Au delà du choix partisan, pour ne pas céder à la tentation de voter "pour celui qui le dit" mais plutôt "pour ce qu'il dit", j'ai choisi d'éplucher les programmes des candidats grâce à l'outil mis à disposition par L'express : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/presidentielle-qui-a-le-meilleur-programme_1083371.html
Ne me sentant cependant pas compétent pour apprécier les propositions dans tous les domaines et ne plaçant pas tous les domaines sur le même plan hiérarchique, je vais me limiter à :
1- Economie et Emploi : c'est le plus important car c'est là qu'on trouve le financement de tout le reste
2- Education et Recherche : parce qu'une fois les financements trouvés, c'est là qu'il faut investir, pour la formation de notre jeunesse et pour donner à nos entreprises des atouts en termes d'innovations pour le futur.
3- En troisième choix, je regarderai dans le détail ce que les différents candidats proposent en terme d'Environnement (une partie de l'item Environnement et Agriculture) et de Famille (une partie de l'item Société, Immigration et Famille).
Les propositions seront classées en :
- celles auxquelles je m'oppose complètement et/ou qui me semblent mauvaises
Exemple : "Nous refusons le dogme de la réduction de la dépense publique. Abrogation de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) de 2001 pour mettre en place des règles alternatives n’impliquant pas la réduction des dépenses publiques." (Jean-Luc Mélenchon)
- celles qui provoquent chez moi un sentiment mitigé (oui et non) ou qui amènent le questionnement "Comment ?" c'est-à-dire : "Qui paie ?"
Exemples : Objectif : 1 million d'emplois d'ici 2020." (Eva Joly)Ou encore : "Un revenu citoyen de 850 euros pour les personnes sans ressources et dégressif pour les personnes aux revenus inférieurs à 1500 euros, pour garantir la dignité de chaque citoyen." (Dominique de Villepin)
- celles qui me semblent bonnes mais pas essentielles
- et enfin les meilleures, importantes et bien formulées (tant au niveau l'idée que de la mise en application).
Ce sont ces dernières propositions (mes préférées) que je listerai dans mes prochains articles, classées par thème. On s'apercevra que toutes les sensibilités politiques ou presque en ont fourni dans leur programme (d'où la difficulté de choisir un candidat plutôt qu'un autre). Mais pour préserver le "suspens", afin que chacun puisse juger ces propositions sur leur valeur intrinsèque et non pas d'après l'auteur(e), je ne donnerai l'identité de celui ou celle qui l'a formulé qu'à la fin de l'article.
mardi 28 février 2012
lundi 27 février 2012
Qui est l'auteur duprogramme économique du Front National tant décrié par les journalistes spécialisés ?
Jean-Richard Sulzer, né le 22 août 1947 à Besançon, est un économiste et un homme politique français.
Marié et père de deux enfants, Jean-Richard Sulzer est professeur à l'Université Paris-Dauphine, agrégé des Facultés de gestion et diplômé de l'École des hautes études commerciales (HEC). Fondateur et ancien directeur du centre de recherche en gestion de l'Université Paris-XIII, il fut expert financier auprès des tribunaux et éditorialiste à France-Soir, ainsi que membre du Conseil des Impôts et membre de section du Conseil Économique et Social.
Élu Conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais en 2010, Jean-Richard Sulzer est membre au Bureau Politique du Front National et fait partie de l'équipe de campagne de Marine Le Pen aux élections présidentielles de 2012.
Marié et père de deux enfants, Jean-Richard Sulzer est professeur à l'Université Paris-Dauphine, agrégé des Facultés de gestion et diplômé de l'École des hautes études commerciales (HEC). Fondateur et ancien directeur du centre de recherche en gestion de l'Université Paris-XIII, il fut expert financier auprès des tribunaux et éditorialiste à France-Soir, ainsi que membre du Conseil des Impôts et membre de section du Conseil Économique et Social.
Élu Conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais en 2010, Jean-Richard Sulzer est membre au Bureau Politique du Front National et fait partie de l'équipe de campagne de Marine Le Pen aux élections présidentielles de 2012.
Ouvrages
- Finance à long terme : théories, calculs et exercices corrigés, Économica, 2006.
- Immunisation et duration d'un portefeuille obligataire, Faculté de sciences économiques et de gestion, 1986.
- Comment construire le tableau de bord, les objectifs et les méthodes d'élaboration, Dunod, 1985.
dimanche 26 février 2012
La Réunion va-t-elle sombrer dans la guerre civile ?
Publié le 25 février 2012
La Réunion va-t-elle sombrer dans la guerre civile ?
Après trois jours d’émeute, la flambée de violences s'étend sur l'île de La Réunion. Claude Guéant a dénoncé ce vendredi des « violences inacceptables ». Neuf membres des forces de l’ordre ont été blessés.
Atlantico : Comment et pourquoi la Réunion est tombée dans la violence cette semaine ?
Eric Beeharry : Des politiques et journalistes ont prétendu qu'il s'agissait d'une manipulation du PCR (Parti Communiste Réunionnais) pour faire oublier sa crise interne et détourner le regard du public vers ces émeutes téléguidées. Car plusieurs ténors de ce parti se rebellent actuellement contre leur direction plus qu'archaïque. Il se trouve que le premier soir d'émeutes coïncide avec le jour de l'annonce de la candidature de la députée sortante Huguette Bello contre son parti.
De surcroît, des habitants du quartier du Chaudron à Saint-Denis (où ont démarré les émeutes) ont témoigné que les casseurs ne venaient pas du quartier et étaient même prêts à en découdre avec eux pour défendre leur lieu de vie.
Atlantico : Qui sont les émeutiers ?
Eric Beeharry : On peut légitimement supposer que ces émeutiers sont soit des militants de ce parti, soit des jeunes chômeurs achetés (la misère est grande à la Réunion), soit de sincères engagés mais manipulés.
Ceci dit, ces informations ont été passées sous silence dans la presse locale (peu libre). Ces violences orchestrées du premier soir sont donc réellement passées pour des revendications sociales aux yeux de la population. Ce qui a entraîné les jours suivants des imitations d'émeutes dans d'autres villes que Saint-Denis et qui là n'étaient pas dirigées politiquement, comme à Saint-Benoît et à Saint-Pierre.
Atlantico : C'est la "vie chère" qui est en cause ?
Eric Beeharry : Il y a 3 raisons majeures à la vie chère à la Réunion :
D'abord il y a l'octroi de mer qui s'applique à tous les biens arrivant sur la Réunion. Ce qui est aberrant, puisqu'il s'agit clairement d'un droit de douane en pleine Union Européenne. D'autant plus dément que cette taxe censée protéger les productions locales frappe également les biens non produits à la Réunion. La vraie raison d'être de l'octroi de mer est ailleurs. Il finance les collectivités locales. C'est pourquoi les élus locaux rechignent à le supprimer, mais ainsi jouent contre le peuple qui subit cette taxation de la consommation. Il suffirait donc d'éliminer cet octroi de mer pour alléger le coût de la vie. D'ailleurs les collectivités de métropole ne vivent pas d'octroi de mer... et de plus la Cour des Comptes dénonce régulièrement la mauvaise gestion des finances publiques par les politiques réunionnais.
Ensuite, il y a un manque cruel de concurrence à la Réunion. C'est-à-dire que dans des secteurs clé comme le transport aérien, l'importation et la grande distribution, il y a si peu d'acteurs, d'entreprises, qu'ils ont toute liberté pour gonfler leurs marges et imposer des prix exorbitants aux consommateurs. Il suffirait donc de lancer des appels d'offres (internationaux même), pour libéraliser ces secteurs et ainsi provoquer la bataille des prix et donc leur baisse. Ce qui par ricochet nous apporterait plus de touristes par la baisse du prix du billet d'avion et donc une nouvelle source de croissance économique avec un potentiel de 20 000 emplois supplémentaires (chômage actuel: 120 000).
Enfin, la classe politique ne propose aucun projet économique pour la Réunion. Si bien que le chômage stagne à 30% et la population sous le seuil de pauvreté s'élève à près des deux tiers de la population. Une crise sociale terrible, mais qui arrange les politiques. Car les électeurs étant dans la misère, ça leur permet de les acheter par des bons des CCAS, des contrats de travail précaires dans les collectivités et autres SEM et même de l'argent liquide lors des campagnes électorales (sans parler des fraudes massives). Ce qui empêche le débat d'idées et donc l'apparition des solutions pour le pouvoir d'achat et le plein emploi. Il n'y a donc aucune démocratie à la Réunion.
