samedi 13 décembre 2008
Programme PISA
Le programme PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) est un ensemble d'études de l'OCDE visant à mesurer les performances des systèmes éducatifs des pays membres. Leur publication est triennale. La première étude fut menée en 2000, en 2003 et en 2006.
Les objectifs sont :
- comparer les performances de différents systèmes éducatifs ;
- identifier les facteurs de succès ;
- et suivre l'évolution de l'enseignement dans les pays membres de l'OCDE et les pays partenaires (près d'une soixantaine de pays) en conduisant des évaluations périodiques.
Important : il s'agit plus d'évaluer la façon dont les jeunes sont capables d'exploiter leurs connaissances dans leur pratique quotidienne que leur niveau théorique dans tel ou tel domaine des sciences ou des lettres.
La Finlande arrive en tête, suivie par la Corée du Sud, le Japon et Hong Kong.
Savoir lire
1. Finlande 543
2. Corée du Sud 534
3. Canada 528
4. Australie 525
5. Liechtenstein 525
6. Nouvelle-Zélande 522
Mathématiques
1. Hong Kong 550
2. Finlande 544
3. Corée du Sud 542
4. Pays-Bas 538
5. Liechtenstein 536
6. Japon 534
Résolution de problèmes
1. Corée du Sud 550
2. Finlande 548
2. Hong Kong 548
4. Japon 547
5. Nouvelle-Zélande 533
6. Macao 532
Sciences
1. Finlande 548
2. Japon 548
3. Hong Kong 539
4. Corée du Sud 538
5. Liechtenstein 525
6. Australie 525
7. Macao 525
Et la France dans tout ça ?
Comme les concepteurs de l'étude PISA ont dû se poser la question des compétences nécessaires à des jeunes de 15 ans pour faire face au monde d'aujourd'hui, avant de mettre en place les protocoles d'évaluation, il s'avère que le Haut Conseil de l'Education Nationale a bien dû admettre que l'Education Nationale n'a jamais posé la question en ces termes, - les compétences à acquérir à 15 ans.
L'école française vise des savoirs acquis, matière par matière : ceci aboutit à enseigner par exemple les Mathématiques non comme un outil au service d'apprentissages futurs, mais comme une discipline en elle-même. D'où le malaise face aux résultats PISA d'une partie des enseignants français.
Enfin, l'étude pose la question de la culture éducative en France : la France est non seulement un des pays qui consacre les plus forts moyens à l'éducation par élève, mais c'est aussi le pays où les élèves sont 'les plus stressés', et se sentent peu soutenus par leurs enseignants. (Corpus attitudes par rapport à l'école de l'enquête).
Les objectifs sont :
- comparer les performances de différents systèmes éducatifs ;
- identifier les facteurs de succès ;
- et suivre l'évolution de l'enseignement dans les pays membres de l'OCDE et les pays partenaires (près d'une soixantaine de pays) en conduisant des évaluations périodiques.
Important : il s'agit plus d'évaluer la façon dont les jeunes sont capables d'exploiter leurs connaissances dans leur pratique quotidienne que leur niveau théorique dans tel ou tel domaine des sciences ou des lettres.
La Finlande arrive en tête, suivie par la Corée du Sud, le Japon et Hong Kong.
Savoir lire
1. Finlande 543
2. Corée du Sud 534
3. Canada 528
4. Australie 525
5. Liechtenstein 525
6. Nouvelle-Zélande 522
Mathématiques
1. Hong Kong 550
2. Finlande 544
3. Corée du Sud 542
4. Pays-Bas 538
5. Liechtenstein 536
6. Japon 534
Résolution de problèmes
1. Corée du Sud 550
2. Finlande 548
2. Hong Kong 548
4. Japon 547
5. Nouvelle-Zélande 533
6. Macao 532
Sciences
1. Finlande 548
2. Japon 548
3. Hong Kong 539
4. Corée du Sud 538
5. Liechtenstein 525
6. Australie 525
7. Macao 525
Et la France dans tout ça ?
Comme les concepteurs de l'étude PISA ont dû se poser la question des compétences nécessaires à des jeunes de 15 ans pour faire face au monde d'aujourd'hui, avant de mettre en place les protocoles d'évaluation, il s'avère que le Haut Conseil de l'Education Nationale a bien dû admettre que l'Education Nationale n'a jamais posé la question en ces termes, - les compétences à acquérir à 15 ans.
L'école française vise des savoirs acquis, matière par matière : ceci aboutit à enseigner par exemple les Mathématiques non comme un outil au service d'apprentissages futurs, mais comme une discipline en elle-même. D'où le malaise face aux résultats PISA d'une partie des enseignants français.
Enfin, l'étude pose la question de la culture éducative en France : la France est non seulement un des pays qui consacre les plus forts moyens à l'éducation par élève, mais c'est aussi le pays où les élèves sont 'les plus stressés', et se sentent peu soutenus par leurs enseignants. (Corpus attitudes par rapport à l'école de l'enquête).
Le dogme "socialiste" de la classe hétérogène
Je suis enseignant dans le primaire depuis une douzaine d'années; mais après avoir travaillé auparavant dans le secteur privé (banques). Je me sens, à ce titre, marginal vis-à-vis de la grande majorité du corps enseignant. J'ai, me semble-t-il, un recul, un pragmatisme, une recherche d'efficacité qui ne reflète pas l'idéologie dominante parmi mes collègues.
Voici 3 ou 4 ans, un grand débat a été organisé sur l'école. Que faudrait-il changer pour améliorer l'école ? Pour moi, il y avait deux énormes évidences :
- arrêter de s'imposer des classes hétérogènes en primaire;
- et proposer un vrai conseil à l'orientation au secondaire (en fonction des compétences de l'élève mais aussi des besoins du marché, des réels débouchés, pour éviter d'avoir des centaines de milliers de postes non pourvus et à côté de ça des millions de chômeurs).
Sur les classes hétérogènes, qui pénalisent tout le monde selon moi, j'ai récemment interrogé le responsable de la formation des enseignants spécialisés, à l'IUFM de mon académie. Je lui ai demandé ce qui justifiait le fait qu'on s'impose chaque année, au moment de la consitution des classes, un tiers de "bons élèves", un tiers "d'élèves moyens" et un tiers "d'élèves en difficultés". Passé un moment d'agacement, où il me répondit pubiquement "C'est comme ça, il faut faire avec", en aparté, il me précisa : "La justification est sociale".
Totalement insatisfait par cette réponse, que je considère "dogmatique", idéologique, à l'inverse d'une démarche scientifique (observation, hypothèse, vérification par l'expérience), j'ai cherché des articles dans les journaux pédagogiques pour comparer l'efficacité des deux systèmes : classes hétérogènes / classes homogènes.
Sans avoir poussé bien loin mon enquête, je suis tombé sur un article de référence, de juin 2007, signé Eveline Charmeux, dans les Cahiers Pédagogiques n°454 (voir à http://www.cahiers-pedagogiques.com/article.php3?id_article=3128). La même qui, avec Jean Foucambert, avait soutenu la "lecture globale" (ou "idéovisuelle") dans les années 1980; heureusement proscrite depuis 2005 par le ministre de l'Education ?
Considérant que la demande de classe homogène est une hypocrisie, et qu'elle sous-entend en réalité "se débarrasser des mauvais élèves", Eveline Charmeux commence sa démonstration par une image : le moniteur de ski ennuyé par le dernier élève, souhaite le rejeter dans la classe de niveau inférieur. Poussant la caricature à l'extrême, le moniteur se retrouve à la fin avec un seul élève.
Le problème de cette méthode d'argumentation, c'est qu'elle peut se retourner contre vous. En effet, un peu plus loin dans l'article, Eveline Charmeux affirme (je cite) que "les enfants apprennent plus de leurs camarades que des formateurs.". Dans ce cas, pourquoi demander plus de moyens !? Moins il y aura d'enseignants, plus les élèves pourront se retrouver entre eux et apprendre davantage ! En poussant à l'extrême : aucune transmission entre les générations, un apprentissage totalement basé sur l'expérience personnelle ... et nous serions encore à l'âge de pierre (au mieux !).
Arrêtons les caricatures. Cherchons un compromis.
Je partage quand même son analyse finale :
"L’hétérogénéité des élèves [...] est difficile à admettre en classe et à gérer sans une totale réorganisation du travail, sans la disparition des cours magistraux comme vecteurs essentiels de l’enseignement, sans une conception réellement participative des élèves à leurs apprentissages et l’instauration d’une solidarité sans failles parmi les élèves, l’hétérogénéité est un boulet dont l’enseignant ne peut que vouloir se débarrasser.
La clé du désaccord, c'est l'importance donnée au cours magistral ! Quand on considère que c'est l'enseignant qui détient le savoir, il faut une classe homogène pour pouvoir le transmettre efficacement. Ce qui n'empêche pas le travail de groupe lors de séances de travaux pratiques.
Par contre, si l'on considère que le savoir résulte de l'échange entre les enfants et que l'enseignant n'a d'autre fonction que celle d'animateur, l'hétérogénéité redevient crédible ... avec les bons élèves dans le rôle de "mini-enseignants".
Pour vérifier mon hypothèse (enseigner en classe homogène est plus efficace qu'en classe hétérogène), j'ai réalisé une expérience voici quelques années. Avec la complicité de deux autres enseignantes, comme par hasard issues elles-aussi du privé, nous avons officieusement échangé nos élèves de CP, prétextant la mise en place de "groupes de besoin" (pour parler politiquement correct). J'ai pris en charge la classe où tous les "élèves en difficulté" étaient rassemblés, tandis que mes deux autres collègues prenaient les "moyens" et les "bons" (en effectifs plus importants).
Les résultats ont été foudroyants ! Des élèves "en difficulté" jusque-là inhibés, sans réaction, passifs devant les obstacles, retrouvaient le sourire, prenaient du plaisir à réussir des exercices enfin à leur portée, à comprendre des leçons décortiquées, adaptées à leur rythme d'apprentissage, et en redemandaient ! ... Et, dans les autres classes ainsi reconstituées, les "bons élèves" n'avaient plus à attendre tout le temps les autres, on leur proposait enfin d'aller plus loin. Enthousiasme général !
Qu'on ne vienne pas me dire "Et la pédagogie différenciée au sein d'une classe ?". C'est du bricolage pour faire coller la réalité avec le dogme "socialiste" (au sens péjoratif) ! Si on veut de la pédagogie différenciée, de la vraie, il faut différencier les classes !
Les enseignants auront trois fois moins d'efforts à fournir, et les élèves auront trois fois plus de résultats et de bonheur à venir à l'école !
Voici 3 ou 4 ans, un grand débat a été organisé sur l'école. Que faudrait-il changer pour améliorer l'école ? Pour moi, il y avait deux énormes évidences :
- arrêter de s'imposer des classes hétérogènes en primaire;
- et proposer un vrai conseil à l'orientation au secondaire (en fonction des compétences de l'élève mais aussi des besoins du marché, des réels débouchés, pour éviter d'avoir des centaines de milliers de postes non pourvus et à côté de ça des millions de chômeurs).
Sur les classes hétérogènes, qui pénalisent tout le monde selon moi, j'ai récemment interrogé le responsable de la formation des enseignants spécialisés, à l'IUFM de mon académie. Je lui ai demandé ce qui justifiait le fait qu'on s'impose chaque année, au moment de la consitution des classes, un tiers de "bons élèves", un tiers "d'élèves moyens" et un tiers "d'élèves en difficultés". Passé un moment d'agacement, où il me répondit pubiquement "C'est comme ça, il faut faire avec", en aparté, il me précisa : "La justification est sociale".
Totalement insatisfait par cette réponse, que je considère "dogmatique", idéologique, à l'inverse d'une démarche scientifique (observation, hypothèse, vérification par l'expérience), j'ai cherché des articles dans les journaux pédagogiques pour comparer l'efficacité des deux systèmes : classes hétérogènes / classes homogènes.
Sans avoir poussé bien loin mon enquête, je suis tombé sur un article de référence, de juin 2007, signé Eveline Charmeux, dans les Cahiers Pédagogiques n°454 (voir à http://www.cahiers-pedagogiques.com/article.php3?id_article=3128). La même qui, avec Jean Foucambert, avait soutenu la "lecture globale" (ou "idéovisuelle") dans les années 1980; heureusement proscrite depuis 2005 par le ministre de l'Education ?
Considérant que la demande de classe homogène est une hypocrisie, et qu'elle sous-entend en réalité "se débarrasser des mauvais élèves", Eveline Charmeux commence sa démonstration par une image : le moniteur de ski ennuyé par le dernier élève, souhaite le rejeter dans la classe de niveau inférieur. Poussant la caricature à l'extrême, le moniteur se retrouve à la fin avec un seul élève.
Le problème de cette méthode d'argumentation, c'est qu'elle peut se retourner contre vous. En effet, un peu plus loin dans l'article, Eveline Charmeux affirme (je cite) que "les enfants apprennent plus de leurs camarades que des formateurs.". Dans ce cas, pourquoi demander plus de moyens !? Moins il y aura d'enseignants, plus les élèves pourront se retrouver entre eux et apprendre davantage ! En poussant à l'extrême : aucune transmission entre les générations, un apprentissage totalement basé sur l'expérience personnelle ... et nous serions encore à l'âge de pierre (au mieux !).
Arrêtons les caricatures. Cherchons un compromis.
Je partage quand même son analyse finale :
"L’hétérogénéité des élèves [...] est difficile à admettre en classe et à gérer sans une totale réorganisation du travail, sans la disparition des cours magistraux comme vecteurs essentiels de l’enseignement, sans une conception réellement participative des élèves à leurs apprentissages et l’instauration d’une solidarité sans failles parmi les élèves, l’hétérogénéité est un boulet dont l’enseignant ne peut que vouloir se débarrasser.
La clé du désaccord, c'est l'importance donnée au cours magistral ! Quand on considère que c'est l'enseignant qui détient le savoir, il faut une classe homogène pour pouvoir le transmettre efficacement. Ce qui n'empêche pas le travail de groupe lors de séances de travaux pratiques.
Par contre, si l'on considère que le savoir résulte de l'échange entre les enfants et que l'enseignant n'a d'autre fonction que celle d'animateur, l'hétérogénéité redevient crédible ... avec les bons élèves dans le rôle de "mini-enseignants".
Pour vérifier mon hypothèse (enseigner en classe homogène est plus efficace qu'en classe hétérogène), j'ai réalisé une expérience voici quelques années. Avec la complicité de deux autres enseignantes, comme par hasard issues elles-aussi du privé, nous avons officieusement échangé nos élèves de CP, prétextant la mise en place de "groupes de besoin" (pour parler politiquement correct). J'ai pris en charge la classe où tous les "élèves en difficulté" étaient rassemblés, tandis que mes deux autres collègues prenaient les "moyens" et les "bons" (en effectifs plus importants).
Les résultats ont été foudroyants ! Des élèves "en difficulté" jusque-là inhibés, sans réaction, passifs devant les obstacles, retrouvaient le sourire, prenaient du plaisir à réussir des exercices enfin à leur portée, à comprendre des leçons décortiquées, adaptées à leur rythme d'apprentissage, et en redemandaient ! ... Et, dans les autres classes ainsi reconstituées, les "bons élèves" n'avaient plus à attendre tout le temps les autres, on leur proposait enfin d'aller plus loin. Enthousiasme général !
Qu'on ne vienne pas me dire "Et la pédagogie différenciée au sein d'une classe ?". C'est du bricolage pour faire coller la réalité avec le dogme "socialiste" (au sens péjoratif) ! Si on veut de la pédagogie différenciée, de la vraie, il faut différencier les classes !
Les enseignants auront trois fois moins d'efforts à fournir, et les élèves auront trois fois plus de résultats et de bonheur à venir à l'école !
samedi 8 novembre 2008
Communiqué de Coll'Air
La famille Vergès et ses alliés de l’Alliance contre la baisse des prix des billets d’avion !
Le Ministre de l'Intérieur, Nicolas SARKOZY, dès le 14 juillet 2006, lors de son retour de Guyane, dénonçait les "prix invraisemblables des billets d'avion" pour les Domiens. Avant cette déclaration importante, dès avril 2006, il avait contribué avec Patrick KARAM, alors Président du COLLECTIF DOM, à la réussite de l'opération lancée par COLL'AIR Mayotte pour ouvrir le ciel de Mayotte à la concurrence et à la baisse des prix abusifs par la venue de la compagnie charter AXIS AIRWAYS ! Malgré la farouche opposition d'Air Austral et de Paul Vergès, ainsi, pour la première fois de leur vie, les Mahorais, surtout les étudiants en vacances, pouvaient regagner DIRECTEMENT leur île à des prix plus raisonnables et sans le passage inutile et coûteux par la Réunion.
Le monopole d'Air Austral était enfin battu en brèche grâce à l'action d'Antoine FRANCO et de COLL'AIR Réunion venus assister leurs compatriotes mahorais dans la mise en place de COLL'AIR Mayotte. Si cette opération d'Axis Airways n'a pu durer que 15 rotations du 25 juin au 15 septembre 2006 du fait des problèmes de trésorerie de cette petite compagnie, le ciel de Mayotte était enfin ouvert à la concurrence puisque Air France et Kénya Airways, dès octobre 2006, prenaient le relais avec des vols Mayotte-Nairobi-Paris. A l'hiver austral 2007 puis celui de 2008, CORSAIRFLY amplifiait cette ouverture avec ses vols Paris-Mayotte-Tananarive-Paris à des prix très concurrentiels face aux prix du monopole perdu d'Air Austral. Cet été austral 2008/2009, Corsairfly lance des vols directs sur Mayotte à des prix concurrentiels, au plus grand bonheur des Mahorais enfin désenclavés sans passer par la Réunion.
Pour tenir les engagements du candidat, le Président Nicolas SARKOZY a ENFIN lancé le Gouvernement FILLON, son Secrétaire d'Etat à l' Outre Mer et son Délégué Interministériel Patrick KARAM, dans la très difficile bataille, face au puissant lobby des compagnies aériennes, de la baisse "des prix invraisemblables des prix des billets d'avion pour les Domiens"! Au cours d'une importante réunion tenue à Paris dans ce but, devinez qui étaient les plus farouches opposants à cette baisse tant attendue : Air Austral et ses dirigeants ! Faut-il rappeler aux Réunionnais que ces dirigeants, dont Gérard Ethève n'est que le PDG exécutant, ne sont autres que le Président de la région, président d'Air Austral, que Ibrahim DINDAR, administrateur d'Air Austral, que Mme Nassimah DINDAR, présidente de la SEMATRA, l’actionnaire important d'Air Austral ! Très curieux non ?
Ainsi tout ce beau petit monde réunionnais qui voyage gratuitement autant que de besoin, et même plus que de besoin, vers Paris, vers la Chine, vers Nouméa, vers Sydney, tous ces élus importants dans la vie réunionnaise, avec leurs amis, leurs dalons, leurs partisans dévoués et bien sûr désintéressés, n'entendent surtout pas, par la baisse des billets, partager avec tous leurs concitoyens ces privilèges inouïs que leur octroient leurs mandats électifs, profitant des avantages de leurs billets payés, quels qu'en soient les prix, par les impôts de leurs concitoyens et des miles gratuits octroyés étendant ces sympathiques privilèges à leur famille ! Pourquoi se battre pour une continuité territoriale dont eux et leurs familles, parents, amis, partisans dévoués et désintéressés, bénéficient déjà sur le compte des contribuables, leurs si gentils et dociles concitoyens et électeurs ? Si tous les Réunionnais bénéficiaient comme les Corses d'une véritable et efficace continuité territoriale à de justes prix quel serait l'avantage d'être élu si ce statut n'apportait plus les petits privilèges qu'il autorise aujourd'hui ?
