lundi 23 janvier 2017

Le NAIRU ou pourquoi le chômage ne baissera jamais

par Zevengeur (son site)
mercredi 12 mars 2008

Depuis vingt ans, les responsables politiques basent en grande partie leur campagne sur un objectif prioritaire qui est la lutte contre le chômage.
Cela donne :

- Si vous votez pour moi, ma priorité numéro 1 sera la lutte contre le chômage !
Sarkozy s’est d’ailleurs engagé à ramener le taux de chômage en cinq ans en dessous des 5 %.
Alors appliquons maintenant mon axiome favori qui s’énonce de la manière suivante :
"Il faut prendre en compte ce que les gens font et non pas ce qu’ils disent".
Observons donc les résultats qui sont induits par les actes de nos gouvernants : on constate en observant les faits que le taux de chômage oscille entre 9 et 12 % depuis vingt ans.
Il varie donc très peu.
Première observation  : les gouvernements ne semblent pas faire ce qu’il faut pour lutter efficacement contre le chômage, nous verrons plus loin qu’en réalité, ils n’en ont même pas le pouvoir.
On constate alors une chose très curieuse, regardez ce graphique :
Graphique
On voit très clairement qu’il y a une relation entre le taux de chômage et le niveau de l’inflation.
Deuxième observation : lorsque le chômage est élevé, alors l’inflation est faible.
Tiens, tiens !
N’aurions-nous pas mis le doigt sur quelque chose ?
Puisque nous ne sommes pas sur TF1, je vais vous expliquer le secret, mais je vous préviens, vous n’allez pas aimer.
Le secret tient en un mot : le NAIRU  !
Késako ?
NAIRU = "Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment"
Ou en français pour les aficionados de la langue : "Taux de chômage non accélérateur d’inflation".
Proposition 1 :
Le NAIRU est un paramètre qui indique que lorsque le taux de chômage diminue, alors l’inflation augmente.
Proposition 2 :
Or, pour le capital, l’inflation est mortelle, car elle érode ce dernier. L’inflation, c’est l’euthanasie des rentiers, avait dit l’économiste John Maynard Keynes.
Donc en combinant 1 et 2, on obtient le
Théorème de base du bon capitaliste :
"Si l’inflation est l’ennemie du capital, alors le plein emploi est le pire ennemi des profits financiers".
Ah, on vient de découvrir une vérité cachée !
Voir ici, l’explication claire et détaillée :
http://linflation.free.fr/pages/lenairuvitepag.html
Tout cela explique la politique des banques centrales (FED et BCE) qui depuis vingt ans ont pour mission de protéger les intérêts de la finance.
Dit autrement, et c’est là que ça fait mal, le système fait tout pour conserver une frange importante de la population sans emploi afin de mettre en position de force les employeurs pour éviter toute dérive des salaires génératrice d’inflation.
Le système est basé sur la culture de la peur pour ceux qui ont un emploi, ils ont peur de le perdre car ils auront beaucoup de mal à en retrouver un autre, et, en cas de chômage, la chute vers la misère peut être très rapide.
TF1 là par contre médiatise beaucoup les pauvres, le but est de faire peur : "voyez ce qui vous attend ?"...
Les salariés ne sont donc pas en position de force pour négocier des augmentations de salaire.
Accessoirement, puisque les salariés sont mal payés, le système encourage fortement le crédit à la consommation, ce qui contribue à alimenter ledit système et à rendre les consommateurs encore plus vulnérables car otages des banques.
CQFD
En conclusion, si vous êtes au chômage, RMIste ou carrément exclus, abandonnez tout espoir d’en sortir ou d’obtenir de l’aide de l’Etat car la finance ayant pris le pouvoir à travers ses lobbies et ses chiens de garde (*), il serait étonnant que cette dernière se tire une balle dans le pied pour des raisons philanthropiques.
(*) Ben Shalom Bernanke gouverneur de la Fed remplaçant du célèbre Alan Greenspan et Jean-Claude Trichet gouverneur de la BCE, tous deux non élus, mais choisis par leurs pairs de la finance.
A noter que la Fed créée en 1913 ainsi que la BCE sont indépendantes du pouvoir politique, c’est fondamental car cela implique que les responsables politiques n’ont pas de moyens de pression sur la finance, leurs promesses électorales n’engagent donc que ceux qui y croient !
Sources :
http://lenairu.blogspot.com/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Diff%C3%A9rence_entre_le_NAIRU_et_le_taux_de_ch%C3%B4mage_naturel
http://www.actuchomage.org/modules.php?op=modload&name=News&file=article&sid=1