Atlantico : Quel bilan tirer de la table ronde qui a eu lieu ce vendredi ? Comment pensez-vous que va évoluer la situation ?
Eric Beeharry : La table ronde en préfecture a donné lieu à une baisse de 8 centimes sur le litre d'essence et une légère baisse (montants non précisés encore) sur les produits alimentaires de première nécessité.
Mais il y a 3 ans, ce même genre de mesures avaient été décidées. 3 ans après, la crise et les émeutes sont de retour. On voit donc bien que ces avancées apparentes n'en sont pas. Ces baisses artificielles seront vite compensées par de nouvelles hausses, puisqu'on ne s'est pas attaqué au fond du problème: l'octroi de mer, les monopoles et l'absence de projet économique pour la Réunion.
Les premières réactions ont donc naturellement été négatives et il est fort à parier que les émeutes vont continuer encore ces jours prochains. La France vient d'envoyer des centaines de militaires. La suite des événements promet donc d'être difficile et de plus en plus violente.
Avec le mouvement citoyen Ensemble, nous allons réfléchir à comment calmer les esprits tout en faisant avancer nos idées pour le pouvoir d'achat et le plein emploi. Bien que la presse locale ne nous aide pas beaucoup, préférant relayer les extrémistes et boycotter les démocrates. Ces solutions ont pourtant marché partout dans le monde, dans les démocraties modernes, mais bizarrement passent pour extraordinaires et révolutionnaires dans cette île coupée du monde libre. Ce bout de France où les principes de base d'économie et de démocratie sont ignorés, moqués, voire lynchés. Nous appelons à l'aide les démocrates de France.
Eric Beeharry
Eric Beeharry est le leader du mouvement citoyen Ensemble pour la Réunion.
Il a vocation à rassembler toutes les bonnes volontés, afin de renouveler la gouvernance économique et politique de l'île pour un meilleur avenir de sa population. Eric a travaillé plusieurs années à Paris et la Défense dans les services financiers et le commerce international pour Coca Cola, Canal+, Expedia et Vinci entre autres
La Réunion va-t-elle sombrer dans la guerre civile ?
Après trois jours d’émeute, la flambée de violences s'étend sur l'île de La Réunion. Claude Guéant a dénoncé ce vendredi des « violences inacceptables ». Neuf membres des forces de l’ordre ont été blessés.
Atlantico : Comment et pourquoi la Réunion est tombée dans la violence cette semaine ?
Eric Beeharry : Des politiques et journalistes ont prétendu qu'il s'agissait d'une manipulation du PCR (Parti Communiste Réunionnais) pour faire oublier sa crise interne et détourner le regard du public vers ces émeutes téléguidées. Car plusieurs ténors de ce parti se rebellent actuellement contre leur direction plus qu'archaïque. Il se trouve que le premier soir d'émeutes coïncide avec le jour de l'annonce de la candidature de la députée sortante Huguette Bello contre son parti.
De surcroît, des habitants du quartier du Chaudron à Saint-Denis (où ont démarré les émeutes) ont témoigné que les casseurs ne venaient pas du quartier et étaient même prêts à en découdre avec eux pour défendre leur lieu de vie.
Atlantico : Qui sont les émeutiers ?
Eric Beeharry : On peut légitimement supposer que ces émeutiers sont soit des militants de ce parti, soit des jeunes chômeurs achetés (la misère est grande à la Réunion), soit de sincères engagés mais manipulés.
Ceci dit, ces informations ont été passées sous silence dans la presse locale (peu libre). Ces violences orchestrées du premier soir sont donc réellement passées pour des revendications sociales aux yeux de la population. Ce qui a entraîné les jours suivants des imitations d'émeutes dans d'autres villes que Saint-Denis et qui là n'étaient pas dirigées politiquement, comme à Saint-Benoît et à Saint-Pierre.
Atlantico : C'est la "vie chère" qui est en cause ?
Eric Beeharry : Il y a 3 raisons majeures à la vie chère à la Réunion :
D'abord il y a l'octroi de mer qui s'applique à tous les biens arrivant sur la Réunion. Ce qui est aberrant, puisqu'il s'agit clairement d'un droit de douane en pleine Union Européenne. D'autant plus dément que cette taxe censée protéger les productions locales frappe également les biens non produits à la Réunion. La vraie raison d'être de l'octroi de mer est ailleurs. Il finance les collectivités locales. C'est pourquoi les élus locaux rechignent à le supprimer, mais ainsi jouent contre le peuple qui subit cette taxation de la consommation. Il suffirait donc d'éliminer cet octroi de mer pour alléger le coût de la vie. D'ailleurs les collectivités de métropole ne vivent pas d'octroi de mer... et de plus la Cour des Comptes dénonce régulièrement la mauvaise gestion des finances publiques par les politiques réunionnais.
Ensuite, il y a un manque cruel de concurrence à la Réunion. C'est-à-dire que dans des secteurs clé comme le transport aérien, l'importation et la grande distribution, il y a si peu d'acteurs, d'entreprises, qu'ils ont toute liberté pour gonfler leurs marges et imposer des prix exorbitants aux consommateurs. Il suffirait donc de lancer des appels d'offres (internationaux même), pour libéraliser ces secteurs et ainsi provoquer la bataille des prix et donc leur baisse. Ce qui par ricochet nous apporterait plus de touristes par la baisse du prix du billet d'avion et donc une nouvelle source de croissance économique avec un potentiel de 20 000 emplois supplémentaires (chômage actuel: 120 000).
Enfin, la classe politique ne propose aucun projet économique pour la Réunion. Si bien que le chômage stagne à 30% et la population sous le seuil de pauvreté s'élève à près des deux tiers de la population. Une crise sociale terrible, mais qui arrange les politiques. Car les électeurs étant dans la misère, ça leur permet de les acheter par des bons des CCAS, des contrats de travail précaires dans les collectivités et autres SEM et même de l'argent liquide lors des campagnes électorales (sans parler des fraudes massives). Ce qui empêche le débat d'idées et donc l'apparition des solutions pour le pouvoir d'achat et le plein emploi. Il n'y a donc aucune démocratie à la Réunion.
Atlantico : Quel bilan tirer de la table ronde qui a eu lieu ce vendredi ? Comment pensez-vous que va évoluer la situation ?
Eric Beeharry : La table ronde en préfecture a donné lieu à une baisse de 8 centimes sur le litre d'essence et une légère baisse (montants non précisés encore) sur les produits alimentaires de première nécessité.
Mais il y a 3 ans, ce même genre de mesures avaient été décidées. 3 ans après, la crise et les émeutes sont de retour. On voit donc bien que ces avancées apparentes n'en sont pas. Ces baisses artificielles seront vite compensées par de nouvelles hausses, puisqu'on ne s'est pas attaqué au fond du problème: l'octroi de mer, les monopoles et l'absence de projet économique pour la Réunion.
Les premières réactions ont donc naturellement été négatives et il est fort à parier que les émeutes vont continuer encore ces jours prochains. La France vient d'envoyer des centaines de militaires. La suite des événements promet donc d'être difficile et de plus en plus violente.
Avec le mouvement citoyen Ensemble, nous allons réfléchir à comment calmer les esprits tout en faisant avancer nos idées pour le pouvoir d'achat et le plein emploi. Bien que la presse locale ne nous aide pas beaucoup, préférant relayer les extrémistes et boycotter les démocrates. Ces solutions ont pourtant marché partout dans le monde, dans les démocraties modernes, mais bizarrement passent pour extraordinaires et révolutionnaires dans cette île coupée du monde libre. Ce bout de France où les principes de base d'économie et de démocratie sont ignorés, moqués, voire lynchés. Nous appelons à l'aide les démocrates de France.
Eric Beeharry
Eric Beeharry est le leader du mouvement citoyen Ensemble pour la Réunion.
