mercredi 27 avril 2016

Le général Soubelet, auteur d'un livre critique, perd son poste

Sorti de son devoir de réserve en publiant un livre très critique sur l'état du pays, le général Soubelet a perdu son poste de commandant de la gendarmerie d'outre-mer selon un décret signé par François Hollande paru au Journal Officiel le vendredi 22 avril 2016.

Rappelons que cet homme courageux avait déjà été éloigné en outre-mer en 2014 suite à un constat d'une franchise exemplaire face au laxisme de la Justice vis-à-vis des contrevenants étrangers, lkors d'un entretien filmé avec une commission de députés.
Cf. la vidéo :

https://youtu.be/pMwZkLe9W-E
Cf. l'article au sujet de sa mutation : http://www.leparisien.fr/politique/emoi-a-la-gendarmerie-apres-la-mutation-d-un-general-01-08-2014-4040765.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.com

Mais cette mise au placard n'a pas suffit. Voilà qu'on le prive maintenant de toute liberté d'expression. Triste pays que la France dans lequel on pense que "casser le thermomètre" suffit à faire disparaître la maladie".

Mes respects mon général !

1 commentaire:

Je a dit…

Emoi à la gendarmerie après la mutation d'un général
Justice. L'ancien numéro 3 de la gendarmerie vient d'être déplacé d'office. Son tort : avoir critiqué la politique pénale du gouvernement. Les troupes sont mécontentes.

Rarement mutation n'aura laissé un goût aussi amer. A l'intéressé d'abord, mais aussi aux très nombreux soutiens qui, en interne, s'émeuvent d'une décision disproportionnée prise à l'égard du numéro 3 de la gendarmerie nationale. Après des semaines de supputations, la décision a finalement été rendue officielle mercredi en Conseil des ministres : Bertrand Soubelet, le directeur des opérations et de l'emploi au sein de la direction générale, quitte son poste pour prendre la direction de la gendarmerie d'outre-mer, forte de près de 4 000 personnes.

Bien que présentée comme prestigieuse et malgré le fait que les voies officielles s'en défendent, cette nouvelle affectation revêt la forme d'une sanction.

En cause : la prise de parole de ce général étoilé devant l'Assemblée nationale en fin d'année dernière. Le 18 décembre, Bertrand Soubelet intervenait devant la commission parlementaire dans le cadre de ses travaux sur la lutte contre l'insécurité. Devant les députés, le militaire avait expliqué -- chiffres à l'appui -- que la réponse pénale était parfois en décalage avec les infractions constatées. « Evidemment, l'insécurité et le sentiment d'insécurité ne cesseront d'augmenter tant que la réponse collective à la délinquance ne sera pas adaptée », avait-il notamment estimé.

Salué pour son courage sur les forums des gendarmes, Bertrand Soubelet venait, sans le savoir, de compliquer davantage les rapports déjà délicats qu'entretenaient la garde des Sceaux, Christiane Taubira, et le ministre de l'Intérieur de l'époque, Manuel Valls.

Ce dernier n'a en effet jamais digéré cette prise de parole d'un haut gradé, pourtant loué par ses pairs pour son professionnalisme. « Valls a estimé que cette sortie était une attaque dirigée contre Taubira avec laquelle les relations étaient en voie de pacification », révèle un élu de la majorité.

A plusieurs de ses proches, le général Soubelet, meurtri par ces accusations, assurait « n'avoir jamais souhaité provoquer de polémique ni opposer l'Intérieur à la Justice », mais « dresser un constat factuel de la délinquance, basé sur des chiffres ». Des explications qui avaient rassuré la garde des Sceaux.

Ami de trente ans du général Soubelet, Denis Favier, le directeur général de la gendarmerie nationale, avait lui aussi expliqué que les propos de son numéro 3 n'avaient pas vocation à mettre en cause la politique pénale du gouvernement. Mais au début du mois de janvier, soit trois semaines après les déclarations devant les députés, les deux hommes se rencontrent. Selon nos informations, un article du « Figaro » relatant l'audition parlementaire plonge le patron de la gendarmerie dans l'embarras. Denis Favier se décide à demander à son ami de quitter son poste.

La décision est aujourd'hui très mal perçue dans les casernes où l'on juge cette mutation injuste. « C'est une décision politique qui s'apparente à de la censure, décrypte un connaisseur de l'institution. Il n'est pas impossible que Soubelet ait été lâché par certains qui, au regard de leurs ambitions et de leurs sensibilités politiques, ne tiennent pas à insulter le pouvoir en place. » Hier, trois députés (UMP) membres de la mission d'information parlementaire devant laquelle s'était exprimé le général Soubelet ont démissionné pour protester.