samedi 17 mars 2018

Réponse à un internaute qui confond anarchie (=pas de chef) et désordre (anomie=pas de règle)

"Si je suis le plus fort et que je ne suis pas gentil, je te démonte et je prends tes biens, ta vie, celle de ta famille et y' aura personne pour m'en empêcher. on est d'accord ?" ...  

Votre citation ne s'applique pas exclusivement à l'anomie (absence de règle) mais s'applique aussi à la monarchie, qu'elle soit une monarchie absolue ou avec un système de féodalité où ce sont les seigneurs locaux qui sont les despotes locaux. 

Cela s'applique aussi aux républiques où ceux qui font la loi, c'est-à-dire les législateurs (moins de 1000 députés et sénateurs en France), élus de différentes manières, imposent aux autres (67 millions de personnes) leurs décisions. Et le pouvoir exécutif (police, gendarmerie, armée, système pénitentiaire) est là pour l'imposer par la force, au besoin. 

Même chose dans les républiques marxistes avec la soit-disant "dictature du prolétariat" qui n'est en réalité que la dictature d'un parti unique très hiérarchisé. 

Notre État français, qui n'est d'ailleurs plus qu'un État-membre dissout dans l'Union Européenne et l'OTAN, est lui aussi extrêmement hiérarchisé. Rendez-vous compte : 28 Commissaires décident des lois qui s'appliquent à 510 millions de personnes. Et la surveillance généralisée de la population s'accentue d'année en année. 

Votre remarque reste toutefois très pertinente : comment organiser la défense (intérieure et extérieure) d'une société qui adopterait l'anarchie comme système politique ? 

D'après ce que j'ai lu des différents théoriciens, l'anarchie s'organiserait en confédération de communes (villages ou quartiers si grandes villes). A la différence de tous les autres systèmes hiérarchiques où l'essentiel des décisions est pris au sommet, dans une confédération de communes anarchistes, la majorité des décisions serait prise en bas, dans les assemblées de villages/communes/quartiers; et, par subsidiarité ascendante, on ne confierait à l'échelon supérieur du découpage géographique, que ce qui ne peut être traité au niveau communal. 

Des polices locales pourraient être organisées mais il faudrait qu'elles soient en très grande partie constituées de citoyens, avec un roulement, et seulement un encadrement technique. En Suisse (Confédération Helvétique), de nos jours, sauf erreur de ma part, 95% de l'armée est constituée de citoyens qui ont leur équipement (arme comprise) à domicile. Seul 5% de militaires de carrière. Cela me semble une bonne proportion. Mais chaque assemblée communale doit pouvoir choisir. 

Que ceux qui subissent les décisions soient ceux qui les prennent !

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