vendredi 4 juillet 2008

Shintoïsme

Définition

Le shintoïsme est un mélange d'animisme et de chamanisme, essentiellement polythéiste. Le concept majeur du shintoïsme est le caractère sacré de la nature. Le profond respect en découlant définit la place de l'homme dans l'univers : être un élément du grand tout. Ainsi, un cours d'eau, un astre, un personnage charismatique, une simple pierre ou même des notions abstraites comme la fertilité peuvent être considérés comme des divinités.

Comme dans beaucoup de systèmes religieux, le shintoïsme développe l’idée d’une réalité supérieure, ou « divine ». Cette réalité est peuplée d'une multitude d'êtres appelés kami (神, kami?). Par certains aspects, le panthéon shintoïste ressemble à ceux d’autres religions anciennes. Toutefois, par d’autres traits, les dieux et les déesses vénérés rappellent ce que d’autres systèmes religieux qualifieraient de figures héroïques plutôt que divines. En effet grand nombre de kami sont beaucoup plus humains que les dieux et déesses d’autres religions, et dans certains cas, ils prennent une forme humaine.

Kamis

Les kamis les plus largement connus sont les dieux et déesses anthropomorphiques apparus durant ce que les textes anciens appellent « l'âge des dieux ». Ce temps des origines, quand les divinités vivaient sur la terre avant d'instaurer le règne de leurs descendants mortels (les empereurs) et de se retirer dans leurs domaines célestes, est raconté dans le récit épique du Kojiki et du Nihon Shoki (日本書紀, Nihon Shoki?), de même que l'histoire des dieux et déesses du shintō. La plus importante divinité engendré par Izanagi 伊弉諾 et Izanami 伊弉冉, fut la déesse solaire Amaterasu (天照, amaterasu?, lit. celle qui fait briller le ciel), la principale divinité du shintō. Les kami de « l'âge des dieux » sont les amatsukami (kami célestes) et les kunitsukami (kami terrestres). Amaterasu fait partie des premiers, tandis que le populaire Okuninushi 阿国主, le dieu gardien du Japon et de ses empereurs, fait partie des seconds. D'autres dieux notables sont Inari le dieu du riz et de la fertilité, Hachiman le dieu guerrier, ainsi que les sept dieux de la chance dont Daikokuten (大黒天, Daikokuten?), Ebisu (恵比寿, Ebisu?), Benten (弁天, Benten?), et Bishamonten (毘沙門天, Bishamonten?) qui sont très populaires. Les entités bouddhistes ont aussi été incorporées au panthéon shintō. Ainsi, le fondateur du bouddhisme, le prince Gautama, est vénéré comme Bodhisattva et kami. Le bouddhisme et le shintoïsme s’interpénètrent donc (même si à l’origine le Bouddha shakyamuni avait expliqué qu’il ne fallait pas vénérer de dieux).

Le kami serait donc tout être, toute entité supérieure à l'homme par sa nature. Sont kami, en effet, non seulement certaines forces naturelles personnalisées : le Soleil, la Lune, le typhon, et bien d’autres encore, mais plus généralement tout ce qui apparaît mystérieux ou redoutable parmi les êtres inanimés comme les arbres, les montagnes, les mers, les fleuves,les rochers, les vents, ou encore des objets de forme étrange ou d’origine inconnue; de même peuvent être tenus pour kami des humains, ou des animaux, vivants ou morts. Il convient à ce propos de noter que, si tel clan prétend descendre d'un ancêtre kami (souvent choisi parmi les dieux du Kojiki), cela ne signifie en aucun cas qu’il s'agisse d’un « culte des ancêtres », car tout ancêtre n’est pas nécessairement kami.

Le mot kami regroupe un éventail extrêmement large d’esprit, de forces et « d'essences » surnaturelles ou mystérieuses. Le Kojiki 古事記 indique l’existence de huit millions de kami 八百万 (dans la mythologie japonaise, huit est nombre sacré qui signifie simplement beaucoup, autant dire une infinité). On y trouve d’innombrables divinités tutélaires de clans, de villages et de quartiers (ujigami (氏神, ujigami?)) : esprits d’un lieu. Ce sont aussi le plus souvent des essences d’éléments géographiques (montagne, rivière ou cascade) ou de phénomène naturels comme le kamikaze (« vent divin »)神風, le typhon 台風 et autres phénomènes.

Les kamis vivent dans le ciel et descendent périodiquement sur terre pour visiter sanctuaires et lieux sacrés. Leur sacralité est telle que les fidèles doivent se purifier avant de pénétrer dans un sanctuaire ou de participer aux fêtes données en leur honneur.

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