Quelle situation abracadabrantesque : les élus communistes, les élus de gauche et leurs alliés de droite contre la baisse des prix des billets pour tous les Réunionnais .... et l'affreux Gouvernement réactionnaire de droite pour la baisse des prix des billets d'avion ! Cette curieuse situation due à la politique de l'Alliance et de la famille Vergès à la région n'expliquerait-elle pas un peu la déroute de Pierre Vergès et la déconfiture de Paul Vergès aux législatives de 2007 ? Le problème de la baisse des prix des carburants et la position de Pierre Vergès n'offrent-ils pas certaines similitudes avec la baisse des billets d'avion ? A chacun d'en juger après être allé lire sur internet à l'adresse URL suivante : http://www.malango-actualite.com/article-outremer__le_gouvernement_veut_faire_baisser_les_prix_des_billets_d_avion-4208.htm
Le Ministre de l'Intérieur, Nicolas SARKOZY, dès le 14 juillet 2006, lors de son retour de Guyane, dénonçait les "prix invraisemblables des billets d'avion" pour les Domiens. Avant cette déclaration importante, dès avril 2006, il avait contribué avec Patrick KARAM, alors Président du COLLECTIF DOM, à la réussite de l'opération lancée par COLL'AIR Mayotte pour ouvrir le ciel de Mayotte à la concurrence et à la baisse des prix abusifs par la venue de la compagnie charter AXIS AIRWAYS ! Malgré la farouche opposition d'Air Austral et de Paul Vergès, ainsi, pour la première fois de leur vie, les Mahorais, surtout les étudiants en vacances, pouvaient regagner DIRECTEMENT leur île à des prix plus raisonnables et sans le passage inutile et coûteux par la Réunion.
Le monopole d'Air Austral était enfin battu en brèche grâce à l'action d'Antoine FRANCO et de COLL'AIR Réunion venus assister leurs compatriotes mahorais dans la mise en place de COLL'AIR Mayotte. Si cette opération d'Axis Airways n'a pu durer que 15 rotations du 25 juin au 15 septembre 2006 du fait des problèmes de trésorerie de cette petite compagnie, le ciel de Mayotte était enfin ouvert à la concurrence puisque Air France et Kénya Airways, dès octobre 2006, prenaient le relais avec des vols Mayotte-Nairobi-Paris. A l'hiver austral 2007 puis celui de 2008, CORSAIRFLY amplifiait cette ouverture avec ses vols Paris-Mayotte-Tananarive-Paris à des prix très concurrentiels face aux prix du monopole perdu d'Air Austral. Cet été austral 2008/2009, Corsairfly lance des vols directs sur Mayotte à des prix concurrentiels, au plus grand bonheur des Mahorais enfin désenclavés sans passer par la Réunion.
Pour tenir les engagements du candidat, le Président Nicolas SARKOZY a ENFIN lancé le Gouvernement FILLON, son Secrétaire d'Etat à l' Outre Mer et son Délégué Interministériel Patrick KARAM, dans la très difficile bataille, face au puissant lobby des compagnies aériennes, de la baisse "des prix invraisemblables des prix des billets d'avion pour les Domiens"! Au cours d'une importante réunion tenue à Paris dans ce but, devinez qui étaient les plus farouches opposants à cette baisse tant attendue : Air Austral et ses dirigeants ! Faut-il rappeler aux Réunionnais que ces dirigeants, dont Gérard Ethève n'est que le PDG exécutant, ne sont autres que le Président de la région, président d'Air Austral, que Ibrahim DINDAR, administrateur d'Air Austral, que Mme Nassimah DINDAR, présidente de la SEMATRA, l’actionnaire important d'Air Austral ! Très curieux non ?
Ainsi tout ce beau petit monde réunionnais qui voyage gratuitement autant que de besoin, et même plus que de besoin, vers Paris, vers la Chine, vers Nouméa, vers Sydney, tous ces élus importants dans la vie réunionnaise, avec leurs amis, leurs dalons, leurs partisans dévoués et bien sûr désintéressés, n'entendent surtout pas, par la baisse des billets, partager avec tous leurs concitoyens ces privilèges inouïs que leur octroient leurs mandats électifs, profitant des avantages de leurs billets payés, quels qu'en soient les prix, par les impôts de leurs concitoyens et des miles gratuits octroyés étendant ces sympathiques privilèges à leur famille ! Pourquoi se battre pour une continuité territoriale dont eux et leurs familles, parents, amis, partisans dévoués et désintéressés, bénéficient déjà sur le compte des contribuables, leurs si gentils et dociles concitoyens et électeurs ? Si tous les Réunionnais bénéficiaient comme les Corses d'une véritable et efficace continuité territoriale à de justes prix quel serait l'avantage d'être élu si ce statut n'apportait plus les petits privilèges qu'il autorise aujourd'hui ?
Quelle situation abracadabrantesque : les élus communistes, les élus de gauche et leurs alliés de droite contre la baisse des prix des billets pour tous les Réunionnais .... et l'affreux Gouvernement réactionnaire de droite pour la baisse des prix des billets d'avion ! Cette curieuse situation due à la politique de l'Alliance et de la famille Vergès à la région n'expliquerait-elle pas un peu la déroute de Pierre Vergès et la déconfiture de Paul Vergès aux législatives de 2007 ? Le problème de la baisse des prix des carburants et la position de Pierre Vergès n'offrent-ils pas certaines similitudes avec la baisse des billets d'avion ? A chacun d'en juger après être allé lire sur internet à l'adresse URL suivante : http://www.malango-actualite.com/article-outremer__le_gouvernement_veut_faire_baisser_les_prix_des_billets_d_avion-4208.htm
samedi 18 octobre 2008
Ce serait tellement mieux dans ce sens...
On devrait vivre la vie à l' envers. On commencerait par mourir, ça éliminerait ce traumatisme qui nous suit toute notre vie. Après, tu te réveilles dans un asile de vieux, en allant mieux de jours en jours. Alors on te met dehors sous prétexte de bonne santé et tu commences par toucher ta retraite. Ensuite ton premier jour de travail, on te fait cadeau d' une montre en or. Tu travailles 40 ans jusqu' à ce que tu sois suffisamment jeune pour profiter de la fin de ta vie active. Tu vas de fêtes en fêtes, tu bois, tu baises, tu n' as pas de problèmes graves. Tu te prépares à faire des études universitaires. Puis c' est le collège, tu joues avec tes copains, sans aucune obligation jusqu' à devenir bébé. Les derniers neuf mois, tu les passes flottant tranquille, avec chauffage central, room service... Et au final, tu quittes ce monde de merde dans un orgasme !!!!!!
samedi 11 octobre 2008
La Réunion approuve le dispositif mais déplore que son application dans les DOM soit différée à 2011
SAINT-DENIS DE LA RÉUNION
Avec 68 000 RMistes et treize mille bénéficiaires de l'allocation de parent isolé - soit, rapporté à la population, des taux respectivement cinq fois et quatre fois supérieure à la moyenne nationale -, la Réunion est particulièrement concernée par le RSA. Dans une région où plus de la moitié (52 %) de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et où le taux de chômage atteint 28 %, l'ensemble des responsables politiques ont approuvé la philosophie générale d'un dispositif qui veut encourager le retour à l'activité.
Le Parti communiste réunionnais a regretté, pour les mêmes raisons, son échéance encore lointaine : le projet de loi prévoit son application différée dans les DOM en 2011. "Il est paradoxal qu'un dispositif destiné à lutter contre la précarité tarde à être appliqué dans les territoires où cette précarité atteint les proportions les plus considérables et fait les pires ravages", s'est étonnée la députée (PCR) Huguette Bello. Lors de son récent passage dans l'île, le secrétaire d'Etat à l'outre-mer, Yves Jégo, a laissé cependant entrevoir une "accélération" de la mise en place du RSA outre-mer, en chargeant le député (UMP) René-Paul Victoria d'une expertise préalable des dispositifs spécifiques à ces territoires. C'est le cas notamment de l'allocation de retour à l'activité (ARA), dont s'inspire le RSA et qui ne concernerait que deux mille personnes à la Réunion, et du revenu de solidarité (RSO), qui s'adresse aux RMistes de plus de 50 ans s'engageant à quitter définitivement le marché du travail et que touchent 7 000 allocataires.
FAVORISER L'ÉCONOMIE SOLIDAIRE
C'est aussi le cas du contrat unique d'insertion (CUI), qu'expérimente le département depuis le 1er février dernier et qui compte actuellement 6 000 bénéficiaires (pour un objectif d'environ 11 000 d'ici à la fin de l'année), dont 2 000 dans le secteur marchand.
Malgré le dynamisme de ce dernier, les 5 000 emplois créés annuellement restent bien loin de pouvoir satisfaire la demande des RMistes, dont beaucoup n'ont de surcroît qu'un faible niveau de formation. C'est la raison pour laquelle le PCR a réclamé l'adaptation du RSA à la Réunion afin de favoriser l'économie solidaire. Selon lui, les domaines de l'environnement et de l'aide à la personne constituent les plus importants gisements d'emploi. Les autres formations politiques semblent en phase avec ces préoccupations. "Ce sont des métiers qui n'entrent pas encore dans l'économie marchande mais qui peuvent dans l'avenir en faire partie", commente le député (PS) Patrick Lebreton, tandis que M. Victoria parle de "secteur quaternaire" à propos des "niches de métiers nouveaux à mettre en oeuvre".
Hervé Schulz
Article paru dans l'édition du Monde le 07.10.08.
Avec 68 000 RMistes et treize mille bénéficiaires de l'allocation de parent isolé - soit, rapporté à la population, des taux respectivement cinq fois et quatre fois supérieure à la moyenne nationale -, la Réunion est particulièrement concernée par le RSA. Dans une région où plus de la moitié (52 %) de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et où le taux de chômage atteint 28 %, l'ensemble des responsables politiques ont approuvé la philosophie générale d'un dispositif qui veut encourager le retour à l'activité.
Le Parti communiste réunionnais a regretté, pour les mêmes raisons, son échéance encore lointaine : le projet de loi prévoit son application différée dans les DOM en 2011. "Il est paradoxal qu'un dispositif destiné à lutter contre la précarité tarde à être appliqué dans les territoires où cette précarité atteint les proportions les plus considérables et fait les pires ravages", s'est étonnée la députée (PCR) Huguette Bello. Lors de son récent passage dans l'île, le secrétaire d'Etat à l'outre-mer, Yves Jégo, a laissé cependant entrevoir une "accélération" de la mise en place du RSA outre-mer, en chargeant le député (UMP) René-Paul Victoria d'une expertise préalable des dispositifs spécifiques à ces territoires. C'est le cas notamment de l'allocation de retour à l'activité (ARA), dont s'inspire le RSA et qui ne concernerait que deux mille personnes à la Réunion, et du revenu de solidarité (RSO), qui s'adresse aux RMistes de plus de 50 ans s'engageant à quitter définitivement le marché du travail et que touchent 7 000 allocataires.
FAVORISER L'ÉCONOMIE SOLIDAIRE
C'est aussi le cas du contrat unique d'insertion (CUI), qu'expérimente le département depuis le 1er février dernier et qui compte actuellement 6 000 bénéficiaires (pour un objectif d'environ 11 000 d'ici à la fin de l'année), dont 2 000 dans le secteur marchand.
Malgré le dynamisme de ce dernier, les 5 000 emplois créés annuellement restent bien loin de pouvoir satisfaire la demande des RMistes, dont beaucoup n'ont de surcroît qu'un faible niveau de formation. C'est la raison pour laquelle le PCR a réclamé l'adaptation du RSA à la Réunion afin de favoriser l'économie solidaire. Selon lui, les domaines de l'environnement et de l'aide à la personne constituent les plus importants gisements d'emploi. Les autres formations politiques semblent en phase avec ces préoccupations. "Ce sont des métiers qui n'entrent pas encore dans l'économie marchande mais qui peuvent dans l'avenir en faire partie", commente le député (PS) Patrick Lebreton, tandis que M. Victoria parle de "secteur quaternaire" à propos des "niches de métiers nouveaux à mettre en oeuvre".
Hervé Schulz
Article paru dans l'édition du Monde le 07.10.08.
Libellés :
économie,
évolution de la société,
île de la Réunion,
politique
samedi 4 octobre 2008
Comment l'appétit pour la viande pèse sur le climat
Baisser de manière drastique la consommation de viande pour contribuer à ralentir le cours du réchauffement climatique : le discours tenu début septembre au Royaume-Uni par le président du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), l'Indien Rajendra Pachauri, lui-même végétarien, avait été très commenté. Un rapport rendu public, mardi 30 septembre, par le Centre pour la stratégie environnementale de l'université du Surrey (Royaume- Uni) formule, en substance, la même conclusion.
Selon un des scénarios les plus frappants, l'humanité devrait viser, en 2050, une consommation moyenne de 500 g de viande et d'un litre de lait par semaine et par personne. Celle-ci est actuellement de 730 g et 1,5 litre rapportée à l'ensemble de la population de la planète, mais de 1,6 kg et de 4,2 litres au Royaume-Uni.
10 % DES ÉMISSIONS BRITANNIQUES
L'étude détaille les émissions de gaz à effet de serre des diverses étapes de la production alimentaire dans ce pays, représentatif du reste de l'Europe occidentale. "Elle compte pour presque un cinquième de ces émissions, explique Tara Garnett (université du Surrey), auteur du rapport. L'agriculture y tient le plus grand rôle." Au total, la production de viande et de produits laitiers représente à elle seule environ 50 % des émissions de l'ensemble de la production alimentaire britannique, soit un peu moins de 10 % des émissions totales du pays.La réduction des émissions du secteur alimentaire passe donc nécessairement "par une optimisation de chaque étape de la chaîne alimentaire (transport, conditionnement, réfrigération, etc.) mais aussi par un changement de nos comportements alimentaires", dit-elle.
Selon le rapport, l'hypothèse optimiste veut que les bonnes pratiques d'élevage et de nouvelles technologies permettent à l'horizon 2050 une réduction de 50 % des émissions engendrées par la production animale. Mais l'augmentation prévue des volumes en annulera le bénéfice : l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) projette en effet un quasi-doublement de la demande mondiale de viande et de lait entre 2000 et 2050.
Réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre issues du bétail passerait donc par une stagnation de la production. Ce qui, à l'horizon 2050, imposerait cette moyenne de 500 grammes de viande et un litre de lait par semaine.Cependant, prévient Bruno Dorin, chercheur au Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), "nous manquons encore cruellement de données pour rendre des avis définitifs". De plus, il peut être réducteur de n'évaluer la production animale qu'à l'aune des gaz à effet de serre. "Dans les pays du Nord, les animaux peuvent valoriser des espaces qui stockent du carbone et de la biodiversité par rapport aux terres mises en culture, explique-t-il. Au Sud, le bétail est aussi un moyen d'épargne, de traction, sa production laitière une source de protéines et de lipides. Les bouses servent de combustible, ce qui ralentit la déforestation..."Mais, au-delà de l'enjeu climatique, "les projections de la FAO sont à mon sens simplement impossibles à tenir, étant donné la pression qu'engendrerait un doublement de la production sur l'occupation des sols", estime Mme Garnett.
Stéphane Foucart
Article paru dans Le Monde, édition du 04.10.08.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2008/10/03/comment-l-appetit-pour-la-viande-pese-sur-le-climat_1102686_3244.html#xtor =RSS-3208
Selon un des scénarios les plus frappants, l'humanité devrait viser, en 2050, une consommation moyenne de 500 g de viande et d'un litre de lait par semaine et par personne. Celle-ci est actuellement de 730 g et 1,5 litre rapportée à l'ensemble de la population de la planète, mais de 1,6 kg et de 4,2 litres au Royaume-Uni.
10 % DES ÉMISSIONS BRITANNIQUES
L'étude détaille les émissions de gaz à effet de serre des diverses étapes de la production alimentaire dans ce pays, représentatif du reste de l'Europe occidentale. "Elle compte pour presque un cinquième de ces émissions, explique Tara Garnett (université du Surrey), auteur du rapport. L'agriculture y tient le plus grand rôle." Au total, la production de viande et de produits laitiers représente à elle seule environ 50 % des émissions de l'ensemble de la production alimentaire britannique, soit un peu moins de 10 % des émissions totales du pays.La réduction des émissions du secteur alimentaire passe donc nécessairement "par une optimisation de chaque étape de la chaîne alimentaire (transport, conditionnement, réfrigération, etc.) mais aussi par un changement de nos comportements alimentaires", dit-elle.
Selon le rapport, l'hypothèse optimiste veut que les bonnes pratiques d'élevage et de nouvelles technologies permettent à l'horizon 2050 une réduction de 50 % des émissions engendrées par la production animale. Mais l'augmentation prévue des volumes en annulera le bénéfice : l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) projette en effet un quasi-doublement de la demande mondiale de viande et de lait entre 2000 et 2050.
Réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre issues du bétail passerait donc par une stagnation de la production. Ce qui, à l'horizon 2050, imposerait cette moyenne de 500 grammes de viande et un litre de lait par semaine.Cependant, prévient Bruno Dorin, chercheur au Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), "nous manquons encore cruellement de données pour rendre des avis définitifs". De plus, il peut être réducteur de n'évaluer la production animale qu'à l'aune des gaz à effet de serre. "Dans les pays du Nord, les animaux peuvent valoriser des espaces qui stockent du carbone et de la biodiversité par rapport aux terres mises en culture, explique-t-il. Au Sud, le bétail est aussi un moyen d'épargne, de traction, sa production laitière une source de protéines et de lipides. Les bouses servent de combustible, ce qui ralentit la déforestation..."Mais, au-delà de l'enjeu climatique, "les projections de la FAO sont à mon sens simplement impossibles à tenir, étant donné la pression qu'engendrerait un doublement de la production sur l'occupation des sols", estime Mme Garnett.
Stéphane Foucart
Article paru dans Le Monde, édition du 04.10.08.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2008/10/03/comment-l-appetit-pour-la-viande-pese-sur-le-climat_1102686_3244.html#xtor =RSS-3208
Le jour où l'humanité a épuisé le produit global de la Terre
Mardi 23 septembre, rien n'a changé dans le quotidien des Terriens. Pas de pénurie dans les magasins d'alimentation, pas de coupure d'eau ou d'électricité inhabituelle. Pourtant, selon l'organisation non gouvernementale canadienne Global Footprint Network, le 23 septembre, un événement important a eu lieu. C'était le "Global Overshoot Day", littéralement "le jour du dépassement global". Il signifie que, entre le 1er janvier et le 23 septembre, l'humanité a consommé les ressources que la nature peut produire en un an. A partir du 24 septembre, et jusqu'à la fin de l'année, l'humanité vit en quelque sorte au-dessus de ses moyens. Pour continuer à boire, à manger, à se chauffer, à se déplacer, elle surexploite le milieu naturel et compromet sa capacité de régénération. Elle entame donc son capital.
Le "jour du dépassement", image destinée à frapper les esprits, a été inventé par les créateurs du concept d'empreinte écologique. Dans la foulée du Sommet de la Terre de Rio, en 1992, les universitaires William Rees et Mathis Wackernagel ont mis au point une méthode permettant de mesurer l'impact des activités humaines sur les écosystèmes. Il s'agit de quantifier les surfaces biologiquement productives nécessaires pour construire villes et infrastructures, pour fournir les ressources agricoles, aquatiques et forestières que nous consommons et pour absorber les déchets que nous produisons, y compris le CO2 issu de la combustion des énergies fossiles. L'unité de mesure utilisée pour calculer l'empreinte écologique d'un individu, d'une ville, ou d'un pays est l'"hectare global", dont les capacités de production et d'absorption de déchets correspondent à la moyenne mondiale.
