lundi 18 décembre 2017

Un tribunal d'arbitrage privé pour juger les litiges entre Etats et entreprises multinationales

Quand une multinationale obtient des milliards (via un "tribunal" privé) d'un État en dédommagement d'une loi protégeant l'intérêt général (la santé publique, par exemple), c'est effectivement -- Guillaume Meurice à raison -- un contournement scandaleux de la loi. Et reprocher à Meurice de dire "casser la loi" au lieu de "s'affranchir de la loi" ou "contourner la loi", c'est un mauvais procès, je trouve, on pinaille, on ergotte.

De mémoire, le Canada a été attaqué 30 fois devant un tribunal privé depuis que l'Alena (traité de libre échange de l'Amérique du Nord) a été signé (sans référendum), et le Canada a perdu 30 fois... L'État est asservi, il n'arrive plus à légiférer librement chez lui ; c'est la tendance.

Le prétendu "libre-échange" est une idéologie impériale de multinationales contraire au bien commun, partout sur terre, une politique néfaste imposée par un empire a ses colonies.

Je demande aux défenseurs du "libre échange" de me donner un cas, au moins un exemple, de pays dont la population se soit enrichie en appliquant réellement ses principes. Je n'en connais pas. À ma connaissance, tous les pays riches le sont devenus en se protégeant des grands marchands, tous. Et tous les pays qui ont cessé de se protéger se sont ruinés, tous.

Le CETA comme le TAFTA sont des coups d'État contre l'intérêt général, négociés et signés en secret par les prétendus "représentants du peuple", en fraude de toutes les procédures susceptibles d'éclairer et de consulter et de respecter la volonté des êtres humains concernés.

L'idée même d'un tribunal privé imposant sa volonté à un pays entier est la négation radicale du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.

Personnellement, je ne confonds pas l'intérêt de Monsanto, Bayer ou Goldman Sachs avec l'intérêt général.

Étienne Chouard.

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