lundi 27 janvier 2014

"La faillite de la démocratie - De la nécessité d'un permis de voter" (Essai d'Olivier Drochon)

couv
Pour donner une idée de l’esprit de ce livre, voici le Préambule de La faillite de la démocratie, De la nécessité d’un permis de voter, intitulé « Du droit de critiquer la démocratie »

« Il est légitime, voire sain, de s’interroger sur la pertinence d’un ouvrage aussi ouvertement anti-démocratique. On est même en droit de se laisser rebuter par son titre, qui dissimule mal une certaine malveillance à l’égard de la démocratie. Il faut reconnaître que la démocratie est devenue une valeur si fondamentale dans le monde occidental que la moindre critique à son encontre passe aussitôt pour le fruit d’un esprit despotique. Elle exerce un tel monopole sur le marché des régimes politiques, qu’il est même devenu anticonstitutionnel, en France, de constituer un parti politique qui n’adhère pas à l’idéologie démocrate. En effet, le quatrième article de la Constitution de la Vème République énonce que « Les partis et groupements politiques (…) doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. ». Cet article montre l’intolérance, voire la dictature intellectuelle imposée par ce régime politique : la démocratie est tellement certaine d’être le meilleur régime qu’elle ne tolère l’existence d’aucun parti susceptible de remettre en cause ses principes.
Cependant, le terme de démocratie est si lâche que cet article de la Constitution française ne pose aucune vraie limite aux extrémismes de tous bords. La faiblesse de ce type de mesure transparaît dans le fait que même les pires dictatures puissent se prétendre démocratiques. Cela montre que défendre les valeurs de la démocratie est devenu un lieu commun tel qu’il ne veut plus rien dire : on peut être dictateur et se dire démocrate. Bien sûr, il y a quelque chose comme de la manipulation de l’opinion publique dans ces déclarations. Mais par-delà cette évidence, comment est-il possible que ces dictateurs veuillent passer pour démocrates ? Pourquoi vouloir être démocrate ? N’y a-t-il pas là l’indice d’un dangereux trait commun aux démocrates et aux dictateurs ? Et ce point de convergence ne tiendrait-il pas à la nécessité pour tout gouvernement de prendre la masse sous sa coupe ?
Plus globalement, il y a toujours quelque chose de suspect dans les présupposés communs des adversaires les plus effarouchés. Ainsi, les querelles philosophiques n’ont sans doute jamais été aussi animées qu’au Moyen Age, alors même que personne n’osait remettre en cause les principes hérités d’Aristote. Et, pourtant les Lumières nous ont appris à critiquer la prétendue évidence de tous ces principes. Tous ? Pas exactement ; car ces Lumières ont encore cru en la validité de la logique aristotélicienne. Et ce fut finalement la remise en cause de cette évidence commune à la pensée médiévale et aux Modernes qui constitua l’un des fondements de la philosophie du XXème siècle. Cela nous incline à penser que c’est dans nos préjugés les mieux ancrés que se trouvent nos erreurs les plus grossières. Et c’est donc dans le fonds commun de nos pensées les plus divergentes que risquent d’apparaître les idées les plus suggestives dans notre quête de la vérité.
Si l’on s’en tient au domaine de la pensée politique, il n’est pas bien difficile de déceler le socle inamovible de toutes les disputes. De l’extrême gauche à l’extrême droite en passant par les socialistes et les libéraux ; des Etats-Unis à la Chine en passant par la Russie et l’Union Européenne, quel principe est-on le moins disposé à remettre en cause, sinon la démocratie ? Pas un régime ne se déclare ouvertement anti-démocrate. Pire, pas un intellectuel ne semble discuter sérieusement le concept de démocratie. La réflexion semble toujours trouver en la démocratie un point d’achoppement. Quand une pensée nous amène à bousculer la démocratie, on préfère rebrousser chemin. De sorte que si l’on voit fleurir le concept de démocratie, c’est uniquement en tant qu’argument d’autorité. Rien de tel pour acculer un adversaire que d’user de ce raisonnement par l’absurde : Untel pense ça, donc il pense ci, donc il est anti-démocrate, donc sa pensée est absurde.