Selon les calculs de Global Footprint Network, les besoins de l'humanité ont commencé à excéder les capacités productives de la Terre en 1986. Depuis, sous l'effet de l'augmentation de la population mondiale, la date à laquelle l'humanité a épuisé les ressources théoriquement produites en un an n'a cessé d'avancer. En 1996, notre consommation dépassait de 15 % la capacité de production du milieu naturel, et le "jour du dépassement" tombait en novembre. En 2007, c'était le 6 octobre.
DISPARITÉS
L'outil utilisé par le Global Footprint Network permet de quantifier l'évolution de la consommation de ressources dans le temps et de sensibiliser aux conséquences de leur surexploitation. Il autorise aussi des comparaisons entre régions du monde. Les habitants des Emirats Arabes Unis ont l'empreinte écologique la plus élevée : chaque habitant consomme chaque année l'équivalent de 12 hectares globaux. Les Américains les suivent de près, avec 9,5 ha. La France se situe au 12e rang mondial, avec un peu moins de 6 ha. Les habitants du Bangladesh, de la Somalie et de l'Afghanistan sont les plus petits consommateurs de ressources au monde, avec moins d'un demi-hectare.
Gaëlle Dupont
Article paru dans Le Monde, édition du 25.09.08.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2008/09/24/le-jour-ou-l-humanite-a-epuise-le-produit-global-de-la-terre_1098932_3244.html#xtor =RSS-3208
Le "jour du dépassement", image destinée à frapper les esprits, a été inventé par les créateurs du concept d'empreinte écologique. Dans la foulée du Sommet de la Terre de Rio, en 1992, les universitaires William Rees et Mathis Wackernagel ont mis au point une méthode permettant de mesurer l'impact des activités humaines sur les écosystèmes. Il s'agit de quantifier les surfaces biologiquement productives nécessaires pour construire villes et infrastructures, pour fournir les ressources agricoles, aquatiques et forestières que nous consommons et pour absorber les déchets que nous produisons, y compris le CO2 issu de la combustion des énergies fossiles. L'unité de mesure utilisée pour calculer l'empreinte écologique d'un individu, d'une ville, ou d'un pays est l'"hectare global", dont les capacités de production et d'absorption de déchets correspondent à la moyenne mondiale.
Selon les calculs de Global Footprint Network, les besoins de l'humanité ont commencé à excéder les capacités productives de la Terre en 1986. Depuis, sous l'effet de l'augmentation de la population mondiale, la date à laquelle l'humanité a épuisé les ressources théoriquement produites en un an n'a cessé d'avancer. En 1996, notre consommation dépassait de 15 % la capacité de production du milieu naturel, et le "jour du dépassement" tombait en novembre. En 2007, c'était le 6 octobre.
DISPARITÉS
L'outil utilisé par le Global Footprint Network permet de quantifier l'évolution de la consommation de ressources dans le temps et de sensibiliser aux conséquences de leur surexploitation. Il autorise aussi des comparaisons entre régions du monde. Les habitants des Emirats Arabes Unis ont l'empreinte écologique la plus élevée : chaque habitant consomme chaque année l'équivalent de 12 hectares globaux. Les Américains les suivent de près, avec 9,5 ha. La France se situe au 12e rang mondial, avec un peu moins de 6 ha. Les habitants du Bangladesh, de la Somalie et de l'Afghanistan sont les plus petits consommateurs de ressources au monde, avec moins d'un demi-hectare.
Gaëlle Dupont
Article paru dans Le Monde, édition du 25.09.08.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2008/09/24/le-jour-ou-l-humanite-a-epuise-le-produit-global-de-la-terre_1098932_3244.html#xtor =RSS-3208
samedi 20 septembre 2008
Une explication simple des subprimes
Une petite bande dessinée pour comprendre qu'il ne faut pas faire n'importe quoi avec l'argent ... et les produits financiers "foireux" : http://picasaweb.google.com/rue89.com/Babasubprime?pli=1#slideshow
mercredi 17 septembre 2008
mardi 2 septembre 2008
La Chine domine le monde sportif
Les prévisionnistes estimaient que la Chine glanerait entre 80 et 90 médailles lors des Jeux Olympiques qu'elle organisait à Beijing. Elle a dépassé ce montant en atteignant le seuil symbolique de 100 médailles.
Les Etats-Unis ont fait mieux en totalisant 110 médailles. Pourtant, au jeu du classement par nation, là où les médailles d'or priment sur toutes les autres, la Chine est largement première avec 51 victoires contre "seulement" 36 pour les Etats-Unis et 23 pour la Russie.
Les deux nations qui se disputaient la première place depuis un demi-siècle sont désormais loin derrière le géant asiatique !
Reste à savoir si la Chine réussira à maintenir ce niveau maintenant qu'elle a montré qu'elle pouvait s'imposer, sportivement et ... économiquement !
http://results.beijing2008.cn/WRM/FRE/INF/GL/95A/GL0000000.shtml
Les Etats-Unis ont fait mieux en totalisant 110 médailles. Pourtant, au jeu du classement par nation, là où les médailles d'or priment sur toutes les autres, la Chine est largement première avec 51 victoires contre "seulement" 36 pour les Etats-Unis et 23 pour la Russie.
Les deux nations qui se disputaient la première place depuis un demi-siècle sont désormais loin derrière le géant asiatique !
Reste à savoir si la Chine réussira à maintenir ce niveau maintenant qu'elle a montré qu'elle pouvait s'imposer, sportivement et ... économiquement !
http://results.beijing2008.cn/WRM/FRE/INF/GL/95A/GL0000000.shtml
dimanche 31 août 2008
Le tableau prévisionnel des médailles des Jeux Olympiques 2008
Grâce à des modèles scientifiques, on peut prévoir les résultats des pays participants selon des critères économiques et sociétaux.
Vous êtes nul en sport ? Vous voulez briller en annonçant, avant tout le monde, le bilan des médailles des pays participant au JO de Pékin? Alors, plongez dans le dernier numéro de la Revue d’économie politique. Résultat : tiercé gagnant habituel (Etats-Unis, Russie et Chine), progression de la France (36 médailles) et un critère déterminant du succès sportif, le développement économique.
Comment calculer le nombre de médailles susceptibles d’être gagnées au cours des trois semaines des Jeux ? Madeleine et Wladimir Andreff et Sandrine Poupaux ont rassemblé une vingtaine d’articles de la littérature scientifique pour établir les critères déterminants de ce classement. Deux d’entre eux sont essentiels : le PIB par habitant et la taille de la population. En clair, plus un pays est riche et peuplé, plus il a de chances de moissonner les titres olympiques. Mais il y a plusieurs modèles, comme l’explique Wladimir Andreff.
La suite est plus innovante. Les chercheurs dégagent plusieurs variables non-économiques susceptibles de déterminer la performance :
- Le régime politique, où l’on découvre que les anciens pays communistes à économie planifiée (Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie, ex-RDA, République tchèque, Slovaquie et Slovénie) s’en sortent plutôt bien.
En revanche, les mêmes pays ayant moins bien réussi leur transition économique (Russie, Asie centrale, Mongolie, Vietnam, Ukraine) reculent.
Les pays communistes à économie planifiée (Corée du Nord, Cuba) ont beaucoup plus de chances de briller.
- L’influence culturelle, liée à l’histoire et à la tradition spécifique d’un pays, développe une ou plusieurs disciplines d’excellence (Kenya dans les courses de fond, haltérophilie bulgare, sprint en Jamaïque…).
- La variable pays hôte, qui joue toujours un rôle dopant.
Mieux, en intégrant aux modèles existants des données micro-économiques (la chance d’un athlète de parvenir en finale de sa discipline et de la remporter, par catégories de sports), les économistes et la mathématicienne (Madeleine Andreff) aboutissent à des résultats encore plus précis. En résumant, deux modèles sont utilisés pour alimenter le tableau des prévisions : modèle Togit (macro-économique par nations) et modèle Logit (données individuelles). Ce dernier est plus optimiste pour les petites nations, pessimiste pour les grosses écuries.
Au jeu des prévisions, les Chinois sont modestes.
Le petit jeu des prévisions fait partie de la tactique habituelle de conditionnement des nations olympiques : comment impressionner l’adversaire, sans prendre le risque d’être ridicule? Commençons par les cadors. Le match idéologico-sportif de cette édition 2008 est évidemment le duel Chine/Etats-Unis. Champion toutes catégories depuis des lustres, l’empire américain domine la scène des JO. Derrière, l’étude de la Revue d’économie politique penche pour la continuité, avec un tiercé Etats-Unis, Russie, Chine.
Certains chercheurs envisagent un retournement historique à Pékin. C’est le cas du professeur Simon Shibli de la Sheffield Hallam University (Grande-Bretagne) qui, dans une étude récente, voit la Chine en tête dans la course aux médailles :
« Nous prévoyons qu’elle remportera 46 médailles d’or, ce qui dépasse probablement les prévisions des autres. C’est une estimation maximale, mais c’est ce que les données nous disent. Si la Chine remporte ces 46 médailles d’or, dans le contexte actuel, ce sera plus que suffisant pour finir en tête. »
Sachant que la Chine était déjà deuxième à Athènes sur les médailles d’or, devant la Russie.
Les principaux intéressés sont très modestes. Lors d’un entretien avec la presse, Zhang Haifeng, porte-parole de l’Administration générale des sports, s’avance prudemment :
« Nous nous efforcerons de faire mieux que 32 médailles d’or. »Mais, comme le souligne nos confrères d’Associated Press :
« Le système étatique du sport en Chine a ciblé cinq sports qui représentent le quart des 302 médailles d’or distribuées. Il s’agit de la boxe, du cyclisme, de l’aviron, du tir et de l’haltérophilie féminine. La Chine espère aussi une razzia sur trois sports qu’elle domine : le plongeon, le badminton et le tennis de table. »
Une seule étude place la Chine en tête des médailles, celle du cabinet de conseil des JO !
Parmi les études divergentes, notons celle du cabinet d’audit et de conseil PricewaterhouseCoopers. Une analyse qui reprend les mêmes critères, mais parvient à un résultat tout différent :
La Chine sort grand vainqueur, à la première place, avec 88 médailles (+ 25 par rapport à Athènes).
Les Etats-Unis sont défaits, deuxième place, avec 87 médailles (- 16 par rapport à Athènes).
La France recule légèrement, à 30 médailles, mais maintient son septième rang mondial de 2004.
Est-ce bien sérieux ?
Un indice permet de douter de la qualité de cette prévision. Il s’imprime en toutes lettres, juste après le tableau analytique :
« Le comité d’organisation des Jeux de la XXIXe Olympiade à Pékin (BOCOG) a choisi PricewaterhouseCoopers en Chine pour être fournisseur officiel de conseil des Jeux olympiques de Pékin. PricewaterhouseCoopers a pour mission d’accompagner le BOCOG dans la conception du budget, la planification financière et le contrôle interne des Jeux olympiques de Pékin 2008. »
Sans commentaire.
Reste le cas français.
La France devrait légèrement progresser à 36, voire 40 médailles
Les chercheurs mettent en évidence la continuité des résultats tricolores, fruit à la fois d’une culture sportive performante dans certains sports (natation, judo, athlétisme) et des critères fondamentaux retenus. Une prévision reprise par tous les responsables politiques : du secrétaire d’Etat aux Sports, Bernard Laporte, à la ministre titulaire Roselyne Bachelot, en passant par le président du Comité national olympique sportif français,
Henri Sérandour : 35 médailles est le niveau plancher retenu.
Question subsidiaire à l’exercice : est-ce que la performance sportive entraîne un gain de croissance économique ? Le cliché est régulièrement véhiculé après chaque grande victoire sportive. Il est d’ailleurs repris par Feng Jianzhong, le vice-ministre de l’Administration générale du sport, qui juge l’opération très productive : « Absolument, et pour chaque centime. » Faux, rétorque Wladimir Andreff, pour qui rien ne vient étayer ce retour sur investissement.
Pour un bilan des courses, rendez-vous le 25 août.
Vous êtes nul en sport ? Vous voulez briller en annonçant, avant tout le monde, le bilan des médailles des pays participant au JO de Pékin? Alors, plongez dans le dernier numéro de la Revue d’économie politique. Résultat : tiercé gagnant habituel (Etats-Unis, Russie et Chine), progression de la France (36 médailles) et un critère déterminant du succès sportif, le développement économique.
Comment calculer le nombre de médailles susceptibles d’être gagnées au cours des trois semaines des Jeux ? Madeleine et Wladimir Andreff et Sandrine Poupaux ont rassemblé une vingtaine d’articles de la littérature scientifique pour établir les critères déterminants de ce classement. Deux d’entre eux sont essentiels : le PIB par habitant et la taille de la population. En clair, plus un pays est riche et peuplé, plus il a de chances de moissonner les titres olympiques. Mais il y a plusieurs modèles, comme l’explique Wladimir Andreff.
La suite est plus innovante. Les chercheurs dégagent plusieurs variables non-économiques susceptibles de déterminer la performance :
- Le régime politique, où l’on découvre que les anciens pays communistes à économie planifiée (Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie, ex-RDA, République tchèque, Slovaquie et Slovénie) s’en sortent plutôt bien.
En revanche, les mêmes pays ayant moins bien réussi leur transition économique (Russie, Asie centrale, Mongolie, Vietnam, Ukraine) reculent.
Les pays communistes à économie planifiée (Corée du Nord, Cuba) ont beaucoup plus de chances de briller.
- L’influence culturelle, liée à l’histoire et à la tradition spécifique d’un pays, développe une ou plusieurs disciplines d’excellence (Kenya dans les courses de fond, haltérophilie bulgare, sprint en Jamaïque…).
- La variable pays hôte, qui joue toujours un rôle dopant.
Mieux, en intégrant aux modèles existants des données micro-économiques (la chance d’un athlète de parvenir en finale de sa discipline et de la remporter, par catégories de sports), les économistes et la mathématicienne (Madeleine Andreff) aboutissent à des résultats encore plus précis. En résumant, deux modèles sont utilisés pour alimenter le tableau des prévisions : modèle Togit (macro-économique par nations) et modèle Logit (données individuelles). Ce dernier est plus optimiste pour les petites nations, pessimiste pour les grosses écuries.
Au jeu des prévisions, les Chinois sont modestes.
Le petit jeu des prévisions fait partie de la tactique habituelle de conditionnement des nations olympiques : comment impressionner l’adversaire, sans prendre le risque d’être ridicule? Commençons par les cadors. Le match idéologico-sportif de cette édition 2008 est évidemment le duel Chine/Etats-Unis. Champion toutes catégories depuis des lustres, l’empire américain domine la scène des JO. Derrière, l’étude de la Revue d’économie politique penche pour la continuité, avec un tiercé Etats-Unis, Russie, Chine.
Certains chercheurs envisagent un retournement historique à Pékin. C’est le cas du professeur Simon Shibli de la Sheffield Hallam University (Grande-Bretagne) qui, dans une étude récente, voit la Chine en tête dans la course aux médailles :
« Nous prévoyons qu’elle remportera 46 médailles d’or, ce qui dépasse probablement les prévisions des autres. C’est une estimation maximale, mais c’est ce que les données nous disent. Si la Chine remporte ces 46 médailles d’or, dans le contexte actuel, ce sera plus que suffisant pour finir en tête. »
Sachant que la Chine était déjà deuxième à Athènes sur les médailles d’or, devant la Russie.
Les principaux intéressés sont très modestes. Lors d’un entretien avec la presse, Zhang Haifeng, porte-parole de l’Administration générale des sports, s’avance prudemment :
« Nous nous efforcerons de faire mieux que 32 médailles d’or. »Mais, comme le souligne nos confrères d’Associated Press :
« Le système étatique du sport en Chine a ciblé cinq sports qui représentent le quart des 302 médailles d’or distribuées. Il s’agit de la boxe, du cyclisme, de l’aviron, du tir et de l’haltérophilie féminine. La Chine espère aussi une razzia sur trois sports qu’elle domine : le plongeon, le badminton et le tennis de table. »
Une seule étude place la Chine en tête des médailles, celle du cabinet de conseil des JO !
Parmi les études divergentes, notons celle du cabinet d’audit et de conseil PricewaterhouseCoopers. Une analyse qui reprend les mêmes critères, mais parvient à un résultat tout différent :
La Chine sort grand vainqueur, à la première place, avec 88 médailles (+ 25 par rapport à Athènes).
Les Etats-Unis sont défaits, deuxième place, avec 87 médailles (- 16 par rapport à Athènes).
La France recule légèrement, à 30 médailles, mais maintient son septième rang mondial de 2004.
Est-ce bien sérieux ?
Un indice permet de douter de la qualité de cette prévision. Il s’imprime en toutes lettres, juste après le tableau analytique :
« Le comité d’organisation des Jeux de la XXIXe Olympiade à Pékin (BOCOG) a choisi PricewaterhouseCoopers en Chine pour être fournisseur officiel de conseil des Jeux olympiques de Pékin. PricewaterhouseCoopers a pour mission d’accompagner le BOCOG dans la conception du budget, la planification financière et le contrôle interne des Jeux olympiques de Pékin 2008. »
Sans commentaire.
Reste le cas français.
La France devrait légèrement progresser à 36, voire 40 médailles
Les chercheurs mettent en évidence la continuité des résultats tricolores, fruit à la fois d’une culture sportive performante dans certains sports (natation, judo, athlétisme) et des critères fondamentaux retenus. Une prévision reprise par tous les responsables politiques : du secrétaire d’Etat aux Sports, Bernard Laporte, à la ministre titulaire Roselyne Bachelot, en passant par le président du Comité national olympique sportif français,
Henri Sérandour : 35 médailles est le niveau plancher retenu.
Question subsidiaire à l’exercice : est-ce que la performance sportive entraîne un gain de croissance économique ? Le cliché est régulièrement véhiculé après chaque grande victoire sportive. Il est d’ailleurs repris par Feng Jianzhong, le vice-ministre de l’Administration générale du sport, qui juge l’opération très productive : « Absolument, et pour chaque centime. » Faux, rétorque Wladimir Andreff, pour qui rien ne vient étayer ce retour sur investissement.
Pour un bilan des courses, rendez-vous le 25 août.
dimanche 17 août 2008
Google lance l'encyclopédie collaborative rémunérée
Après six mois d'essai, Google a publiquement lancé, jeudi 24 juillet, son encyclopédie collaborative, baptisée Knol, pour "knowledge" (connaissance en anglais). A mi-chemin entre les blogs et les publications collectives, cette création entend investir un domaine jusqu'alors largement dominé par Wikipédia. "Nous introduisons une nouvelle méthode de collaboration, que nous pouvons qualifier de 'collaboration avec modération'", souligne Cédric Dupont, responsable du projet. De fait, tout lecteur ayant des suggestions les fera auprès des auteurs, qui restent libres de les accepter, de les rejeter ou de les modifier avant qu'elles soient publiées.
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2008/07/25/avec-knol-google-defie-wikipedia_1077130_651865.html
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2008/07/25/avec-knol-google-defie-wikipedia_1077130_651865.html
Sexe-fiction : Humanoïdes en mode libidinal
Une honeydoll - DR
« Imaginez ça : sexe à volonté, vingt-quatre heures sur vingt- quatre, sept jours sur sept ! » Pour David Levy, auteur du livre Sexe avec les robots (publié en mars dernier), les humanoïdes seront bientôt les partenaires de nos jeux sexuels de façon fort satisfaisante. Il affirme que d'ici 2050, les robots « auront la capacité de tomber amoureux d'êtres humains et de se rendre romantiquement attirants et sexuellement désirables ».
Au Japon, une compagnie commercialise déjà avec succès des androïdes féminins, nommés honeydolls, pourvus d'un squelette, d'une enveloppe de chair hyperréaliste, de dents de silicone et d'une bouche dotée de plis annelés ou de bulbes rétractiles capables d'effectuer d'incroyables gorges profondes. Leur vagin de silicone est disponible en différents modèles que l'on peut retirer et laver en machine. Des senseurs placés dans leur corps sont programmés pour déclencher des petits cris de jouissance et des mots doux à la moindre caresse...
