samedi 12 juillet 2008
Un processeur minuscule destiné... au corps humain
Par Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences
Phoenix mesure un millimètre carré et consomme 30 picowatts. Ses concepteurs ne veulent pas l'intégrer dans un téléphone portable mais sous la peau ou sur une lentille de contact, pour surveiller des paramètres biologiques, de la glycémie à la pression oculaire.
A l'université du Michigan, David Blaauw et son équipe cherchent par tous les moyens à réduire la consommation d'un processeur. Leur but est d'aboutir à une autonomie et une miniaturisation suffisantes pour obtenir des circuits implantables capables d'assurer des fonctions de surveillance dans l'organisme humain.
Baptisé Phoenix, leur dernier prototype, présenté récemment, pulvérise les records de – faible – consommation. Ce minuscule circuit d'un millimètre carré ne consomme au repos que 30 picowatts (soit 30 millièmes de milliardième de watt). En utilisant les récentes batteries à film mince, dans lesquelles le classique électrolyte liquide est remplacé par un matériau solide, le volume total atteindrait un millimètre cube et fonctionnerait pendant une dizaine d'années. Avec une taille aussi petite, le processeur et sa batterie peuvent être implantés sous la peau et connectés à un capteur, par exemple pour mesurer la pression sanguine ou la glycémie. On pourrait aussi installer le tout dans l'épaisseur d'une lentille de contact où il pourrait suivre en permanence la pression intra-oculaire, qui doit être surveillée dans certaines pathologies.
Pour parvenir à une consommation si basse, les chercheurs ont dû explorer des pistes ignorées de l'électronique traditionnelle. La fréquence du processeur n'est que 100 kHz (kilohertz), une allure d'escargot en comparaison des gigahertz d'un processeur d'ordinateur et qui ramène aux performances du préhistorique 4004 présenté par Intel en 1971. Cette lenteur n'est cependant pas handicapante pour un circuit qui n'aura qu'à effectuer quelques mesures à intervalles réguliers. « Pour contrôler la pression oculaire, nous n'avons besoin que d'effectuer des mesures espacées de quelques minutes » explique David Blaauw à la revue Technology review.
Le dessin du circuit est lui aussi différent d'un processeur habituel. Les fabricants cherchent des finesses de gravure toujours plus petites et parviennent aujourd'hui à inscrire des motifs de 45 nanomètres (nm) d'épaisseur. David Blaauw et son équipe, eux, ont gravé Phoenix avec une finesse de 180 nm, celle des premiers Pentium 4, en 2000. L'avantage de circuits plus épais, expliquent les chercheurs, est de limiter les pertes de courant électrique. De plus, l'équipe a poussé très loin le mode d'économie d'énergie en ajoutant des transistors supprimant complètement l'alimentation électrique de l'unité de calcul lorsque le processeur est au repos. Pour un circuit qui ne se réveille que de temps à autre pour effectuer un court travail, la consommation au repos est en effet déterminante pour l'autonomie. Enfin, l'alimentation électrique est des plus réduites, ce circuit ascétique n'ayant besoin que de 500 millivolts, quatre fois moins que les processeurs les plus sobres de l'informatique.
Les applications envisageables sont multiples, en médecine mais aussi partout où il faut installer des capteurs pour surveiller l'évolution de paramètres, température, pression, teneur en polluants, etc.
Phoenix mesure un millimètre carré et consomme 30 picowatts. Ses concepteurs ne veulent pas l'intégrer dans un téléphone portable mais sous la peau ou sur une lentille de contact, pour surveiller des paramètres biologiques, de la glycémie à la pression oculaire.
A l'université du Michigan, David Blaauw et son équipe cherchent par tous les moyens à réduire la consommation d'un processeur. Leur but est d'aboutir à une autonomie et une miniaturisation suffisantes pour obtenir des circuits implantables capables d'assurer des fonctions de surveillance dans l'organisme humain.
