. Ils comptent toutefois demander une entrevue auprès du recteur afin de réclamer l'application du calendrier climatique, soit l'allongement des vacances d'été. Un peu partout dans l'île, les lycéens étaient descendus dans la rue pour se plaindre de la chaleur.
Après une matinée très agitée dans les rues de Saint-Pierre, notamment aux abords du lycée professionnel François de Mahy, mais aussi dans plusieurs établissements du Sud de l’île, c’est d’abord la pluie qui a dispersé les lycéens en milieu de journée ce lundi. Ce sont ensuite les représentants des conseils des délégués pour la vie lycéenne (CVL) de plusieurs établissements de Saint-Pierre, de Saint-Louis et du Tampon qui se sont réunis lors d’un point presse pour annoncer qu’ils suspendaient leur mouvement, mais aussi pour apporter plusieurs précisions quant à leurs revendications, par les voix de Loïs-Reine Vrolant et Junior Ramin.
Ils ont tout d’abord tenu à se désolidariser des "casseurs" auteurs de plusieurs dégradations ce lundi matin. À Saint-Louis, des poubelles ont brûlé, des bus ont été caillassés ; à Saint-Pierre, deux vitrines ont été brisées, des poubelles renversées. "Ces gens-là sont venus pour casser, ce ne sont ni des lycéens, ni des collégiens", ont insisté les représentants des CVL, qui "condamnent fermement" ces actes.
Ils ont par ailleurs affirmé que leur mouvement ne se bornait pas à réclamer des climatiseurs ou des ventilateurs. "Ce n’est pas ça qui nous intéresse, car cela coûterait beaucoup d’argent que l’on pourrait utiliser ailleurs et ça ne réglerait pas le fond du problème", ont-ils expliqué. Non, ce qu’ils demandent, c’est "l’application du calendrier climatique", prenant en compte non seulement les fortes chaleurs, mais également les risques cycloniques et de fortes pluies. Soit le maintien des dates actuelles du baccalauréat, mais l’allongement des vacances d’été avec une rentrée mi-février. C’est pour faire valoir ces revendications-là qu’ils vont demander audience auprès du recteur.
C’est d’ailleursce dernier que met en cause Patrick Corré, secrétaire général de la CGTR Educ’action, présent ce lundi à Saint-Pierre à l’invitation des représentants des lycéens. "Trois solutions ont été envisagées par le rectorat : l’alignement sur le calendrier de la métropole, un calendrier mixte avec le maintien des dates du bac mais l’allongement des vacances d’été, et enfin un calendrier climatique pur et dur avec la modification des dates du bac", explique-t-il. "C’est la deuxième solution qui a été retenue, sauf que le recteur a décidé tout seul de raccourcir les vacances d’été", poursuit le syndicaliste.
En attendant leur entrevue avec le recteur, les lycéens ont donc décidé de reprendre les cours ce mardi 28 janvier. "S’il y a des gens dans la rue demain, ce ne sera pas de notre initiative", ont souligné les représentants des CVL.
Source : http://www.ipreunion.com/photo-du-jour/reportage/2014/01/27/ils-demandent-l-application-du-calendrier-climatique-les-lyceens-suspendent-leur-mouvement,23941.html
En France métropolitaine, l'année scolaire commence après l'été. Pourquoi n'en serait-il pas de même à la Réunion ? On commencerait l'année mi-février ou début mars.
La Nouvelle-Calédonie le fait bien, elle, ce TOM qui est aussi dans l'hémisphère sud.
Les élus ont été sollicités par les syndicats et des représentants des collégiens et lycéens : Didier Robert, président de la Région Réunion, et Nassimah Dindar, présidente du Conseil Général. Face au coût de l'installation de plusieurs milliers de climatiseurs, ils ont demandé au recteur de revoir le calendrier scolaire. Néanmoins, l'expression "calendrier climatique" n'a pas la même signification pour tous. Ils y a ceux qui s'obstinent à vouloir commencer l'année scolaire approximativement aux même dates que la France métropolitaine, et à la conclure par le baccalauréat en juillet, mais avec une adaptation "climatique" consistant à insérer de longues vacances estivales entre le 1er trimestre et le 2ème (décembre-janvier voire février). Et puis, il y a ceux qui veulent un changement radical : commencer l'année scolaire fin février-début mars et passer le bac en novembre-décembre; comme en Nouvelle-Calédonie. Malheureusement, la majorité des partis politiques et différents organismes semble opter pour la première version et seul un parti indépendantiste défend la seconde. Si la majorité s'impose, certes on ne sera plus en classe avec des températures oscillant entre 35 et 40°C, mais le problème de la trop longue coupure au beau milieu de l'année scolaire restera la même. En termes imagés, ce sera du bricolage, pas une solution pérenne pour lutter contre l'échec scolaire.