A terme, ces honeydolls pourraient très bien être équipées d'un système de reconnaissance visuelle, d'un chauffage variable pour élever leur température corporelle, d'un pouls, de battements de cour et surtout d'un programme d'intelligence artificielle. Cela pourrait arriver bien plus tôt que prévu? : au Japon, la firme japonaise NTTS a déjà mis au point un dispositif capable de déterminer les émotions. Une caméra enregistre les mouvements oculaires, dilatation des pupilles, clignements de paupière. qui sont immédiatement décryptés. Il n'y a maintenant plus qu'à équiper les honeydolls d'un programme d'interaction empathique afin qu'elles adaptent leurs soupirs et leurs petits cris à vos états d'âme...
« Imaginez ça : sexe à volonté, vingt-quatre heures sur vingt- quatre, sept jours sur sept ! » Pour David Levy, auteur du livre Sexe avec les robots (publié en mars dernier), les humanoïdes seront bientôt les partenaires de nos jeux sexuels de façon fort satisfaisante. Il affirme que d'ici 2050, les robots « auront la capacité de tomber amoureux d'êtres humains et de se rendre romantiquement attirants et sexuellement désirables ».
Au Japon, une compagnie commercialise déjà avec succès des androïdes féminins, nommés honeydolls, pourvus d'un squelette, d'une enveloppe de chair hyperréaliste, de dents de silicone et d'une bouche dotée de plis annelés ou de bulbes rétractiles capables d'effectuer d'incroyables gorges profondes. Leur vagin de silicone est disponible en différents modèles que l'on peut retirer et laver en machine. Des senseurs placés dans leur corps sont programmés pour déclencher des petits cris de jouissance et des mots doux à la moindre caresse...
A terme, ces honeydolls pourraient très bien être équipées d'un système de reconnaissance visuelle, d'un chauffage variable pour élever leur température corporelle, d'un pouls, de battements de cour et surtout d'un programme d'intelligence artificielle. Cela pourrait arriver bien plus tôt que prévu? : au Japon, la firme japonaise NTTS a déjà mis au point un dispositif capable de déterminer les émotions. Une caméra enregistre les mouvements oculaires, dilatation des pupilles, clignements de paupière. qui sont immédiatement décryptés. Il n'y a maintenant plus qu'à équiper les honeydolls d'un programme d'interaction empathique afin qu'elles adaptent leurs soupirs et leurs petits cris à vos états d'âme...
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samedi 2 août 2008
La plus vieille blague du monde a 3900 ans
La très sérieuse université de Wolwerampton, en Angleterre, a publié ce jeudi le classement des dix plaisanteries les plus anciennes du monde. Et la plus vieille blague, si on peut appeler ça ainsi, date de 1900 avant Jésus-Christ et suggère que l'humour scatologique était déjà en vogue chez les Sumériens, un peuple qui vivait dans ce qui est aujourd'hui le sud de l'Irak.
L'inscription, une fois traduite, signifie ceci: «Une chose qui n'est jamais arrivée depuis des temps immémoriaux: une jeune femme s'est retenue de péter sur les genoux de son mari.» En deuxième place, on retrouve une blague égyptienne qui date de 1600 avant JC, qui évoque le pharaon Snofru: «Comment divertir un pharaon qui s'ennuie? Tu fais voguer sur le Nil un bateau ayant pour toute cargaison des jeunes femmes simplement vêtues de filets de pêche et tu presses le pharaon d'aller à la pêche.»
Autre blague d'un autre âge, celle-ci: «Qu'est-ce qui pend sur la cuisse d'un homme et aime à pénétrer dans un trou dans lequel il a l'habitude de pénétrer ? Réponse : une clé.» Soit la plus vieille blague anglaise, qui date du Xe siècle.
Le Dr Paul McDonald, l'auteur de ce travail universitaire et maître de conférence, explique, le plus sérieusement du monde, que «les plaisanteries ont varié au cours des siècles, certaines prenant la forme de devinettes, d'autres de mots d'esprit ou d'énigmes [...] Leur point commun, néanmoins, est une volonté de transgresser les tabous et un certain degré de rébellion.»
Ces dix blagues sont consultables sur ce site anglophone: www.dave-tv.co.uk
L'inscription, une fois traduite, signifie ceci: «Une chose qui n'est jamais arrivée depuis des temps immémoriaux: une jeune femme s'est retenue de péter sur les genoux de son mari.» En deuxième place, on retrouve une blague égyptienne qui date de 1600 avant JC, qui évoque le pharaon Snofru: «Comment divertir un pharaon qui s'ennuie? Tu fais voguer sur le Nil un bateau ayant pour toute cargaison des jeunes femmes simplement vêtues de filets de pêche et tu presses le pharaon d'aller à la pêche.»
Autre blague d'un autre âge, celle-ci: «Qu'est-ce qui pend sur la cuisse d'un homme et aime à pénétrer dans un trou dans lequel il a l'habitude de pénétrer ? Réponse : une clé.» Soit la plus vieille blague anglaise, qui date du Xe siècle.
Le Dr Paul McDonald, l'auteur de ce travail universitaire et maître de conférence, explique, le plus sérieusement du monde, que «les plaisanteries ont varié au cours des siècles, certaines prenant la forme de devinettes, d'autres de mots d'esprit ou d'énigmes [...] Leur point commun, néanmoins, est une volonté de transgresser les tabous et un certain degré de rébellion.»
Ces dix blagues sont consultables sur ce site anglophone: www.dave-tv.co.uk
samedi 12 juillet 2008
Un processeur minuscule destiné... au corps humain
Par Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences
Phoenix mesure un millimètre carré et consomme 30 picowatts. Ses concepteurs ne veulent pas l'intégrer dans un téléphone portable mais sous la peau ou sur une lentille de contact, pour surveiller des paramètres biologiques, de la glycémie à la pression oculaire.
A l'université du Michigan, David Blaauw et son équipe cherchent par tous les moyens à réduire la consommation d'un processeur. Leur but est d'aboutir à une autonomie et une miniaturisation suffisantes pour obtenir des circuits implantables capables d'assurer des fonctions de surveillance dans l'organisme humain.
Baptisé Phoenix, leur dernier prototype, présenté récemment, pulvérise les records de – faible – consommation. Ce minuscule circuit d'un millimètre carré ne consomme au repos que 30 picowatts (soit 30 millièmes de milliardième de watt). En utilisant les récentes batteries à film mince, dans lesquelles le classique électrolyte liquide est remplacé par un matériau solide, le volume total atteindrait un millimètre cube et fonctionnerait pendant une dizaine d'années. Avec une taille aussi petite, le processeur et sa batterie peuvent être implantés sous la peau et connectés à un capteur, par exemple pour mesurer la pression sanguine ou la glycémie. On pourrait aussi installer le tout dans l'épaisseur d'une lentille de contact où il pourrait suivre en permanence la pression intra-oculaire, qui doit être surveillée dans certaines pathologies.
Pour parvenir à une consommation si basse, les chercheurs ont dû explorer des pistes ignorées de l'électronique traditionnelle. La fréquence du processeur n'est que 100 kHz (kilohertz), une allure d'escargot en comparaison des gigahertz d'un processeur d'ordinateur et qui ramène aux performances du préhistorique 4004 présenté par Intel en 1971. Cette lenteur n'est cependant pas handicapante pour un circuit qui n'aura qu'à effectuer quelques mesures à intervalles réguliers. « Pour contrôler la pression oculaire, nous n'avons besoin que d'effectuer des mesures espacées de quelques minutes » explique David Blaauw à la revue Technology review.
Le dessin du circuit est lui aussi différent d'un processeur habituel. Les fabricants cherchent des finesses de gravure toujours plus petites et parviennent aujourd'hui à inscrire des motifs de 45 nanomètres (nm) d'épaisseur. David Blaauw et son équipe, eux, ont gravé Phoenix avec une finesse de 180 nm, celle des premiers Pentium 4, en 2000. L'avantage de circuits plus épais, expliquent les chercheurs, est de limiter les pertes de courant électrique. De plus, l'équipe a poussé très loin le mode d'économie d'énergie en ajoutant des transistors supprimant complètement l'alimentation électrique de l'unité de calcul lorsque le processeur est au repos. Pour un circuit qui ne se réveille que de temps à autre pour effectuer un court travail, la consommation au repos est en effet déterminante pour l'autonomie. Enfin, l'alimentation électrique est des plus réduites, ce circuit ascétique n'ayant besoin que de 500 millivolts, quatre fois moins que les processeurs les plus sobres de l'informatique.
Les applications envisageables sont multiples, en médecine mais aussi partout où il faut installer des capteurs pour surveiller l'évolution de paramètres, température, pression, teneur en polluants, etc.
Phoenix mesure un millimètre carré et consomme 30 picowatts. Ses concepteurs ne veulent pas l'intégrer dans un téléphone portable mais sous la peau ou sur une lentille de contact, pour surveiller des paramètres biologiques, de la glycémie à la pression oculaire.
A l'université du Michigan, David Blaauw et son équipe cherchent par tous les moyens à réduire la consommation d'un processeur. Leur but est d'aboutir à une autonomie et une miniaturisation suffisantes pour obtenir des circuits implantables capables d'assurer des fonctions de surveillance dans l'organisme humain.
Baptisé Phoenix, leur dernier prototype, présenté récemment, pulvérise les records de – faible – consommation. Ce minuscule circuit d'un millimètre carré ne consomme au repos que 30 picowatts (soit 30 millièmes de milliardième de watt). En utilisant les récentes batteries à film mince, dans lesquelles le classique électrolyte liquide est remplacé par un matériau solide, le volume total atteindrait un millimètre cube et fonctionnerait pendant une dizaine d'années. Avec une taille aussi petite, le processeur et sa batterie peuvent être implantés sous la peau et connectés à un capteur, par exemple pour mesurer la pression sanguine ou la glycémie. On pourrait aussi installer le tout dans l'épaisseur d'une lentille de contact où il pourrait suivre en permanence la pression intra-oculaire, qui doit être surveillée dans certaines pathologies.
Pour parvenir à une consommation si basse, les chercheurs ont dû explorer des pistes ignorées de l'électronique traditionnelle. La fréquence du processeur n'est que 100 kHz (kilohertz), une allure d'escargot en comparaison des gigahertz d'un processeur d'ordinateur et qui ramène aux performances du préhistorique 4004 présenté par Intel en 1971. Cette lenteur n'est cependant pas handicapante pour un circuit qui n'aura qu'à effectuer quelques mesures à intervalles réguliers. « Pour contrôler la pression oculaire, nous n'avons besoin que d'effectuer des mesures espacées de quelques minutes » explique David Blaauw à la revue Technology review.
Le dessin du circuit est lui aussi différent d'un processeur habituel. Les fabricants cherchent des finesses de gravure toujours plus petites et parviennent aujourd'hui à inscrire des motifs de 45 nanomètres (nm) d'épaisseur. David Blaauw et son équipe, eux, ont gravé Phoenix avec une finesse de 180 nm, celle des premiers Pentium 4, en 2000. L'avantage de circuits plus épais, expliquent les chercheurs, est de limiter les pertes de courant électrique. De plus, l'équipe a poussé très loin le mode d'économie d'énergie en ajoutant des transistors supprimant complètement l'alimentation électrique de l'unité de calcul lorsque le processeur est au repos. Pour un circuit qui ne se réveille que de temps à autre pour effectuer un court travail, la consommation au repos est en effet déterminante pour l'autonomie. Enfin, l'alimentation électrique est des plus réduites, ce circuit ascétique n'ayant besoin que de 500 millivolts, quatre fois moins que les processeurs les plus sobres de l'informatique.
Les applications envisageables sont multiples, en médecine mais aussi partout où il faut installer des capteurs pour surveiller l'évolution de paramètres, température, pression, teneur en polluants, etc.
Ma vie sans Internet (article paru dans Le Monde 4/07/08)
Au début, c'est juste énervant. L'écran qui reste vide, la page blanche, la connexion qui foire... Zut, comment je vais faire ? On attend, on s'occupe à autre chose. Et puis ça revient. Mais si ça ne revenait pas ? "J'ai été privé d'Internet pendant trois mois. A cette époque, j'étais célibataire et je passais tout mon temps libre sur la Toile, raconte Adrien Klein, 33 ans. J'étais sur Facebook, je draguais sur Meetic, l'ordinateur me servait de télé, de journal... Et puis j'ai déménagé, et là, pas de connexion. Ç'a été un vrai choc. Je tournais en rond, je ne savais plus quoi faire. D'un coup, je m'ennuyais tellement. J'étais au bord de la dépression..." Carrément.
Internet a rempli nos vies. Certaines vies, du moins. D'après l'Insee, 59 % de la population et 80 % des familles ayant des enfants sont branchés au réseau. Selon le Credoc (Centre de recherche pour l'étude des conditions de vie), plus de la moitié de la population considère qu'Internet est utile dans la vie quotidienne. Depuis 2001, 3 millions de personnes supplémentaires s'y mettent tous les ans. Rythme énorme. Pour les 12-25 ans, le Web est la première source d'information et de divertissement, devant la télévision.
Jean-Charles Nayebi, auteur de La Cyberdépendance en 60 questions (Retz 2007), estime à près de 8 % le nombre d'internautes "cyberdépendants". "Depuis que je n'ai plus Internet, je me sens frustré du système, raconte Maurice Morea, retraité. A mon travail, je consultais tout le temps, j'étais accro à Google Earth. Aujourd'hui, je dois faire un effort pour aller vers la culture, et je m'en veux. Alors j'achète des grilles de sudoku. Mais ça ne remplace pas.
"A la frustration s'ajoutent de réelles complications du quotidien. "Des gestes qui étaient devenus simples redeviennent compliqués, et du coup on le supporte moins. Quand j'ai besoin d'un billet de train, maintenant, il faut que j'aille en agence. La première est à 25 km de chez moi." Au service communication de la SNCF, on avoue ne jamais s'être penché sur la question.
Des régions entières sont encore dépourvues de l'accès à l'ADSL. C'est le cas de plusieurs villages des Hautes-Pyrénées. Villelongue, par exemple. Là, la distribution est aléatoire. Les deux extrémités du village, par amplification, ont du 512 kilobits/seconde. Au 6, au 13 et au 17, aussi. Au 5 et au 9, non : on patine à 33. C'est la loterie totale, l'apartheid numérique... Jaime Andreu habite au 9. "Pour aller dans ma messagerie, il me faut quatre minutes. Je ne peux pas regarder une vidéo. J'aimais bien aller sur des sites de musée, consulter les bibliothèques. Je ne peux plus. Pour lire le journal, du coup, je descends à Pierrefitte."A Estaing, un peu plus loin, au bord d'un superbe lac touristique, même topo. Michel Bourdon, retraité, s'y occupe d'une chorale. "Nos copains nous envoient des photos de leurs petits-enfants, les diaporamas rigolos sur Sarkozy... Parce que tout le monde a l'ADSL. Sauf nous. Et ça bloque. Un jour, une chanteuse m'a envoyé une affiche. J'ai mis 55 minutes à ouvrir le fichier. En plus, je paye à l'heure, pas au forfait." Alors il s'arrange. Une amie lui ouvre sa messagerie tous les matins, lui élimine ses spams et lui met les volumes importants sur une clé USB qu'elle lui donne quand ils se voient. "C'est un inconvénient qui va avec un choix de vie. Ce serait paradoxal de vouloir l'isolement et de se plaindre", dit il, philosophe.
Philosophe, le patron du camping Pyrénées Natura l'est beaucoup moins. Lui travaille toute l'année avec l'international, les Pays-Bas en particulier. "Dès que je reçois plus qu'un simple e-mail, cela prend des heures." Les habitants ont tenté de s'organiser : pétitions, plaintes, proposition auprès de France Télécom de s'unir et de prendre trente abonnements, menaces auprès des mêmes de ne pas garder d'abonnement téléphonique... " Il n'y a pas d'interlocuteur. On appelle Orange, et on tombe sur un incompétent incapable de nous passer quelqu'un d'autre", se plaint Jaime Andreu. Le conseil général veut se saisir du problème. La nouvelle présidente a affirmé que l'ADSL était une de ses priorités. A Villelongue, à Estaing, on attend... Selon une étude australienne, les ménages qui utilisent Internet pour réaliser des achats en ligne, effectuer des opérations bancaires et des réservations ou rechercher des informations administratives économisent quatre heures de temps par semaine.
Problème de riches ? Petits soucis de confort ? Pas seulement. "La fracture autour d'Internet est double, explique le psychanalyste Serge Tisseron, auteur de Virtuel mon amour (Albin Michel, 226 p., 17 euros) : une fracture sociale, qui en rend les tarifs encore prohibitifs pour les plus pauvres ; et une fracture générationnelle qui peut frapper au sein de la même famille." Il y a ceux qui ne sont pas branchés parce que ça ne les intéresse pas. Les personnes âgées, qui pataugent dans les explications, se trompent de touche... Et ceux qui ne peuvent pas l'avoir.
Le Credoc a repéré deux secteurs où l'absence d'Internet entraîne de vraies inégalités : l'école, et la recherche d'emploi. "De plus en plus de professeurs envoient les élèves chercher sur Internet, raconte Sylvia Fabre, documentaliste au collège d'Hourtin, en Gironde. Il y en a encore quelques-uns qui ne l'ont pas. Ce sont souvent ceux qui ont par ailleurs de vrais problèmes sociaux." Robert Charron, professeur de sciences et vie de la Terre dans le même établissement, confirme : "Même s'il y a des accès au centre de documentation et à la salle informatique, les élèves qui n'ont pas Internet chez eux sont plus ou moins défavorisés." D'autant qu'il existe maintenant une épreuve informatique au brevet.
Au service de la délégation aux usagers de l'Internet du ministère de l'éducation nationale, aucun chiffre, aucune donnée exacte sur le nombre d'élèves n'ayant pas accès au réseau n'est disponible. Tristan, 13 ans, 1,50 m et d'immenses yeux bruns, en 5e à Eysines (Gironde), en fait partie. Et le vit mal. "Je dois me débrouiller autrement, aller chez des copains. Mes parents n'ont pas de livres, alors je ne peux rien chercher chez moi. Je vais au CDI (centre de documentation et d'information), mais ce n'est pas toujours libre. Il faut attendre, y aller à heures fixes." Mais ce ne sont pas ces complications scolaires qui le touchent le plus. "Tous mes copains chatent, vont sur MSN, jouent en ligne. Moi, je ne peux pas. Je vais jouer chez eux, mais ce n'est pas pareil." C'est là, face à l'absence de l'écran, plus que dans ses vacances obligées à la cité ou l'exiguïté de son logement, qu'il comprend qu'il est pauvre.
De plus en plus d'administrations (caisses d'allocations familiales, assurance-maladie, impôts, Trésor public...) proposent des informations et des services en ligne. Avec succès : 37 % des sites publics visités sont ceux des services sociaux. Quid de ceux qui n'y ont pas accès ? "J'ai été au chômage pendant six mois, raconte Etienne Lemaitre, 53 ans. Au bout de ce temps-là, un ami m'a proposé de faire mes recherches sur le Net depuis chez lui. Là, j'ai trouvé assez vite.
"Nous avons mis en place des postes en libre accès dans toutes les agences de France", explique le responsable adjoint de l'ANPE Paris- Saint-Georges. Un sondage réalisé pour le Syntec (Syndicat du conseil en recrutement) montre que 43 % des directeurs des ressources humaines utilisent Internet pour recruter leurs cadres.