Baptisé Phoenix, leur dernier prototype, présenté récemment, pulvérise les records de – faible – consommation. Ce minuscule circuit d'un millimètre carré ne consomme au repos que 30 picowatts (soit 30 millièmes de milliardième de watt). En utilisant les récentes batteries à film mince, dans lesquelles le classique électrolyte liquide est remplacé par un matériau solide, le volume total atteindrait un millimètre cube et fonctionnerait pendant une dizaine d'années. Avec une taille aussi petite, le processeur et sa batterie peuvent être implantés sous la peau et connectés à un capteur, par exemple pour mesurer la pression sanguine ou la glycémie. On pourrait aussi installer le tout dans l'épaisseur d'une lentille de contact où il pourrait suivre en permanence la pression intra-oculaire, qui doit être surveillée dans certaines pathologies.
Pour parvenir à une consommation si basse, les chercheurs ont dû explorer des pistes ignorées de l'électronique traditionnelle. La fréquence du processeur n'est que 100 kHz (kilohertz), une allure d'escargot en comparaison des gigahertz d'un processeur d'ordinateur et qui ramène aux performances du préhistorique 4004 présenté par Intel en 1971. Cette lenteur n'est cependant pas handicapante pour un circuit qui n'aura qu'à effectuer quelques mesures à intervalles réguliers. « Pour contrôler la pression oculaire, nous n'avons besoin que d'effectuer des mesures espacées de quelques minutes » explique David Blaauw à la revue Technology review.
Le dessin du circuit est lui aussi différent d'un processeur habituel. Les fabricants cherchent des finesses de gravure toujours plus petites et parviennent aujourd'hui à inscrire des motifs de 45 nanomètres (nm) d'épaisseur. David Blaauw et son équipe, eux, ont gravé Phoenix avec une finesse de 180 nm, celle des premiers Pentium 4, en 2000. L'avantage de circuits plus épais, expliquent les chercheurs, est de limiter les pertes de courant électrique. De plus, l'équipe a poussé très loin le mode d'économie d'énergie en ajoutant des transistors supprimant complètement l'alimentation électrique de l'unité de calcul lorsque le processeur est au repos. Pour un circuit qui ne se réveille que de temps à autre pour effectuer un court travail, la consommation au repos est en effet déterminante pour l'autonomie. Enfin, l'alimentation électrique est des plus réduites, ce circuit ascétique n'ayant besoin que de 500 millivolts, quatre fois moins que les processeurs les plus sobres de l'informatique.
Les applications envisageables sont multiples, en médecine mais aussi partout où il faut installer des capteurs pour surveiller l'évolution de paramètres, température, pression, teneur en polluants, etc.
Ma vie sans Internet (article paru dans Le Monde 4/07/08)
Au début, c'est juste énervant. L'écran qui reste vide, la page blanche, la connexion qui foire... Zut, comment je vais faire ? On attend, on s'occupe à autre chose. Et puis ça revient. Mais si ça ne revenait pas ? "J'ai été privé d'Internet pendant trois mois. A cette époque, j'étais célibataire et je passais tout mon temps libre sur la Toile, raconte Adrien Klein, 33 ans. J'étais sur Facebook, je draguais sur Meetic, l'ordinateur me servait de télé, de journal... Et puis j'ai déménagé, et là, pas de connexion. Ç'a été un vrai choc. Je tournais en rond, je ne savais plus quoi faire. D'un coup, je m'ennuyais tellement. J'étais au bord de la dépression..." Carrément.
Internet a rempli nos vies. Certaines vies, du moins. D'après l'Insee, 59 % de la population et 80 % des familles ayant des enfants sont branchés au réseau. Selon le Credoc (Centre de recherche pour l'étude des conditions de vie), plus de la moitié de la population considère qu'Internet est utile dans la vie quotidienne. Depuis 2001, 3 millions de personnes supplémentaires s'y mettent tous les ans. Rythme énorme. Pour les 12-25 ans, le Web est la première source d'information et de divertissement, devant la télévision.
Jean-Charles Nayebi, auteur de La Cyberdépendance en 60 questions (Retz 2007), estime à près de 8 % le nombre d'internautes "cyberdépendants". "Depuis que je n'ai plus Internet, je me sens frustré du système, raconte Maurice Morea, retraité. A mon travail, je consultais tout le temps, j'étais accro à Google Earth. Aujourd'hui, je dois faire un effort pour aller vers la culture, et je m'en veux. Alors j'achète des grilles de sudoku. Mais ça ne remplace pas.
