Elle atteint l'Afrique du Nord à Byrsa ("la
peau de bœuf"), citadelle proche de l'actuel Tunis, et demande
asile aux autochtones. On ne lui concède que ce que pourrait
couvrir la peau d'un bœuf.
Astucieuse, elle découpe la peau en si
fines lanières qu'elle obtient, bout à bout, une
longueur fantastique (découpage quasi fractal...)
: près de 4 km.
Avec la corde ainsi formée, elle aurait
encerclé son territoire et fondé (vers 814 av. J.-C.) la très
célèbre ville de Carthage (Kart HAdschat = la ville neuve, au nord-est de
Tunis, entre La Marsa et La Goulette) en prenant le nom latin de Dido. La fin de sa vie est bien
triste puisque, plutôt que de se marier au roi Iarbas de la
peuplade nomade des Gétules, elle préféra se
sacrifier sur un bûcher.
D'après l'Énéide de Virgile,
version anachronique de son existence, elle se poignarde de
dépit car Énée refuse son amour et
préfère s'embarquer vers l'Italie pour fonder
Rome qui sera fatale à Carthage.
Rappelons que la cité phénicienne fut une des plus
puissantes du bassin méditerranéen sur le plan maritime et commercial. Elle
entama en vain des guerres sanglantes contre l'empire grec et principalement
l'empire romain afin de maintenir son hégémonie (guerres puniques,
qualificatif dérivé du latin punicus, lui même provenant de pœni,
pour signifier la langue parlée par les phéniciens).
Malgré la vaillance
d'Hannibal, Carthage est finalement battue par Scipion Émilien (3è guerre, vers
146 av. J-C.) et totalement détruite : c'est le fameux Carthago delenda est.
Rebâtie par Jules César, elle retrouvera une certaine prospérité mais
attaquée au 5è siècle par les Vandales et, soumise aux conquêtes arabes en 698,
la cité et sa civilisation disparaîtra définitivement.
L'idée de former un cercle plutôt qu'un triangle, un rectangle, un carré ou
tout autre forme géométrique fermée et sans point double, place Didon au
pinacle des mathématiques : elle avait donc admis sans hésiter le résultat isopérimétrique
ci-après que Jacques
Bernoulli prouva dans le cadre du
calcul des
variations :
De
toutes les courbes fermées, sans point double, de longueur donnée, celle
qui entoure l'aire la plus grande est le cercle.
En fait, d'aucuns disent que voulant se réserver l'accès à la mer, Didon se contenta de tracer un arc de cercle, solution isopérimétrique des courbes non fermées.
Le ratio Aire/Périmètre est fort simple dans le cas du cercle : pR2/ 2pR = R/2. Dans l'espace, à superficie égale, la sphère est la surface qui a le plus grand volume intérieur; le ratio est 4/3 x pR3 / 4pR2 = R/3. Et parmi tous les rectangles de même périmètre, celui qui a la plus grande aire est le carré.
Source : http://serge.mehl.free.fr/anx/pb_didon.html
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