L'association SOS Éducation nous apporte une version différente de la situation actuelle de l’Éducation Nationale : Information à la population/ Grève du 27 septembre 2011
Source sur cette association : SOS Education
Texte de la vidéo :
La vérité, ce qu'on peut lire dans les rapports budgétaires produits par l'INSEE ...
16.000 postes d'enseignants sont supprimés en 2011 et ce sera la même chose l'année prochaine. Si vous avez des enfants à l'école, ces chiffres sont inquiétants. Les classes vont-elles être surchargées ? Les professeurs pourront-ils encore faire cours ? Si vos enfants ont déjà des difficultés, comment pourront-ils s'en sortir ? Et s'il y a déjà de la violence ou de la drogue dans leur établissement, la situation va-t-elle encore empirer ? Si vous êtes angoissé pour vos enfants, vous avez raison. Car ce qui se passe dans les écoles est d'une extrême gravité. Les conséquences pour votre avenir personnel sont incalculables. [...]
L’Éducation Nationale supprime des postes de professeurs . Les syndicats enseignants descendent dans la rue. Ils affirment que l’Éducation Nationale manque de moyens. Mais quand on regarde les chiffres officiels , on s'aperçoit que jamais historiquement , l’Éducation Nationale n'a eu autant de moyens à sa disposition . La vérité, ce que l'on peut lire dans les rapports budgétaires produits l'INSEE, la Cour des comptes et l’Éducation Nationale elle-même, c'est que les dépenses d'éducation ont augmenté de 60 milliards d'euros depuis 1980 (en euros constants) alors qu'on a 600.000 élèves en moins. Les dépenses ont continué d'augmenter de plusieurs milliards d'euros chaque année y compris en 2010 et en 2011.
Si les écoles se portent si mal aujourd'hui, c'est avant tout une question de programmes, de méthodes d'enseignement imposées et (il faut bien que quelqu'un ose le dire) d'innovations pédagogiques sans queue ni tête.
Mais revenons-en d'abord à la question du "manque de moyens". Beaucoup de professeurs sur le terrain essayent de faire leur travail. Mais les dirigeants des syndicats ont conduit le système scolaire sur une mauvaise piste. On pourrait même dire une impasse. En axant leurs revendications sur la question des moyens, des moyens financiers bien entendu, ils ont fini par oublier les besoins des enfants en termes d'éducation. Ils ont fait beaucoup de tort à l’Éducation Nationale et aux professeurs depuis 40 ans, et les premières victimes, évidemment, ce sont les enfants.
Car voici ce qui a été fait sous la pression des syndicats.
A force de grèves, de manifestations, de pressions diverses, ils ont obtenu des augmentations budgétaires continues pour l’Éducation Nationale mais alors que cet argent aurait pu être utile, voici ce qu'il est devenu .
La plupart des parents et des professeurs qui font leur travail sur le terrain imaginent que les hausses du budget de l’Éducation Nationale bénéficient à l'enseignement , qu'elles servent à améliorer ce qui se passe dans les salles de classe. Mais alors qu'on supprime des postes de professeur et que vous constatez vous-même que vos enfants sont dans des classes surchargées, voici le chiffre que vous trouverez vous-même page 26 du livre "L'état de l'école". Ce chiffre indique de façon incontestable que l’Éducation Nationale emploie maintenant 126.915 fonctionnaires non-enseignants ... non compris :
- personnel technique (ceux qui entretiennent les bâtiments, employés par les collectivités locales)
- assistants d'éducation (68949 personnes qu'on appelait autrefois les "pions" qui sont affectés à la surveillance des élèves).
Je parle bien uniquement des "administratifs" de l’Éducation Nationale, ceux qui sont dans des bureaux et qui ne voient jamais d'élèves. Pour vous représenter leur nombre, il faut que vous imaginiez la Tour Montparnasse (le plus grand gratte-ciel de Paris, immense, pratiquement aussi haute que la Tour Eiffel). Elle contient 12500 places de bureau. Si on voulait y loger les seuls administratifs de l’Éducation Nationale, il faudrait que la hauteur de la Tour Montparnasse soit multipliée par dix. Tout simplement !
Tous ces administratifs sont-ils indispensables pour que nos enfants apprennent à lire, à écrire et à calculer ? Le niveau scolaire serait-il mis en péril si le Ministère en supprimait, disons, la moitié ? Ou les trois quarts ? Pour le syndicats enseignants, ce n'est pas la question car leur seul problème est le maintien des effectifs coûte que coûte. Pour eux, c'est la priorité. Mais il y a encore pire.