"A la frustration s'ajoutent de réelles complications du quotidien. "Des gestes qui étaient devenus simples redeviennent compliqués, et du coup on le supporte moins. Quand j'ai besoin d'un billet de train, maintenant, il faut que j'aille en agence. La première est à 25 km de chez moi." Au service communication de la SNCF, on avoue ne jamais s'être penché sur la question.
Des régions entières sont encore dépourvues de l'accès à l'ADSL. C'est le cas de plusieurs villages des Hautes-Pyrénées. Villelongue, par exemple. Là, la distribution est aléatoire. Les deux extrémités du village, par amplification, ont du 512 kilobits/seconde. Au 6, au 13 et au 17, aussi. Au 5 et au 9, non : on patine à 33. C'est la loterie totale, l'apartheid numérique... Jaime Andreu habite au 9. "Pour aller dans ma messagerie, il me faut quatre minutes. Je ne peux pas regarder une vidéo. J'aimais bien aller sur des sites de musée, consulter les bibliothèques. Je ne peux plus. Pour lire le journal, du coup, je descends à Pierrefitte."A Estaing, un peu plus loin, au bord d'un superbe lac touristique, même topo. Michel Bourdon, retraité, s'y occupe d'une chorale. "Nos copains nous envoient des photos de leurs petits-enfants, les diaporamas rigolos sur Sarkozy... Parce que tout le monde a l'ADSL. Sauf nous. Et ça bloque. Un jour, une chanteuse m'a envoyé une affiche. J'ai mis 55 minutes à ouvrir le fichier. En plus, je paye à l'heure, pas au forfait." Alors il s'arrange. Une amie lui ouvre sa messagerie tous les matins, lui élimine ses spams et lui met les volumes importants sur une clé USB qu'elle lui donne quand ils se voient. "C'est un inconvénient qui va avec un choix de vie. Ce serait paradoxal de vouloir l'isolement et de se plaindre", dit il, philosophe.
Philosophe, le patron du camping Pyrénées Natura l'est beaucoup moins. Lui travaille toute l'année avec l'international, les Pays-Bas en particulier. "Dès que je reçois plus qu'un simple e-mail, cela prend des heures." Les habitants ont tenté de s'organiser : pétitions, plaintes, proposition auprès de France Télécom de s'unir et de prendre trente abonnements, menaces auprès des mêmes de ne pas garder d'abonnement téléphonique... " Il n'y a pas d'interlocuteur. On appelle Orange, et on tombe sur un incompétent incapable de nous passer quelqu'un d'autre", se plaint Jaime Andreu. Le conseil général veut se saisir du problème. La nouvelle présidente a affirmé que l'ADSL était une de ses priorités. A Villelongue, à Estaing, on attend... Selon une étude australienne, les ménages qui utilisent Internet pour réaliser des achats en ligne, effectuer des opérations bancaires et des réservations ou rechercher des informations administratives économisent quatre heures de temps par semaine.
Problème de riches ? Petits soucis de confort ? Pas seulement. "La fracture autour d'Internet est double, explique le psychanalyste Serge Tisseron, auteur de Virtuel mon amour (Albin Michel, 226 p., 17 euros) : une fracture sociale, qui en rend les tarifs encore prohibitifs pour les plus pauvres ; et une fracture générationnelle qui peut frapper au sein de la même famille." Il y a ceux qui ne sont pas branchés parce que ça ne les intéresse pas. Les personnes âgées, qui pataugent dans les explications, se trompent de touche... Et ceux qui ne peuvent pas l'avoir.
Le Credoc a repéré deux secteurs où l'absence d'Internet entraîne de vraies inégalités : l'école, et la recherche d'emploi. "De plus en plus de professeurs envoient les élèves chercher sur Internet, raconte Sylvia Fabre, documentaliste au collège d'Hourtin, en Gironde. Il y en a encore quelques-uns qui ne l'ont pas. Ce sont souvent ceux qui ont par ailleurs de vrais problèmes sociaux." Robert Charron, professeur de sciences et vie de la Terre dans le même établissement, confirme : "Même s'il y a des accès au centre de documentation et à la salle informatique, les élèves qui n'ont pas Internet chez eux sont plus ou moins défavorisés." D'autant qu'il existe maintenant une épreuve informatique au brevet.