"Avec le temps, les personnes en recherche d'emploi qui n'ont pas accès à Internet se trouveront de plus en plus pénalisées, estime Régis Bigot, du Credoc. Internet offre à ceux qui sont déjà les mieux dotés en ressources - culturelles et relationnelles, notamment - des opportunités d'actions élargies et des perspectives excitantes. Les autres, tant pis." Et pourtant, certains (qui, généralement, en disposent au bureau....) choisissent de ne plus utiliser l'Internet, ou de s'en désintoxiquer. Isabelle Sonat, qui élève seule deux enfants de 8 et 12 ans dans le Médoc, s'en est délibérément coupée. "Je le fais pour mes petits. Seule, je n'arrivais pas à les limiter, explique- t-elle. Ils y passaient tout leur temps libre. C'étaient des disputes permanentes pour les envoyer au lit. Alors j'ai résilié mon abonnement. Ç'a été dur au début. Mais je sais qu'ils jouent beaucoup chez leurs amis, et pour les devoirs on peut aller chez des voisins ou à mon bureau."
"Certains refusent Internet, précise Serge Tisseron, parce qu'ils ont peur de ne plus lui résister : des gens qui y passaient trop de temps, d'autres qui y voient des lieux d'excitation (sites de rencontres, sites érotiques) qui vont leur compliquer la vie. Comme ils ne peuvent pas résister à la machine, ils s'en privent." Et s'ouvre alors la redécouverte d'autre chose. "Déjà, je me suis déconnecté des trucs débiles genre "Star Ac", que je suivais sur MSN, raconte Eva Hamzaoui, volleyeuse. Comme je n'avais plus d'infos en ouvrant ma session le matin, j'ai découvert la radio. C'est beaucoup mieux.
"A 32 ans, Antoine a été nommé dans une agence bancaire près de Château- Thierry, dans l'Aisne. " Je n'ai plus d'Internet à la maison. Au début, je me demandais comment je ferais. J'ai trouvé d'autres occupations. Je me promène beaucoup. Je bricole. Je passe mon temps dans le garage plutôt que devant l'écran. Quand j'en ai vraiment besoin, je vais dans un cybercafé." Un temps. "Mais ça m'arrive de moins en moins souvent."
Hubert Prolongeau
Article paru dans l'édition du 05.07.08.
Internet a rempli nos vies. Certaines vies, du moins. D'après l'Insee, 59 % de la population et 80 % des familles ayant des enfants sont branchés au réseau. Selon le Credoc (Centre de recherche pour l'étude des conditions de vie), plus de la moitié de la population considère qu'Internet est utile dans la vie quotidienne. Depuis 2001, 3 millions de personnes supplémentaires s'y mettent tous les ans. Rythme énorme. Pour les 12-25 ans, le Web est la première source d'information et de divertissement, devant la télévision.
Jean-Charles Nayebi, auteur de La Cyberdépendance en 60 questions (Retz 2007), estime à près de 8 % le nombre d'internautes "cyberdépendants". "Depuis que je n'ai plus Internet, je me sens frustré du système, raconte Maurice Morea, retraité. A mon travail, je consultais tout le temps, j'étais accro à Google Earth. Aujourd'hui, je dois faire un effort pour aller vers la culture, et je m'en veux. Alors j'achète des grilles de sudoku. Mais ça ne remplace pas.
"A la frustration s'ajoutent de réelles complications du quotidien. "Des gestes qui étaient devenus simples redeviennent compliqués, et du coup on le supporte moins. Quand j'ai besoin d'un billet de train, maintenant, il faut que j'aille en agence. La première est à 25 km de chez moi." Au service communication de la SNCF, on avoue ne jamais s'être penché sur la question.
Des régions entières sont encore dépourvues de l'accès à l'ADSL. C'est le cas de plusieurs villages des Hautes-Pyrénées. Villelongue, par exemple. Là, la distribution est aléatoire. Les deux extrémités du village, par amplification, ont du 512 kilobits/seconde. Au 6, au 13 et au 17, aussi. Au 5 et au 9, non : on patine à 33. C'est la loterie totale, l'apartheid numérique... Jaime Andreu habite au 9. "Pour aller dans ma messagerie, il me faut quatre minutes. Je ne peux pas regarder une vidéo. J'aimais bien aller sur des sites de musée, consulter les bibliothèques. Je ne peux plus. Pour lire le journal, du coup, je descends à Pierrefitte."A Estaing, un peu plus loin, au bord d'un superbe lac touristique, même topo. Michel Bourdon, retraité, s'y occupe d'une chorale. "Nos copains nous envoient des photos de leurs petits-enfants, les diaporamas rigolos sur Sarkozy... Parce que tout le monde a l'ADSL. Sauf nous. Et ça bloque. Un jour, une chanteuse m'a envoyé une affiche. J'ai mis 55 minutes à ouvrir le fichier. En plus, je paye à l'heure, pas au forfait." Alors il s'arrange. Une amie lui ouvre sa messagerie tous les matins, lui élimine ses spams et lui met les volumes importants sur une clé USB qu'elle lui donne quand ils se voient. "C'est un inconvénient qui va avec un choix de vie. Ce serait paradoxal de vouloir l'isolement et de se plaindre", dit il, philosophe.
Philosophe, le patron du camping Pyrénées Natura l'est beaucoup moins. Lui travaille toute l'année avec l'international, les Pays-Bas en particulier. "Dès que je reçois plus qu'un simple e-mail, cela prend des heures." Les habitants ont tenté de s'organiser : pétitions, plaintes, proposition auprès de France Télécom de s'unir et de prendre trente abonnements, menaces auprès des mêmes de ne pas garder d'abonnement téléphonique... " Il n'y a pas d'interlocuteur. On appelle Orange, et on tombe sur un incompétent incapable de nous passer quelqu'un d'autre", se plaint Jaime Andreu. Le conseil général veut se saisir du problème. La nouvelle présidente a affirmé que l'ADSL était une de ses priorités. A Villelongue, à Estaing, on attend... Selon une étude australienne, les ménages qui utilisent Internet pour réaliser des achats en ligne, effectuer des opérations bancaires et des réservations ou rechercher des informations administratives économisent quatre heures de temps par semaine.
Problème de riches ? Petits soucis de confort ? Pas seulement. "La fracture autour d'Internet est double, explique le psychanalyste Serge Tisseron, auteur de Virtuel mon amour (Albin Michel, 226 p., 17 euros) : une fracture sociale, qui en rend les tarifs encore prohibitifs pour les plus pauvres ; et une fracture générationnelle qui peut frapper au sein de la même famille." Il y a ceux qui ne sont pas branchés parce que ça ne les intéresse pas. Les personnes âgées, qui pataugent dans les explications, se trompent de touche... Et ceux qui ne peuvent pas l'avoir.
Le Credoc a repéré deux secteurs où l'absence d'Internet entraîne de vraies inégalités : l'école, et la recherche d'emploi. "De plus en plus de professeurs envoient les élèves chercher sur Internet, raconte Sylvia Fabre, documentaliste au collège d'Hourtin, en Gironde. Il y en a encore quelques-uns qui ne l'ont pas. Ce sont souvent ceux qui ont par ailleurs de vrais problèmes sociaux." Robert Charron, professeur de sciences et vie de la Terre dans le même établissement, confirme : "Même s'il y a des accès au centre de documentation et à la salle informatique, les élèves qui n'ont pas Internet chez eux sont plus ou moins défavorisés." D'autant qu'il existe maintenant une épreuve informatique au brevet.
Au service de la délégation aux usagers de l'Internet du ministère de l'éducation nationale, aucun chiffre, aucune donnée exacte sur le nombre d'élèves n'ayant pas accès au réseau n'est disponible. Tristan, 13 ans, 1,50 m et d'immenses yeux bruns, en 5e à Eysines (Gironde), en fait partie. Et le vit mal. "Je dois me débrouiller autrement, aller chez des copains. Mes parents n'ont pas de livres, alors je ne peux rien chercher chez moi. Je vais au CDI (centre de documentation et d'information), mais ce n'est pas toujours libre. Il faut attendre, y aller à heures fixes." Mais ce ne sont pas ces complications scolaires qui le touchent le plus. "Tous mes copains chatent, vont sur MSN, jouent en ligne. Moi, je ne peux pas. Je vais jouer chez eux, mais ce n'est pas pareil." C'est là, face à l'absence de l'écran, plus que dans ses vacances obligées à la cité ou l'exiguïté de son logement, qu'il comprend qu'il est pauvre.
De plus en plus d'administrations (caisses d'allocations familiales, assurance-maladie, impôts, Trésor public...) proposent des informations et des services en ligne. Avec succès : 37 % des sites publics visités sont ceux des services sociaux. Quid de ceux qui n'y ont pas accès ? "J'ai été au chômage pendant six mois, raconte Etienne Lemaitre, 53 ans. Au bout de ce temps-là, un ami m'a proposé de faire mes recherches sur le Net depuis chez lui. Là, j'ai trouvé assez vite.
"Nous avons mis en place des postes en libre accès dans toutes les agences de France", explique le responsable adjoint de l'ANPE Paris- Saint-Georges. Un sondage réalisé pour le Syntec (Syndicat du conseil en recrutement) montre que 43 % des directeurs des ressources humaines utilisent Internet pour recruter leurs cadres.
"Avec le temps, les personnes en recherche d'emploi qui n'ont pas accès à Internet se trouveront de plus en plus pénalisées, estime Régis Bigot, du Credoc. Internet offre à ceux qui sont déjà les mieux dotés en ressources - culturelles et relationnelles, notamment - des opportunités d'actions élargies et des perspectives excitantes. Les autres, tant pis." Et pourtant, certains (qui, généralement, en disposent au bureau....) choisissent de ne plus utiliser l'Internet, ou de s'en désintoxiquer. Isabelle Sonat, qui élève seule deux enfants de 8 et 12 ans dans le Médoc, s'en est délibérément coupée. "Je le fais pour mes petits. Seule, je n'arrivais pas à les limiter, explique- t-elle. Ils y passaient tout leur temps libre. C'étaient des disputes permanentes pour les envoyer au lit. Alors j'ai résilié mon abonnement. Ç'a été dur au début. Mais je sais qu'ils jouent beaucoup chez leurs amis, et pour les devoirs on peut aller chez des voisins ou à mon bureau."
"Certains refusent Internet, précise Serge Tisseron, parce qu'ils ont peur de ne plus lui résister : des gens qui y passaient trop de temps, d'autres qui y voient des lieux d'excitation (sites de rencontres, sites érotiques) qui vont leur compliquer la vie. Comme ils ne peuvent pas résister à la machine, ils s'en privent." Et s'ouvre alors la redécouverte d'autre chose. "Déjà, je me suis déconnecté des trucs débiles genre "Star Ac", que je suivais sur MSN, raconte Eva Hamzaoui, volleyeuse. Comme je n'avais plus d'infos en ouvrant ma session le matin, j'ai découvert la radio. C'est beaucoup mieux.
"A 32 ans, Antoine a été nommé dans une agence bancaire près de Château- Thierry, dans l'Aisne. " Je n'ai plus d'Internet à la maison. Au début, je me demandais comment je ferais. J'ai trouvé d'autres occupations. Je me promène beaucoup. Je bricole. Je passe mon temps dans le garage plutôt que devant l'écran. Quand j'en ai vraiment besoin, je vais dans un cybercafé." Un temps. "Mais ça m'arrive de moins en moins souvent."
Hubert Prolongeau
Article paru dans l'édition du 05.07.08.
Libellés :
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évolution de la société,
informatique
Le Kirkpinar d'Edirne
La plus ancienne compétition sportive ininterrompue au monde, en vigueur depuis 1349 (et basée à Edirne depuis 1362), est le Kirkpinar, concours de "yagli gures", lutte traditionnelle turque à l'huile. Ses deux plus grands champions, le maître "Gaddar Kel" Aliço (26 années consécutives de règne de 1861 à 1886) et l'élève Adali Halil (18 années de règne entre 1888 et 1913, selon certaines sources), font partie des 5 meilleurs combattants de tous les temps aux côtés des Spartiates Hipposthènes et Hetoimoklès de Lacédémone (respectivement le père et le fils) et du colossal Milon de Crotone.
mercredi 9 juillet 2008
Des jeux vidéo contrôlés par le cerveau sur le marché dès la fin 2008
Le casque de contrôle mental de jeux vidéo est désormais une réalité et son créateur, la start-up américaine Emotiv, a affirmé cette semaine qu'elle comptait commercialiser ce système dès la fin 2008.
Ce casque baptisé EPOC est doté de 16 électrodes ou capteurs qui sont en contact avec le crâne de l'utilisateur pour mesurer l'activité électrique de son cerveau, selon une technologie d'électroencéphalographie bien rôdée.
Un gyroscope est attaché sur le haut d'EPOC pour contrôler les mouvements de la tête. Le casque est également équipé d'une batterie située sur le côté.
Les capteurs enregistrent aussi les états d'âme et les expressions faciales de l'utilisateur, intégrant toutes ces données dans le logiciel de l'ordinateur qui peut ainsi lire les pensées de la personne, explique à l'AFP Tan Le, co-fondateur d'Emotiv.
"Il y a une correlation directe entre les pensées du sujet et l'action sur l'écran, ce qui permet de réaliser le vieux fantasme de déplacer les objets avec la seule force de l'esprit", ajoute-t-il.
Un jeu vidéo sera intégré à ce casque et le système complet sera offert pour 299 dollars aux Etats-Unis sur le site internet d'Emotiv et dans une sélection de magasins.
Il s'agit d'un jeu d'arts martiaux asiatiques dans lequel, "un maître" fait faire un ensemble d'exercices aux joueurs dont un consistant à soulever des montagnes par la seule force de la pensée.
Un essai du casque fait par l'AFP a montré qu'après un entraînement sur le système EPOC pendant moins d'une minute, le joueur peut mentalement faire tourner, pousser ou tirer des objets sur l'écran et les faire même disparaître.
Emotiv est doté d'un kit de développement de logiciels accessible aux concepteurs et producteurs de jeux vidéo aussi bien qu'aux programmeurs travaillant dans tous les domaines où il y a des interactions enre les humains et l'ordinateur comme la réalité virtuelle, les automobiles et les soins médicaux.
Cette technologie pourrait ainsi être utilisée pour que des personnages virtuels puissent exprimer en ligne les états d'âme et pensées de vraies personnes, selon Marco Della Torre, un ingénieur d'Emotiv.
Le kit de logiciel de contrôle par la pensée d'Emotiv offert à des tiers a déjà été télédéchargé depuis le site internet de la société plus d'un millier de fois, précise Tan Le.
"Il y a beaucoup de sociétés classées dans les 500 premières de Fortune qui se sont dites intéressées par notre système", assure-t-il.
Même les services de police sont intéressés par les capacité du casque EPOC de lire les pensées des individus, ajoute Tan Le.
"EPOC pourrait certainement être utilisé comme un polygraphe très fiable", selon lui.Quant aux applications médicales, cette technologie pourrait offrir un nouveau moyen de communiquer aux personnes incapables de parler à la suite d'une attaque cérébrale ou se trouvant dans le coma, estime le co-fondateur d'Emotiv.
En outre, les utilisateurs de ce casque pourront en écoutant de la musique en ligne changer automatiquement de morçeaux selon qu'ils se sentent heureux, tristes ou mourrant d'ennui, relève-t-il.
Tan Le, un entrepreneur australien dans les télécommunications, raconte que l'idée de développer ce casque de contrôle mental lui est venue à l'occasion d'un dîner en 2003 lors d'une conversation sur le cerveau et la technologie.
Tan Le et son associé Nam Do ont fondé Emotiv en 2003 avec le neurologue Allan Snyder et le concepteur de puces informatiques Neil Weste.
Ce casque baptisé EPOC est doté de 16 électrodes ou capteurs qui sont en contact avec le crâne de l'utilisateur pour mesurer l'activité électrique de son cerveau, selon une technologie d'électroencéphalographie bien rôdée.
Un gyroscope est attaché sur le haut d'EPOC pour contrôler les mouvements de la tête. Le casque est également équipé d'une batterie située sur le côté.
Les capteurs enregistrent aussi les états d'âme et les expressions faciales de l'utilisateur, intégrant toutes ces données dans le logiciel de l'ordinateur qui peut ainsi lire les pensées de la personne, explique à l'AFP Tan Le, co-fondateur d'Emotiv.
"Il y a une correlation directe entre les pensées du sujet et l'action sur l'écran, ce qui permet de réaliser le vieux fantasme de déplacer les objets avec la seule force de l'esprit", ajoute-t-il.
Un jeu vidéo sera intégré à ce casque et le système complet sera offert pour 299 dollars aux Etats-Unis sur le site internet d'Emotiv et dans une sélection de magasins.
Il s'agit d'un jeu d'arts martiaux asiatiques dans lequel, "un maître" fait faire un ensemble d'exercices aux joueurs dont un consistant à soulever des montagnes par la seule force de la pensée.
Un essai du casque fait par l'AFP a montré qu'après un entraînement sur le système EPOC pendant moins d'une minute, le joueur peut mentalement faire tourner, pousser ou tirer des objets sur l'écran et les faire même disparaître.
Emotiv est doté d'un kit de développement de logiciels accessible aux concepteurs et producteurs de jeux vidéo aussi bien qu'aux programmeurs travaillant dans tous les domaines où il y a des interactions enre les humains et l'ordinateur comme la réalité virtuelle, les automobiles et les soins médicaux.
Cette technologie pourrait ainsi être utilisée pour que des personnages virtuels puissent exprimer en ligne les états d'âme et pensées de vraies personnes, selon Marco Della Torre, un ingénieur d'Emotiv.
Le kit de logiciel de contrôle par la pensée d'Emotiv offert à des tiers a déjà été télédéchargé depuis le site internet de la société plus d'un millier de fois, précise Tan Le.
"Il y a beaucoup de sociétés classées dans les 500 premières de Fortune qui se sont dites intéressées par notre système", assure-t-il.
Même les services de police sont intéressés par les capacité du casque EPOC de lire les pensées des individus, ajoute Tan Le.
"EPOC pourrait certainement être utilisé comme un polygraphe très fiable", selon lui.Quant aux applications médicales, cette technologie pourrait offrir un nouveau moyen de communiquer aux personnes incapables de parler à la suite d'une attaque cérébrale ou se trouvant dans le coma, estime le co-fondateur d'Emotiv.
En outre, les utilisateurs de ce casque pourront en écoutant de la musique en ligne changer automatiquement de morçeaux selon qu'ils se sentent heureux, tristes ou mourrant d'ennui, relève-t-il.
Tan Le, un entrepreneur australien dans les télécommunications, raconte que l'idée de développer ce casque de contrôle mental lui est venue à l'occasion d'un dîner en 2003 lors d'une conversation sur le cerveau et la technologie.
Tan Le et son associé Nam Do ont fondé Emotiv en 2003 avec le neurologue Allan Snyder et le concepteur de puces informatiques Neil Weste.
mardi 8 juillet 2008
Kyoto au patrimoine mondial de l'UNESCO
C’est à la fin du VIIIème siècle que l’empereur Kammu, désireux d’échapper à l’influence d’un clergé bouddhique aux ambitions de plus en plus affirmées, quitta sa capitale de Nara(Heijo-Kyô) pour s’installer à Nagaoka en 784 puis, dix ans plus tard, à Yamashiro, la nouvelle ville-capitale (Kyô-to) rebaptisée Heian-Kyô, « la capitale de la paix tranquille ». La ville demeura le centre politique du Japon pendant plus d’un millénaire et soixante-douze empereurs s‘y succédèrent jusqu’en 1868, l’année qui vit le début de la révolution des Meiji, la vaste métamorphose qui allait faire de l’archipel nippon un pays moderne n’ayant rien à envier aux puissances occidentales. Alors que les empereurs, considérés comme des dieux vivants, demeuraient à l’écart de la vie des peuples l’autorité politique réelle passa successivement à diverses grandes familles. Les clans Fujiwara, Taira, ou Minamoto se disputèrent ainsi le pouvoir et, à la fin du XIIème siècle, les régents sinstallèrent à Kamakura avant que Tokugawa Ieyasu ne transfère, en 1603, le siège du gouvernement à Edo devenue Tokyô, la « capitale de l’est », que ralliera, au XIXème siècle, l’empereur Mutsu Hito.
Installée entre les rivières Kamo (à l’est) et Katsura (à l’ouest), la ville de Kyotô, située au fond d’une petite plaine du centre de Honshu, fut construite - comme Chang’an, la capitale chinoise - selon un plan en échiquier, sur un espace quadrangulaire de cinq kilomètres du nord au sud et de quatre kilomètres et demi d’est en ouest. Dépourvue d’enceinte, elle s’agrandit rapidement vers l’ouest, l’est et le sud, au point de compter, au XVIIème siècle, jusqu’à six cent mille habitants. Une large avenue, encadrée à son début par deux temples bouddhiques, le Tô-ji (de l’est) et le Sai-ji (de l’ouest), était orientée du sud au nord et aboutissait au palais impérial. Avec ses habitations construites pour la plupart en bois, Kyotô fut touchée à seize reprises par les incendies entre le Xème et le XIIIème siècle, puis fut complètement dévastée lors des guerres de la fin du XVème siècle. Il fallut attendre Oda Nobunaga, Toyoyomi Hideyoshi et, surtout, Tokugawa Ieyasu les fameux seigneurs de la guerre qui se disputèrent le pouvoir au tournant des XVIème et XVIIème siècles pour que la cité retrouve enfin son ancienne prospérité. Préservée des bombardements américains durant la seconde guerre mondiale, cette ville universitaire compte aujourd’hui de nombreux musées, abrite trente huit « trésors nationaux » et cent soixante « biens culturels importants» auxquels s’ajoutent dix jardins, ce qui justifie amplement son classement dans la liste des sites du Patrimoine mondial de l’Humanité établie par l’Unesco. Fréquemment restaurés notamment aux XVIIème et au XIXème siècles, des monuments dont l’origine remonte pour certains au VIIIème siècle témoignent encore de l’importance religieuse qui fut celle de Kyotô. On retiendra plus particulièrement le To-ji, les lieux de pélerinage shintoistes de Kamigamo et Shimogamo. L’Enryaku-ji fut fondé en 788 par le moine Saicho, qui introduisit au Japon la secte bouddhiste Tendai. Il faut ajouter le Ninna-ji où l’empereur Uda deviendra moine bouddhiste après avoir renoncé au pouvoir. Le Saiho-ji abrite des jardins typiques des temples zen et il en va de même du Tenriyu-ji. Enfin le nijo-jo, construit en 1603, est considéré comme le chef d’oeuvre d’architecture résidentielle des débuts de l’époque Tokugawa.
Découvrir le Japon avec Clio
Installée entre les rivières Kamo (à l’est) et Katsura (à l’ouest), la ville de Kyotô, située au fond d’une petite plaine du centre de Honshu, fut construite - comme Chang’an, la capitale chinoise - selon un plan en échiquier, sur un espace quadrangulaire de cinq kilomètres du nord au sud et de quatre kilomètres et demi d’est en ouest. Dépourvue d’enceinte, elle s’agrandit rapidement vers l’ouest, l’est et le sud, au point de compter, au XVIIème siècle, jusqu’à six cent mille habitants. Une large avenue, encadrée à son début par deux temples bouddhiques, le Tô-ji (de l’est) et le Sai-ji (de l’ouest), était orientée du sud au nord et aboutissait au palais impérial. Avec ses habitations construites pour la plupart en bois, Kyotô fut touchée à seize reprises par les incendies entre le Xème et le XIIIème siècle, puis fut complètement dévastée lors des guerres de la fin du XVème siècle. Il fallut attendre Oda Nobunaga, Toyoyomi Hideyoshi et, surtout, Tokugawa Ieyasu les fameux seigneurs de la guerre qui se disputèrent le pouvoir au tournant des XVIème et XVIIème siècles pour que la cité retrouve enfin son ancienne prospérité. Préservée des bombardements américains durant la seconde guerre mondiale, cette ville universitaire compte aujourd’hui de nombreux musées, abrite trente huit « trésors nationaux » et cent soixante « biens culturels importants» auxquels s’ajoutent dix jardins, ce qui justifie amplement son classement dans la liste des sites du Patrimoine mondial de l’Humanité établie par l’Unesco. Fréquemment restaurés notamment aux XVIIème et au XIXème siècles, des monuments dont l’origine remonte pour certains au VIIIème siècle témoignent encore de l’importance religieuse qui fut celle de Kyotô. On retiendra plus particulièrement le To-ji, les lieux de pélerinage shintoistes de Kamigamo et Shimogamo. L’Enryaku-ji fut fondé en 788 par le moine Saicho, qui introduisit au Japon la secte bouddhiste Tendai. Il faut ajouter le Ninna-ji où l’empereur Uda deviendra moine bouddhiste après avoir renoncé au pouvoir. Le Saiho-ji abrite des jardins typiques des temples zen et il en va de même du Tenriyu-ji. Enfin le nijo-jo, construit en 1603, est considéré comme le chef d’oeuvre d’architecture résidentielle des débuts de l’époque Tokugawa.
Découvrir le Japon avec Clio
samedi 5 juillet 2008
Le Net donne un coup d'accélérateur à l'édition de livres à la demande
N'importe quel auteur anonyme peut aujourd'hui publier ses livres sur le Net grâce aux sites d'édition à la demande comme Lulu.com ou Thebookedition. Certains ambitionnent d'ailleurs de distribuer leurs auteurs dans le réseau physique de librairies.
La « long tail » (longue traîne) chère à Chris Anderson (1) s'appliquerait-elle désormais à l'édition ? Les sites d'édition à la demande en font le pari. Leur idée commune : vendre quelques exemplaires de milliers d'auteurs, plutôt que de vendre 1 500 livres de dix écrivains.
Sur ces sites, tout un chacun peut faire éditer son livre. Le prix de vente inclut les frais de fabrication et d'impression, et la marge que l'auteur fixe lui-même. Point non négligeable : en principe, l'auteur n'a pas à négocier de contrat de droit d'auteur ; il conserve le contrôle légal de ses écrits.
Dans ce business naissant se distinguent autoédition et édition à la demande. « L'autoédition implique que l'auteur publie sans éditeur intermédiaire, tandis que pour l'édition à la demande, il passe par un prestataire de services, qui propose une solution d'édition clés en main », souligne Lorenzo Soccavo, conseil R&D en édition (2).
L'auteur aux commandes
L'un des premiers à s'être lancé, le site américain Lulu.com en 2002 (et en 2006 en France) revendique 98 000 nouveaux titres par an et 15 000 inscriptions par semaine. Pour se rémunérer, il prélève 20 % sur le bénéfice des ventes d'un livre.
En France, Thebookedition a été lancé en octobre 2007 par l'imprimerie numérique lilloise Reprocolor. L'internaute peut y publier son livre dans l'une des neuf collections (romans, BD, livres pour enfants...), ou le publier en « mode expert » en créant sa propre collection.
Sur la plate-forme d'auto-édition, l'internaute « met en ligne son manuscrit, choisit sa collection et sa couverture », explique Maxence Windal, responsable marketing de Thebookedition.com. Son modèle économique repose sur la production d'un nombre limité de livres tarifés environ 10 euros à l'internaute, qui peut les acheter directement sur le site en format PDF ou les faire imprimer.
Résultat, Thebookedition.com a déjà publié 900 livres et estime parvenir à 200 000 euros de chiffre d'affaires pour sa première année d'activité. Et « pour cet automne, nous voulons mettre en place un tarif dégressif selon le nombre d'exemplaires demandés par livre », poursuit Maxence Windal.
BoD propose un réseau de distribution physique
Le service allemand Books on demand (BoD), lancé en 2001 et disponible en France depuis mars 2008, veut aller plus loin, en proposant à ses clients un réseau de distribution. Le principe est le même : l'auteur indique sur le site plusieurs critères tels que le nombre de pages, le format standard ou de poche, et le tirage qu'il souhaite. Il peut y ajouter des options payantes, comme la relecture ou du conseil marketing.
Le livre est mis en vente gratuitement sur le site, mais BoD propose, moyennant 39 euros, la commercialisation sur un réseau de distribution, via Amazon.fr et Alapage.com. Un prix qui inclut « du conseil via Internet, la maquette numérique, la mise en vente sur notre site, et l'attribution d'un numéro ISBN, indispensable pour la vente en librairie », argumente Friederike Künzel, porte-parole de BoD.
« L'attribution d'un numéro ISBN par l'Afnil (Agence francophone pour la numérotation internationale du livre) est gratuite », souligne toutefois Lorenzo Soccavo.
BoD ambitionne même de vendre ses livres dans des librairies physiques : « Cela sera le cas cette année en France, et nous le faisons déjà en Allemagne, en Suisse, en Autriche, en Finlande, et au Danemark », affirme Friederike Künzel.
Un modèle viable ? Dans un contexte où les librairies sont déjà surchargées, « le libraire est libre de le mettre en rayonnages, puis dans ses stocks s'il le souhaite », rappelle Lorenzo Soccavo.
Réimpression à la demande
À la différence des autres sites, BoD impose en outre un contrat de droits d'auteur. « Le client signe un contrat et nous cède ainsi pour cinq ans le droit de vendre et distribuer son livre, mais conserve ses droits pour le contenu (par exemple pour faire un film). Il devra nous payer 299 euros s'il veut aller dans une autre maison », précise Friederike Künzel. Actuellement, Books on Demand a édité 40 livres de particuliers en France et en publie 500 par mois en Allemagne, pour un chiffre d'affaires d'un montant non communiqué.
Autre nouveau-venu sur le marché, le britannique Faber &Faber qui a lancé début juin en Grande-Bretagne son service Faber Finds. Là, il s'agit de rééditer essentiellement des classiques introuvables, pour environ 9 £ (11 euros). Une expérience qui aura valeur de test pour le secteur de l'édition. Ainsi l'agence britannique PFD, qui représente des auteurs et leurs ayants droit, va s'associer à l'imprimeur de livres à la demande américain Lightning Source pour proposer en ligne, sur son site et sur Amazon.com, des rééditions de titres épuisés de ses auteurs.
(1) Rédacteur en chef du magazine Wired et inventeur de l'expression « long tail »
(2) Auteur de J'ose éditer mon livre (Entrecom, 2004).
Par Capucine Cousin, ZDNet France
La « long tail » (longue traîne) chère à Chris Anderson (1) s'appliquerait-elle désormais à l'édition ? Les sites d'édition à la demande en font le pari. Leur idée commune : vendre quelques exemplaires de milliers d'auteurs, plutôt que de vendre 1 500 livres de dix écrivains.
Sur ces sites, tout un chacun peut faire éditer son livre. Le prix de vente inclut les frais de fabrication et d'impression, et la marge que l'auteur fixe lui-même. Point non négligeable : en principe, l'auteur n'a pas à négocier de contrat de droit d'auteur ; il conserve le contrôle légal de ses écrits.
Dans ce business naissant se distinguent autoédition et édition à la demande. « L'autoédition implique que l'auteur publie sans éditeur intermédiaire, tandis que pour l'édition à la demande, il passe par un prestataire de services, qui propose une solution d'édition clés en main », souligne Lorenzo Soccavo, conseil R&D en édition (2).
L'auteur aux commandes
L'un des premiers à s'être lancé, le site américain Lulu.com en 2002 (et en 2006 en France) revendique 98 000 nouveaux titres par an et 15 000 inscriptions par semaine. Pour se rémunérer, il prélève 20 % sur le bénéfice des ventes d'un livre.
En France, Thebookedition a été lancé en octobre 2007 par l'imprimerie numérique lilloise Reprocolor. L'internaute peut y publier son livre dans l'une des neuf collections (romans, BD, livres pour enfants...), ou le publier en « mode expert » en créant sa propre collection.
Sur la plate-forme d'auto-édition, l'internaute « met en ligne son manuscrit, choisit sa collection et sa couverture », explique Maxence Windal, responsable marketing de Thebookedition.com. Son modèle économique repose sur la production d'un nombre limité de livres tarifés environ 10 euros à l'internaute, qui peut les acheter directement sur le site en format PDF ou les faire imprimer.
Résultat, Thebookedition.com a déjà publié 900 livres et estime parvenir à 200 000 euros de chiffre d'affaires pour sa première année d'activité. Et « pour cet automne, nous voulons mettre en place un tarif dégressif selon le nombre d'exemplaires demandés par livre », poursuit Maxence Windal.
BoD propose un réseau de distribution physique
Le service allemand Books on demand (BoD), lancé en 2001 et disponible en France depuis mars 2008, veut aller plus loin, en proposant à ses clients un réseau de distribution. Le principe est le même : l'auteur indique sur le site plusieurs critères tels que le nombre de pages, le format standard ou de poche, et le tirage qu'il souhaite. Il peut y ajouter des options payantes, comme la relecture ou du conseil marketing.
Le livre est mis en vente gratuitement sur le site, mais BoD propose, moyennant 39 euros, la commercialisation sur un réseau de distribution, via Amazon.fr et Alapage.com. Un prix qui inclut « du conseil via Internet, la maquette numérique, la mise en vente sur notre site, et l'attribution d'un numéro ISBN, indispensable pour la vente en librairie », argumente Friederike Künzel, porte-parole de BoD.
« L'attribution d'un numéro ISBN par l'Afnil (Agence francophone pour la numérotation internationale du livre) est gratuite », souligne toutefois Lorenzo Soccavo.
BoD ambitionne même de vendre ses livres dans des librairies physiques : « Cela sera le cas cette année en France, et nous le faisons déjà en Allemagne, en Suisse, en Autriche, en Finlande, et au Danemark », affirme Friederike Künzel.
Un modèle viable ? Dans un contexte où les librairies sont déjà surchargées, « le libraire est libre de le mettre en rayonnages, puis dans ses stocks s'il le souhaite », rappelle Lorenzo Soccavo.
Réimpression à la demande
À la différence des autres sites, BoD impose en outre un contrat de droits d'auteur. « Le client signe un contrat et nous cède ainsi pour cinq ans le droit de vendre et distribuer son livre, mais conserve ses droits pour le contenu (par exemple pour faire un film). Il devra nous payer 299 euros s'il veut aller dans une autre maison », précise Friederike Künzel. Actuellement, Books on Demand a édité 40 livres de particuliers en France et en publie 500 par mois en Allemagne, pour un chiffre d'affaires d'un montant non communiqué.
Autre nouveau-venu sur le marché, le britannique Faber &Faber qui a lancé début juin en Grande-Bretagne son service Faber Finds. Là, il s'agit de rééditer essentiellement des classiques introuvables, pour environ 9 £ (11 euros). Une expérience qui aura valeur de test pour le secteur de l'édition. Ainsi l'agence britannique PFD, qui représente des auteurs et leurs ayants droit, va s'associer à l'imprimeur de livres à la demande américain Lightning Source pour proposer en ligne, sur son site et sur Amazon.com, des rééditions de titres épuisés de ses auteurs.
(1) Rédacteur en chef du magazine Wired et inventeur de l'expression « long tail »
(2) Auteur de J'ose éditer mon livre (Entrecom, 2004).
Par Capucine Cousin, ZDNet France
«L'homme enceint» a accouché (ce n'est pas de la science-fiction)
Thomas Beatie, un homme de 34 ans, a donné naissance jeudi à une petite fille dans un hôpital de Bend (Oregon, nord-ouest).
Ce transexuel américain, qui est né femme avant de subir des traitements pour devenir un homme, avait gardé ses organes de reproduction féminins tout en subissant une reconstruction de la poitrine et des traitements aux stéroïdes. Thomas Beatie, qui porte la barbe, est devenu «l’homme enceint» après avoir été invité à l’émission de télévision très populaire d’Oprah Winfrey.
«Le désir d’avoir un enfant n’est ni masculin, ni féminin. C’est un besoin humain. Je suis une personne et j’ai le droit d’avoir biologiquement un enfant», a dit Thomas Beatie lors de ce show. Son épouse, Nancy, ne pouvait avoir d’enfant après une hystérectomie. L’enfant a été conçu par insémination artificielle.
La situation unique de Thomas Beatie avait été mise au jour lorsqu’il avait écrit dans un magazine homosexuel américain The Advocate en mars une tribune intitulée «le travail de l’amour». «Notre situation est pleine d’inconnus, au niveau social, politique, légal», écrivait Thomas Beatie, ajoutant avoir rencontré l’hostilité ou les réticences de personnel médical, d’amis et de membres de la famille.
Un médecin avait notamment refusé de s’occuper du couple, après avoir consulté un conseil de l’ordre.
Ce transexuel américain, qui est né femme avant de subir des traitements pour devenir un homme, avait gardé ses organes de reproduction féminins tout en subissant une reconstruction de la poitrine et des traitements aux stéroïdes. Thomas Beatie, qui porte la barbe, est devenu «l’homme enceint» après avoir été invité à l’émission de télévision très populaire d’Oprah Winfrey.
«Le désir d’avoir un enfant n’est ni masculin, ni féminin. C’est un besoin humain. Je suis une personne et j’ai le droit d’avoir biologiquement un enfant», a dit Thomas Beatie lors de ce show. Son épouse, Nancy, ne pouvait avoir d’enfant après une hystérectomie. L’enfant a été conçu par insémination artificielle.
La situation unique de Thomas Beatie avait été mise au jour lorsqu’il avait écrit dans un magazine homosexuel américain The Advocate en mars une tribune intitulée «le travail de l’amour». «Notre situation est pleine d’inconnus, au niveau social, politique, légal», écrivait Thomas Beatie, ajoutant avoir rencontré l’hostilité ou les réticences de personnel médical, d’amis et de membres de la famille.
Un médecin avait notamment refusé de s’occuper du couple, après avoir consulté un conseil de l’ordre.
vendredi 4 juillet 2008
La bisexualité dans l'Histoire
La bisexualité a une histoire universelle, selon la plupart des sources historiques et littéraires. Les gens dans la plupart des sociétés connues ont montré des degrés variables de bisexualité et ce sans que ce comportement ait été jugé anormal. La plupart des relations bisexuelles étaient attachées soit à une période de la vie (comme pour le shudo dans le Japon pré-moderne), soit à un troisième genre (comme pour les Deux-Esprits nord-amérindiens ou les bacchás d'Asie centrale). Les comportements hétérosexuels et homosexuels masculins, bien qu'également présents, semblent constituer des exceptions partout, sauf dans les sociétés influencées par les religions abrahamiques (judaïsme, islam et certaines églises du christianisme), où les comportements bisexuels et homosexuels sont fortement réprimés et l'hétérosexualité encouragée. La plupart de ce que l’on appelle homosexualité dans les cultures anciennes est en fait une forme de bisexualité.
L'histoire de la bisexualité agie féminine est plus difficile à établir, dans la mesure où les sociétés les mieux connues étaient généralement patriarcales, pour lesquelles les sources dont l'on dispose émanent principalement d'hommes.
Dans la Grèce antique, il semble que les hommes avaient successivement des comportements homosexuels, bisexuels puis majoritairement hétérosexuels. L'homosexualité était associée à l'adolescence, suivie par une phase de bisexualité caractérisée par des relations pédérastes, suite à quoi l'homme adulte se mariait, enfantait et adoptait un comportement principalement hétérosexuel. La Rome antique, les pays arabes (y compris aujourd'hui), la Chine et le Japon connaissent également des modèles de comportement similaires. Le cas le plus célèbre est sans nul doute celui d'Alexandre le Grand qui a eu beaucoup de femmes, mais entretenait aussi des relations avec au moins deux hommes, dont son ami proche Héphaestion. Mais les comportements bisexuels étaient également courants chez les empereurs romains et chinois, ou encore chez les shogun japonais.
