vendredi 30 mars 2018

Le scandale de la privatisation de la SNCF - Vincent Lapierre

Après La Poste, EDF/GDF, Air France, les autoroutes, l'eau, France Télécom, etc. le gouvernement s'attaque au rail. "La réforme pour un nouveau pacte ferroviaire" voulue par Macron sur ordre de l'Union Européenne est une nouvelle trahison envers le peuple de France, qui voit ses services publics vendus au privé, secteur après secteur. Quand les Français réagiront-ils collectivement, par-delà les clivages partisans attisés par le pouvoir ? C'est la question que pose Vincent Lapierre dans cette vidéo.


Source https://www.youtube.com/watch?v=A9iY71X18m8

29 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai écouté ce monsieur; il n'a sûrement pas tort mais si à la fin toute la France est gagnante pourquoi pas ? J'ai vécu dans les années 2000 un grand "big bang" à la banque et comme responsable des ressources humaines étant en première ligne des reformes pour les employés, j'ai beaucoup bavé et râlé mais comme beaucoup d'autres j'ai aussi beaucoup appris et de ce passage difficile, j'ai gardé un bon souvenir. Dans ce monde qui bouge "adapt or perish" et c'est mieux de "adapt".

Je a dit…

Les industriels et les actionnaires vont "adapt" et prospérer mais les consommateurs les plus modestes et les petits employés vont "perish" (perdre leurs emplois et ne plus pouvoir bénéficier de transports abordables).

D'ores et déjà la France (la grande majorité des contribuables et utilisateurs de services publics) n'est pas gagnante ! Vincent Lapierre cite d'ailleurs les exemples des services publics qui ont été privatisés : les consommateurs doivent faire face à des prix qui augmentent ! Et de plus en plus de personnes se retrouvent exclues d'un service qui était jadis accessible à tout le monde.

La privatisation profite aux (actionnaires des) entreprises privées qui n'avaient pas accès à des secteurs jusque-là publics (depuis 1945 pour la plupart). En France, la Sécurité Sociale a été mise en place après la Seconde Guerre mondiale par le Conseil National de la Résistance. Cela représente un marché énorme de l'ordre de 700 milliards d'euros par an, soit un tiers du PIB de la France, financé par les cotisations sociales et patronales. En sabotant ces services publics (par la diminution des moyens alloués) puis en libéralisant ces secteurs (c'est-à-dire en mettant en concurrence des entreprises publiques affaiblies avec des entreprises privées), les gouvernements successifs permettent à une minorité de gagner plus de bénéfices et à une majorité d'être écartée de services jusque-là considérés comme faisant partie du "minimum social".

Il faudrait débattre publiquement du contenu du "minimum social" : de ce qui doit rester le monopole du public et au contraire de ce qui peut entrer dans l'aire marchande (sachant que ceux qui ont des moyens financiers pourront se l'offrir et que ceux qui ne l'ont pas, ne pourront pas y accéder). En résumé : qu'est-ce qui est nécessaire (pour les pauvres autant que pour les riches) et qu'est-ce qui est superflu ?

Anonyme a dit…

Je ne maitrise pas assez l'economie francaise pour dire si les arguments de Vincent Lapierre sont valables ou pas.Je ne sais pas si les reformes de M, Macron sont bonnes ou pas mais il faut faire des reformes pour s'adapter a l'environnement economique.A quoi bon toujours regarder dans le retroviseur.Le passe est derriere nous et on ne pourra rien changer par contre le present et le future OUI

Je a dit…

L'histoire de nos pays respectifs est différente. Leur puissance (économique, militaire, etc.) aussi. J'imagine que les choix sont plus réduits pour un pays d'un million d'habitants qui a seulement quelques décennies d'existence (d'indépendance) que pour un pays de 67 millions (avec plus de 1500 ans d'histoire), encore classé 5ème puissance économique mondiale et détenteur de l'arme nucléaire. C'est pourquoi je respecte ta position qui est sans doute la meilleure à adopter pour la République de Maurice (les résultats sont d'ailleurs là pour le prouver; quand on compare avec les autres pays africains). Mais la gamme de choix pour la France est plus grande que pour Maurice. Ce sont donc des choix politiques dont je parle. Notre gouvernement (comme nombre de ceux qui ont précédé) a fait le choix de suivre le modèle des États-Unis d'Amérique à travers la construction d'une entité fédérale nommée Union Européenne. C'était la volonté de certains penseurs du XIXème siècle, et encore celle, dans les années 1930 d'Hitler ou Mussolini, pour l'Europe ("Das Neue Europa"). Mais en France, en 1945, le Comité National de la Résistance, composé de communistes, d'authentiques socialistes et de démocrates-chrétiens a fait le choix d'offrir au peuple français la Sécurité Sociale avec ce que cela implique de services publics. Nos dirigeants actuels préfèrent défaire ces "îlots" de services publics pour tout offrir au secteur marchand. Je le déplore car j'ai vu ce que cela donnait aux États-Unis : l'extrême richesse mais aussi l'extrême pauvreté. La France a tous les moyens pour faire un autre choix que celui-ci.