Au service de la délégation aux usagers de l'Internet du ministère de l'éducation nationale, aucun chiffre, aucune donnée exacte sur le nombre d'élèves n'ayant pas accès au réseau n'est disponible. Tristan, 13 ans, 1,50 m et d'immenses yeux bruns, en 5e à Eysines (Gironde), en fait partie. Et le vit mal. "Je dois me débrouiller autrement, aller chez des copains. Mes parents n'ont pas de livres, alors je ne peux rien chercher chez moi. Je vais au CDI (centre de documentation et d'information), mais ce n'est pas toujours libre. Il faut attendre, y aller à heures fixes." Mais ce ne sont pas ces complications scolaires qui le touchent le plus. "Tous mes copains chatent, vont sur MSN, jouent en ligne. Moi, je ne peux pas. Je vais jouer chez eux, mais ce n'est pas pareil." C'est là, face à l'absence de l'écran, plus que dans ses vacances obligées à la cité ou l'exiguïté de son logement, qu'il comprend qu'il est pauvre.
De plus en plus d'administrations (caisses d'allocations familiales, assurance-maladie, impôts, Trésor public...) proposent des informations et des services en ligne. Avec succès : 37 % des sites publics visités sont ceux des services sociaux. Quid de ceux qui n'y ont pas accès ? "J'ai été au chômage pendant six mois, raconte Etienne Lemaitre, 53 ans. Au bout de ce temps-là, un ami m'a proposé de faire mes recherches sur le Net depuis chez lui. Là, j'ai trouvé assez vite.
"Nous avons mis en place des postes en libre accès dans toutes les agences de France", explique le responsable adjoint de l'ANPE Paris- Saint-Georges. Un sondage réalisé pour le Syntec (Syndicat du conseil en recrutement) montre que 43 % des directeurs des ressources humaines utilisent Internet pour recruter leurs cadres.
"Avec le temps, les personnes en recherche d'emploi qui n'ont pas accès à Internet se trouveront de plus en plus pénalisées, estime Régis Bigot, du Credoc. Internet offre à ceux qui sont déjà les mieux dotés en ressources - culturelles et relationnelles, notamment - des opportunités d'actions élargies et des perspectives excitantes. Les autres, tant pis." Et pourtant, certains (qui, généralement, en disposent au bureau....) choisissent de ne plus utiliser l'Internet, ou de s'en désintoxiquer. Isabelle Sonat, qui élève seule deux enfants de 8 et 12 ans dans le Médoc, s'en est délibérément coupée. "Je le fais pour mes petits. Seule, je n'arrivais pas à les limiter, explique- t-elle. Ils y passaient tout leur temps libre. C'étaient des disputes permanentes pour les envoyer au lit. Alors j'ai résilié mon abonnement. Ç'a été dur au début. Mais je sais qu'ils jouent beaucoup chez leurs amis, et pour les devoirs on peut aller chez des voisins ou à mon bureau."
"Certains refusent Internet, précise Serge Tisseron, parce qu'ils ont peur de ne plus lui résister : des gens qui y passaient trop de temps, d'autres qui y voient des lieux d'excitation (sites de rencontres, sites érotiques) qui vont leur compliquer la vie. Comme ils ne peuvent pas résister à la machine, ils s'en privent." Et s'ouvre alors la redécouverte d'autre chose. "Déjà, je me suis déconnecté des trucs débiles genre "Star Ac", que je suivais sur MSN, raconte Eva Hamzaoui, volleyeuse. Comme je n'avais plus d'infos en ouvrant ma session le matin, j'ai découvert la radio. C'est beaucoup mieux.
"A 32 ans, Antoine a été nommé dans une agence bancaire près de Château- Thierry, dans l'Aisne. " Je n'ai plus d'Internet à la maison. Au début, je me demandais comment je ferais. J'ai trouvé d'autres occupations. Je me promène beaucoup. Je bricole. Je passe mon temps dans le garage plutôt que devant l'écran. Quand j'en ai vraiment besoin, je vais dans un cybercafé." Un temps. "Mais ça m'arrive de moins en moins souvent."
