Astronome, commerçant, ingénieur et philosophe.
Bien qu'il n'ait laissé aucun écrit, on peut le
considérer, de par sa doxographie
(ensemble des récits anciens le concernant), comme le père de la
géométrie
déductive grecque héritée des Babyloniens
et des Égyptiens.
Thalès affirma en particulier des résultats susceptibles de faire sourire
quelques élèves de collège habitués au "c'est forcé", mais il faut voir
là, 300 ans avant
Euclide,
les premières ébauches d'une pensée universelle, source de la science
occidentale et d'une civilisation intellectuelle que l'on appela le miracle
grec :
-
Un diamètre partage un cercle en deux demi-cercles superposables.
-
Les angles à la base d'un triangle isocèle, du grec iso = égal et skelos = jambe : ayant deux côtés de même mesure) sont superposables.
-
Deux angles "opposés par le sommet" (formés par deux droites sécantes) sont superposables (même mesure).
Plus intéressant, ce résultat au programme de la classe de 4ème, qu'un élève de
5ème peut aussi parfaitement prouver à partir du rectangle et de la symétrie
centrale :
Tout angle « inscrit » dans un
demi-cercle est un angle droit
A son retour d'Égypte où il étudia l'astronomie, Thalès fonda l'École ionienne où il enseigna principalement
cette science. Il y aurait affirmé, mais cela est contesté, la sphéricité de la
Terre déduite en particulier de l'observation de
l'ombre de la Terre sur la Lune lors des éclipses. Selon le philosophe Aetius
d'Antioche (4ème siècle), il fut le premier à affirmer que la Lune nous
apparaissait car illuminée par le Soleil.
L'astronomie moderne de R. Tocquet, préface de Louis
Leprince-Ringuet (1965) : (...) Thalès étudia
l'astronomie chez les Égyptiens et, revenu dans son pays, créa l'École ionienne
où il enseigna la cause des éclipses, l'obliquité de l'écliptique et, fait
remarquable, l'isolement et la sphéricité de la
Terre. (...) Malheureusement, Anaximandre (-610/-547), son
disciple et successeur à la tête de l'École, introduisit les sphères de
cristal sur lesquelles les astres étaient attachés comme des clous à une voûte.
Elles devaient s'imposer jusqu'au 16è siècle dans l'esprit d'un grand
nombre d'astronomes. (...).
Quoi qu'il en soit, philosophes et historiens s'accordent pour dire que Thalès mettait l'eau comme principe de l'Univers car :
"Ce qui est chaud a besoin d'humidité pour vivre, et ce qui est mort se dessèche, et tous les germes sont humides, et tout aliment est plein de suc; or, il est naturel que chaque chose se nourrisse de ce dont elle provient; mais l'eau est le principe de la nature humide et ce qui entretient toutes choses; donc il est conclu que l'eau était le principe de tout et déclaré que la Terre repose sur l'eau". Doxographie de Thalès de Milet par Simplicius (philosophe néoplatonicien, vers 500 après J.-C.).
Aetius d'Antioche précise cette belle conception :
"Thalès, Pythagore et son école : la sphère du ciel entier est divisée par cinq cercles; ce sont l'arctique toujours visible, le tropique d'été, l'équateur, le tropique d'hiver, l'antarctique invisible. Le zodiaque est oblique sur les trois cercles du milieu et les touche tous les trois. Le méridien coupe les cinq à angle droit, allant du nord à l'opposé".
Et il ressort que l'univers serait en quelque sorte une bulle flottant sur l'eau...
Quoi qu'il en soit, philosophes et historiens s'accordent pour dire que Thalès mettait l'eau comme principe de l'Univers car :
"Ce qui est chaud a besoin d'humidité pour vivre, et ce qui est mort se dessèche, et tous les germes sont humides, et tout aliment est plein de suc; or, il est naturel que chaque chose se nourrisse de ce dont elle provient; mais l'eau est le principe de la nature humide et ce qui entretient toutes choses; donc il est conclu que l'eau était le principe de tout et déclaré que la Terre repose sur l'eau". Doxographie de Thalès de Milet par Simplicius (philosophe néoplatonicien, vers 500 après J.-C.).
Aetius d'Antioche précise cette belle conception :
"Thalès, Pythagore et son école : la sphère du ciel entier est divisée par cinq cercles; ce sont l'arctique toujours visible, le tropique d'été, l'équateur, le tropique d'hiver, l'antarctique invisible. Le zodiaque est oblique sur les trois cercles du milieu et les touche tous les trois. Le méridien coupe les cinq à angle droit, allant du nord à l'opposé".
Et il ressort que l'univers serait en quelque sorte une bulle flottant sur l'eau...
On lui doit cependant sans
conteste l'observation de
l'inclinaison de
l'écliptique (du grec
ekleipsis = éclipse, ekleiptikos = orbite
du soleil, plan où se produisent les éclipses) :
l'orbite apparente du Soleil autour de la Terre est inclinée
par rapport au plan de l'équateur
terrestre.
Plus tard, Euclide,
à l'époque d'Aristarque,
sans doute influencé par des idées platoniciennes,
estimait l'obliquité de l'écliptique à 24°
et correspondant donc à l'angle sous lequel on voit le
côté du pentadécagone
(dit aussi pentédécagone) régulier (15 côtés).
Ce dernier,
vers 150 ap. J.-C., ne présenta d'ailleurs qu'une
théorie approximative du mouvement de la Lune. Il faudra
attendre Galilée, puis
Newton
et Cassini (15 siècles plus
tard...) pour une théorie rigoureuse de prévision de
ces phénomènes. Les éclipses de Lune, localement plus nombreuses, permirent
des prévisions grâce aux observations précoces
des Chaldéens
et des
Égyptiens
: les premiers avaient établi une règle empirique selon
laquelle une éclipse de Lune ou de Soleil se reproduit
sensiblement dans les mêmes conditions après 223
lunaisons, période appelée Saros, soit environ 18 ans et 11
jours puisqu'une lunaison (mois lunaire : intervalle entre deux
nouvelles lunes) dure 29 jours, 12 heures et 44 minutes (et 2,8
secondes très précisément). Après tout,
Thalès a peut-être eu un peu de chance, en tout cas,
à Paris, il n'y eut aucune éclipse totale de Soleil au
19è siècle alors qu'une eut lieu en 1724. Tout comme
celle du 11 août 1999, l'éclipse du 17 avril 1912 ne fut
pas totale à Paris.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire