vendredi 22 septembre 2017

Réflexions sur le droit de vote et l'éducation politique

Je me suis interrogé à une époque sur le "permis de voter" (qui serait réservé à des "citoyens" d'élite) parce qu'en 2005, lorsqu'il a fallu que je donne mon opinion sur le Traité Constitutionnel, j'ai bien vu que j'étais incompétent pour évaluer le droit international. Mais je me suis ravisé. Si on appliquait un "permis de voter", il faudrait aussi appliquer un "permis de se présenter aux élections". Or, quel candidat peut affirmer être expert sur tous les sujets, de la génétique à l'énergie nucléaire, du droit constitutionnel à l'urbanisme, etc. En réalité, la compétence politique et l'expertise technique sont deux choses complètement différentes. Les experts expliquent leurs points de vue contradictoires sur le thème qu'ils maîtrisent, les citoyens écoutent et, en fonction des informations, choisissent une solution. C'est exactement le principe des jurys d'assises. On ne demande pas aux jurés tirés au sort d'être des juristes professionnels; seulement de trancher/choisir honnêtement si l'accusé est coupable ou pas. Ensuite, ce sont les "techniciens" (magistrats) qui feront le travail. 

L'éducation politique est largement insuffisante en France. c'est évident. Notre société est une société de droit où "nul n'est censé ignorer la loi" mais à part les étudiants de faculté de droit, qui étudie la loi, ou, ne serait-ce que la Constitution ? Et pour avoir une formation plus complète, en ajoutant sociologie, finance et autres matières, il faut aller dans une grande école type "Science Po". Les Français ne sont pas éduqués politiquement parce que les dirigeants du pays (depuis deux siècles) ne veulent pas qu'ils le soient; afin que leur "caste" monopolise les pouvoirs politiques. Il faut donc réagir et devenir des citoyens autodidactes; et pour ceux qui ont des compétences en sciences politiques, partager avec leurs concitoyens.

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