vendredi 1 décembre 2017

L'avis d'une permacultrice sur l'alimentation

Bonjour,

Hier soir j'ai regardé la conférence de Pablo Servigne "Comment nourrir l'Europe si le système s'effondre" et je me rends compte que pour moi il manque encore une pièce au puzzle : le mode alimentaire lui-même n'est pas remis en question, et notamment la prépondérance des céréales et du tout-cuit.

Or si j'ai bien compris, nos nos ancêtres cueilleurs.euses-chasseurs.euses étaient plus grands, en meilleure santé, moins violents et ils vivaient plus longtemps que les premiers agriculteurs pour plusieurs raisons : plus petits groupes (moins de propagation des maladies), pas de cohabitation avec le bétail (idem), consommation anecdotique de céréales (le gluten diminue l'afflux sanguin dans le cortex frontal http://thepaleodiet.com/gluten-brain/), consommation massive de baies et de plantes sauvages crues etc.
(https://partage-le.com/2016/03/les-chasseurs-cueilleurs-beneficiaient-de-vies-longues-et-saines-rewild/)


De nombreuses études montrent les bénéfices de l'alimentation vivante. Dominique Guyaux les a recensées il y a quelques années pour son mémoire : https://alimentationsensorielle.fr/2016/06/03/des-references-scientifiques-solides/


Servigne parle du besoin en calories que ne peuvent combler les fruits et légumes seuls, mais aujourd'hui les études convergent pour montrer qu'on vit mieux avec moins de calories : www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0755498205882429


De plus, la diététique d'aujourd'hui prend en compte quasiment uniquement les macronutriments, oubliant que le régime actuel produit surtout des carences en micronutriments, qui sont la clef pour la santé.


Je ne parle pas forcément de revenir au Paléolithique et de redevenir nomades, mais depuis ce temps, on a appris à semer, greffer et planter des arbres fruitiers ; donc aussi moins de problèmes avec notre densité humaine plus forte (même si oui elle va s'effondrer, je ne crois pas qu'on redescendra à 1 habitant/km2).


Du coup plutôt que d'avoir un régime alimentaire basé sur les céréales et les produits animaux, on pourrait le baser sur les fruits (aqueux, oléagineux, riches en amidon... la palette est beaucoup plus large qu'il y a 12 000 ans) et les légumes. Comme les céréales sont quand même un des aliments les plus difficiles à produire sans mécanisation, savoir qu'on peut en réduire drastiquement la consommation, voire l'éliminer, sans tomber d'inanition et même en améliorant sa santé et ses capacités cognitives, c'est plutôt une bonne nouvelle non?


Je ne parle pas non plus forcément d'une grande ascèse, en fait je crois que ça peut être assez joyeux car on s'habitue vite et que la légèreté et l'énergie qu'on ressent sont très agréables. (Même s'il y a beaucoup d'émotion dans les habitudes alimentaires et une certaine ... force d'inertie!)
 

Alors... Quid d'un post-effondrement largement basé sur l'arbre et la consommation de fruits?
 

Conclusion : ne mourons pas de froid enfermés dans une chambre froide débranchée!
 

Signé : une permacultrice qui plante des arbres fruitiers

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