Anonyme a dit…

Comme je t'ai dit, je ne peux pas savoir que si la France maintient tous les avantages du passé sans modification pourrait-elle concurrencer les pays comme la Chine, l'Inde et bien d'autres et comme tu dis très justement "encore classée 5ème puissance économique" ... mais encore pour combien temps? Ce temps de 1945 est révolu et tous les partis cités sont maintenant dans la poubelle de l'histoire. Il faut savoir tourner la page et regarder l'avenir.

Je a dit…

Vouloir concurrencer la Chine, l'Inde et bien d'autres pays sur les coûts de production, c'est revenir à des salaires du XVIIIème ou XIXème siècle avec les conditions de travail et la misère terrible que cela implique pour les travailleurs. La paupérisation de la population française est une réalité qui a déjà commencé (cf. chômage, Resto du cœur, SDF, ...) alors que le 1% le plus riche amasse des fortunes indécentes. C'est un choix politique de taxer ou pas à la frontière les produits venus de l'extérieur, c'est un choix politique de ne pas contrôler les mouvements de capitaux (articles 63 à 66 du Traité de l'Union Européenne) et ainsi de permettre des délocalisations massives et des pertes de rentrées fiscales de plusieurs dizaines de milliards d'euros par an (qui manquent pour maintenir les services publics à un niveau de qualité suffisant pour que les utilisateurs n'aient pas envie d'aller vers des entreprises privées voire étrangères).

Je a dit…

Les paramètres économiques existent; je ne le nie absolument pas, mais tout n'est pas marchand. Un pays (d'autant plus si c'est un des plus puissants parmi les 200 qui existent dans le monde) peut faire des choix politiques qui protègent les plus fragiles de ses citoyens. Malheureusement, je ne crois pas que les élus (dont les campagnes électorales sont financées par les banques internationales et les industriels multinationaux) travaillent dans l'intérêt des populations. Je crois qu'ils travaillent pour ceux qui ont financé leurs campagnes, afin d'être réélus (parce que ce n'est qu'une question de budget et de médiatisation) et pour leur enrichissement personnel. J'espère vivement que la Sécurité Sociale ne va pas finir dans les "poubelles de l'Histoire" sous la pression militaire et financière des oligarques des États-Unis et de leurs vassaux (Allemands, Anglais, Français, Japonais, etc.) comme tant d'autres essais alternatifs ces deux derniers siècles. Ceci étant dit, le marxisme était pire que le capitalisme à mes yeux puisque tout le pouvoir était concentré dans les mains des dirigeants du parti unique. Néanmoins, avec la concentration des pouvoirs à laquelle on assiste (28 Commissaires européens font les lois et dirigent 510 millions de contribuables/électeurs union-européens), rien ne dit que dans quelques décennies l'Union Européenne ne devienne aussi dictatoriale que l'était l'Union Soviétique.

Anonyme a dit…

Je vois tous les jours a Beau Bassin tout comme toi a St Paul et dans certains quartiers de la Réunion et de la France ou les policiers ne peuvent même pas mettre les pieds : des milliers de paresseux et de marchands de drogues qui font la loi il vaut mieux peut-être être des marchands tout court que d'être des marchands de la MORT'. C'est ça les pauvres. NON 90% de ces gens peuvent s'en sortir mais préfèrent vivre au crochet de l’État ou.... Je fais un peu de social comme tu sais et parfois je suis découragé .Occupons nous de ces 10% de vrais pauvres et ceux dans le besoin.

Je a dit…

D'après mes informations, le trafic de drogue à Maurice n'est pas organisé par les 10% les plus pauvres de la population. Certes, ce sont les consommateurs ou les revendeurs en bout de chaîne mais il y a des intermédiaires qui sont arrêtés de temps en temps (aux noms indiens), des passeurs étrangers (malgaches, européens, etc.), des policiers corrompus et parfois même complices, puis au sommet de l'organisation, des hommes politiques et de puissantes et riches familles qui tirent un profit très important de ce trafic. Dans ce commerce illégal, beaucoup de personnes (de toutes les communautés) sont impliquées.

Je a dit…

Je peux me tromper mais je ne pense pas qu'on prenne des drogues dures parce qu'on est paresseux; je pense qu'on le fait pour se donner l'illusion d'échapper à une vie misérable. C'est à mon avis en éradiquant la pauvreté, le mal-être, qu'on réduira l'attrait de la drogue.

Je a dit…

Quant à la paresse, c'est évident qu'elle existe ... partout; chez les pauvres comme chez les riches. Un rentier peut se permettre d'être un riche oisif alors qu'un pauvre ...

Encore une fois, c'est aux hommes politiques (censés être les représentants du peuple) de mettre en place un contexte économique et social permettant à tous d'avoir une vie digne.

On peut ne pas être d'accord sur les méthodes à employer mais la mission me semble indiscutable.

Il faut néanmoins rester lucide : un chômage suffisamment grand (cf. NAIRU) permet de maintenir de bas salaires. Certains ont intérêt à garder la situation en l'état voire à l'accentuer.

Anonyme a dit…

Nous discuterons de ce problème de pauvreté et de paresse de vive voix car je ne veux mettre sur Facebook ce que je constate a Maurice de peur d'offusquer certaines personnes ou catégories de la population. La chance pour tous, je pense, c'est que la France fait beaucoup pour faire sortir les gens de la pauvreté ; par exemple la formation. Est-ce qu'il y a une volonté de la part de certains chômeurs de s'en sortir ? Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier mais ....

Je a dit…

Tu as raison. Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier.

Personnellement, je ne sais pas quelle est la proportion de ceux qui se complaisent dans la situation d'assistanat et ceux qui luttent pour s'en sortir mais qui n'y arrivent pas. Par contre, je sais que toutes les conditions ne sont pas réunies pour que le chômage soit réduit à son strict minimum.

En attendant de discuter en privé de ce que tu as constaté lors de tes démarches sociales / charitables, je te suggère de prendre connaissance de la courbe de l'économiste Alban William Phillips : https://fr.wikipedia.org/wiki/Courbe_de_Phillips Il existe différentes interprétations mais celle qui me semble la plus crédible est que la pénurie de monnaie en circulation provoque le chômage, et que le chômage donne une position de force aux propriétaires des entreprises dans leur relation avec les salariés (dans l'éternelle dispute entre "augmentation des salaires" ou "augmentation des dividendes").

Anonyme a dit…

Je transige avec toi concernant le fait que les producteurs sont contents que le chômage soit élevé afin qu'il n'y ait pas de revendication de salaires. Je ne vois pas un seul producteur qui refuserait d'embaucher des employés si son coût de production est moins que son revenu prenant en considération que le marché est là. "La pénurie de monnaie provoque le chômage"; si un pays importe peu ses matières premières pour ses besoins internes et que ses besoins sont produits intégralement dans le pays sans l'apport d'autres pays, la théorie s'applique. Je ne sais pas où se situe la France par contre Maurice est un gros importateur de matières premières et s'il y a trop de monnaie en circulation, il y aura beaucoup d'inflation et la valeur de son argent baissera drastiquement et le chômage sera présent.

Je a dit…

L'hyper-inflation déstabilise effectivement une économie. On a pu assister à cela en Allemagne dans l'entre-deux guerres et cela a conduit à un nouveau conflit mondial. Mais l'inflation contrôlée / réduite à quelques pourcents (1 ou 2%) comme démontré par l'économiste Phillips est corrélée / conduit à un taux de chômage élevé (on oscille entre 8 et 10% en France). Cela s'explique par le fait que lorsqu'on manque de devises en circulation, les employeurs n'ont pas assez de fonds pour embaucher, pas assez de commandes dans leurs carnets parce que les consommateurs n'ont pas assez de monnaie dans leurs comptes pour acheter. L'économie est partiellement bloquée. Comme il n'y a pas d'emploi pour tout le monde, ceux qui veulent l'obtenir doivent consentir des salaires bas.