En ayant contacté les "propriétaires" des murs (Nassimah Dindar, présidente du Conseil Général, pour les collèges; et Didier Robert, président de la Région Réunion, pour les lycées) les étudiants et/ou leurs représentants ont eu plus d'impact que s'ils s'étaient contentés de solliciter les "occupants des murs", à savoir le recteur (qui dirige tous les enseignants de son académie).
Face au choix "Mettez des climatiseurs partout ou tapez du poing sur la table pour modifier le calendrier scolaire !", les politiques n'ont pas hésité. Installer des climatiseurs, c'est trop cher; alors on va plutôt demander au recteur de revoir sa copie, en l'occurence le calendrier.
Mais on n'ira vraisemblablement pas vers un vrai calendrier climatique du style "Commencer en mars et finir en novembre", comme en Nouvelle-Calédonie. On se contentera d'une plus longue coupure entre le premier et le deuxième trimestre : reprendre mi- ou fin février plutôt que mi-janvier.
Qui a intérêt à avoir deux coupures d'un mois et demi sur une année plutôt que de vraies vacances estivales de deux mois ou deux mois et demi ?
Et si ce n'était autre que les ... compagnies aériennes ? A la Réunion, les prix sont indécents. La liaison aérienne Réunion-Maurice est la plus chère du monde au kilomètre avec un prix de plus de 300€ pendant les vacances scolaires pour 180km ! De plus, l'essentiel des longs trajets au départ de la Réunion est à destination de la France métropolitaine. Avec deux périodes d'un mois de vacances, il peut y avoir deux flux par an. Avec une seule période de deux mois de vacances, il n'y en aura plus qu'un seul, massif. On peut aisément imaginer la difficulté pour les compagnies aériennes qui devraient augmenter leur parc d'avions simplement pour cette période, des avions qui resteraient quasiment vides le reste de l'année. Une baisse du chiffre d'affaire de l'ordre de 30% ... ce qui peut mettre en faillite une compagnie locale comme Air Austral, et impacter les revenus de Air France.
Voici donc un lobby qu'on peut légitimement suspecter de vouloir influer sur ce fameux calendrier scolaire.
K :
J : Remonté le Je... Mais tu as entièrement raison... Moi petite je commençais début mars... Mais c'était sois disant trop long... Moi je pense que certains préfèrent rentrer en métropole l'été plutôt que l'hiver... Mais bon.... A quand le changement??? Je vote pour toi!!! Bises
L : Et Jérôme propose leur également de baser les horaires sur le méridien de Greenwich ! Comme en métropole !!!
Pour te répondre, K : les horaires de classe sont : 8h-11h30 puis 13h-15h30, les lundis, mardis, jeudis et vendredis. Le reste des 35 heures hebdomadaires de l'enseignant sont consacrées aux préparations, corrections, réunions et à la formation continue. Supportable, n'est-ce pas ? Mais, en classe, c'est du temps effectif ! J'ai pu comparer avec ma précédente carrière, celle d'ingénieur. Je bossais beaucoup plus longtemps tout au long de l'année, c'est certain, mais je pouvais m'accorder une pause de 5-10 minutes au besoin. Là, avec des enfants à surveiller comme le lait sur le feu, c'est carrément mission impossible.
K : je te posais cette question car ayant vécu en NC les cours commencent à 8 H aussi mais la rentrée des classes se fait en février
L : C'est un peu comme moi à l'Université ! Pour 1h de présentiel avec les étudiants j'ai entre 3 à 6 heures de recherche documentaire, de synthèse... Et ça c'est que pour du cours magistral ! Pour les travaux pratiques ou les exercices corrigés c'est parfois plus. Sans compter que le PPN (Programme Pédagogique National) change tous les 5 à 6 ans. Avec aucune logique ou progression pédagogique. Donc je m'adapte en fonction du public. DUT, Licence Pro, Élèves Ingénieurs... Je précise élèves, car ils sont loin du niveau au départ... Mais on leur donne les outils.
V : Complètement d'accord avec toi! Moi aussi je pense que l'année scolaire devrait commencer en mars.
La Nouvelle-Calédonie utilise un calendrier en adéquation avec sa position géographique. Tant mieux pour les élèves !
F : Tu n'es pas seul, visiblement : http://www.europe1.fr/.../La-Reunion-des-eleves... ! Même les médias métropolitains en parlent (France Info aussi, entendu ce matin), c'est dire !
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