lundi 26 août 2013

Eléments de culture(s) amérindienne(s)

Extraits de La vie privée des hommes au temps des Indiens d'Amérique, édition Hachette Jeunesse, 1990, Paris


Smoholla, chef des Shapatin, 1890 :
" Vous me demandez de labourer la terre. Dois-je prendre un couteau et déchirer les entrailles de ma mère ? Alors, elle refusera de m'accueillir dans son sein et ne me permettra pas d'y reposer quand je mourrai.
Vous me demandez de déterrer des pierres. Dois-je creuser sous sa peau  pour y chercher ses os ? Alors, quand je mourrai, je ne pourrai pas entrer dans son corps pour y renaître.
Vous me demandez de couper l'herbe et d'en faire du foin, de le vendre et de m'enrichir comme les Blancs. Mais comment oserais-je couper la chevelure de ma mère ?
(page 9)

Un esprit suprême, mystérieux et inaccessible, domine l'univers, mais il se désintéresse du sort des hommes. Les Dakotas le nomment "Wakan", les Iroquois "Manitou".
(page 17)

Les membres du clan sont les descendants d'un ancêtre commun et se disent "ototeman", "il est de ma parenté" (le terme "totem" vient de ce mot) en parlant les uns des autres.
(page 20)

Le système matrilinéaire demeure le plus courant.
(page 24)

La "berdache" est un homme qui s'habille en femme et participe aux travaux féminins. Il ne sera jamais un guerrier mais les Indiens respectent son choix.
(page 24)

En 1703, un noble français qui a séjourné au Canada, le baron de la Hontan, publie des Dialogues dans lesquels un Huron raisonne sur la société française. Adario compare l'état sauvage à l'état de civilisation. Il dénonce la propriété privée, la tyrannie des riches, l'inégalité des conditions. Adario montre la supériorité de la religion naturelle sur le christianisme et de la morale naturelle sur les contraintes du monde civilisé. La Hontan popularise, à la suite des missionnaires [essentiellement  jésuites], la personne du sauvage  "libre, sain et heureux" parce qu'il obéit à la Nature, sa mère. Le "bon sauvage" va éclairer le siècle des Lumières.
(page 65)

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