Sourcehttp://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/le-nairu-ou-pourquoi-le-chomage-ne-37306

3 commentaires:

Je a dit…

William Phillips (économiste)

Alban William Phillips (18 novembre 1914 - 4 mars 1975) fut un influent économiste néo-zélandais au milieu du XXe siècle. Phillips a passé la majeure partie de sa carrière d'universitaire au London School of Economics (LSE). Sa contribution la plus connue est la courbe de Phillips, qu'il a décrite pour la première fois en 1958. Il a également conçu et a construit MONIAC, l'ordinateur hydraulique de sciences économiques en 1949.

Je a dit…

Courbe de Phillips

Mise en évidence en 1958, la courbe de Phillips est une courbe illustrant une relation empirique négative (relation décroissante) entre le taux de chômage et l'inflation ou taux de croissance des salaires nominaux.

Cette relation s'explique par le fait qu'au-delà d'un certain niveau de chômage, les salariés ne sont plus en position de force pour exiger une hausse de salaire ; le partage des gains de productivité s'effectue alors en faveur de l'entreprise.

Elle dérive des travaux de l'économiste néo-zélandais Alban William Phillips mettant en relation le chômage et la variation des salaires nominaux ; l'augmentation des salaires nominaux est source d'inflation, car elle accroît les coûts de production des entreprises et celles-ci se voient alors contraintes de rehausser leurs prix afin de restaurer leur marge bénéficiaire. Phillips se retire rapidement après la publication de sa courbe, qui restera son unique découverte. Elle sera reprise et améliorée par Modigliani.

Il y a deux interprétations :

- Une interprétation keynésienne selon laquelle il y a un très fort lien entre la croissance des salaires nominaux et l'inflation ;

Taux d'inflation = Taux de croissance des salaires nominaux - Taux de croissance de la productivité

- Une interprétation monétariste selon laquelle, à long terme, le taux de chômage ne dépend plus du taux d'inflation. En effet le taux de chômage d'équilibre de long terme est dit naturel ou bien encore structurel c'est-à-dire qu'il n'est pas dû à des causes conjoncturelles.

Ainsi, pour les monétaristes, à long terme la courbe de Phillips prend une forme verticale.

Taux de chômage naturel = inadaptation de certains individus + chômage frictionnel + chômage volontaire. Le chômage naturel est aussi parfois considéré comme synonyme du NAIRU (Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment).

Ces interprétations différentes de la courbe de Phillips reflètent des conceptions différentes du chômage et des politiques économiques à mener.

Image : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/90/Philips60.png

Je a dit…

Le taux de chômage minimum théorique oscille entre 2 et 3% : c'est le temps de quitter un emploi pour en trouver un autre quand il n'y a pas de réelle difficulté pour trouver un emploi. La France a déjà connu ça : c'était pendant les Trente Glorieuses. Mais, à partir de 1974, tout a changé.

A l'époque, j'ai naïvement cru que c'était à cause des chocs pétroliers (de 1974 et 1979 ... encore à cause de l'impérialisme américain qui a armé l'Irak pour attaquer l'Iran qui refusait de lui obéir).

Mais, avec le recul, je pense que c'est pour une raison monétaire : l'interdiction pour l'Etat français d'utiliser gratuitement la Banque de France.