Malgré mon bonheur de voir Frédéric (Lordon) s’engager résolument pour un processus constituant populaire, je voudrais signaler une réserve que m’inspire sa position actuelle.
Quand Fred se dit prêt à défendre une « République sociale »
(c’est-à-dire, il le précise fortement, supprimant la propriété privée
des moyens de production), il reste redoutablement clivant, je trouve :
il impose là le cœur du marxisme dans la constitution de son choix, et
ce mot d’ordre-là retire de la délibération politique ordinaire le choix
populaire du dosage de collectivisme souhaitable (ce qui est aussi
illégitime que d’imposer définitivement le néolibéralisme dans une
anticonstitution européenne).
Je vois là un programme qui va tenir à l’écart des millions de citoyens, certes « en lutte » et « en sédition » mais peu ou pas (encore) collectivistes, et qui ne seront donc pas invités à (voire écartés de) la « convergence des luttes » (avec des guillemets parce que insincère).
À mon avis, si on est démocrate, on défend un processus constituant populaire *sans préjuger* de ce que ce processus produira, et *sans exclure* qui que ce soit (hâtivement qualifié de fasciste ou d’extrême droite ou de populiste ou de radical ou de démagogue ou de capitaliste ou de phallocrate ou de patron ou de spéculateur ou de viriliste ou d’homophobe ou de bolchevique ou que sais-je, etc.).
Et là, si on arrive à être vraiment accueillants, vraiment bienveillants, a priori et sincèrement, on peut espérer raisonnablement une immense convergence des luttes, sans guillemets parce que sincèrement ouverte à tous, vraiment.
C’est précisément cette union populaire massive que les talibantifas (milices anonymes imposant autoritairement leur police de la pensée à gauche) interdiront toujours, brutalement.
Je le constate déjà dans le mouvement #NuitDebout place de la République."
Étienne Chouard
Je vois là un programme qui va tenir à l’écart des millions de citoyens, certes « en lutte » et « en sédition » mais peu ou pas (encore) collectivistes, et qui ne seront donc pas invités à (voire écartés de) la « convergence des luttes » (avec des guillemets parce que insincère).
À mon avis, si on est démocrate, on défend un processus constituant populaire *sans préjuger* de ce que ce processus produira, et *sans exclure* qui que ce soit (hâtivement qualifié de fasciste ou d’extrême droite ou de populiste ou de radical ou de démagogue ou de capitaliste ou de phallocrate ou de patron ou de spéculateur ou de viriliste ou d’homophobe ou de bolchevique ou que sais-je, etc.).
Et là, si on arrive à être vraiment accueillants, vraiment bienveillants, a priori et sincèrement, on peut espérer raisonnablement une immense convergence des luttes, sans guillemets parce que sincèrement ouverte à tous, vraiment.
C’est précisément cette union populaire massive que les talibantifas (milices anonymes imposant autoritairement leur police de la pensée à gauche) interdiront toujours, brutalement.
Je le constate déjà dans le mouvement #NuitDebout place de la République."
Étienne Chouard
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