Comme vous pouvez le lire en page 27 du rapport, l’Éducation Nationale emploie 852907 professeurs. C'est évidemment une masse énorme qui permettrait de remplir onze fois le Stade de France. Face à eux, il y a actuellement 12 millions d'élèves dans le primaire et le secondaire, public et privé. Avec 852907 professeurs pour 12 millions d'élèves, nos enfants devraient bénéficier d'un ratio de 1 professeur pour 14 élèves. Mais ce n'est certainement pas ce que vous observer si vous avez des enfants à l'école. Et pourtant c'est la réalité des statistiques qui paraît année après année, et qu'aucun expert sérieux ne peut contester. Alors, comment s'explique la différence ?
La différence s'explique par la gestion catastrophique des effectifs, des emplois du temps, des options et surtout par les milliers de professeurs qui bénéficient de décharges pour faire du syndicalisme au lieu de faire cours !
Nous arrivons donc au cœur du sujet.
Pour faire face à la crise la plus grave depuis 1929 et au déficit chronique qui menace de nous conduire à la faillite, le Ministre de l’Éducation a annoncé cette année qu'il allait supprimer 16000 postes d'enseignants et 16000 autres l'année prochaine. Les syndicats vous expliquent que c'est la raison pour laquelle l’Éducation Nationale ne parvient plus à instruire les enfants et cela leur donne un prétexte bien pratique pour descendre une nouvelle fois dans la rue et bloquer les écoles. Mais en réalité, cette baisse de professeur implique qu'au lieu d'avoir un professeur pour 14 élèves, on aura un professeur pour 14,3 élèves en 2012 puis un professeur pour 14,6 élèves en 2013. Autrement pour passer de 14 élèves pour un professeur à 16 élèves, à ce rythme-là, il faudrait atteindre 2018. Cette évolution risque-t-elle de changer quoi que ce soit aux conditions d'enseignement en France ? Évidemment non ! L'argument de la baisse du nombre de professeurs pour justifier les grèves est un alibi des syndicats d'enseignants pour dissimuler qu'ils n'ont plus aucune idée pour l'école. Ils n'ont pas arrêté de promouvoir des expérimentations dans tous les sens prenant nos enfants pour des cobayes et les professeurs pour des girouettes manipulables au gré de leurs "innovations". Mais l'école n'est pas un grand laboratoire où l'on peut investir des milliards chaque année pour des résultats toujours plus catastrophiques sans en payer les conséquences.
Une donnée importante est toujours oubliée. Les rapports budgétaires le disent : les dépenses d’Éducation représentent 132 milliards d'euros alors que le budget (total) de l’État est de 283 milliards d'euros. Il faut deux ans aux différents services de l'administration pour établir ce chiffre. Quand il est publié, il est déjà dépassé. Voilà pourquoi personne n'en parle.
Mais revenons sur les résultats réels de l’Éducation Nationale.
Beaucoup de parents pensent que même si tout n'est pas rose, les écoles françaises fonctionnent tout de même correctement par rapport à d'autres pays. Cela a été vrai jusqu'au début des années 1990. Par contre, depuis 1995 environ, c'est-à-dire depuis 16 ans [en 2011], nos écoles connaissent une régression rapide et extrêmement inquiétante. Je ne parle pas uniquement des écoles des quartiers défavorisés. Je parle de l'ensemble des écoles de notre pays, y compris dans les campagnes et dans les villes réputées "sans problèmes". Si vous souhaitez vous faire votre propre opinion, voici les faits et les chiffres que vous devez connaître sur les résultats de l’Éducation Nationale.
30% des élèves qui sortent de nos écoles après 18 années de scolarité en moyenne sont désormais des lecteurs mauvais ou médiocres, selon les tests réalisés lors des journées d'appel à la Défense. Durant toutes ces années, l’Éducation Nationale n'a même pas réussi à leur apprendre à lire ! Cela représente chaque année 240000 jeunes qui arrivent à l'âge adulte et qui sont à peine capables de déchiffrer les panneaux de circulation.
Le classement Shangaï 2011 des 500 meilleures universités mondiales (n°1 Harvard University ; n°2 Standford University ; Massachusetts Institute of Technology ; n°4 University of California, Berkeley ; n° 5 University of Cambridge ; n°6 California Institute of Technology ; n°7 Princeton University ; n°8 Columbia University ; n°9 University of Chicago ; n°10 University of Oxford ; n°11 Yale University ...) ne possède qu'une seule université française : Université de Paris Sud (Paris 11) à la quarantième place. Toutes les autres sont états-uniennes, anglaises, japonaises, canadiennes ou même suisses.
