Il fallut attendre quatre-vingt ans (après l’acceptation du pancrace aux Jeux Olympiques, en 648 avant J.-C.) pour qu’un premier champion réussisse à conquérir trois titres olympiques consécutivement : Arrhichion de Phigaleia (en 572, 568 et 564 avant J.-C.). Hélas, cette victoire est dramatiquement révélatrice de la dureté de ce sport puisqu’Arrhichion mourut des suites du combat et ne fut couronné qu’à titre posthume !
Pour confirmer cette impression de sport extrême, en plus de 1000 années de compétitions olympiques, seuls trois autres pancratiastes parviendront eux aussi à conquérir trois couronnes d’olivier à Olympie. Voici leur classement, en prenant en compte la deuxième compétition la plus prestigieuse de l’Antiquité (l’équivalent de nos modernes « championnats du monde ») : les Jeux Pythiques qui se déroulaient tous les quatre ans dans le sanctuaire de Delphes.
1- Dorieus fils de Diagoras, de Rhodes qui conquit ses trois titres olympiques en 432, 428 et 424 avant J.-C. auxquels il ajouta quatre victoires pythiques en 438, 434, 430 et 426 avant J.-C., l’une d’entre elles remportée, comble de l’honneur, sans que personne n’ose s’opposer à lui. Pour l’anecdote, Dorieus était issu d’une famille de pugilistes et de pancratiastes : son père, deux frères et deux neveux conquirent eux aussi des titres olympiques.
2- Astyanax de Milet qui conquit ses trois titres olympiques en 324, 320 et 316 avant J.-C., auxquels il ajouta trois titres pythiques. Comme on le disait très fort en pugilat, on peut soupçonner que son style de prédilection était « l’ano pankration », c’est-à-dire l’équivalent antique de la boxe pieds-poings avec projections.
3- Sostratos dit « le briseur de doigts » fils de Sosistratos, de Sikyon qui conquit ses trois titres olympiques en 364, 360 et 356 avant J.-C. et qui ajouta deux titres pythiques à son palmarès ainsi qu’une douzaine d’autres dans les grands Jeux sacrés.
Le chemin est encore long pour Fedor Emelianenko, de Russie, s’il veut régner aussi longtemps que ces champions de référence. Actuellement, à 32 ans, il en est à "seulement" six années de règne, encore loin de Dorieus de Rhodes dont on peut estimer la domination à quinze années (et le gabarit, d'après des statues grandeur nature, à 1m80, 109kg). Mais Fedor Emelianenko aura quand même marqué son époque en étant le plus grand champion depuis la renaissance du « combat libre ».
dimanche 15 février 2009
Les champions absolus (2)
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