Par conséquent, la démocratie incarne bien ce colosse qu’il s’agit pour nous de mettre en branle.
Est-ce à dire que notre démarche est seulement provocatrice, qu’elle cherche à bousculer une évidence pour la seule raison que tout le monde la partage ? Non, il y a plus. Car si la démocratie est une valeur aussi universellement partagée, il n’en reste pas moins que chacun s’accorde à reconnaître certaines de ses limites. Chaque jour, la vie politique met notre amour de la démocratie à rude épreuve. D’ailleurs, un simple coup d’œil sur les compétences des chefs d’Etat des grandes démocraties suffit à nous convaincre des difficultés que rencontrent les systèmes démocratiques à porter les personnes qualifiées aux plus hautes fonctions. En outre, ces élus n’accèdent que rarement à leur fonction avec une vraie majorité. Nos démocraties peinent à produire des élections présentant des taux d’abstention inférieurs à 50%. Mais, par-delà ce diagnostic généralement admis, on n’ose pas en tirer les bonnes conséquences. Les hommes politiques en déduisent généralement que les électeurs sont trop éloignés des enjeux politiques et qu’il faut donc niveler par le bas leurs propos. Les campagnes électorales se transforment donc progressivement en des campagnes de communication qui poussent à l’inflation démagogique.
De l’autre côté de la barrière démocratique, les électeurs se dédouanent de cette faillite politique en accusant les élus d’être directement responsables de cette crise. Les plus populistes d’entre eux en viennent même à accuser ces pauvres politiques de n’être pas suffisamment proches des électeurs. Pourtant, ils n’ont, hélas, jamais été aussi proches des électeurs! Jamais les hommes politiques n’ont été moins exceptionnels que dans nos démocraties. C’est ce qui nous laisse subodorer que ce n’est pas la politique qui est en crise, mais plutôt la démocratie, qui tend à devenir un concept suranné.
***
  Evidemment, ces lignes peuvent choquer et passer pour un crime de lèse-majesté. Néanmoins, cette indignation provoquée par l’anti-démocratisme s’explique aisément. Au sortir du XXème siècle, s’opposer ouvertement à la démocratie prête facilement à confusion. Les démocraties n’ont-elles pas eu raison contre le nazisme et le fascisme ? Les démocraties n’ont-elle pas, aujourd’hui encore, raison contre le terrorisme ?
Car, nous disent les démocrates, même si on peut se plaindre épisodiquement de la politique de certaines démocraties, celles-ci ont un avantage inestimable : celui de mener la politique voulue par leurs peuples. Les Américains, les Italiens ou les Français ne portent pas des hommes exceptionnels aux rênes de leur pays, mais ils votent et choisissent librement leur ligne politique. Le pouvoir de leurs dirigeants est légitimé par le peuple. Malgré tous leurs vices, ces pays se situent encore sur le seul plan où le débat reste possible : celui de la démocratie. A l’inverse, aucun dialogue n’est possible avec les terroristes et les fascistes : à partir du moment où ils veulent imposer leurs idées par la force, il refusent le dialogue. Il faut donc condamner leurs exactions en tant qu’elles s’attaquent au principe même de la démocratie.
Mais en interdisant toute discussion à son sujet, la démocratie n’en devient-elle pas aussi critiquable que ces régimes tyranniques ? Ne sape-t-elle pas la raison même de son privilège en empêchant toute critique à son encontre ?
Bien évidemment, les défenseurs de la démocratie diront que remettre en cause la démocratie au même titre que la tyrannie conduit au relativisme. Si tout régime politique est autant critiquable, cela voudrait dire qu’aucun n’est meilleur que les autres.
