Le drapeau européen a été adopté définitivement en 1986 mais sa création était déjà vieille de trois décennies. Le Conseil de l'Europe avait choisi en 1955 le projet d'Arsène Heitz, parmi de nombreux autres, et ses douze étoiles dorées sur fond bleu.
Ce motif est en fait l'attribut typique du culte de Marie. Les représentations de la mère de l'hypothétique JC la montrent toujours auréolée de douze étoiles, souvent sur un fond de ciel bleu (voir dans une autre fenêtre l'image de la vierge de Medjugorje). L'Apocalypse, chapitre 12, dit effectivement: "Un grand signe apparut dans le ciel, une femme vêtue de soleil avec la lune sous ses pieds et sur sa tête, une couronne de douze étoiles". Il suffit d'écouter le dessinateur Arsène Heitz déclarer lui-même qu'il avait conçu le drapeau sur le modèle de la médaille dite miraculeuse de la Chapelle de la rue du Bac, à Paris. Et il faut ajouter à cela que la date à laquelle a été décidée l'adoption du drapeau en 1955, le 8 décembre, coïncide avec celle choisie en 1854 par Pie IX pour célébrer le culte de l'Immaculée Conception de Marie.
Le bleu se voulait officiellement une couleur dépassant les affinités nationales, les autres couleurs incarnant déjà, selon le Conseil Européen, les autres continents. Quant au nombre 12 les responsables y ont vu un symbole de perfection. Le seul intérêt du nombre 12 est la possibilité de pouvoir être facilement divisé: 2, 3, 4 et 6 sont ses diviseurs. Si cela constitue un avantage indéniable pour la mesure de diverses quantités comme le temps ou les angles, on en voit mal l'utilité dans le cas de la Communauté Européenne. La véritable justification est donnée sur divers sites internet de la Communauté Européenne, comme celui du Conseil de l'Europe: "c'est le chiffre 12 qui est retenu, chiffre qui constitue un signe de perfection et de plénitude, évoquant aussi bien les apôtres que les fils de Jacob, les tables du législateur romain ou les travaux d'Hercule, les heures du jour, les mois de l'année, les signes du zodiaque". L'inspiration chrétienne alliée à la "magie" du nombre 12 a donc été déterminante pour les caractéristiques du drapeau. En outre l'adoption définitive du drapeau en 1986 a bénéficié d'une confusion tendant à occulter son origine chrétienne. Les états membres étaient alors au nombre de douze et on a pu croire à une correspondance exacte avec le nombre d'étoiles, à la manière du drapeau des Etats Unis d'Amérique.
Les références religieuses sont donc omniprésentes dans l'élaboration du drapeau européen. Comme ultime confirmation des affinités cléricales des promoteurs du drapeau, l'Europe a offert à la cathédrale de Strasbourg un vitrail signé Max Ingrand le 21 octobre 1956 en remplacement du vitrail d'abside détruit par les bombardements en 1944. Une nouvelle fois le culte marial est à l'honneur par la représentation de la Vierge de Helkenhein, la "protectrice" de la ville. Le site du Conseil de l'Europe n'hésite pas à présenter le vitrail comme une symbolisation du passage de l'Apocalypse déjà cité.
Une Europe imbibée de légendes religieuses ne peut que constituer un terreau favorable à l'instauration d'une Europe vaticane dont l'étendard est sa création. Devant ce qui reste un signe religieux manifeste, il n'est nul besoin pour le pape Jean Paul II de faire mystère de la doctrine sociale de l'Eglise: les appels sont donc incessants à une recolonisation catholique des institutions européennes.
Mais le cléricalisme qui a accompagné l'apparition du drapeau ne doit pas occulter les progrès constitués par l'union des pays européens. Par exemple, la suppression des contrôles aux frontières est un coup porté aux nationalismes et, dans la recherche scientifique, de nombreux programmes sont financés par la Communauté Européenne. Cette nécessaire construction européenne ne pourra être poursuivie qu'en l'absence d'ingérence religieuse, une réelle séparation du pouvoir politique et des prescriptions religieuses est l'unique chance assurant la meilleure coexistence aux diverses opinions philosophiques.
Un dossier sur le drapeau européen a été publié dans La Raison en février 2000.
26 décembre 2000
Source : http://atheisme.org/drapeau.html
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