dimanche 14 mai 2017

Message des généraux Didier Tauzin et Henri Roure


Je remercie le Général Henri Roure pour cette courageuse entrée en résistance.

– Communiqué du Général (2s) Henri Roure –

Un putsch sans soldats

L’élection présidentielle, qui a amené M. Macron à la présidence, est le fruit vénéneux d’un déni de démocratie. Il s’agit d’une spoliation, résultat d’un rejet masqué de l’idéal démocratique. La manipulation vient de loin. Elle est probablement la forme la plus élaborée du coup d’État car elle ne refuse pas le principe des élections sur lequel repose l’expression de la volonté populaire, mais, sciemment - j’allais écrire scientifiquement - elle pervertit, oriente, sculpte l’opinion publique. Elle repose sur l’énorme puissance d’un système qui a l’ambition de s’imposer au monde, à commencer par ce que nous appelons, aujourd’hui, improprement, l’Occident. Ses moyens sont, à l’évidence, considérables.

Nous sommes confrontés à un monstre que certains ont baptisé l’internationalisme financier, ou l’ultra-libéralisme, mais qui, en tout état de cause, est intimement lié à la puissance états-unienne. Il s’agit de l’avatar le plus ingénieux de l’impérialisme états-unien relayé par son allié fidèle l’Union Européenne.

La vraie démocratie est trop dangereuse pour la finance internationale, car elle peut amener au pouvoir des personnes véritablement choisies par le peuple avec des idées aussi saugrenues que la défense des intérêts nationaux, la patrie, la protection sociale, la morale, l’éducation et la culture, le service public ou encore l’État de droit. Ce risque ne peut être accepté quand il s’agit de globaliser ou plus exactement d’américaniser et de subordonner les peuples au puissant réseau politico-bancaire piloté par Washington. Il est donc nécessaire de tendre vers une pensée unique.

Difficile cependant de s’affranchir des élections… Dès lors il faut les truquer à l’aide de la désinformation aboutissant à la manipulation de l’opinion publique ; c’est tellement plus simple et moins risqué puisque le système est propriétaire des médias et des instituts de sondage et peut s’appuyer sur quelques dirigeants, intellectuels ou bobos, bien placés et convaincus. Il ne faut pas s’étonner, ainsi, de l’assassinat politique de François Fillon, dont le programme trop judicieux et national pouvait éloigner la France de cette subordination. L’astuce fut de l’accuser de ce que l’immense majorité des parlementaires fait, en toute légalité, mais qui, pour lui, fut présenté, dans un acharnement médiatique sans limite, comme de la corruption. Aucun journaliste ne s’éleva pour regarder les faits avec objectivité. Et pour cause, tous dépendent du système…

Aude Lancelin, ancienne rédactrice en chef adjointe de l’Obs le dit clairement: « l’ensemble des médias est sous la coupe du CAC 40 ». En association avec eux quelques juges haineux trop liés à un pouvoir désireux de se survivre à lui même et intimement impliqué dans le réseau. La suite se présentait d’évidence. Face à un éclatement consommé des partis traditionnels, résultat de primaires inspirées de la vision états-unienne de la sélection des candidats et inadaptées à la culture politique française, un inconnu, issu directement du milieu bancaire, et présentant l’image de la nouveauté, pu être propulsé dans le pseudo-débat. Le système, alors, n’a même pas cherché à se dissimuler sous les atours d’une apparente objectivité. Les médias aux ordres n’eurent qu’à relayer l’habituelle hystérie anti-Front National en utilisant tous les vieux procédés passant de l’association d’images aux citations hors contexte et à l’insinuation. Il fallait faire « barrage » sans que quiconque sache vraiment pourquoi, ou, plus justement, de crainte que le constat devienne trop clair que ce parti avait récupéré les idées gaullistes, imprudemment abandonnées par la droite classique.

Le matraquage, cette fois, fit l’éloge du néophyte et, toute honte bue, ceux qui auraient dû rester neutres ou au moins discrets, affirmèrent péremptoirement qu’il fallait voter pour lui. Preuve suprême de cet internationalisme bien loin d’être prolétarien, l’États-unien Obama apporta bruyamment son soutien, Merkel de même et l’inénarrable Junker donna sa contribution. Des étrangers intervenaient dans une élection française! Personne n’y vit un scandale… Dans un panorama politique trafiqué et disloqué, le banquier fut élu. Il le fut avec les voix d’électeurs qui, par opposition, viscérale et entretenue, à l’autre candidat, celui de la négation absolue de ce système, se sont piégés. Comment faire désormais pour se séparer de celui qu’ils ont, de fait, contribué fortement à porter à la magistrature suprême ?

Ajoutons que l’opération était tellement bien montée que le nouveau président a été élu alors que l’immense majorité du corps électoral lui était, sinon hostile, du moins opposée. Qui le dit ? Regardons les chiffres sous un angle particulier. La participation a été de 74,56% soit 25% d’abstentions. [...] Dans cette élection nombreux sont ceux qui se sont abstenus par hostilité aux finalistes. [...] Si nous ajoutons [...] ceux qui ont voté Macron par opposition à le Pen, mais pas par adhésion à ses idées, nous aboutissons, probablement, à [une majorité] du corps électoral qui ne soutient pas le nouvel « élu »…

Le nouveau président est peut être légal aux termes de la Constitution, mais illégitime au regard de la morale politique. Au bilan, Macron est un usurpateur. En réalité, la démocratie française d’aujourd’hui n’est qu’une dictature qui se déguise. Elle est devenue le pire des régimes comme tous les autres. J’ose espérer que personne parmi ces profiteurs, qui vont suivre Macron, ne proférera la moindre critique sur la façon dont nos amis africains voient la démocratie…
Je ne suis donc pas en opposition mais en résistance, tout en sachant que le combat sera long et difficile. Je débute ma marche…

Général Henri Roure

Secrétaire national pour les questions de défense au CNIP (Centre National des Indépendant et Paysans)

1 commentaire:

Je a dit…

Il y a des erreurs dans le paragraphe où le général Roure calcule les % de votants, nuls, blancs, etc. il n'y a pas eu 34% de blancs et nuls mais "seulement" 9 et 3% qui s'ajoutent aux 25% d'abstentions.
C'est la raison pour laquelle je l'ai tronqué.
Mais bref, le contenu du message reflète quand même mon ressenti.

Toutefois, j'ajoute un deuxième bémol : François Fillon et Marine Le Pen ne représentaient pas vraiment une alternative à Emmanuel Macron. Le programme de François Fillon n'était pas patriotique mais européiste. J'ai écouté son discours face aux grands patrons et c'était quasiment mot pour mot les Grandes Orientations de Politique Economique envoyées par la Commission Européenne. Je n'oublie pas aussi que François Fillon était le premier ministre de Nicolas Sarkozy qui nous a mis la France sous le commandement intégré de l'OTAN.

Quant à Marine Le Pen, de plus en plus d'électeurs se rendent compte qu'elle est un leurre (comme son père avant elle) qui n'est là que pour pousser les électeurs à votre ... contre le FN, pour élire, réélire et réélire sans fin les partis ultra-libéraux que sont devenus le PS et LR.

Le seul qui puisse répondre aux attentes de ces généraux s'appelle François Asselineau. Je m'étonne que ni le général Roure ni le général Tauzin ne fasse référence à lui !