Notre intention n’est pourtant pas de niveler tous les régimes. Tâcher de dévoiler les contradictions inhérentes à la démocratie ne signifie pas que la démocratie ne sortira pas vainqueur de ce défi. Tout ce que nous souhaitons, c’est que soit enfin ouvert un débat concernant la démocratie. Car, comme le dit très bien JS Mill, « il existe une différence extrême entre présumer vraie une opinion qui a survécu à toutes les réfutations et présumer sa vérité afin de ne pas en permettre la réfutation. La liberté complète de contredire et de réfuter notre opinion est la condition même qui nous permet de présumer sa vérité en vue d’agir : c’est là la seule façon rationnelle donnée à un être doué de facultés humaines de s’assurer qu’il est dans le vrai. (…) Quelque peu disposé qu’on soit à admettre la possibilité qu’une opinion à laquelle on est fortement attaché puisse être fausse, on devrait être touché par l’idée que, si vraie que soit cette opinion, on la considérera comme un dogme mort et non comme une vérité vivante, si on ne la remet pas entièrement, fréquemment, et hardiment en question »( Mill, De la liberté, chap.II ). Autrement dit, la démocratie ne peut se dire le meilleur des régimes politiques possibles tant qu’on ne la confronte pas sérieusement à d’autres types de régime. Sans cela, on ne fait que promouvoir dogmatiquement la démocratie, tout comme certains défendent dogmatiquement les pires dictatures. Et ce dogmatisme, en retirant à la démocratie toute son originalité, nous prive de toute légitimité pour contredire les dogmatiques du camp adverse. Car l’argument essentiel qui nous fait croire en la supériorité de la démocratie réside dans le fait qu’en demandant l’avis de tous, elle reste ouverte à l’avis de tout le monde.
Notre ouvrage a donc pour but de bouleverser les préjugés d’une époque qui se contente de présumer vraie la démocratie. Sans cela, oublier de critiquer la démocratie, c’est nous empêcher d’accéder au meilleur régime politique possible (qui, au final, pourrait se révéler être la démocratie). En n’osant pas discuter la démocratie, on omet, par là même, de montrer si elle est dans le vrai. A l’inverse, une critique de la démocratie peut l’aider à être plus forte, à condition, bien sûr, qu’elle réussisse à dépasser ses contradictions. Ne pas montrer ses contradictions, laisser la démocratie se replier sur elle-même, c’est permettre aux pires dictateurs de s’appuyer sur ses faiblesses pour mieux la renverser.
Pourquoi donc les démocrates s’évertuent-ils à préserver la démocratie de toute attaque ? Si la démocratie est si sûre de sa force, pourquoi refuser qu’on l’affronte ?
Si la démocratie nous paraît à ce point inamovible, c’est sans doute dans notre histoire mondiale qu’il faut en rechercher la raison. Car aujourd’hui encore, nous réfléchissons en fonction de la Seconde Guerre Mondiale. Notre civilisation est aujourd’hui encore tournée vers cet événement qui, tel le Soleil, empêche de voir les étoiles qui le côtoient. La Seconde Guerre Mondiale a conduit au culte frénétique de la démocratie pour laquelle tant d’innocents sont morts. Et c’est par respect pour ces vies gâchées, qu’on s’interdit de réfléchir sur la démocratie. Le sens commun refuse d’empêcher la démocratie de tuer… par respect pour ces morts du totalitarisme. Par respect pour ces vies gâchées, nous ne pourrions que cracher sur le despotisme et louer la démocratie. Mais les choses ne sont peut-être pas si tranchées. Ce n’est pas en comparant la démocratie au pire que nous la rendrons meilleure. A côté du pire, la médiocrité démocratique ne peut sembler que bonne.
Depuis la mainmise du totalitarisme sur l’histoire du 20ème siècle, nous ne pouvons plus concevoir une pensée antidémocratique qui ne soit pas en même temps assimilée au fascisme, au nazisme ou au stalinisme. Sur le plan intellectuel, la principale conséquence de ces totalitarismes réside peut-être dans la chape de plomb qu’ils ont ainsi fait peser sur la réflexion anti-démocratique (1). Certes, sur le plan humain, ils ont d’abord fait des dizaines de millions de morts dont nous ne pouvons qu’honorer la mémoire. Mais cette commémoration, loin d’être passive, doit prendre la forme d’une lutte, contre les morts engendrées par cette stérilisation de la pensée politique. Car l’atrocité des crimes du totalitarisme ne doit pas servir à nous faire croire en la légitimité des dégâts causés par le dogmatisme démocratiste.