Il a vocation à rassembler toutes les bonnes volontés, afin de renouveler la gouvernance économique et politique de l'île pour un meilleur avenir de sa population. Eric a travaillé plusieurs années à Paris et la Défense dans les services financiers et le commerce international pour Coca Cola, Canal+, Expedia et Vinci entre autres
À la Réunion, se nourrir coûte 36% plus cher qu'en métropole
Par Marine Rabreau
Une métropolitain qui ferait les mêmes courses à la Réunion paierait 36,6% plus cher. Crédits photo : PHILIPPE HUGUEN/AFP
Une métropolitain qui ferait les mêmes courses à la Réunion paierait 36,6% plus cher. Crédits photo : PHILIPPE HUGUEN/AFP
Il est moins cher de se loger à la Réunion qu'en métropole. Mais, alors que les salaires stagnent depuis 2007, l'alimentation et la santé pèsent bien plus lourd dans le pouvoir d'achat du département.
Après la Guadeloupe et Mayotte, c'est au tour de la Réunion de lutter contre la vie chère. Si des mesures pour baisser les prix de l'essence et de produits de première nécessité ont été annoncées, la colère persiste. D'après les chiffres de l'Insee, en 2010, les prix étaient plus chers de 12,4% à la Réunion qu'en métropole. Une différence qui monte à 14,8% pour la Guadeloupe, et 16,9% pour la Martinique. En Guyane, où l'écart de prix est le plus élevé, cela revient à payer deux fois la TVA: un panier de consommation (loyer compris) se monnaie 19,6% de plus qu'en France métropolitaine.
Enquête de comparaison spatiale, Insee.
Selon l'institut de statistiques, pour les boissons alcoolisées et le tabac, les prix sont supérieurs de 26,3% à la Réunion. Sur ce poste, les prix sont en général plus élevés, puisqu'aux frais de transports peuvent s'ajouter certaines taxes (octroi de mer par exemple, supprimé vendredi soir).
La santé et les communications (internet, téléphonie, envois postaux) sont aussi nettement plus chères à la Réunion qu'en France métropolitaine (respectivement +15,2 et +19,3 %).
«Par contre, les écarts de prix sont moins importants sur certains postes, notamment les transports, les loisirs et la culture», souligne l'Insee. Pour les consommations liées au logement en particulier (loyers, charges, eau, électricité principalement), les prix sont inférieurs de 2,4% à la Réunion. Cela s'explique par certains tarifs moins élevés comme celui de l'eau. Par ailleurs, même si les loyers privés y restent plus élevés, ceux du secteur social sont plus faibles ici. Enfin, dans l'hôtellerie-restauration, les prix pratiqués sont inférieurs de 6,1% à ceux de la France métropolitaine.
En revanche, c'est sur le front de l'alimentation que la flambée des prix s'est opérée: les produits frais se sont renchéris de 10,7% en un an à la Réunion, contre une baisse des prix de 1,4% en métropole. Quant au tabac, un paquet de cigarettes coûte 11,8% de plus par rapport à début 2011 quand, en France métropolitaine, la facture s'est appréciée de 5,6%. En juillet dernier, les Réunionnais ont du payer leur tabac plus cher de 40 à 50 centimes d'euro en moyenne. Une hausse justifiée par «la volonté de faire baisser la consommation de tabac dans notre département, notamment auprès des jeunes» mais aussi par la nécessité de «participer à l'équilibre financier» de la collectivité.
La Réunion a plus de mal à se remettre de la crise.
En face de ces hausses de prix, les revenus des ménages augmentent moins fort qu'avant. Dans les années 2004-2007, le PIB réunionnais grimpe de 5 à 6,5% par an. Dans le même temps, le revenu disponible brut des ménages progressait, hors effet de l'inflation,de 3 à 6,5%. Mais, avec la crise, et tandis que la population réunionnaise a continué de progresser, le revenu par habitant stagne depuis 2007 (+0,2% en 2008, +0,7% en 2009 et +0,2% en 2010).
Les Réunionnais traversent une réelle crise du travail. Au deuxième trimestre 2011, le taux de chômage à La Réunion a encore augmenté à 29,5% de la population active et touche 102.000 personnes. Les femmes sont davantage concernées que les hommes (31,8% contre 27,5%). Mais ce sont surtout les jeunes qui souffrent le plus : 59,8% des actifs de 15 à 24 ans sont au chômage (+ 4,1 points depuis 2010 et + 8,8 points depuis 2007). En outre, 64 % des chômeurs de 15 à 24 ans le sont depuis plus d'un an contre 50% en 2010.
Un tiers de la population aux minima sociaux
Enquête de comparaison spatiale, Insee.
Alimentation et santé très chères
La situation réunionnaise apparaît ainsi comme la «moins pire», mais dans le détail, on s'aperçoit que les dépenses alimentaires y sont les plus lourdes. Si un métropolitain faisait les mêmes courses à la Réunion, cela lui coûterait 36,6% plus cher (données Insee 2010).Selon l'institut de statistiques, pour les boissons alcoolisées et le tabac, les prix sont supérieurs de 26,3% à la Réunion. Sur ce poste, les prix sont en général plus élevés, puisqu'aux frais de transports peuvent s'ajouter certaines taxes (octroi de mer par exemple, supprimé vendredi soir).
La santé et les communications (internet, téléphonie, envois postaux) sont aussi nettement plus chères à la Réunion qu'en France métropolitaine (respectivement +15,2 et +19,3 %).
«Par contre, les écarts de prix sont moins importants sur certains postes, notamment les transports, les loisirs et la culture», souligne l'Insee. Pour les consommations liées au logement en particulier (loyers, charges, eau, électricité principalement), les prix sont inférieurs de 2,4% à la Réunion. Cela s'explique par certains tarifs moins élevés comme celui de l'eau. Par ailleurs, même si les loyers privés y restent plus élevés, ceux du secteur social sont plus faibles ici. Enfin, dans l'hôtellerie-restauration, les prix pratiqués sont inférieurs de 6,1% à ceux de la France métropolitaine.
Les prix des produits frais et du tabac explosent
Le mouvement de contestation des Réunionnais s'est déclaré en marge d'une manifestation des transporteurs routiers en colère contre le renchérissement des prix des carburants. Néanmoins ceux-ci ont moins augmenté qu'en France métropolitaine: +5,2% en janvier 2012 par rapport à janvier 2011 à la Réunion, contre +9,8% en métropole.En revanche, c'est sur le front de l'alimentation que la flambée des prix s'est opérée: les produits frais se sont renchéris de 10,7% en un an à la Réunion, contre une baisse des prix de 1,4% en métropole. Quant au tabac, un paquet de cigarettes coûte 11,8% de plus par rapport à début 2011 quand, en France métropolitaine, la facture s'est appréciée de 5,6%. En juillet dernier, les Réunionnais ont du payer leur tabac plus cher de 40 à 50 centimes d'euro en moyenne. Une hausse justifiée par «la volonté de faire baisser la consommation de tabac dans notre département, notamment auprès des jeunes» mais aussi par la nécessité de «participer à l'équilibre financier» de la collectivité.
Une crise majeure sur le front de l'emploi
La Réunion a plus de mal à se remettre de la crise.
Les Réunionnais traversent une réelle crise du travail. Au deuxième trimestre 2011, le taux de chômage à La Réunion a encore augmenté à 29,5% de la population active et touche 102.000 personnes. Les femmes sont davantage concernées que les hommes (31,8% contre 27,5%). Mais ce sont surtout les jeunes qui souffrent le plus : 59,8% des actifs de 15 à 24 ans sont au chômage (+ 4,1 points depuis 2010 et + 8,8 points depuis 2007). En outre, 64 % des chômeurs de 15 à 24 ans le sont depuis plus d'un an contre 50% en 2010.
Un tiers de la population aux minima sociaux
En outre, les données concernant les minima sociaux montrent des signes de détérioration: en baisse de 2004 à 2010, le nombre d'allocataires du RMI (qui a été remplacé par le RSA) est reparti à la hausse, de même que ceux qui touchent l'allocation de solidarité spécifique. En 2010, 271.000 personnes, soit un tiers de la population réunionnaise, bénéficiaient d'un minimum social.
samedi 25 février 2012
Courrier des lecteurs signé Coriolis
Courrier des lecteurs : Gros comme un camion
Les tragiques évènements nocturnes que connaissent certaines villes de la Réunion étaient prévisibles. Ils reviennent de façon cyclique , les mêmes raisons accouchant irrémédiablement des mêmes réactions. Le pathétique défilé de certains élus ou responsables associatifs et syndicaux qui agissent en pompier-pyromane était également prévisible. Nous sommes en période électorale et certains comptent bien ramasser les dividendes de la violence urbaine, allant jusqu'à vouloir se donner une image de rassembleur. Nous ne manquons pas de petits califes qui pensent encore, à l' instar de leur maître spirituel : plus c'est gros plus ça passe.