Les termes d’hétérosexualité, bisexualité, d’homosexualité et généralement d'orientation sexuelle correspondent à des constructions sociologiques modernes qui ne sont pas forcément adaptées dans ces contextes historiques. Dans la plupart des sociétés anciennes, les comportements ont pu être considérés comme homosexuels sans que l’on ait pour autant utilisé de tels termes.
Grèce antique
Pour les Grecs, "celui qui aime la beauté humaine sera favorablement et équitablement disposé envers les deux sexes, au lieu de supposer que les hommes et les femmes différent sous le rapport de l'amour comme sous celui du vêtement" (Plutarque).
Rome
Les Romains sont bisexuels sans état d'âme. Leur règle de comportement moral et social, très contraignante, suppose qu'un homme libre doit être "actif", c'est-à-dire être celui qui pénètre : la passivité chez un citoyen libre est infamante, fait perdre tout honneur à celui qui s'est fait pénétrer.
En conséquence, on ne peut pénétrer, en dehors de sa femme, aucune femme libre, célibataire ou mariée, et aucun homme libre : si deux hommes libres ont des rapports, le passif est sévèrement puni (en théorie). Si un adulte a des rapports avec un jeune citoyen non pubère, il sera puni (et là l'indulgence est rare). Restent à la libre disposition des maîtres tous les esclaves et tous ceux qui ne sont pas Romains, hommes et femmes, enfants, adolescents ou adultes… Ce que résume le philosophe Sénèque : "la passivité sexuelle chez un homme libre est un crime, chez un esclave, une obligation, chez l'affranchi, un service".
Ainsi Cicéron, qui a dirigé un moment l'Empire, a une femme (et un fils), mais lui préfère les charmes de son jeune esclave-secrétaire favori.
Japon
Le shudō (衆道) est la tradition japonaise d'une homosexualité de type pédérastique pratiquée au sein des samourais de l'époque médiévale jusqu'à la fin du XIXe siècle. Le terme est en fait l'abréviation de wakashudō (若衆道), « la voie des jeunes hommes » (若 waka, jeune, et 衆 shū, homme). Le terme dō (道, voie, chemin) est apparenté au mot chinois tao, chemin menant à l'éveil.
Aspects culturels du shudo
Les principes du shūdō font partie de la tradition littéraire du Japon ; on les trouve par exemple énoncés dans des ouvrages comme le Hagakure (葉隠) « à l’ombre des feuilles » ou divers manuels destinés aux samouraïs. Par ses aspects pédagogiques, militaires et aristocratiques, le shūdō s'apparente fortement à la pédérastie grecque.
La pratique en était tenue en haute estime et se voyait encouragée au sein du groupe des samouraïs. On la considérait comme bénéfique pour le garçon, en ce qu'elle lui enseignait vertu, honnêteté et sens du beau. Lui était opposé l'amour pour les femmes, accusé de féminiser les hommes.
Aussi bien les annales que les récits de fiction de cette période sont nombreuses à louer la beauté et la valeur des garçons dévoués au shūdō. L'historien Jun'ichi Iwata a pu ainsi établir une liste de quatre cent cinquante-sept références rien que pour les XVIIe et XVIIIe siècles, considérées comme « corpus de pédagogie érotique » (Watanabe & Iwata, 1987).
Avec l'ascension de la classe marchande, certains aspects du shūdō sont adoptées par les classes moyennes et l'homosexualité au Japon commence à être davantage associée aux acteurs de kabuki itinérants, les tobi-ko, qui bien souvent font aussi office de prostitués.
Durant l'ère Edo (1600-1868) les onnagata, acteurs de kabuki adultes interprétant des rôles féminins travaillaient également souvent comme prostitués. Les kagema étaient des garçons prostitués oeuvrant dans des maisons closes spécialisées appelées kagemajaya (陰間茶屋: maison de thé des kagema). Tant les kagema que les onnagata étaient très prisés des gens raffinés de l'époque, souvent adeptes du danshoku/nanshoku ou amour mâle.
Avec le début de la restauration Meiji et l'influence croissante de la culture occidentale, le shūdō et l'ensemble des pratiques homoérotiques commencent à faire l'objet de sanctions pénales et connaissent un rapide déclin à la fin du XIXe siècle.
L'histoire de la bisexualité agie féminine est plus difficile à établir, dans la mesure où les sociétés les mieux connues étaient généralement patriarcales, pour lesquelles les sources dont l'on dispose émanent principalement d'hommes.
Dans la Grèce antique, il semble que les hommes avaient successivement des comportements homosexuels, bisexuels puis majoritairement hétérosexuels. L'homosexualité était associée à l'adolescence, suivie par une phase de bisexualité caractérisée par des relations pédérastes, suite à quoi l'homme adulte se mariait, enfantait et adoptait un comportement principalement hétérosexuel. La Rome antique, les pays arabes (y compris aujourd'hui), la Chine et le Japon connaissent également des modèles de comportement similaires. Le cas le plus célèbre est sans nul doute celui d'Alexandre le Grand qui a eu beaucoup de femmes, mais entretenait aussi des relations avec au moins deux hommes, dont son ami proche Héphaestion. Mais les comportements bisexuels étaient également courants chez les empereurs romains et chinois, ou encore chez les shogun japonais.
Les termes d’hétérosexualité, bisexualité, d’homosexualité et généralement d'orientation sexuelle correspondent à des constructions sociologiques modernes qui ne sont pas forcément adaptées dans ces contextes historiques. Dans la plupart des sociétés anciennes, les comportements ont pu être considérés comme homosexuels sans que l’on ait pour autant utilisé de tels termes.
Grèce antique
Pour les Grecs, "celui qui aime la beauté humaine sera favorablement et équitablement disposé envers les deux sexes, au lieu de supposer que les hommes et les femmes différent sous le rapport de l'amour comme sous celui du vêtement" (Plutarque).
Rome
Les Romains sont bisexuels sans état d'âme. Leur règle de comportement moral et social, très contraignante, suppose qu'un homme libre doit être "actif", c'est-à-dire être celui qui pénètre : la passivité chez un citoyen libre est infamante, fait perdre tout honneur à celui qui s'est fait pénétrer.
En conséquence, on ne peut pénétrer, en dehors de sa femme, aucune femme libre, célibataire ou mariée, et aucun homme libre : si deux hommes libres ont des rapports, le passif est sévèrement puni (en théorie). Si un adulte a des rapports avec un jeune citoyen non pubère, il sera puni (et là l'indulgence est rare). Restent à la libre disposition des maîtres tous les esclaves et tous ceux qui ne sont pas Romains, hommes et femmes, enfants, adolescents ou adultes… Ce que résume le philosophe Sénèque : "la passivité sexuelle chez un homme libre est un crime, chez un esclave, une obligation, chez l'affranchi, un service".
Ainsi Cicéron, qui a dirigé un moment l'Empire, a une femme (et un fils), mais lui préfère les charmes de son jeune esclave-secrétaire favori.
Japon
Le shudō (衆道) est la tradition japonaise d'une homosexualité de type pédérastique pratiquée au sein des samourais de l'époque médiévale jusqu'à la fin du XIXe siècle. Le terme est en fait l'abréviation de wakashudō (若衆道), « la voie des jeunes hommes » (若 waka, jeune, et 衆 shū, homme). Le terme dō (道, voie, chemin) est apparenté au mot chinois tao, chemin menant à l'éveil.
Aspects culturels du shudo
Les principes du shūdō font partie de la tradition littéraire du Japon ; on les trouve par exemple énoncés dans des ouvrages comme le Hagakure (葉隠) « à l’ombre des feuilles » ou divers manuels destinés aux samouraïs. Par ses aspects pédagogiques, militaires et aristocratiques, le shūdō s'apparente fortement à la pédérastie grecque.
La pratique en était tenue en haute estime et se voyait encouragée au sein du groupe des samouraïs. On la considérait comme bénéfique pour le garçon, en ce qu'elle lui enseignait vertu, honnêteté et sens du beau. Lui était opposé l'amour pour les femmes, accusé de féminiser les hommes.
Aussi bien les annales que les récits de fiction de cette période sont nombreuses à louer la beauté et la valeur des garçons dévoués au shūdō. L'historien Jun'ichi Iwata a pu ainsi établir une liste de quatre cent cinquante-sept références rien que pour les XVIIe et XVIIIe siècles, considérées comme « corpus de pédagogie érotique » (Watanabe & Iwata, 1987).
Avec l'ascension de la classe marchande, certains aspects du shūdō sont adoptées par les classes moyennes et l'homosexualité au Japon commence à être davantage associée aux acteurs de kabuki itinérants, les tobi-ko, qui bien souvent font aussi office de prostitués.
Durant l'ère Edo (1600-1868) les onnagata, acteurs de kabuki adultes interprétant des rôles féminins travaillaient également souvent comme prostitués. Les kagema étaient des garçons prostitués oeuvrant dans des maisons closes spécialisées appelées kagemajaya (陰間茶屋: maison de thé des kagema). Tant les kagema que les onnagata étaient très prisés des gens raffinés de l'époque, souvent adeptes du danshoku/nanshoku ou amour mâle.
Avec le début de la restauration Meiji et l'influence croissante de la culture occidentale, le shūdō et l'ensemble des pratiques homoérotiques commencent à faire l'objet de sanctions pénales et connaissent un rapide déclin à la fin du XIXe siècle.
Libellés :
sexualité,
similitudes entre Grèce antique et Japon
Guerriers homosexuels ou bisexuels
Nanshoku
Nanshoku est un terme générique qui servait à désigner l'amour d'un homme pour une personne de son propre sexe, généralement un garçon plutôt qu'un homme adulte. Au fil des siècles et en fonction des milieux dans lesquels il était pratiqué, le nanshoku put revêtir différentes formes. Il fut éradiqué durant l'Ère Meiji.
Il convient de garder à l'esprit que les catégories modernes occidentales d'orientation sexuelle, d'homosexualité ou d'hétérosexualité s'appliquent mal à la sexualité telle qu'elle était vécue et pratiquée dans le Japon féodal.
Structurées le plus souvent en terme de différence d'âge et de position sociale, certaines formes du nanshoku présentent de nombreuses similitudes avec la pédérastie en Grèce antique. La pratique du nanshoku, d'abord l'apanage des moines, de l'aristocratie et des samouraïs, se généralisa au fil des siècles à toutes les classes de la population.
Aucune source ne nous renseigne sur l'existence éventuelle de pratiques homosexuelles dans le Japon de l'Antiquité. Entre la fin du XIe siècle et la première moitié du XIVe siècle, si sont bien relatées les amours de quelques empereurs avec de beaux garçons, celles-ci n'ont donné naissance au Japon à aucune tradition homosexuelle, à la différence de ce qui avait pu avoir lieu en Chine, dès l'Antiquité.
Pédérastie chez les samouraïs
De nombreux samouraïs avaient d'abord été novices dans un monastère. Il est certain que les mœurs monacales servirent de modèle aux amours masculines qui eurent bientôt cours chez ces guerriers. La structure féodale de la société japonaise contribua de même à structurer ces relations.
Les points communs avec la pédérastie grecque sont nombreux. Les relations homosexuelles s'inscrivent dans le cadre d'une éducation élitiste. Elles sont structurées selon une différence d'âge et de statut. L'homme seul est sexuellement actif. En général, les rapports sexuels cessent une fois le cadet devenu adulte. Pas plus qu'en Grèce, ces relations de type pédérastique n'excluent les liaisons hétérosexuelles ou le mariage.
Comme entre un moine et un novice, la relation entre deux samouraïs débute par des serments fraternels, éventuellement écrits, qui constituent alors un véritable contrat. Plusieurs de ces serments contractuels ont été conservés, dont celui unissant Shingen Takeda (surtout connu en Occident comme protagoniste central du film Kagemusha de Kurosawa) et son amant Kasuga Dansuke, alors âgés de vingt-deux et de seize ans. Le jeune samouraï sert son aîné lors des campagnes militaires. En temps de paix, il joue souvent le rôle de page, à l'allure efféminée.
L'éducation archaïque spartiate
Aux VIIIe et VIIe siècle av. J.-C., l'éducation spartiate est déjà consacrée au métier des armes. Les jeunes Spartiates ne doivent plus rechercher, comme aux siècles antérieurs, leur gloire personnelle (idéal homérique), mais la gloire collective, la victoire de la cité. Le poète Tyrtée symbolise bien cette nouvelle éthique : « il est beau de mourir, au premier rang, en brave qui combat pour la patrie. »
L'éducation archaïque conserve néanmoins des traits de l'éducation homérique : l'athlétisme et les sports hippiques conservent une grande importance. Aux jeux Olympiques, de 720 à 576, sur 81 vainqueurs connus, 46 sont Spartiates. Pour la course à pied, sur 36 connus, il y a 21 Spartiates. Ensuite, la musique occupe une place d'honneur (à cette époque, Sparte est la capitale musicale de la Grèce). Les diverses fêtes (Hyacinthies, Karneia ou encore Gymnopédies) sont prétexte à des concours de danse d'un haut niveau de raffinement, nécessitant un entraînement spécialisé.
L'agôgè
À partir du VIe siècle (vers 550 av. J.-C.), l'éducation change de nature. Elle devient l'ἀγωγή / agôgế — le nom lui-même ne datant que de l'époque hellénistique. Théoriquement mise en place par Lycurgue, mais attestée uniquement à partir du début du IVe siècle, chez Xénophon (Constitution des Lacédémoniens), elle est :
- obligatoire : elle est indispensable -mais pas suffisante- pour être pleinement citoyen. Pour Xénophon, les non-participants sont des citoyens diminués, qui ne peuvent pas accéder aux magistratures ni aux corps d'élite ; pour Plutarque, ils sont tout bonnement privés des droits civiques. Inversement, des individus non-citoyens subissant l'agôgè peuvent devenir libres : ce sont les μόθακες / móthakes (voir Hilotes) ;
- collective, par tranche d'âge ;
- organisée par la cité, ce qui lui attire les louanges de Platon et Aristote.
La pédérastie
L'éducation spartiate a pour effet de couper le jeune de son milieu familial et de remplacer cette solidarité par une autre, également naturelle, celle de la classe d'âge. Cependant, Sparte permet aux adolescents de nouer également des liens de type vertical avec des jeunes adultes, par le biais d'une relation pédérastique.
Le couple pédérastique est composé d’un « inspirateur » (ἐισπνήλας / eispnêlas, de ἐισπνέω / eispnéô, « souffler sur, inspirer ») et d’un « auditeur » (ἀΐτας / aïtas, de ἀΐω /aïô, « entendre, écouter »). La nature sexuelle de leurs relations est discutée abondamment par les Anciens, mais n'est plus guère contestée aujourd'hui[4]. Plutarque et Xénophon assurent que, si les beaux garçons sont explicitement recherchés (contrairement aux traditions crétoises), le couple pédérastique reste chaste. Dans la République des Lacédémoniens (II, 13), Xénophon déclare même qu’un éraste désirant son éromène aurait été aussi honteux qu’un père désirant son fils. Cependant, le caractère sexuel de la pédérastie spartiate est un sujet de plaisanterie courant chez les auteurs comiques attiques. Le verbe λακωνίζω / lakônízô (« imiter les Lacédémoniens ») signifie chez eux « sodomiser ». Dans un registre plus sérieux, Platon dénonce dans les Lois (I, 636b–c) ce qu'il juge être des amours contre nature.
Il est certain qu'il existe à Sparte un idéal de l'amour « platonicien » liant un adolescent et un jeune, à l'instar de l'idéal de la « belle mort » au combat. Sans doute ces relations devaient-elles également respecter l’aidos, la décence et la discrétion : Plutarque cite le cas d'un adolescent honteux d'avoir rencontré quelqu'un alors qu'il se promenait avec son éraste (Apophtegmes laconiens, 222b). Selon l'idéal pédérastique, l'éraste doit en quelque sorte remplacer auprès du jeune l'autorité paternelle, en lui apprenant à bien se comporter et élevant son âme. Pour cette raison, les liaisons sont contrôlées par l'État spartiate : selon Élien, les éphores frappent d'amendes le jeune préférant un éraste riche à un éraste pauvre mais valeureux. Inversement, l'éraste subit une amende quand son éromène montre de la faiblesse.
Enfin, la liaison pédérastique permet de nouer des liens politiquement précieux par la suite. Ainsi, Agésilas est aidé par son éraste, Lysandre, à monter sur le trône. En retour, le fils d'Agésilas use de son influence auprès de son père pour faire acquitter Sphodrias, le père de son éromène.
Nanshoku est un terme générique qui servait à désigner l'amour d'un homme pour une personne de son propre sexe, généralement un garçon plutôt qu'un homme adulte. Au fil des siècles et en fonction des milieux dans lesquels il était pratiqué, le nanshoku put revêtir différentes formes. Il fut éradiqué durant l'Ère Meiji.
Il convient de garder à l'esprit que les catégories modernes occidentales d'orientation sexuelle, d'homosexualité ou d'hétérosexualité s'appliquent mal à la sexualité telle qu'elle était vécue et pratiquée dans le Japon féodal.
Structurées le plus souvent en terme de différence d'âge et de position sociale, certaines formes du nanshoku présentent de nombreuses similitudes avec la pédérastie en Grèce antique. La pratique du nanshoku, d'abord l'apanage des moines, de l'aristocratie et des samouraïs, se généralisa au fil des siècles à toutes les classes de la population.
Aucune source ne nous renseigne sur l'existence éventuelle de pratiques homosexuelles dans le Japon de l'Antiquité. Entre la fin du XIe siècle et la première moitié du XIVe siècle, si sont bien relatées les amours de quelques empereurs avec de beaux garçons, celles-ci n'ont donné naissance au Japon à aucune tradition homosexuelle, à la différence de ce qui avait pu avoir lieu en Chine, dès l'Antiquité.
Pédérastie chez les samouraïs
De nombreux samouraïs avaient d'abord été novices dans un monastère. Il est certain que les mœurs monacales servirent de modèle aux amours masculines qui eurent bientôt cours chez ces guerriers. La structure féodale de la société japonaise contribua de même à structurer ces relations.
Les points communs avec la pédérastie grecque sont nombreux. Les relations homosexuelles s'inscrivent dans le cadre d'une éducation élitiste. Elles sont structurées selon une différence d'âge et de statut. L'homme seul est sexuellement actif. En général, les rapports sexuels cessent une fois le cadet devenu adulte. Pas plus qu'en Grèce, ces relations de type pédérastique n'excluent les liaisons hétérosexuelles ou le mariage.
Comme entre un moine et un novice, la relation entre deux samouraïs débute par des serments fraternels, éventuellement écrits, qui constituent alors un véritable contrat. Plusieurs de ces serments contractuels ont été conservés, dont celui unissant Shingen Takeda (surtout connu en Occident comme protagoniste central du film Kagemusha de Kurosawa) et son amant Kasuga Dansuke, alors âgés de vingt-deux et de seize ans. Le jeune samouraï sert son aîné lors des campagnes militaires. En temps de paix, il joue souvent le rôle de page, à l'allure efféminée.