Il est bien sûr difficile, sans la moindre douleur, de concéder quoi que ce soit aux défenseurs des pires totalitarismes. Mais il faut reconnaître qu’ils avaient raison sur un point : la démocratie n’est pas la panacée universelle. Et si le totalitarisme a pu si facilement se substituer à la démocratie, c’est bien parce que celle-ci était gangrenée par des vices patents. Seulement, le totalitarisme a travesti cette intuition juste pour l’ajouter à la liste de ses innombrables victimes.
Le fait que la dictature ait compté Hitler, Mussolini, Pétain ou Staline parmi ses plus dignes représentants, ne doit pas nous faire croire que les Bush, Berlusconi, Chirac et autres Poutine engendrés par la démocratie sont les meilleurs dirigeants dont un régime politique puisse rêver (2). D’autant plus que la plupart des dictateurs précédemment cités ont été amenés au pouvoir par voie démocratique, et méritent donc d’être également ajoutés à l’inventaire des dirigeants indignes enfantés par la démocratie. Bien sûr, les dictateurs ont plus de morts directes sur la conscience que les démocrates. Cependant, le point de vue philosophique ne doit pas se laisser obnubiler par le décompte exact des morts attribuables à chaque régime (3).
Quand un homme écrit Mein Kampf dans lequel il énonce tous les massacres qu’il projette de commettre et qu’un peuple décide de le porter au pouvoir ; c’est dramatique, mais que peut-on y faire ? Eduquer le peuple ? Mais l’Allemagne de la République de Weimar passait pour un pays éclairé. Cela nous autorise à penser que la démocratie est une cause perdue. La démocratie telle qu’elle existe, cette démocratie qui préfère creuser les inégalités plutôt que les résorber, n’attise-t-elle pas plus qu’elle n’éteint le populisme et l’extrémisme ? Et, en fin de compte, n’est-ce pas cette méconnaissance du sens profond de la démocratie qui porte démocratiquement des monstres tels que Cromwell, Robespierre, Hitler ou Pétain au pouvoir ? Car, à la lumière de ces exemples, il semble bien que la démocratie ait une certaine propension à dégénérer en despotisme. Ne serait-il pas temps de commencer à envisager un type de régime politique qui aurait moins tendance à se corrompre ?
Il est clairement de notre devoir de mobiliser notre énergie contre ces démocraties qui forment le terreau du fascisme. Et au-delà du risque du fascisme, la démocratie tue suffisamment de gens par elle-même pour nous questionner. Un homme qui prend le pouvoir par la force et qui tyrannise une nation entière est bien évidemment monstrueux. Il n’en reste pas moins quasiment le seul responsable des horreurs ainsi engendrées. Mais quand un homme se fait élire démocratiquement et bafoue l’idéal des Droits de l’homme (comme cela arrive dans toute démocratie (4)), cela relève de la responsabilité de tous les promoteurs de la démocratie. Et il convient de nous demander si le dernier des sacrilèges n’est pas d’empêcher les hommes de croire dans les Droits de l’homme en les bafouant de la sorte.
***
  A défaut d’un rejet unilatéral de la démocratie, ces quelques indices nous incitent à débarrasser la démocratie de cette auréole de sainteté qui en interdirait l’examen critique. Cette démocratie dont on veut faire le régime le plus tolérant, celui qui permet l’expression de toutes les opinions, ne pourrait-elle pas faire l’objet d’une opinion divergente ? Et si nous voulons nous rendre dignes de la démocratie, ne faut-il pas la mettre face à ses limites et nous demander s’il n’existe pas une impossibilité structurelle d’arriver à un gouvernement viable avec la démocratie ?
Et si tel est bien le cas, il nous faudra rechercher une troisième voie. Une voie qui se situerait au-delà de la démocratie et du despotisme, une voie qui refuserait de mettre notre destin dans les mains de tout le monde ou dans celles de n’importe qui. »