Cette situation avantage aussi ceux dont les fortunes sont en liquidités. Parce qu'une inflation trop importante fait considérablement fondre leur pouvoir d'achat; réduisant la valeur intrinsèque de leur épargne. D'après une étude récente, les plus grandes fortunes de France ont en moyenne 16% de leur richesse en biens immobiliers et 84% en biens mobiliers (liquidités qui passent d'une action à une autre au gré de la Bourse).

Je a dit…

Tu as écrit : "Je ne vois pas un seul producteur qui refuserait d'embaucher des employés si son coût de production est moins que son revenu prenant en considération que le marché est là."

Je suis d'accord avec toi.

Déjà, il faut qu'il y ait un marché, donc assez de monnaie (unité d'échanges commerciaux) en circulation. Ensuite, dans un tel contexte, l'employeur embauchera à condition que le salaire soit réduit/faible. Et l'employé sera obligé d'accepter ce salaire au rabais s'il ne veut pas rester au chômage. Par contre, si l'argent circulait suffisamment, les chômeurs pourraient être embauchés dans beaucoup d'entreprises et ce sont eux qui seraient en position de force pour négocier leur salaire : "Proposez moi mieux sinon je vais travailler ailleurs.".

J'ajoute que ce sont principalement les banques privées qui déterminent le volume de la monnaie en circulation; dans la Zone euro, 85% de la création monétaire est scripturale, par les banques privées, et seulement 15% fiduciaire, par la Banque Centrale Européenne. Au Royaume-Uni, c'est 97% de monnaie scripturale, par les banques privées, et à peine 3% de monnaie fiduciaire par la Banque d'Angleterre.

Je a dit…

Encore une fois, c'est difficile de vouloir adopter les mêmes solutions à des pays tels que Maurice et la France. Les économies sont différentes. Pour ce qui est de la France, 97% des entreprises n'exportent pas. C'est une économie intérieure. Pour ce qui est du volume, 70% des biens et services sont produits en France et 30% à l'étranger. Ce sont donc des entreprises en petit nombre mais en gros volume qui produisent à l'étranger et qui importent en France. Des entreprises industrielles donc. Étrangères ou françaises qui n'hésitent pas à produire en Chine ou en Inde, où le salaires sont 10 fois inférieurs à ceux de la France, pour vendre ensuite aux consommateurs français à un prix à peine inférieur à ce qu'ils pouvaient trouver auparavant avec le "made in France".

NB : Entre 2005 et 2016, le salaire horaire moyen d'un ouvrier manufacturier chinois est passé de 1,2 $ à 3,6 $ (https://fr.express.live/2017/02/28/salaire-horaire-ouvrier-chinois/) et pour un français légèrement inférieur à 32 euros en moyenne (https://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20120221trib000684191/le-cout-horaire-d-un-salarie-francais-varie-entre-21-et-49-euros.html).

Je a dit…

Une question sur Maurice. Les importations ne sont pas payées en roupies mauriciennes, n'est-ce pas ? Je crois que votre monnaie n'est pas cotée sur le marché financier international. Si c'est exact, tous les achats doivent être effectués en dollars, euros, etc, bref en devises étrangères. D'où l'importance vitale du commerce extérieur (canne à sucre , tourisme, services téléphoniques, comptabilité, fiscalité, etc.)

Anonyme a dit…

Nous sommes tout à fait d'accord : une situation hyper-inflationniste fait beaucoup de mal aux pauvres car, comme tu dis, les riches s'en sortent toujours ; et pour résumer le capitalisme est le MOINS mauvais des systèmes économiques quoique que puisse dire la bande de Mélenchon (en France) et le parti politique Lalit (à Maurice).

Je a dit…

J'ai beaucoup de choses à répondre à ton commentaire. Je pense que je vais scinder en différents thèmes pour être plus "digeste".

Je a dit…

L'hyperinflation est une phénomène marginal; c'est une forme d'inflation atypique pour reprendre l'expression de Wikipédia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Hyperinflation). Plusieurs raisons peuvent la provoquer mais je retiendrai la principale : la guerre (civile ou internationale).

Elle ne révèle pas une défaillance d'un système politique plutôt qu'un autre (capitalisme, marxisme, etc.) mais celui d'une forme de monnaie : la monnaie fiduciaire; étymologiquement basée sur la confiance.