La formation des prix à la Réunion est volontairement opaque et cette opacité fait le jeu des distributeurs et de la classe politique toujours assurée d'avoir, à la fois un financement amical pour ses campagnes , et un terreau de frustrations pour ses argumentaires . Le tout étant de trouver un équilibre et que la machine ne vous explose pas à la figure...
C'est une évidence pour certains, mais il est bon de le répéter puisqu' on voudrait nous faire croire que l'éloignement explique presque entièrement la cherté de la vie.Le facteur principal de cette opacité est l'octroi de mer.Il doit disparaître.
Il suffit de regarder ceux qui y sont attachés pour comprendre à qui profite cet écran de fumée.Alors que la mise en place de deux ou trois taux de TVA (y compris d'un taux zéro pour les produits de première nécessité) apporterait une véritable transparence en permettant de voir avec clarté les marges faramineuses de certains, la classe politique est muette à ce sujet quand elle ne se bat pas à Bruxelles pour la conserver au nom des sacro-saintes spécificités ultramarines.Les maires et membres des collectivités territoriales présentent cet octroi de mer comme leur principale ressource budgétaire.C'est vrai, mais comment vivent les 36000 communes métropolitaines ?
Alors, les adolescents à capuche sont dans la rue, en colère, avec l'envie d'en découdre et de hurler leur haine et leurs frustrations. Belle occasion pour les moralisateurs, pour ceux qui ne veulent pas voir, pour ceux qui espèrent encore qu' après une ou deux nuits, tout redeviendra calme, de les traîner dans la boue : ils sont alcoolisés, zamalés (même propos dans la bouche de Mr Caroupaye et Fruteau que dans celle de Marine Le Pen face à ses opposants..), ne savent pas parler, sont des consuméristes couyons, ne comprennent rien, etc, etc...
Ce qui change, c'est que cette fois-ci, il semblerait que cette jeunesse en colère soit vécue par certains parents comme une sorte d' incarnation de leur propre colère silencieuse. Prudents, les politiques diront qu'on "peut comprendre mais qu'on ne peut pas excuser la violence". C'est ce qui se dit d' ordinaire. Cette fois-ci, ce genre de discours s' avérera nettement insuffisant.
Et pourtant des élus ont su mettre en place des associations, des structures d' échange de paroles, des "seconde chance"...Mais on le constate, la terrible course de vitesse entre conscience collective et frustrations individuelles est perdue pour beaucoup.
Une fois de plus, les pauvres font mal aux pauvres, se contentent d'une colère de proximité, savent que le feu, la violence attirera plus les médias qu'une réunion de quartier entre citoyens responsables.
D'ailleurs, qui leur demande de s' exprimer ? N'ont-ils pas été , par leur milieu encore plus que par l'école, programmés pour se taire ? Et parfois hurler de colère ? N'ont-ils pas été tenus au silence ? N'ont-ils pas été condamnés à l' inculture, à l' incompréhension de cette société ? Surtout, et c'est là où réside la grande honte des politiques qui auraient dû les éclairer, n'ont-ils pas été entretenus comme réservoir de vociférations et menace d' embrasement potentiel ?
Sans que rien , jamais la moindre miette, jamais le moindre espoir ne tombe du camion pour eux...
CORIOLIS
Mon opinion
Je suis d'accord avec tout l'article sauf sa conclusion.
D'accord avec l'anachronisme que représente l'octroi de mer. C'est une taxe coloniale. Elle profite aux collectivités, aux communes, qui en tirent la moitié de leurs revenus. Mais elle n'est pas indispensable puisque les communes métropolitaines n'en ont pas. Il faut supprimer cette taxe.
Il faut aussi y voir plus clair sur le mécanisme de formation des prix. Informer les consommateurs réunionnais pour qu'ils puissent choisir quoi acheter et où acheter.
Par contre, sur la conlusion, non. L'école est gratuite et obligatoire. Ils ne sont pas programmés à l'inculture. Ils ont une opportunité (malgré les difficultés autour). Il faut se battre et la saisir !
Les tragiques évènements nocturnes que connaissent certaines villes de la Réunion étaient prévisibles. Ils reviennent de façon cyclique , les mêmes raisons accouchant irrémédiablement des mêmes réactions. Le pathétique défilé de certains élus ou responsables associatifs et syndicaux qui agissent en pompier-pyromane était également prévisible. Nous sommes en période électorale et certains comptent bien ramasser les dividendes de la violence urbaine, allant jusqu'à vouloir se donner une image de rassembleur. Nous ne manquons pas de petits califes qui pensent encore, à l' instar de leur maître spirituel : plus c'est gros plus ça passe.
La formation des prix à la Réunion est volontairement opaque et cette opacité fait le jeu des distributeurs et de la classe politique toujours assurée d'avoir, à la fois un financement amical pour ses campagnes , et un terreau de frustrations pour ses argumentaires . Le tout étant de trouver un équilibre et que la machine ne vous explose pas à la figure...
C'est une évidence pour certains, mais il est bon de le répéter puisqu' on voudrait nous faire croire que l'éloignement explique presque entièrement la cherté de la vie.Le facteur principal de cette opacité est l'octroi de mer.Il doit disparaître.
Il suffit de regarder ceux qui y sont attachés pour comprendre à qui profite cet écran de fumée.Alors que la mise en place de deux ou trois taux de TVA (y compris d'un taux zéro pour les produits de première nécessité) apporterait une véritable transparence en permettant de voir avec clarté les marges faramineuses de certains, la classe politique est muette à ce sujet quand elle ne se bat pas à Bruxelles pour la conserver au nom des sacro-saintes spécificités ultramarines.Les maires et membres des collectivités territoriales présentent cet octroi de mer comme leur principale ressource budgétaire.C'est vrai, mais comment vivent les 36000 communes métropolitaines ?
Alors, les adolescents à capuche sont dans la rue, en colère, avec l'envie d'en découdre et de hurler leur haine et leurs frustrations. Belle occasion pour les moralisateurs, pour ceux qui ne veulent pas voir, pour ceux qui espèrent encore qu' après une ou deux nuits, tout redeviendra calme, de les traîner dans la boue : ils sont alcoolisés, zamalés (même propos dans la bouche de Mr Caroupaye et Fruteau que dans celle de Marine Le Pen face à ses opposants..), ne savent pas parler, sont des consuméristes couyons, ne comprennent rien, etc, etc...
Ce qui change, c'est que cette fois-ci, il semblerait que cette jeunesse en colère soit vécue par certains parents comme une sorte d' incarnation de leur propre colère silencieuse. Prudents, les politiques diront qu'on "peut comprendre mais qu'on ne peut pas excuser la violence". C'est ce qui se dit d' ordinaire. Cette fois-ci, ce genre de discours s' avérera nettement insuffisant.
Et pourtant des élus ont su mettre en place des associations, des structures d' échange de paroles, des "seconde chance"...Mais on le constate, la terrible course de vitesse entre conscience collective et frustrations individuelles est perdue pour beaucoup.
Une fois de plus, les pauvres font mal aux pauvres, se contentent d'une colère de proximité, savent que le feu, la violence attirera plus les médias qu'une réunion de quartier entre citoyens responsables.
D'ailleurs, qui leur demande de s' exprimer ? N'ont-ils pas été , par leur milieu encore plus que par l'école, programmés pour se taire ? Et parfois hurler de colère ? N'ont-ils pas été tenus au silence ? N'ont-ils pas été condamnés à l' inculture, à l' incompréhension de cette société ? Surtout, et c'est là où réside la grande honte des politiques qui auraient dû les éclairer, n'ont-ils pas été entretenus comme réservoir de vociférations et menace d' embrasement potentiel ?
Sans que rien , jamais la moindre miette, jamais le moindre espoir ne tombe du camion pour eux...
CORIOLIS
Mon opinion
Je suis d'accord avec tout l'article sauf sa conclusion.
D'accord avec l'anachronisme que représente l'octroi de mer. C'est une taxe coloniale. Elle profite aux collectivités, aux communes, qui en tirent la moitié de leurs revenus. Mais elle n'est pas indispensable puisque les communes métropolitaines n'en ont pas. Il faut supprimer cette taxe.
