Le film fait l'objet d'un suivi particulier de la part de ses réalisateurs et sympathisants, puisqu'il est régulièrement projeté dans des salles françaises et belges, et suivi de débats1.
Synopsis
Les médias se proclament « contre-pouvoir ». Pourtant, la grande majorité des journaux, des radios et des chaînes de télévision appartiennent à des groupes industriels ou financiers intimement liés au pouvoir. Au sein d’un périmètre idéologique minuscule se multiplient les informations pré mâchées, les intervenants permanents, les notoriétés indues, les affrontements factices et les renvois d’ascenseur.
En 1932, Paul Nizan publiait Les Chiens de garde pour dénoncer les philosophes et les écrivains de son époque qui, sous couvert de neutralité intellectuelle, s’imposaient en gardiens de l’ordre établi. Aujourd’hui, les chiens de garde, ce sont ces journalistes, éditorialistes et experts médiatiques devenus évangélistes du marché et gardiens de l’ordre social. Sur le mode sardonique, Les Nouveaux chiens de garde dresse l’état des lieux d’une presse volontiers ignorante des valeurs de pluralisme, d’indépendance journalistique et d’objectivité qu’elle prétend incarner. Le film pointe la menace croissante d’une information pervertie en marchandise, et dénonce la collusion entre les élites politiques, médiatiques et financières, en prenant pour exemple le Club du Siècle.
Le film est construit sur de nombreux extraits d’émissions de télévision ou de radio, des animations infographiques et des analyses par le journaliste de France 3 Michel Naudy, les économistes Jean Gadrey et Frédéric Lordon, Henri Maler animateur d’Acrimed et le sociologue François Denord.
Gilles Balbastre est un journaliste français, qui a travaillé à France 2, FR3, M6, en tant que pigiste. Il a suivi une formation de journaliste reporter d'images et est l'auteur de plusieurs documentaires diffusés sur France 5.
Carrière
Gilles Balbastre réalise en 2001 un reportage Le chômage a une histoire, documentaire où il cherche à montrer que la paupérisation des Français viendrait d'un projet politique et d'un renversement du rapport de force patron/employé. Il collabore par la suite au journal satirique PLPL, puis devient directeur de la publication de son successeur Le Plan B. Il collabore également au mensuel Le Monde diplomatique.
Dans le livre du sociologue Alain Accardo Journalistes au quotidien, pour une socioanalyse des pratiques journalistiques (1995), il livre un long témoignage sur la manière dont fonctionne la rédaction d'une chaîne de télévision et comment l'information est sélectionnée et construite.
En 2006, il conçoit pour France 5 une nouvelle série de trois documentaires sur la privatisation des services publics et ses enjeux, dont un documentaire sur EDF qu'il a lui-même réalisé.
En 2008, il réalise Fortunes et infortunes des familles du Nord, un documentaire proposant les portraits croisés des membres d'une grande famille de négociants en laine de Roubaix/Tourcoing, les Dewavrin, et de leurs ouvriers, quelques années après la fermeture des usines dans la région et les délocalisations en Roumanie puis en Chine.
Il travaille durant plusieurs années à la réalisation d'un long-métrage s'inspirant du livre de Serge Halimi, Les Nouveaux chiens de garde, titre directement inspiré du pamphlet philosophique de Paul Nizan intitulé Les chiens de garde.
Documentaires
- Le Chômage a une histoire, (Une histoire du chômage en France de 1967 à 2001), 52 min, 2001, production Point du jour1. Interview radiophonique : Partie 1/2, Partie 2/2.
- Moulinex, la mécanique du pire, 52 min, 2003, production Point du jour2.
- EDF, les apprentis sorciers, 51 min, 2006, production Point du jour3 (ce film est le troisième opus d'une série de trois documentaires conçue par Gilles Balbastre dans laquelle ont également été diffusés La Poste, un drôle de pli, de Marie-Pierre Jaury, et SNCF, une erreur d'aiguillage, d'Atisso Médessou).
- Fortunes et infortunes des familles du Nord, 51 min, 2008, production Point du jour4.
- Salariés sans frontières, 2012.
- Vérités et mensonges sur la SNCF, 52 min, 2015, production Comité d'Entreprise Régional SNCF Nord Pas de Calais et émergences.
Ouvrages
- Journalistes au quotidien (sous la direction d'Alain Accardo), éd. Le Mascaret, Bordeaux, 1995.
- Journalistes précaires (sous la direction d'Alain Accardo), éd. Le Mascaret, Bordeaux, 1998.
- Journalistes précaires, journalistes au quotidien, (sous la direction d'Alain Accardo), Agone, Marseille, 2007.
Yannick Kergoat est un réalisateur, scénariste et monteur français.
Biographie
Il collabore notamment avec Cédric Klapisch (Ni pour ni contre (bien au contraire) en 2002, Rachid Bouchareb pour Indigènes (2006), Costa-Gavras pour Eden à l'ouest (2008), Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien) avec lequel il remporte un César du meilleur montage. Il a coréalisé et écrit avec Gilles Balbastre le documentaire Les Nouveaux Chiens de garde. Il est co-animateur de l'association Acrimed.