L'éducation archaïque spartiate
Aux VIIIe et VIIe siècle av. J.-C., l'éducation spartiate est déjà consacrée au métier des armes. Les jeunes Spartiates ne doivent plus rechercher, comme aux siècles antérieurs, leur gloire personnelle (idéal homérique), mais la gloire collective, la victoire de la cité. Le poète Tyrtée symbolise bien cette nouvelle éthique : « il est beau de mourir, au premier rang, en brave qui combat pour la patrie. »
L'éducation archaïque conserve néanmoins des traits de l'éducation homérique : l'athlétisme et les sports hippiques conservent une grande importance. Aux jeux Olympiques, de 720 à 576, sur 81 vainqueurs connus, 46 sont Spartiates. Pour la course à pied, sur 36 connus, il y a 21 Spartiates. Ensuite, la musique occupe une place d'honneur (à cette époque, Sparte est la capitale musicale de la Grèce). Les diverses fêtes (Hyacinthies, Karneia ou encore Gymnopédies) sont prétexte à des concours de danse d'un haut niveau de raffinement, nécessitant un entraînement spécialisé.
L'agôgè
À partir du VIe siècle (vers 550 av. J.-C.), l'éducation change de nature. Elle devient l'ἀγωγή / agôgế — le nom lui-même ne datant que de l'époque hellénistique. Théoriquement mise en place par Lycurgue, mais attestée uniquement à partir du début du IVe siècle, chez Xénophon (Constitution des Lacédémoniens), elle est :
- obligatoire : elle est indispensable -mais pas suffisante- pour être pleinement citoyen. Pour Xénophon, les non-participants sont des citoyens diminués, qui ne peuvent pas accéder aux magistratures ni aux corps d'élite ; pour Plutarque, ils sont tout bonnement privés des droits civiques. Inversement, des individus non-citoyens subissant l'agôgè peuvent devenir libres : ce sont les μόθακες / móthakes (voir Hilotes) ;
- collective, par tranche d'âge ;
- organisée par la cité, ce qui lui attire les louanges de Platon et Aristote.
La pédérastie
L'éducation spartiate a pour effet de couper le jeune de son milieu familial et de remplacer cette solidarité par une autre, également naturelle, celle de la classe d'âge. Cependant, Sparte permet aux adolescents de nouer également des liens de type vertical avec des jeunes adultes, par le biais d'une relation pédérastique.
Le couple pédérastique est composé d’un « inspirateur » (ἐισπνήλας / eispnêlas, de ἐισπνέω / eispnéô, « souffler sur, inspirer ») et d’un « auditeur » (ἀΐτας / aïtas, de ἀΐω /aïô, « entendre, écouter »). La nature sexuelle de leurs relations est discutée abondamment par les Anciens, mais n'est plus guère contestée aujourd'hui[4]. Plutarque et Xénophon assurent que, si les beaux garçons sont explicitement recherchés (contrairement aux traditions crétoises), le couple pédérastique reste chaste. Dans la République des Lacédémoniens (II, 13), Xénophon déclare même qu’un éraste désirant son éromène aurait été aussi honteux qu’un père désirant son fils. Cependant, le caractère sexuel de la pédérastie spartiate est un sujet de plaisanterie courant chez les auteurs comiques attiques. Le verbe λακωνίζω / lakônízô (« imiter les Lacédémoniens ») signifie chez eux « sodomiser ». Dans un registre plus sérieux, Platon dénonce dans les Lois (I, 636b–c) ce qu'il juge être des amours contre nature.
Il est certain qu'il existe à Sparte un idéal de l'amour « platonicien » liant un adolescent et un jeune, à l'instar de l'idéal de la « belle mort » au combat. Sans doute ces relations devaient-elles également respecter l’aidos, la décence et la discrétion : Plutarque cite le cas d'un adolescent honteux d'avoir rencontré quelqu'un alors qu'il se promenait avec son éraste (Apophtegmes laconiens, 222b). Selon l'idéal pédérastique, l'éraste doit en quelque sorte remplacer auprès du jeune l'autorité paternelle, en lui apprenant à bien se comporter et élevant son âme. Pour cette raison, les liaisons sont contrôlées par l'État spartiate : selon Élien, les éphores frappent d'amendes le jeune préférant un éraste riche à un éraste pauvre mais valeureux. Inversement, l'éraste subit une amende quand son éromène montre de la faiblesse.
Enfin, la liaison pédérastique permet de nouer des liens politiquement précieux par la suite. Ainsi, Agésilas est aidé par son éraste, Lysandre, à monter sur le trône. En retour, le fils d'Agésilas use de son influence auprès de son père pour faire acquitter Sphodrias, le père de son éromène.
Libellés :
sexualité,
similitudes entre Grèce antique et Japon
Mythologie grecque
La mythologie grecque est l'ensemble des mythes provenant de la Grèce antique. Ces récits, familiers à tous les anciens Grecs, forment les fondements de leurs rites ainsi que de la représentation qu'ils se faisaient du monde, au moins jusqu'à Protagoras. Cette mythologie est aussi à l'origine, pour une grande part, de la mythologie romaine.
Dans la mythologie grecque, les dieux du panthéon polythéiste sont anthropomorphes et sont avant tout la personnification de forces qui gouvernent l'univers. Bien que certains d'entre eux semblent avoir un certain sens de la justice, ils peuvent se montrer mesquins et rancuniers comme Héra par exemple. La faveur des dieux est gagnée par des sacrifices et la piété, mais ceci ne garantit rien ; en effet,ils sont réputés pour leurs fréquents changements d'humeur ; leurs colères sont terribles et leurs amours peuvent être tout aussi dangereuses.
Le monde de la mythologie grecque est complexe : monstres, guerres, intrigues et dieux inquisiteurs y sont nombreux, il y a aussi plusieurs héros tel que Bellérophon ou Héraclès et les généalogies s'entrecroisent. Cette complexité étant probablement due à la multiplicité des influences : babyloniennes, minoennes, achéennes, autochtones… À partir de ces influences diverses se sont forgés une multitude de récits que l'on pourrait qualifier de "nationaux", propres à une cité (le cycle thébain pour Thèbes, le cycle héracliéen pour Sparte). Toute l'activité des auteurs mythologiques grecs, depuis les aèdes jusqu'au pseudo-Apollonios, consistant à synthétiser cette multiplicité.
Il est notable que les Anciens mêlaient les événements de leur mythologie à ceux de leur histoire. Ainsi, l'Iliade et l'Odyssée étaient considérées comme historiques. Le Grec Évhémère semble avoir été le premier à émettre l'hypothèse que les récits mythologiques sont des déformations de faits historiques réels. Les très nombreuses recherches archéologiques des XIXe et XXe siècles ont voulu conforter et affiner cette approche. Le très célèbre ouvrage de Robert Graves, les Mythes grecs, récapitule les éléments en faveur de cette hypothèse. La question de la continuité entre le temps des dieux et le temps des hommes, apparemment difficile à résoudre, semble pouvoir s'expliquer par des phénomènes de synthèse, de simplification et de symbolisation d'événements concrets (conquêtes, rituels,...). Les événements décrits dans les différentes théogonies se déroulent donc dans un temps apparemment parallèle à celui de l'humanité, dont les durées ne sont pas transposables.
À l'époque « historique », une attitude vis à vis des récits mythologiques pourrait avoir été une interprétation littérale et non-critique des textes (tout au moins certains personnages publics étaient condamnés pour impiété). Cette approche est parfois comparée à la façon dont, par exemple, certains chrétiens créationnistes d'aujourd'hui interprètent littéralement la Bible comme un récit historique. Il semble que les Grecs se considéraient eux-mêmes descendants de héros mythiques, tendance qui se serait accrue avec l'évhémérisme.
Le théâtre grec, avec Eschyle, Sophocle et Euripide, montre la façon dont les hommes conçoivent l'action des dieux dans leur monde. Dans l'œuvre d'Eschyle, le concept d'ananké préside ce qui peut être conçu comme un équivalent du destin dont serait absent le concept de déterminisme.
En plus de son utilisation constante dans les arts et les sciences humaines (comme la psychanalyse et son complexe d'Œdipe), la mythologie grecque fournit des récits très riches sur lesquels sont basés la plupart des problématiques et des thèmes de la littérature occidentale, que l'on peut encore apprécier aujourd'hui.
Dans la mythologie grecque, les dieux du panthéon polythéiste sont anthropomorphes et sont avant tout la personnification de forces qui gouvernent l'univers. Bien que certains d'entre eux semblent avoir un certain sens de la justice, ils peuvent se montrer mesquins et rancuniers comme Héra par exemple. La faveur des dieux est gagnée par des sacrifices et la piété, mais ceci ne garantit rien ; en effet,ils sont réputés pour leurs fréquents changements d'humeur ; leurs colères sont terribles et leurs amours peuvent être tout aussi dangereuses.
Le monde de la mythologie grecque est complexe : monstres, guerres, intrigues et dieux inquisiteurs y sont nombreux, il y a aussi plusieurs héros tel que Bellérophon ou Héraclès et les généalogies s'entrecroisent. Cette complexité étant probablement due à la multiplicité des influences : babyloniennes, minoennes, achéennes, autochtones… À partir de ces influences diverses se sont forgés une multitude de récits que l'on pourrait qualifier de "nationaux", propres à une cité (le cycle thébain pour Thèbes, le cycle héracliéen pour Sparte). Toute l'activité des auteurs mythologiques grecs, depuis les aèdes jusqu'au pseudo-Apollonios, consistant à synthétiser cette multiplicité.
Il est notable que les Anciens mêlaient les événements de leur mythologie à ceux de leur histoire. Ainsi, l'Iliade et l'Odyssée étaient considérées comme historiques. Le Grec Évhémère semble avoir été le premier à émettre l'hypothèse que les récits mythologiques sont des déformations de faits historiques réels. Les très nombreuses recherches archéologiques des XIXe et XXe siècles ont voulu conforter et affiner cette approche. Le très célèbre ouvrage de Robert Graves, les Mythes grecs, récapitule les éléments en faveur de cette hypothèse. La question de la continuité entre le temps des dieux et le temps des hommes, apparemment difficile à résoudre, semble pouvoir s'expliquer par des phénomènes de synthèse, de simplification et de symbolisation d'événements concrets (conquêtes, rituels,...). Les événements décrits dans les différentes théogonies se déroulent donc dans un temps apparemment parallèle à celui de l'humanité, dont les durées ne sont pas transposables.
À l'époque « historique », une attitude vis à vis des récits mythologiques pourrait avoir été une interprétation littérale et non-critique des textes (tout au moins certains personnages publics étaient condamnés pour impiété). Cette approche est parfois comparée à la façon dont, par exemple, certains chrétiens créationnistes d'aujourd'hui interprètent littéralement la Bible comme un récit historique. Il semble que les Grecs se considéraient eux-mêmes descendants de héros mythiques, tendance qui se serait accrue avec l'évhémérisme.
Le théâtre grec, avec Eschyle, Sophocle et Euripide, montre la façon dont les hommes conçoivent l'action des dieux dans leur monde. Dans l'œuvre d'Eschyle, le concept d'ananké préside ce qui peut être conçu comme un équivalent du destin dont serait absent le concept de déterminisme.
En plus de son utilisation constante dans les arts et les sciences humaines (comme la psychanalyse et son complexe d'Œdipe), la mythologie grecque fournit des récits très riches sur lesquels sont basés la plupart des problématiques et des thèmes de la littérature occidentale, que l'on peut encore apprécier aujourd'hui.
Shintoïsme
Définition
Le shintoïsme est un mélange d'animisme et de chamanisme, essentiellement polythéiste. Le concept majeur du shintoïsme est le caractère sacré de la nature. Le profond respect en découlant définit la place de l'homme dans l'univers : être un élément du grand tout. Ainsi, un cours d'eau, un astre, un personnage charismatique, une simple pierre ou même des notions abstraites comme la fertilité peuvent être considérés comme des divinités.
Comme dans beaucoup de systèmes religieux, le shintoïsme développe l’idée d’une réalité supérieure, ou « divine ». Cette réalité est peuplée d'une multitude d'êtres appelés kami (神, kami?). Par certains aspects, le panthéon shintoïste ressemble à ceux d’autres religions anciennes. Toutefois, par d’autres traits, les dieux et les déesses vénérés rappellent ce que d’autres systèmes religieux qualifieraient de figures héroïques plutôt que divines. En effet grand nombre de kami sont beaucoup plus humains que les dieux et déesses d’autres religions, et dans certains cas, ils prennent une forme humaine.
Kamis
Les kamis les plus largement connus sont les dieux et déesses anthropomorphiques apparus durant ce que les textes anciens appellent « l'âge des dieux ». Ce temps des origines, quand les divinités vivaient sur la terre avant d'instaurer le règne de leurs descendants mortels (les empereurs) et de se retirer dans leurs domaines célestes, est raconté dans le récit épique du Kojiki et du Nihon Shoki (日本書紀, Nihon Shoki?), de même que l'histoire des dieux et déesses du shintō. La plus importante divinité engendré par Izanagi 伊弉諾 et Izanami 伊弉冉, fut la déesse solaire Amaterasu (天照, amaterasu?, lit. celle qui fait briller le ciel), la principale divinité du shintō. Les kami de « l'âge des dieux » sont les amatsukami (kami célestes) et les kunitsukami (kami terrestres). Amaterasu fait partie des premiers, tandis que le populaire Okuninushi 阿国主, le dieu gardien du Japon et de ses empereurs, fait partie des seconds. D'autres dieux notables sont Inari le dieu du riz et de la fertilité, Hachiman le dieu guerrier, ainsi que les sept dieux de la chance dont Daikokuten (大黒天, Daikokuten?), Ebisu (恵比寿, Ebisu?), Benten (弁天, Benten?), et Bishamonten (毘沙門天, Bishamonten?) qui sont très populaires. Les entités bouddhistes ont aussi été incorporées au panthéon shintō. Ainsi, le fondateur du bouddhisme, le prince Gautama, est vénéré comme Bodhisattva et kami. Le bouddhisme et le shintoïsme s’interpénètrent donc (même si à l’origine le Bouddha shakyamuni avait expliqué qu’il ne fallait pas vénérer de dieux).
Le kami serait donc tout être, toute entité supérieure à l'homme par sa nature. Sont kami, en effet, non seulement certaines forces naturelles personnalisées : le Soleil, la Lune, le typhon, et bien d’autres encore, mais plus généralement tout ce qui apparaît mystérieux ou redoutable parmi les êtres inanimés comme les arbres, les montagnes, les mers, les fleuves,les rochers, les vents, ou encore des objets de forme étrange ou d’origine inconnue; de même peuvent être tenus pour kami des humains, ou des animaux, vivants ou morts. Il convient à ce propos de noter que, si tel clan prétend descendre d'un ancêtre kami (souvent choisi parmi les dieux du Kojiki), cela ne signifie en aucun cas qu’il s'agisse d’un « culte des ancêtres », car tout ancêtre n’est pas nécessairement kami.
Le mot kami regroupe un éventail extrêmement large d’esprit, de forces et « d'essences » surnaturelles ou mystérieuses. Le Kojiki 古事記 indique l’existence de huit millions de kami 八百万 (dans la mythologie japonaise, huit est nombre sacré qui signifie simplement beaucoup, autant dire une infinité). On y trouve d’innombrables divinités tutélaires de clans, de villages et de quartiers (ujigami (氏神, ujigami?)) : esprits d’un lieu. Ce sont aussi le plus souvent des essences d’éléments géographiques (montagne, rivière ou cascade) ou de phénomène naturels comme le kamikaze (« vent divin »)神風, le typhon 台風 et autres phénomènes.
Les kamis vivent dans le ciel et descendent périodiquement sur terre pour visiter sanctuaires et lieux sacrés. Leur sacralité est telle que les fidèles doivent se purifier avant de pénétrer dans un sanctuaire ou de participer aux fêtes données en leur honneur.
Le shintoïsme est un mélange d'animisme et de chamanisme, essentiellement polythéiste. Le concept majeur du shintoïsme est le caractère sacré de la nature. Le profond respect en découlant définit la place de l'homme dans l'univers : être un élément du grand tout. Ainsi, un cours d'eau, un astre, un personnage charismatique, une simple pierre ou même des notions abstraites comme la fertilité peuvent être considérés comme des divinités.
Comme dans beaucoup de systèmes religieux, le shintoïsme développe l’idée d’une réalité supérieure, ou « divine ». Cette réalité est peuplée d'une multitude d'êtres appelés kami (神, kami?). Par certains aspects, le panthéon shintoïste ressemble à ceux d’autres religions anciennes. Toutefois, par d’autres traits, les dieux et les déesses vénérés rappellent ce que d’autres systèmes religieux qualifieraient de figures héroïques plutôt que divines. En effet grand nombre de kami sont beaucoup plus humains que les dieux et déesses d’autres religions, et dans certains cas, ils prennent une forme humaine.
Kamis
Les kamis les plus largement connus sont les dieux et déesses anthropomorphiques apparus durant ce que les textes anciens appellent « l'âge des dieux ». Ce temps des origines, quand les divinités vivaient sur la terre avant d'instaurer le règne de leurs descendants mortels (les empereurs) et de se retirer dans leurs domaines célestes, est raconté dans le récit épique du Kojiki et du Nihon Shoki (日本書紀, Nihon Shoki?), de même que l'histoire des dieux et déesses du shintō. La plus importante divinité engendré par Izanagi 伊弉諾 et Izanami 伊弉冉, fut la déesse solaire Amaterasu (天照, amaterasu?, lit. celle qui fait briller le ciel), la principale divinité du shintō. Les kami de « l'âge des dieux » sont les amatsukami (kami célestes) et les kunitsukami (kami terrestres). Amaterasu fait partie des premiers, tandis que le populaire Okuninushi 阿国主, le dieu gardien du Japon et de ses empereurs, fait partie des seconds. D'autres dieux notables sont Inari le dieu du riz et de la fertilité, Hachiman le dieu guerrier, ainsi que les sept dieux de la chance dont Daikokuten (大黒天, Daikokuten?), Ebisu (恵比寿, Ebisu?), Benten (弁天, Benten?), et Bishamonten (毘沙門天, Bishamonten?) qui sont très populaires. Les entités bouddhistes ont aussi été incorporées au panthéon shintō. Ainsi, le fondateur du bouddhisme, le prince Gautama, est vénéré comme Bodhisattva et kami. Le bouddhisme et le shintoïsme s’interpénètrent donc (même si à l’origine le Bouddha shakyamuni avait expliqué qu’il ne fallait pas vénérer de dieux).
Le kami serait donc tout être, toute entité supérieure à l'homme par sa nature. Sont kami, en effet, non seulement certaines forces naturelles personnalisées : le Soleil, la Lune, le typhon, et bien d’autres encore, mais plus généralement tout ce qui apparaît mystérieux ou redoutable parmi les êtres inanimés comme les arbres, les montagnes, les mers, les fleuves,les rochers, les vents, ou encore des objets de forme étrange ou d’origine inconnue; de même peuvent être tenus pour kami des humains, ou des animaux, vivants ou morts. Il convient à ce propos de noter que, si tel clan prétend descendre d'un ancêtre kami (souvent choisi parmi les dieux du Kojiki), cela ne signifie en aucun cas qu’il s'agisse d’un « culte des ancêtres », car tout ancêtre n’est pas nécessairement kami.
Le mot kami regroupe un éventail extrêmement large d’esprit, de forces et « d'essences » surnaturelles ou mystérieuses. Le Kojiki 古事記 indique l’existence de huit millions de kami 八百万 (dans la mythologie japonaise, huit est nombre sacré qui signifie simplement beaucoup, autant dire une infinité). On y trouve d’innombrables divinités tutélaires de clans, de villages et de quartiers (ujigami (氏神, ujigami?)) : esprits d’un lieu. Ce sont aussi le plus souvent des essences d’éléments géographiques (montagne, rivière ou cascade) ou de phénomène naturels comme le kamikaze (« vent divin »)神風, le typhon 台風 et autres phénomènes.
Les kamis vivent dans le ciel et descendent périodiquement sur terre pour visiter sanctuaires et lieux sacrés. Leur sacralité est telle que les fidèles doivent se purifier avant de pénétrer dans un sanctuaire ou de participer aux fêtes données en leur honneur.
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