Philosophe,
mathématicien -il apprit la géométrie
auprès des Égyptiens- savant renommé, contemporain de
Socrate
et du célèbre médecin Hippocrate de Cos
(à distinguer du mathématicien Hippocrate
de Chios). A la suite de nombreux voyages, il fonda une
école de philosophie à Abdère, sa ville natale.
On lui doit la première théorie atomiste
de la matière, héritée de ses maîtres et philosophes
contemporains Anaxagore (-500/-428) et Leucippe de Milet (-480/-420) :
outre de vide, la matière est constituée de particules
indivisibles dont les multiples combinaisons engendrent tant les
âmes que les corps.
A droite, l'Atomium
érigé à Bruxelles en 1958. Le bâtiment, salle d'exposition à vocation
scientifique, évoque la structure moléculaire d'un cristal de fer à l'échelle
150 000 000 000 (150 milliards !) : 9 atomes de fer d'apparence cubique dont un
atome au centre. La photo est extraite du
site
atomium
(Belgique).
On pourra aussi visionner ces vidéos sur
YouTube
:
Atomium (version hd) ,
Intérieur
, "classe de ville"dans
l'atomium...
atome provient du grec atomos signifiant qui ne peut
être coupé : a privatif et temo =
couper. L'expression avoir (ou non) des atomes crochus
provient de la théorie de Démocrite, lequel estimait,
en l'absence d'une théorie électronique (fin du
19è siècle), que les atomes constituant la
matière devaient posséder des crocs pour s'attacher les
uns aux autres.
C'est par Aristote
que les idées de Démocrite nous furent transmises car aucun de ses
écrits ne nous est parvenu. On
lui attribue des travaux sur les nombres
irrationnels et les premiers calculs sur
le volume du cône et de la pyramide par des méthodes que
Eudoxe
et Archimède
reprendront :
Le volume V du cône est le tiers du volume
du cylindre de même rayon r et de même hauteur h dans
lequel il s'inscrit. Or, le volume du cylindre est donné par pr2 x h. Ainsi, le volume du cône est :
La formule
pr2
x
h est héritée de celle du
pavé (droit ou non,
rectangle ou non) dont le volume est manifestement proportionnel à son
aire de
base et à sa hauteur, ce qui fournit par définition
: B x
h, où B désigne l'aire de
la base. On en déduit la même formule pour le
volume du prisme, dont la base
polygonale peut être décomposée en une réunion de quadrilatères. La base d'un
cylindre de rayon r peut être considérée comme forme limite du polygone régulier
d'aire Bn inscrit dans le cercle de rayon r et dont le nombre
n de côtés augmente indéfiniment. La formule Bn
x h reste
vraie pour tout n et prend la valeur limite B
x h.
La formule est semblable pour la pyramide qui,
elle, s'inscrit dans un prisme : 3V
= B
x h,
où B désigne l'aire de la base, soit :
Notons
que si ce dernier résultat est admis, alors la formule du
cône s'en déduit si on le considère comme une
pyramide dont le polygone de base est régulier, le nombre de
côtés augmentant indéfiniment.
1 commentaire:
La physique de Démocrite (-460/-370) et de ses maîtres et philosophes contemporains Anaxagore (-500/-428) et Leucippe de Milet (-480/-420) a profondément inspiré le philosophe Épicure (-342 ou -341/270).
En physique, Épicure soutient comme Démocrite que tout ce qui existe est composé d'atomes indivisibles. Les atomes se meuvent aléatoirement dans le vide et peuvent se combiner pour former des agrégats de matière. L'âme en particulier serait un de ces agrégats d'atomes, et non une entité spirituelle, notamment d'après son disciple Lucrèce (-94/-54).
En éthique, le philosophe grec défend l'idée que le souverain bien est le plaisir, défini essentiellement comme « absence de douleur ». En logique ou épistémologie, Épicure considère que la sensation est à l'origine de toute connaissance et annonce ainsi l'empirisme.
Ses écrits furent détruits lors de l'avènement du christianisme, instauré religion d'État de l'Empire romain, à partir du règne Constantin Ier (272/337), mais surtout sous le règne de Théodose Ier (379-395), car ses écrits n'étaient pas compatibles avec la conception chrétienne de l'Homme et du monde. Cet autodafé fut si fort, que de nos jours, il ne subsiste que des fragments de l'œuvre d'Épicure, souvent rapportés par Diogène Laërce, auteur du IIIe siècle.
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