A ce titre, la monnaie d'un des pays les plus capitalistes, le dollar US, a ce talon d'Achille car elle n'est plus convertible en or depuis 1971. Elle est donc 100% fiduciaire. Sa force ne repose que sur l'armée états-unienne (qui engloutit plus de 40% des dépenses mondiales en armement) et sur l'obligation d'acheter le pétrole en dollar.

Mais comme ce monopole menace d'être brisé par la Chine et ses alliés (cf. l'article http://justemonopinion-jeronimo.blogspot.com/2018/04/la-chine-contre-attaque.html), on peut s'inquiéter pour l'avenir.

L'inflation dont je parlais est l'inflation contrôlée, décidée collectivement par les banques centrales ou, plus largement, par les créateurs de monnaie : les principales banques privées de stature internationale. Ce sont elles qui gouvernent l'économie mondiale et par voie de conséquence le taux de chômage "idéal" pour chaque pays (cf. NAIRU et courbe de Phillips).

Je a dit…

Si le "capitalisme est le moins mauvais des systèmes", il reste "mauvais" et il nous faut donc inventer un nouveau système qui soit "bon".

Par "mauvais", je comprends :
- pour la majeure partie des humains (mais très rentable pour la minorité propriétaire des moyens de production)
- mais aussi pour l'environnement puisque l'exploitation abusive des ressources de la planète met en danger les générations futures (nos enfants et petits-enfants).

Je distingue également plusieurs formes de capitalisme :
- celui des XVIIIème et XIXème siècles où les ouvriers étaient traités comme des serfs (avec des violences policières, l'interdiction des syndicats, l'usage de briseurs de grèves ...);
- celui du milieu du XXème siècle où les luttes syndicales avaient permis aux travailleurs d'obtenir des droits pour humaniser leur labeur et obtenir des protections en cas de maladie, accident, vieillesse;
- et celui que nous connaissons depuis une trentaine d'années que je qualifierais de "capitalisme financier" et qui consiste à délocaliser les capitaux et donc la production vers les pays où la main d’œuvre est la moins coûteuse possible (retour aux "briseurs de grèves").

Je a dit…

Avant d'envisager une alternative au "capitalisme", il faut définir ce que recouvre ce terme.

Étymologiquement, "capitalisme" provient du mot latin « caput », qui signifie « la tête », à l'origine la tête de bétail (le cheptel).

Cela permet d'utiliser le terme pas seulement pour le monde industriel contemporain (depuis la révolution industrielle du XVIIIème siècle) mais aussi pour ce qui existait avant :
- les troupeaux détenus par les éleveurs (nomades ou sédentaires)
- et les terres agricoles détenues par les propriétaires terriens (seigneurs aristocrates ou ecclésiastiques).

Je a dit…

Défini ainsi, le capitalisme peut être confondu avec la notion de propriété privée. Mais c'est simplificateur, caricatural.

Heureusement, certains économistes comme le Français Bernard Friot, apportent un éclairage très pertinent. Il distingue ce qui est fondamental, de mon point de vue :
- la propriété privée lucrative
- et la propriété privée d'usage.

Cette distinction permet d'éclairer la citation (hélas tronquée) de Pierre-Joseph Proudhon "La propriété, c'est le vol."
En réalité, Proudhon n'interdit pas la propriété privée mais condamne la séparation entre :
- la propriété de l'outil de production par un "capitaliste" (propriété lucrative)
- et le travail fourni par le "salarié" (qui n'est pas propriétaire de son outil de production).

Pour l'anecdote, le mot "capitalisme" est apparu en France au milieu du XIXe siècle et c'est justement Pierre-Joseph Proudhon qui l'emploie le premier, en 1852, dans sa correspondance privée.
(cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Capitalisme#Ambigu%C3%AFt%C3%A9s_de_significations)

Karl Marx se rendra quant à lui célèbre par son ouvrage "Le Capital. Critique de l'économie politique" paru en 1867. (cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Capital).