Il faut aussi y voir plus clair sur le mécanisme de formation des prix. Informer les consommateurs réunionnais pour qu'ils puissent choisir quoi acheter et où acheter.
Par contre, sur la conlusion, non. L'école est gratuite et obligatoire. Ils ne sont pas programmés à l'inculture. Ils ont une opportunité (malgré les difficultés autour). Il faut se battre et la saisir !
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île de la Réunion
La Réunion : les prix de l'essence, de l'électricité et de 40 produits vont baisser
Les prix de l'essence et de l'électricité pour les bas revenus vont baisser à La Réunion, et ceux de 40 produits de première nécessité vont au moins être gelés à partir du 1er mars grâce à l'effort des collectivités locales, a indiqué vendredi le préfet.
Dans une déclaration à la presse à l'issue d'une réunion de cinq heures et demie, le préfet Michel Lalande a annoncé une série de mesures qui correspondent au geste annoncé la veille par les conseils régional et général.
De plus, tous les participants ont lancé un «appel solennel» au calme à la population.
Le département de l'océan Indien est secoué depuis trois nuits par des violences, dans le sillage d'un mouvement social parti du prix de l'essence et vite élargi au problème global de la «vie chère».
Les prix de l'essence et du gazole vont baisser de 8 centimes par litre jusqu'à la fin de l'année grâce à un allégement de la fiscalité. Le président UMP du conseil régional, Didier Robert, a présenté un projet de suppression totale de l'«octroi de mer» sur le carburant, taxe locale rapportant 24 millions d'euros par an, perçue par la Région et répartis ensuite entre les collectivités (département et communes). L'effort est donc collectif.
Les négociations vont se poursuivre ce week-end
Le prix de l'essence étant révisé tous les mois par le préfet, les 8 centimes seront donc déduits de ce prix révisé.
Un tarif social pour l'électricité va être mis en place pour les familles percevant les minima sociaux et les salaires jusqu'à 1,4 Smic. Cela devrait représenter une baisse de l'ordre de 40% sur la facture d'électricité. EDF appliquera ces tarifs, qui seront financés par le conseil général.
De plus, «40 produits de première nécessité vont faire l'objet soit d'une baisse soit d'un gel. La liste sera élaborée avec les distributeurs et les consommateurs et publiée au 1er mars», a aussi affirmé M. Lalande.
Le conseil général a précisé que parmi ces produits, il y aurait «une dizaine de +produits pays+, c'est-à-dire produits localement comme le lait, l'huile, les couches, l'eau de javel, le porc ou encore le poulet, qui baisseraient de 20 à 30%». Cette collectivité, présidée Mme Nassimah Dindar (DVD), compte financer la mesure à hauteur de 23 millions d'euros, mais table aussi sur un effort des producteurs.
La liste des produits n'étant pas été arrêtée, des négociations doivent se poursuivre durant le week-end avec ces derniers.
LeParisien.fr
Dans une déclaration à la presse à l'issue d'une réunion de cinq heures et demie, le préfet Michel Lalande a annoncé une série de mesures qui correspondent au geste annoncé la veille par les conseils régional et général.
De plus, tous les participants ont lancé un «appel solennel» au calme à la population.
Le département de l'océan Indien est secoué depuis trois nuits par des violences, dans le sillage d'un mouvement social parti du prix de l'essence et vite élargi au problème global de la «vie chère».
Les prix de l'essence et du gazole vont baisser de 8 centimes par litre jusqu'à la fin de l'année grâce à un allégement de la fiscalité. Le président UMP du conseil régional, Didier Robert, a présenté un projet de suppression totale de l'«octroi de mer» sur le carburant, taxe locale rapportant 24 millions d'euros par an, perçue par la Région et répartis ensuite entre les collectivités (département et communes). L'effort est donc collectif.
Les négociations vont se poursuivre ce week-end
Le prix de l'essence étant révisé tous les mois par le préfet, les 8 centimes seront donc déduits de ce prix révisé.
Un tarif social pour l'électricité va être mis en place pour les familles percevant les minima sociaux et les salaires jusqu'à 1,4 Smic. Cela devrait représenter une baisse de l'ordre de 40% sur la facture d'électricité. EDF appliquera ces tarifs, qui seront financés par le conseil général.
De plus, «40 produits de première nécessité vont faire l'objet soit d'une baisse soit d'un gel. La liste sera élaborée avec les distributeurs et les consommateurs et publiée au 1er mars», a aussi affirmé M. Lalande.
Le conseil général a précisé que parmi ces produits, il y aurait «une dizaine de +produits pays+, c'est-à-dire produits localement comme le lait, l'huile, les couches, l'eau de javel, le porc ou encore le poulet, qui baisseraient de 20 à 30%». Cette collectivité, présidée Mme Nassimah Dindar (DVD), compte financer la mesure à hauteur de 23 millions d'euros, mais table aussi sur un effort des producteurs.
La liste des produits n'étant pas été arrêtée, des négociations doivent se poursuivre durant le week-end avec ces derniers.
LeParisien.fr
vendredi 24 février 2012
Révoltes contre la vie chère à La Réunion; analyse du sociologue Laurent Médéa
Un sociologue tente d'expliquer les raisons qui ont poussé les jeunes Réunionnais à se révolter.
Laurent Médéa est sociologue. Il a fait ses études en Angleterre et en Afrique du Sud avant de retourner à la Réunion où il a écrit un ouvrage sur la délinquance juvénile dans l'île. Il décrypte les racines de la contestation.
• Quels sont les origines des violences qui agitent l'île depuis quelques jours?
Il faut remonter aux révoltes contre la vie chère qui ont commencé en Guadeloupe en 2009. Il y a eu une contagion aux autres départements d'outre-mer pour réclamer une baisse des produits de première nécessité. Un collectif s'est monté à la Réunion qui a mis en place un observatoire des prix. La vie chère est une préoccupation constante. Il y a deux semaines, les transporteurs ont réclamé une baisse du prix de l'essence pour les professionnels de 25 centimes par litre. Ils ne l'ont pas obtenue. Ils sont allés au port, devant l'entreprise chargée de la distribution du carburant pour toute l'île et ont mis en place des barrages. Ils ont aussi appelé la population à les soutenir. Mardi, plusieurs centaines de personnes y sont allés, pour réclamer une baisse du prix aussi pour les particuliers. Les mécontents se sont ensuite rassemblés au Chaudron, à Saint-Denis, un quartier symbole de la contestation depuis les années 70, où les violences ont éclaté. Mais le prix de l'essence est juste un prétexte à la révolte, elle aurait pu avoir lieu à partir de n'importe quoi d'autres.
• D'un côté il y a les gens qui réclament une baisse des prix, de l'autre côté il y a eu des actes de vandalisme. Pourquoi les jeunes au Chaudron se sont-ils révoltés?
Il y a énormément de problèmes sociaux à la Réunion. Dans certains quartiers le taux de chômage atteint 70%, et même 90% pour les moins de 25 ans. Énormément de handicaps sociaux sont rassemblés au même endroit: violences, illettrisme, chômage… Les jeunes sont inoccupés, ils sont dans des situations de détresse extrême et d'exclusion. Ils ne trouvent pas leur place dans la société. Il n'y a pas de projet social pour intégrer les jeunes, la seule chose qu'on leur propose c'est la mobilité vers la métropole, la Grande-Bretagne ou le Canada. Moi-même je suis un pur produit de la mobilité, mais rien n'est proposé ici.
• Quelle est la situation actuellement dans l'île?
C'est très, très tendu. Je ne lis pas dans le marc de café, je ne peux pas vous dire ce qui va se passer. Ici il y a moins de revendications raciales que dans les Antilles, nous sommes une société «transculturelle», dans chaque famille il y a au moins deux ou trois religions. Mais il reste un problème d'identité réunionnaise et d'intégration dans la société. Le problème de la pauvreté -52% des Réunionnais vivent sous le seuil de pauvreté- et de la classe sociale restent les plus importants.
Par Caroline Bruneau
Source : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/02/23/01016-20120223ARTFIG00509-le-prix-de-l-essence-est-un-pretexte-a-la-revolte.php
Laurent Médéa est sociologue. Il a fait ses études en Angleterre et en Afrique du Sud avant de retourner à la Réunion où il a écrit un ouvrage sur la délinquance juvénile dans l'île. Il décrypte les racines de la contestation.