Chaque année, depuis quinze ans, les correcteurs du Bac reçoivent des consignes pour relever les notes des candidats. C'est le seul moyen qu'ait trouvé l’Éducation Nationale pour maintenir le taux de réussite au Bac, qui n'a plus aucune valeur sur le marché du travail. Lorsque vous donnez une dictée du Certificat d'études de 1975 à des bacheliers d'aujourd'hui, 50% d'entre eux obtiennent 0/20 ou une note négative, selon une expérience menée récemment par un groupe de professeurs de lettres. qui cherchent à réveiller la population sur l'effondrement du niveau des nouvelles générations.
Les mathématiques, qui étaient jadis le point fort de notre pays, connaissent une crise sans précédent. On s'aperçoit que la plupart des jeunes Français ne savent même plus faire une multiplication par des nombres à un chiffre. Quant à la recherche de haut niveau, on est en pleine déconfiture. Un rapport de l'OCDE de 2005 signale que "La France connaît même la baisse la plus plus forte pour les doctorats en sciences et ingénierie" du monde entier !
Alors qu'il y a le feu au bâtiment, rien de sérieux n'est envisagé actuellement pour revenir aux fondamentaux dans les écoles. Et pourtant, ce serait possible, si seulement les citoyens français décidaient enfin de se manifester tous ensemble solidairement auprès des autorités du pays.
Regardons les choses en face. Nous sommes vingt millions de parents, et des centaines de milliers de professeurs de bon sens. Nous souffrons tous de cette situation. Depuis des années, nous voyons que nos enfants, pour beaucoup, sont victimes du système scolaire. Face à nous, les quelques milliers de militants professionnels des syndicats enseignants qui bloquent la situation ne pèsent finalement presque rien. Ils ne pèsent rien sur le plan électoral. Et il s n'ont, au fond, aucune légitimité. Bien sûr, ils ont la capacité de bloquer le pays pendant un ou deux jours. Ils sont très organisés. Ils ont des relais partout dans la haute administration et au Parlement. La presse, bien souvent, leur est favorable. Mais si vous et moi, des millions de parents, des millions de grands-parents et des milliers de professeurs nous manifestons tous ensemble, nos dirigeants seront obligés de nous écouter.
C'est pourquoi je vous demande de signer la pétition [...] Il s'agit d'une initiative totalement indépendante et apolitique. En apposant votre signature, vous envoyez aux autorités un signal fort pour que l'école redevienne un lieu où les professeurs enseignent , où les enfants apprennent, et où, finalement la Nation toute entière présente et future, se remette à progresser.
Avec votre signature à notre pétition, les représentants de SOS Éducation pourront rencontrer les dirigeants de l’Éducation Nationale et obtenir, grâce à votre soutien et à des centaines de milliers de soutien comme le vôtre qu'ils arrêtent d'obéir aux syndicats et qu'ils placent enfin l'intérêt des élèves avant toute autre priorité.
Nous pouvons obtenir que nos enfants recommencent à apprendre à lire, à écrire, à compter et à calculer avec des méthodes rigoureuses et éprouvées. Qu'on arrête les expériences pédagogiques catastrophiques. Nous pouvons obtenir la fin du collège unique. Nous pouvons restaurer pour nos enfants un vrai baccalauréat sans tromperie sur le niveau et un enseignement professionnel de qualité car vraiment nous sommes des millions en France à partager la même inquiétude pour l'avenir de nos enfants. Et nous avons l'occasion aujourd'hui de nous regrouper tous ensemble. Après tout, si les choses se sont tant dégradées depuis trente ans, c'est aussi parce que nous avons laissé faire. Nous avons laissé s'exprimer à notre place une petite minorité qui ne voit dans le système scolaire qu'une éponge qu'il faut presser pour en obtenir toujours plus d'avantages. Ils ont agi avec d'autant moins de scrupules que ce n'est pas eux qui auront un problème si vos enfants et les miens sont au chômage
Mais nous pouvons en finir si nous nous mobilisons tous ensemble. Avec des méthodes de bon sens, avec plus de rigueur, avec une gestion tournée vers l'intérêt des élèves, les résultats de l’Éducation pourraient se redresser.Mais cela n'est possible que si des millions de parents, grands-parents, professeurs s'expriment enfin d'une seule voix pour le demander. Alors, s'il vous plaît, ne manquez pas cette occasion unique. Participez aujourd'hui à notre mouvement en signant la pétition ci-dessous et en transférant cette vidéo à tout votre carnet d'adresses. Votre pétition sera remise par SOS Éducation au Ministre de l’Éducation, avec copie au Premier Ministre François Fillon, au Président Nicolas Sarkozy et au Parlement. Le nombre de signatures sera également transmis aux médias. Au nom de tous les enfants qui se trouvent dans les écoles, et qui sont les grands oubliés de la politique éducative, je vous dis merci !