Mais il ne faut surtout pas faire l'amalgame entre les deux hommes. Ils seront en constante opposition. Les recommandations de l'un (Marx) vont aboutir à un État centralisateur et dictatorial ; les recommandations de l'autre (Proudhon) ne seront que très brièvement ou trop partiellement appliquées (syndicalisme, système mutualiste, anarchisme politique).
(En ce qui concerne le duel entre Marx et Proudhon : cf. https://www.histoire-en-citations.fr/citations/proudhon-la-propriete-c-est-le-vol)

Je a dit…

Quand on utilise la formule "Le capitalisme est le moins mauvais des systèmes", on sous-entend généralement l'opposition entre le marxisme et le capitalisme. Mais il existe deux autres grandes familles de systèmes :

- d'abord le fascisme qui réunit l'autoritarisme de l’État (avec généralement un militaire à sa tête) et la concentration des richesses dans les mains de grands possédants [qu'on peut assimiler à l'Ancien régime monarchique, féodal]

- et l'anarchisme politique (tellement caricaturé et diffamé que dans le langage courant il est devenu synonyme de désordre ... alors que le terme exact pour désordre est anomie (https://fr.wikipedia.org/wiki/Anomie) et que l'anarchisme ("absence de chef") doit être compris comme étant synonyme de démocratie ("le pouvoir [directement] au peuple [sans chef au-dessus]").

Je a dit…

C'est dans cette direction que se trouve la solution selon moi.

Et c'est à la lecture de penseurs anarchistes du siècle dernier (Proudhon, Kropotkine, Bakounine ...) ou contemporains (David Graeber, Noam Chomsky, Cornelius Castoriadis ...) que je suis en train de me consacrer.

Je a dit…

Jean-Luc Mélenchon (parti politique "La France Insoumise", en France) n'est qu'un leurre, comme Marine Le Pen, pour attirer et diviser les voix des mécontents afin de continuer à laisser gagner les partis de gouvernement classiques.

Lui-même est un franc-maçon, sénateur dès l'âge de 35 ans et l'un des meilleurs amis du milliardaire marchand d'armes Serge Dassault (fils du fondateur Marcel Bloch devenu Dassault).

J'ajoute que c'est un ancien député européen, qui connaît fort bien son fonctionnement, et qui, en refusant d'en sortir (avec des prises de position de "girouette") est concrètement partisan de continuer à suivre les ordres de cette entité supranationale marchande qu'est l'Union Européenne.

Jean-Luc Mélenchon est d'ailleurs connu pour être le députée européen, représentant la France, à s'être le plus souvent "trompé de bouton" quand il fallait voter contre des lois "capitalistes". Je crois que c'est plus d'une centaine de fois !

Je a dit…

Concernant le parti politique mauricien "Lalit", j'en découvre l'existence.

Après une brève recherche sur internet, j'ai découvert que l'un de ses plus éminents membres (voici quelques années en arrière) était un certain Rex Stephen, l'avocat dont j'ai beaucoup entendu parler. Voilà un homme que j'aimerais beaucoup rencontrer à l'occasion.

Je a dit…

Pour en revenir à Proudhon, et à l'inflation dont nous parlions plus haut, il tenta de créer une banque nationale pratiquant des prêts sans intérêts, similaire d'une certaine façon aux mutuelles d'aujourd'hui.

La clé de voûte de l'économie étant la monnaie, il est crucial de déterminer (c'est un choix politique) qui est habilité à créer la monnaie.

La dérive de notre société actuelle, c'est que l'immense majorité de la monnaie en circulation (de l'ordre de 98% quand on compare l'économie réelle et l'économie financière; mais déjà plus de 90% pour les prêts aux particuliers) est de la monnaie scripturale créée ex nihilo par les banques privées.

C'est délirant, de mon point de vue.

Selon moi (ainsi que de l'avis d'économistes et de penseurs politiques dont je suis en train de découvrir les ouvrages), seule la banque publique, centrale, devrait être autorisée à créer de la monnaie.

Les banques privées, pour leur part, devraient être cantonnées à un rôle d'établissement financier pouvant prêter de la monnaie déjà en sa possession (contre rémunération étant donné la prise de risque et la nécessité de rémunérer leur personnel) mais absolument pas autorisées à créer de la monnaie.

Cela reste toutefois un sujet théorique à approfondir pour moi, notamment :
- en lisant "5000 ans de dette" par David Graeber
- en écoutant les conférences de Stéphane Laborde sur la TRM, "théorie relative de la monnaie" (https://www.youtube.com/watch?v=PdSEpQ8ZtY4)
- et en me documentant sur le chartalisme (https://fr.wikipedia.org/wiki/Chartalisme).