• Quels sont les origines des violences qui agitent l'île depuis quelques jours?
Il faut remonter aux révoltes contre la vie chère qui ont commencé en Guadeloupe en 2009. Il y a eu une contagion aux autres départements d'outre-mer pour réclamer une baisse des produits de première nécessité. Un collectif s'est monté à la Réunion qui a mis en place un observatoire des prix. La vie chère est une préoccupation constante. Il y a deux semaines, les transporteurs ont réclamé une baisse du prix de l'essence pour les professionnels de 25 centimes par litre. Ils ne l'ont pas obtenue. Ils sont allés au port, devant l'entreprise chargée de la distribution du carburant pour toute l'île et ont mis en place des barrages. Ils ont aussi appelé la population à les soutenir. Mardi, plusieurs centaines de personnes y sont allés, pour réclamer une baisse du prix aussi pour les particuliers. Les mécontents se sont ensuite rassemblés au Chaudron, à Saint-Denis, un quartier symbole de la contestation depuis les années 70, où les violences ont éclaté. Mais le prix de l'essence est juste un prétexte à la révolte, elle aurait pu avoir lieu à partir de n'importe quoi d'autres.
• D'un côté il y a les gens qui réclament une baisse des prix, de l'autre côté il y a eu des actes de vandalisme. Pourquoi les jeunes au Chaudron se sont-ils révoltés?
Il y a énormément de problèmes sociaux à la Réunion. Dans certains quartiers le taux de chômage atteint 70%, et même 90% pour les moins de 25 ans. Énormément de handicaps sociaux sont rassemblés au même endroit: violences, illettrisme, chômage… Les jeunes sont inoccupés, ils sont dans des situations de détresse extrême et d'exclusion. Ils ne trouvent pas leur place dans la société. Il n'y a pas de projet social pour intégrer les jeunes, la seule chose qu'on leur propose c'est la mobilité vers la métropole, la Grande-Bretagne ou le Canada. Moi-même je suis un pur produit de la mobilité, mais rien n'est proposé ici.
• Quelle est la situation actuellement dans l'île?
C'est très, très tendu. Je ne lis pas dans le marc de café, je ne peux pas vous dire ce qui va se passer. Ici il y a moins de revendications raciales que dans les Antilles, nous sommes une société «transculturelle», dans chaque famille il y a au moins deux ou trois religions. Mais il reste un problème d'identité réunionnaise et d'intégration dans la société. Le problème de la pauvreté -52% des Réunionnais vivent sous le seuil de pauvreté- et de la classe sociale restent les plus importants.
Par Caroline Bruneau
Source : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/02/23/01016-20120223ARTFIG00509-le-prix-de-l-essence-est-un-pretexte-a-la-revolte.php
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mercredi 22 février 2012
Afrique : 50 ans d'indépendance !
« C’était mieux du temps des Blancs. », lui
ont dit les anciens. Triste à pleurer.
Source : Kofi Yamgnane sur l'indépendance en Afrique
mardi 21 février 2012
Que deviennent les stars du K1 Grand Prix ?
Le K1 Grand Prix 2011 n'a pas eu lieu. Est-ce la fin du tournoi qui réunissait les meilleurs karatékas, kempokas, kung-fu fighters et kick-boxeurs de la planète ? Si oui, que vont devenir les stars du pieds-poings, à commencer par les derniers finalistes ?
Rappel des trois dernières finales :
Remy Bonjasky s'est retiré de la compétition en 2010 après une opération chirurgicale à l'oeil.
Badr Hari a annoncé fin 2011 qu'il arrêtait le kick-boxing pour se consacrer à la boxe anglaise, dans le but de conquérir le titre mondial des poids lourds. Avec 1m97 et 106kg, il aura des arguments face aux double-mètres ukrainiens que sont les frères Klitschko.
Semmy Schilt n'a plus combattu depuis sa défaite aux points contre Peter Aerts, dans la demi-finale du K1 Grand Prix 2010 mais un combat est programmé pour le mois de mars 2012 contre le Français Brice Guidon.
Peter Aerts a annoncé qu'il combattrait pour la dernière fois de sa carrière en juin 2012 contre Tyrone Spong.
Alistair Overeem se consacre à nouveau aux arts martiaux mixtes (MMA) où il a signé 3 victoires consécutives après le K1 Grand Prix 2010. Il est d'ores et déjà le challenger officiel de Junior Dos Santos pour le titre UFC des poids lourds.
Rappel des trois dernières finales :
- 2008 : Remy Bonjasky bat Badr Hari sur disqualification
- 2009 : Semmy Schilt bat Badr Hari par KO1
- 2010 : Alistair Overeem bat Peter Aerts par KO1
Remy Bonjasky s'est retiré de la compétition en 2010 après une opération chirurgicale à l'oeil.
Badr Hari a annoncé fin 2011 qu'il arrêtait le kick-boxing pour se consacrer à la boxe anglaise, dans le but de conquérir le titre mondial des poids lourds. Avec 1m97 et 106kg, il aura des arguments face aux double-mètres ukrainiens que sont les frères Klitschko.
Semmy Schilt n'a plus combattu depuis sa défaite aux points contre Peter Aerts, dans la demi-finale du K1 Grand Prix 2010 mais un combat est programmé pour le mois de mars 2012 contre le Français Brice Guidon.
Peter Aerts a annoncé qu'il combattrait pour la dernière fois de sa carrière en juin 2012 contre Tyrone Spong.
Alistair Overeem se consacre à nouveau aux arts martiaux mixtes (MMA) où il a signé 3 victoires consécutives après le K1 Grand Prix 2010. Il est d'ores et déjà le challenger officiel de Junior Dos Santos pour le titre UFC des poids lourds.
mercredi 15 février 2012
Anderson Silva (champion -84kg de l'UFC) participe à des combats de lutte traditionnelle amazonienne huka-huka.
Photo: Luis Maximiano / Revista Trip
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Anderson Silva is a master of many disciplines, including the standup art of muay Thai and the ground game of jiu-jitsu, but the UFC middleweight champion recently got an education in an entirely different style.
In a story which aired Sunday on long-running Brazilian TV show “Sports Spectacular,” Silva visited the Kamayura people, an indigenous tribe who live on the Upper Xingu River in the state of Mato Grosso. While there, “The Spider” got in a workout with the natives.
“The mind must always be like a parachute, always open to new experiences,” said Silva.
The new experience to which the champ refered was the huka-huka, a traditional wrestling style practiced by the tribes of the region. Before he could participate, though, Silva first heard the tales of the fighters and their ancient martial art.
“We get two and a half years in seclusion, preparing to be a fighter, just scraping the skin and applying the root,” explained one of the natives, stating that the tribes males begin their training at 13 years old.
After being painted by the natives in the manner of a jaguar, Anderson went into combat. In the duels under huka-huka rules, Silva “got left behind,” defeated twice in less than a minute. But for the third match, Silva asked to change rules. Showing why he’s considered the best fighter in the world, the Sao Paulo native taught the Kamayura jiu-jitsu techniques, but without using his deadly muay Thai.
“It’s different, the way they fight, the kind of technique they use,” enthused Silva. “They are very strong, and I really enjoyed the experience. Really cool.”
mardi 14 février 2012
LE champion du XXème siècle
Dans l'histoire des grandes compétitions sportives, le nombre de champions "iconiques" (c'est-à-dire, dans ce contexte précis, ayant régné 12 ans ou plus), dans les sports majeurs, n'a jamais excédé 3 combattants par siècle.
A titre d'exemples, il faut citer :
- le VIème siècle avant J.-C. qui a produit : le pugiliste quadruple champion olympique Tisandros de Naxos en Sicile, l'énorme luteur Milon de Crotone (environ 150kg) et le gigantesque boxeur Glaukos de Karystos (2m15);
- et le XIXème siècle durant le quel ont régné les baspehlivan Gaddar Kel Aliço (26 fois consécutivement vainqueur du Kirkpinar), Adali Halil (16 ou 18 fois vainqueur de ce même Kirkpinar) et le boxeur à mains nues Tom Cribb, le premier champion Blanc à accepter les défis des Afroaméricains.