Filmographie
- 1997 : Assassin(s) de Mathieu Kassovitz
- 1998 : La Vie rêvée des anges d'Érick Zonca
- 2000 : Harry, un ami qui vous veut du bien de Dominik Moll
- 2000 : Le Secret de Virginie Wagon
- 2002 : Ni pour ni contre (bien au contraire) de Cédric Klapisch
- 2002 : Amen. de Costa-Gavras
- 2003 : Gothika de Mathieu Kassovitz
- 2005 : Le Couperet de Costa-Gavras
- 2006 : Indigènes de Rachid Bouchareb
- 2008 : Eden à l'ouest de Costa-Gavras
- 2010 : Hors-la-loi de Rachid Bouchareb
- 2011 : Les Nouveaux Chiens de garde avec Gilles Balbastre
- 2013 : Renoir de Gilles Bourdos
- 2014 : Lou ! Journal infime de Julien Neel
- César du meilleur montage pour Harry, un ami qui vous veut du bien en 2001
- Nommé pour le montage d'Indigènes en 2007 et pour le meilleur documentaire pour Les Nouveaux Chiens de garde en 2011
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Acrimed (acronyme d'« Action critique Médias ») est une association française loi de 1901 de critique des médias, proche de la gauche antilibérale, créée en 1996 à l'initiative d'Henri Maler et de quelques autres (dont Patrick Champagne, sociologue proche de Pierre Bourdieu), dans la foulée du mouvement social de novembre et décembre 1995 et dans le sillage d'un appel à la solidarité avec les grévistes, en réponse à la façon dont les grands médias auraient pris parti contre ce mouvement et neutralisé l'expression de ses acteurs.
Auto-constituée en « Observatoire des médias », attentive à la vérification des faits, Acrimed réunit des journalistes et des salariés des médias, des chercheurs et des universitaires, des acteurs de la vie associative et politique. Association adhérente d'Attac jusqu'en 2008, Acrimed s'inscrit dans le mouvement altermondialiste.
Depuis octobre 2011, Acrimed publie par ailleurs une revue papier trimestrielle, le magazine Médiacritique(s).
Objectifs
L'association résume ses objectifs en quatre points5 : « informer, contester, proposer, mobiliser ».
Acrimed se donne pour but :
« d’intervenir publiquement, par tous les moyens à sa disposition, pour mettre en question la marchandisation de l’information, de la culture et du divertissement, ainsi que les dérives du journalisme quand il est assujetti aux pouvoirs politiques et financiers et quand il véhicule le prêt-à-penser de la société de marché. »
S'appuyant sur les analyses critiques d'économie et de sociologie des médias et du journalisme — et notamment sur les travaux de Pierre Bourdieu et Noam Chomsky —, l'association se donne pour objectifs d' « informer sur l'information », sur son contenu et sur les conditions de sa production, ainsi que d'analyser les effets de la subordination des métiers du journalisme aux pouvoirs économiques qui dominent les médias et aux pouvoirs politiques qui les maintiennent sous tutelle.
Selon Acrimed, cette situation explique largement la transgression répétée des règles de la déontologie journalistique. Parmi les cibles de l'association, on retiendra la critique de toutes les formes de connivence pratiquée par une minorité de journalistes qui occupent les sommets de la profession, ainsi que la contestation des « intellectuels médiatiques » dont elle déplore l'omniprésence dans les médias, laquelle omniprésence générerait un appauvrissement de la pluralité des points de vue.
Publications d'Acrimed
Le site Web Acrimed
Acrimed publie sur son site web des contributions élaborées par le comité de rédaction de l'association, ainsi que des articles de correspondants, le cas échéant sous forme de tribunes libres.
Ce site dispose d'une visibilité importante sur Internet : lors du débat au sujet du Traité établissant une Constitution pour l'Europe, il a été montré par un groupe de recherche de l'Université de Compiègne qu'il était à égalité avec Rezo.net l'un des principaux sites de référence sur le sujet, devancé seulement par Libération.fr.
Le magazine trimestriel Médiacritique(s)
Depuis octobre 2011, Acrimed publie un magazine trimestriel appelé Médiacritique(s), vendu en librairie ou sur la boutique en ligne de l'association.
Les numéros épuisés sont proposés librement en téléchargement sur le site de l'association.
Autres publications
Acrimed diffuse également ses travaux et analyses sur d'autres supports. Avant la création de Médiacritique(s), un Magazine présenté comme une publication intempestive et aléatoire a été diffusé selon différents modes. Les no 1 et 3 sont en vente auprès de l'association directement. Les no 2 et 4 ont été diffusés en supplément dans le journal Le Plan B.
L'association a également publié trois livres chez les Éditions Syllepse :
2005 : Médias en campagne. Retours sur le référendum de 2005. Coordonné et mis en forme par Henri Maler et Antoine Schwartz.
2008 : Tous les médias sont-ils de droite ?. Coordonné et mis en forme par Mathias Reymond et Grégory Rzepski.
2010 : Médias et mobilisations sociales. La morgue et le mépris. Coordonné et mis en forme par Henri Maler et Mathias Reymond.
Les rédacteurs d'Acrimed participent aussi à de nombreux débats en France et à l'étranger.
Le journal satirique PLPL présentait Acrimed comme sa « vitrine universitaire ». À quoi Acrimed réplique, ironiquement, que PLPL n'est que « l'une des succursales non franchisées d'Acrimed ».
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