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Créée en 2001, SOS Éducation est une association se présentant comme indépendante et apolitique. Elle réunit des parents et des professeurs et se fixe pour objectif d'améliorer l'école. L’association revendique 60 000 membres.
Opposée à la méthode globale et à ce qu'elle appelle le « pédagogisme », elle défend le retour à des méthodes d'enseignement traditionnelles. Elle avance avoir « obtenu que Dominique de Villepin légalise l'apprentissage d'un métier dès 14 ans, le 7 novembre 2005 et que Gilles de Robien édicte une circulaire interdisant la méthode globale de lecture et ses dérivés » dans les écoles primaires le 3 janvier 2006.
Elle milite pour le rétablissement d'un examen d'entrée en sixième, la suppression du collège unique, la suppression de la loi Jospin de 1989 qui, selon elle, empêche les redoublements, la restauration d'exigences « décentes » aux examens et au baccalauréat, le rétablissement de « vrais » cours de morale et de civisme et la limitation du « pouvoir » des syndicats d'enseignants.
Financée exclusivement par les dons de ses membres, SOS Éducation agit notamment par la diffusion de pétitions et par des actions auprès des responsables politiques.
Les statuts de SOS Éducation stipulent qu'« aucun dirigeant de l'association ne peut avoir de mandat électif autre que municipal, ni être membre d'un parti politique ».
Cela n'empêche pourtant pas Wikipédia de reprendre des propos diffamatoires notamment ceux du "journaliste" Julien Rebucci des Inrocks [propriété de la banque Lazard, rappelons-le] qui décrit SOS Education comme « une sulfureuse association anti-avortement et proche de l’extrême-droite ».
Encore une démonstration d'un "chien de garde" au service des plus riches dont la volonté manifeste est d'avoir une population la plus facile à manipuler, c'est-à-dire :
- seulement capable de comprendre les ordres explicites (ou implicites en consommant compulsivement, mue pas des pulsions provoquées par la publicité)
- mais sans capacité de réfléchir par elle-même.
Cette démarche est à la fois extrêmement utile et très naïve.
Les auteurs de la pétition pointent d'un doigt accusateur les syndicats de l’Éducation Nationale tout en faisant allusion à leurs relais partout dans la haute administration et au Parlement, et en indiquant même la complaisance dont ils bénéficient auprès de la presse.
Ce qu'ils n'ont pas compris c'est que c'est l'inverse qui se passe en réalité. Ce sont les syndicats qui sont les relais, et non l'inverse. Les ordres viennent de la haute administration (ENA), du Parlement (élus corrompus) et de la presse (propriété privée des industriels et des banques, les mêmes qui corrompent les élus en finançant leurs campagnes électorales).
Si l’Éducation Nationale va si mal, c'est parce que c'est volontaire ! La dictature marchande ("soft") ne veut pas d'une population qui réfléchit trop car elle pourrait perdre le contrôle; et être obligée d'employer la méthode dite du sabre (dictature "hard") comme au XIXème siècle (1799-1815, 1830, 1848, 1871) ou au XXème siècle (Seconde Guerre mondiale, Collaboration des industriels avec les différents pouvoirs fascistes européens).
C'est une guerre des classes qui ne dit pas son nom !
Encore une remarque.
Quand les auteurs de cette pétition affirment qu’ "il s'agit d'une initiative totalement indépendante et apolitique", je pense au contraire que c'est éminemment politique.
C'est politique au sens noble, celui où des citoyens s'emparent des sujets politiques et ne les abandonnent plus à des professionnels politiciens ou, pire, à des partis politiques qui œuvrent tous contre l'intérêt général (puisqu'ils œuvrent d'abord pour la prise du pouvoir et, en cas de succès, pour la reconduction de leurs privilèges).
Bref, c'est plutôt une initiative totalement indépendante et apoliticienne.
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