Une exception toutefois : de toute l'Histoire, le XXème siècle est celui qui a produit le plus de champions iconiques : 7 ! Parmi eux : 5 boxeurs, 1 judoka et 1 lutteur. La domination la plus longue est celle d'Alexander Karelin qui, des "espoirs" aux "seniors", a régné sur la lutte gréco-romaine pendant 15 années consécutives. Sur ce seul critère sportif, c'est lui qui devrait être désigné comme étant LE champion du XXème siècle.
Pourtant, les journalistes continuent de désigner le charismatique et politiquement engagé Mohamed Ali comme étant le plus grand sportif du XXème siècle.
Sa carrière compte un titre olympique (en 1960) et un cumul de 8 années de règne chez les professionnels entre 1964 et 1979. Ces règnes, sur la boxe amateur puis professionnelle, peuvent être estimés à une durée totale de 12 années. Moins que Karelin donc.
Cependant, il faut se souvenir qu'Ali a été destitué de son titre en 1967 à cause de son refus de participer à la guerre du Vietnam. En 1968, c'est Joe Frazier qui devint champion du monde en l'absence de Mohamed Ali, avant de le battre sur le ring en 1971. Que se serait-il passé s'ils s'étaient affrontés avant; en 1967 ou 1968 par exemple ? Le règne d'Ali n'aurait-il pas été plus long ? Voire plus long que celui de Karelin ?
Début 1967, Mohamed Ali défend son titre deux fois (contre Ernie Terrel et Zora Folley). Mais ensuite, il est destitué. Il faut attendre la fin 1970 pour le revoir sur un ring (face à Jerry Quarry et Oscar Bonavena).
Pendant ce temps, Joe Frazier, champion olympique en titre (1964) dispute 13 combats :
- 6 en 1967 : 6 victoires dont 5 par KO (dont une face au solide George Chuvalo);
- 3 en 1968 : conquête du titre vacant face à l'imposant Buster Mathis et 2 défenses (dont une contre Oscar Bonavena);
- 2 en 1969 : 2 défenses (dont une contre Jerry Quarry);
- et 2 en 1970 : 2 défenses contre Jimmy Ellis (vainqueur auparavant de Jerry Quarry et Oscar Bonavena aux points), pour une unification du titre, et contre Bob Foster (le champion des lourds-légers invincible dans sa catégorie).
Si on compare Ali et Frazier grâce à leurs adversaires communs sur la période 1967-1970, on voit qu'Ali a fait légèrement mieux que son rival :
- victoires TKO3 contre Quarry et TKO15 contre Bonavena;
- tandis que Frazier s'imposait aux points en 15 reprises contre Bonavena et par TKO7 contre Quarry.
On peut ainsi supposer qu'Ali était légèrement supérieur à Frazier avant 1971 et qu'il a bel et bien été privé d'une durée supplémentaire de règne couvrant la période 1967 (sa destitution) à 1971 (son indiscutable défaite contre Frazier).
Avec 4 années supplémentaires, Mohamed Ali aurait non seulement été LE champion du XXème siècle, tous sports de combat confondus, devant Alexander Karelin, mais en plus aurait égalé le record de durée pour un pugiliste poids lourds ("toutes catégories" serait plus exact) : celui de Tisandros de Naxos en Sicile, 4 fois vainqueur olympique et 4 fois vainqueur pythique, soit un règne estimé à 16+/-1 années.
A titre d'exemples, il faut citer :
- le VIème siècle avant J.-C. qui a produit : le pugiliste quadruple champion olympique Tisandros de Naxos en Sicile, l'énorme luteur Milon de Crotone (environ 150kg) et le gigantesque boxeur Glaukos de Karystos (2m15);
- et le XIXème siècle durant le quel ont régné les baspehlivan Gaddar Kel Aliço (26 fois consécutivement vainqueur du Kirkpinar), Adali Halil (16 ou 18 fois vainqueur de ce même Kirkpinar) et le boxeur à mains nues Tom Cribb, le premier champion Blanc à accepter les défis des Afroaméricains.
Une exception toutefois : de toute l'Histoire, le XXème siècle est celui qui a produit le plus de champions iconiques : 7 ! Parmi eux : 5 boxeurs, 1 judoka et 1 lutteur. La domination la plus longue est celle d'Alexander Karelin qui, des "espoirs" aux "seniors", a régné sur la lutte gréco-romaine pendant 15 années consécutives. Sur ce seul critère sportif, c'est lui qui devrait être désigné comme étant LE champion du XXème siècle.
Pourtant, les journalistes continuent de désigner le charismatique et politiquement engagé Mohamed Ali comme étant le plus grand sportif du XXème siècle.
Sa carrière compte un titre olympique (en 1960) et un cumul de 8 années de règne chez les professionnels entre 1964 et 1979. Ces règnes, sur la boxe amateur puis professionnelle, peuvent être estimés à une durée totale de 12 années. Moins que Karelin donc.
Cependant, il faut se souvenir qu'Ali a été destitué de son titre en 1967 à cause de son refus de participer à la guerre du Vietnam. En 1968, c'est Joe Frazier qui devint champion du monde en l'absence de Mohamed Ali, avant de le battre sur le ring en 1971. Que se serait-il passé s'ils s'étaient affrontés avant; en 1967 ou 1968 par exemple ? Le règne d'Ali n'aurait-il pas été plus long ? Voire plus long que celui de Karelin ?
Début 1967, Mohamed Ali défend son titre deux fois (contre Ernie Terrel et Zora Folley). Mais ensuite, il est destitué. Il faut attendre la fin 1970 pour le revoir sur un ring (face à Jerry Quarry et Oscar Bonavena).
Pendant ce temps, Joe Frazier, champion olympique en titre (1964) dispute 13 combats :
- 6 en 1967 : 6 victoires dont 5 par KO (dont une face au solide George Chuvalo);
- 3 en 1968 : conquête du titre vacant face à l'imposant Buster Mathis et 2 défenses (dont une contre Oscar Bonavena);
- 2 en 1969 : 2 défenses (dont une contre Jerry Quarry);
- et 2 en 1970 : 2 défenses contre Jimmy Ellis (vainqueur auparavant de Jerry Quarry et Oscar Bonavena aux points), pour une unification du titre, et contre Bob Foster (le champion des lourds-légers invincible dans sa catégorie).
Si on compare Ali et Frazier grâce à leurs adversaires communs sur la période 1967-1970, on voit qu'Ali a fait légèrement mieux que son rival :
- victoires TKO3 contre Quarry et TKO15 contre Bonavena;
- tandis que Frazier s'imposait aux points en 15 reprises contre Bonavena et par TKO7 contre Quarry.
On peut ainsi supposer qu'Ali était légèrement supérieur à Frazier avant 1971 et qu'il a bel et bien été privé d'une durée supplémentaire de règne couvrant la période 1967 (sa destitution) à 1971 (son indiscutable défaite contre Frazier).
Avec 4 années supplémentaires, Mohamed Ali aurait non seulement été LE champion du XXème siècle, tous sports de combat confondus, devant Alexander Karelin, mais en plus aurait égalé le record de durée pour un pugiliste poids lourds ("toutes catégories" serait plus exact) : celui de Tisandros de Naxos en Sicile, 4 fois vainqueur olympique et 4 fois vainqueur pythique, soit un règne estimé à 16+/-1 années.
samedi 11 février 2012
La carrière du pancratiaste Markos Aurèlios Dèmostratos.
Strasser Jean-Yves. La carrière du pancratiaste Markos Aurèlios Dèmostratos Damas. In: Bulletin de correspondance
L'éditeur du site « PERSEE » est le Ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche, Direction de l'enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.