(1) Les tragédies politiques du 20ème siècle tendent à nous faire oublier que la plupart des grands philosophes ont été d’ardents opposants à la démocratie. Sans vouloir dresser une liste exhaustive des philosophes aux sentiments réservés à l’égard de la démocratie, il faut sans doute voir dans la condamnation à mort de Socrate par la démocratie athénienne (jugé par un jury de cinq cents citoyens…tirés au sort), l’acte de naissance de ce divorce entre démocratie et philosophie.

(2) Nous ne cédons toutefois pas à l’argument populiste qui voudrait que la seule énumération de ces piètres gouvernants suffise à renverser la démocratie. Elle ne nous autorise qu’à douter de ce système politique et à nous demander si, la démocratie étant considérée comme le meilleur régime politique possible, tout régime politique est voué à avoir de mauvais dirigeants.

(3) Un lecteur malintentionné pourrait se laisser choquer par cette phrase. Nous y ajoutons donc la précision suivante : la recherche du meilleur régime politique possible ne doit se faire uniquement sur la base empirique du nombre de morts engendrées par chaque régime. Il s’agit plutôt de savoir si les crimes et défauts relevés dans un régime politique lui sont intrinsèques ou non. Prenons l’exemple de la démocratie, qui couvre fréquemment des atrocités sans nom. En effet, la démocratie athénienne vivait de l’esclavagisme. De même, la démocratie états-unienne a longtemps défendu l’apartheid et l’esclavagisme. Quant à la démocratie française, elle vécut notamment du colonialisme. Le problème philosophique qui se pose est donc de savoir si ces crimes sont directement imputables à la démocratie. Autrement dit, la démocratie est-elle intrinsèquement vicieuse, vertueuse ou indifférente à cette question ?

(4) Pour s’en convaincre, lisons seulement l’article 25 de cette Déclaration, ignoré par toutes les démocraties existantes : « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté ».  

Source : http://quolibets.fr/preambule-de-la-faillite-de-la-democratie

3 commentaires:

Je a dit…

Ce n'est pas la démocratie qui est en faillite, c'est la république.

"L'élection n'est pas démocratique, elle est aristocratique." disait Aristote.

Le fascisme et le nazisme ne s'opposent pas au système républicain. Adolf Hitler, par exemple, a été élu.

L'abus, le dévoiement du terme "démocratie" date de 1828 (campagne électorale d'Andrew Jackson qui deviendra le 7ème président des États-Unis) en Amérique et de 1848 (Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III) en France. C'était un argument électoral pour convaincre les électeurs pauvres/incultes.

Je a dit…

La confusion (compréhensible tant le terme est dévoyé depuis un siècle et demi) est manifeste dans la note de renvoi n°3.
L'auteur y parle de "la démocratie athénienne vivait de l’esclavagisme. De même, la démocratie états-unienne a longtemps défendu l’apartheid et l’esclavagisme. Quant à la démocratie française, elle vécut notamment du colonialisme".
Or, autant Athènes a été une démocratie (avec le tirage au sort) pendant deux siècles (pratiquant certes l'esclavage mais comme toutes les cités-États de son époque, sans distinction de régime politique), autant les États-Unis d'Amérique et la France n'ont été que des républiques (avec l'élection).

Je a dit…

Dans sa note de renvoi n°4, l'auteur parle des Droits de l’homme mais sans préciser de quelle Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen il parle.
Le fait qu'il donne l'article 25 montre que c'est de celle de 1793 qu'est extrait la citation car celle de 1789 n'a que 17 articles.
Or, la Déclaration de 1793 n'a servi de préambule que pour la Constitution de la Première République qui n'a jamais été appliquée.
Aujourd'hui, nous continuons à utiliser celle de 1789 (écrite pour une Monarchie parlementaire dans laquelle le pouvoir était partagé entre le roi et les bourgeois siégeant au Parlement).