Les athlètes qui excellent à la fois dans le pancrace et la boxe sont rares, alors qu'il est fréquent de voir des pancratiastes remporter l'épreuve de la lutte et inversement. Il y a d'autant moins de vainqueurs doubles boxe-pancrace qu'on avance dans le temps et qu'on monte dans la hiérarchie des concours. Ainsi, le boxeur Aurèlios Septimios Eirènaios a été vainqueur au pancrace dans des concours à prix d'argent, à Kition et à Hiérapolis de Syrie, mais il n'a jamais remporté que la boxe dans les concours sacrés. Un immense athlète comme Dèmokratès de Magnésie du Méandre, boxeur périodonique, n'a remporté le pancrace que dans sa patrie et au concours du koinon de Lycie ; sans doute ne se serait-il même pas présenté dans l'épreuve à Élis ou à Delphes devant les meilleurs de cette discipline. Même T. Phlavios Archibios, l'un des prédécesseurs de Markos Aurèlios Dèmostratos Damas de Sardis au sommet de la hiérarchie des pancratiastes, n'a remporté la boxe qu'à deux reprises, aux Balbilleia d'Éphèse et à Antioche, mais dans aucun concours majeur. Pour l'époque impériale, citons encore, sans souci d'exhaustivité mais en nous limitant aux plus grands athlètes, un pancratiaste, Pergamos, vainqueur πυγμήν παγκράτιον à Nicomédie, et un certain Rouphos, qui, au IIe/llle siècle apr. J.-C, a exercé les trois sports dits « lourds ». Aux époques hellénistique et classique, les exemples n'abondent pas non plus. Mis à part un cas incertain de double vainqueur aux Pythia — et encore, ce serait parmi les enfants, où la concurrence doit être moins rude — et Astyanax de Milet, dont nous ne connaissons pas le palmarès exact, on ne trouve guère que trois très grands athlètes vainqueurs dans un concours de la période au pancrace et à la boxe : dans le dernier quart du IIIe ou le premier quart du IIe siècle av. J.-C, Kallistratos de Sicyone excelle vraiment dans les deux disciplines, remportant par exemple les deux dans une même célébration des Nemea ; il n'est néanmoins ni périodonique ni même olympionique. Sans doute un peu avant lui, Kleitomachos de Thèbes est olympionique dans les deux épreuves, lors de deux célébrations différentes. Et surtout, toute l'Antiquité a en mémoire les exploits de Théogène de Thasos, vainqueur des Olympia dans la boxe en 480, dans le pancrace quatre ans plus tard. À l'époque impériale, seul Dèmostratos Damas, qui ne peut cependant pas s'enorgueillir d'une victoire olympique dans la boxe, peut rivaliser avec ces vieilles gloires du sport, grâce à ses trois victoires dans les concours de la période, aux Pythia, aux Isthmia et aux Nemea. Son palmarès dans la boxe est d'autant plus remarquable que presque toutes les victoires ont été acquises dans des concours majeurs ; Dèmostratos n'en compte semble-t-il aucune à son actif dans les concours à prix d'argent, où il s'est cantonné à sa discipline favorite, le pancrace, bien que les occasions de remporter la boxe avaient certainement dû se présenter dans ces agônes où la concurrence peut être moins grande. Au contraire, Damas a seulement affronté l'élite de la discipline dans les concours de la période.
La raison de la rareté des athlètes excellant à la fois dans le pancrace et la boxe est double. Ce sont deux disciplines qui réclament des capacités physiques et techniques assez différentes, au contraire du pancrace et de la lutte, aux exigences très proches. La seconde explication est, à certains égards, encore plus importante. Lors des concours, l'ordre traditionnel des sports de combat est le suivant : lutte, boxe et enfin pancrace. Or la seconde discipline est particulièrement traumatisante, et il est rare que même le vainqueur sorte indemne de la compétition : il lui est donc impossible à ce moment d'enchaîner avec le pancrace. C'est ce qu'illustre l'anecdote relative à Kleitomachos de Thèbes ; celui-ci ambitionnait les couronnes olympiques dans le pancrace et la boxe ; son rival Kapros d'Elis participait à la lutte et au pancrace. Après la victoire de Kapros à la lutte, Kleitomachos demande aux hellanodices d'inverser l'ordre des épreuves, afin de pouvoir affronter Kapros dans un premier temps au pancrace, avant d'avoir reçu les blessures inhérentes à la boxe (πριν ή πυκτεύσαντα αυτόν λαβείντραύματα) ; ayant obtenu gain de cause, Kleitomachos perd contre Kapros dans le pancrace, mais peut encore participer à la boxe en pleine possession de ses moyens.
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Les athlètes qui excellent à la fois dans le pancrace et la boxe sont rares, alors qu'il est fréquent de voir des pancratiastes remporter l'épreuve de la lutte et inversement. Il y a d'autant moins de vainqueurs doubles boxe-pancrace qu'on avance dans le temps et qu'on monte dans la hiérarchie des concours. Ainsi, le boxeur Aurèlios Septimios Eirènaios a été vainqueur au pancrace dans des concours à prix d'argent, à Kition et à Hiérapolis de Syrie, mais il n'a jamais remporté que la boxe dans les concours sacrés. Un immense athlète comme Dèmokratès de Magnésie du Méandre, boxeur périodonique, n'a remporté le pancrace que dans sa patrie et au concours du koinon de Lycie ; sans doute ne se serait-il même pas présenté dans l'épreuve à Élis ou à Delphes devant les meilleurs de cette discipline. Même T. Phlavios Archibios, l'un des prédécesseurs de Markos Aurèlios Dèmostratos Damas de Sardis au sommet de la hiérarchie des pancratiastes, n'a remporté la boxe qu'à deux reprises, aux Balbilleia d'Éphèse et à Antioche, mais dans aucun concours majeur. Pour l'époque impériale, citons encore, sans souci d'exhaustivité mais en nous limitant aux plus grands athlètes, un pancratiaste, Pergamos, vainqueur πυγμήν παγκράτιον à Nicomédie, et un certain Rouphos, qui, au IIe/llle siècle apr. J.-C, a exercé les trois sports dits « lourds ». Aux époques hellénistique et classique, les exemples n'abondent pas non plus. Mis à part un cas incertain de double vainqueur aux Pythia — et encore, ce serait parmi les enfants, où la concurrence doit être moins rude — et Astyanax de Milet, dont nous ne connaissons pas le palmarès exact, on ne trouve guère que trois très grands athlètes vainqueurs dans un concours de la période au pancrace et à la boxe : dans le dernier quart du IIIe ou le premier quart du IIe siècle av. J.-C, Kallistratos de Sicyone excelle vraiment dans les deux disciplines, remportant par exemple les deux dans une même célébration des Nemea ; il n'est néanmoins ni périodonique ni même olympionique. Sans doute un peu avant lui, Kleitomachos de Thèbes est olympionique dans les deux épreuves, lors de deux célébrations différentes. Et surtout, toute l'Antiquité a en mémoire les exploits de Théogène de Thasos, vainqueur des Olympia dans la boxe en 480, dans le pancrace quatre ans plus tard. À l'époque impériale, seul Dèmostratos Damas, qui ne peut cependant pas s'enorgueillir d'une victoire olympique dans la boxe, peut rivaliser avec ces vieilles gloires du sport, grâce à ses trois victoires dans les concours de la période, aux Pythia, aux Isthmia et aux Nemea. Son palmarès dans la boxe est d'autant plus remarquable que presque toutes les victoires ont été acquises dans des concours majeurs ; Dèmostratos n'en compte semble-t-il aucune à son actif dans les concours à prix d'argent, où il s'est cantonné à sa discipline favorite, le pancrace, bien que les occasions de remporter la boxe avaient certainement dû se présenter dans ces agônes où la concurrence peut être moins grande. Au contraire, Damas a seulement affronté l'élite de la discipline dans les concours de la période.
La raison de la rareté des athlètes excellant à la fois dans le pancrace et la boxe est double. Ce sont deux disciplines qui réclament des capacités physiques et techniques assez différentes, au contraire du pancrace et de la lutte, aux exigences très proches. La seconde explication est, à certains égards, encore plus importante. Lors des concours, l'ordre traditionnel des sports de combat est le suivant : lutte, boxe et enfin pancrace. Or la seconde discipline est particulièrement traumatisante, et il est rare que même le vainqueur sorte indemne de la compétition : il lui est donc impossible à ce moment d'enchaîner avec le pancrace. C'est ce qu'illustre l'anecdote relative à Kleitomachos de Thèbes ; celui-ci ambitionnait les couronnes olympiques dans le pancrace et la boxe ; son rival Kapros d'Elis participait à la lutte et au pancrace. Après la victoire de Kapros à la lutte, Kleitomachos demande aux hellanodices d'inverser l'ordre des épreuves, afin de pouvoir affronter Kapros dans un premier temps au pancrace, avant d'avoir reçu les blessures inhérentes à la boxe (πριν ή πυκτεύσαντα αυτόν λαβείντραύματα) ; ayant obtenu gain de cause, Kleitomachos perd contre Kapros dans le pancrace, mais peut encore participer à la boxe en pleine possession de ses moyens.
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