Hubert Prolongeau
Article paru dans l'édition du 05.07.08.
Internet a rempli nos vies. Certaines vies, du moins. D'après l'Insee, 59 % de la population et 80 % des familles ayant des enfants sont branchés au réseau. Selon le Credoc (Centre de recherche pour l'étude des conditions de vie), plus de la moitié de la population considère qu'Internet est utile dans la vie quotidienne. Depuis 2001, 3 millions de personnes supplémentaires s'y mettent tous les ans. Rythme énorme. Pour les 12-25 ans, le Web est la première source d'information et de divertissement, devant la télévision.
Jean-Charles Nayebi, auteur de La Cyberdépendance en 60 questions (Retz 2007), estime à près de 8 % le nombre d'internautes "cyberdépendants". "Depuis que je n'ai plus Internet, je me sens frustré du système, raconte Maurice Morea, retraité. A mon travail, je consultais tout le temps, j'étais accro à Google Earth. Aujourd'hui, je dois faire un effort pour aller vers la culture, et je m'en veux. Alors j'achète des grilles de sudoku. Mais ça ne remplace pas.
"A la frustration s'ajoutent de réelles complications du quotidien. "Des gestes qui étaient devenus simples redeviennent compliqués, et du coup on le supporte moins. Quand j'ai besoin d'un billet de train, maintenant, il faut que j'aille en agence. La première est à 25 km de chez moi." Au service communication de la SNCF, on avoue ne jamais s'être penché sur la question.
Des régions entières sont encore dépourvues de l'accès à l'ADSL. C'est le cas de plusieurs villages des Hautes-Pyrénées. Villelongue, par exemple. Là, la distribution est aléatoire. Les deux extrémités du village, par amplification, ont du 512 kilobits/seconde. Au 6, au 13 et au 17, aussi. Au 5 et au 9, non : on patine à 33. C'est la loterie totale, l'apartheid numérique... Jaime Andreu habite au 9. "Pour aller dans ma messagerie, il me faut quatre minutes. Je ne peux pas regarder une vidéo. J'aimais bien aller sur des sites de musée, consulter les bibliothèques. Je ne peux plus. Pour lire le journal, du coup, je descends à Pierrefitte."A Estaing, un peu plus loin, au bord d'un superbe lac touristique, même topo. Michel Bourdon, retraité, s'y occupe d'une chorale. "Nos copains nous envoient des photos de leurs petits-enfants, les diaporamas rigolos sur Sarkozy... Parce que tout le monde a l'ADSL. Sauf nous. Et ça bloque. Un jour, une chanteuse m'a envoyé une affiche. J'ai mis 55 minutes à ouvrir le fichier. En plus, je paye à l'heure, pas au forfait." Alors il s'arrange. Une amie lui ouvre sa messagerie tous les matins, lui élimine ses spams et lui met les volumes importants sur une clé USB qu'elle lui donne quand ils se voient. "C'est un inconvénient qui va avec un choix de vie. Ce serait paradoxal de vouloir l'isolement et de se plaindre", dit il, philosophe.
Philosophe, le patron du camping Pyrénées Natura l'est beaucoup moins. Lui travaille toute l'année avec l'international, les Pays-Bas en particulier. "Dès que je reçois plus qu'un simple e-mail, cela prend des heures." Les habitants ont tenté de s'organiser : pétitions, plaintes, proposition auprès de France Télécom de s'unir et de prendre trente abonnements, menaces auprès des mêmes de ne pas garder d'abonnement téléphonique... " Il n'y a pas d'interlocuteur. On appelle Orange, et on tombe sur un incompétent incapable de nous passer quelqu'un d'autre", se plaint Jaime Andreu. Le conseil général veut se saisir du problème. La nouvelle présidente a affirmé que l'ADSL était une de ses priorités. A Villelongue, à Estaing, on attend... Selon une étude australienne, les ménages qui utilisent Internet pour réaliser des achats en ligne, effectuer des opérations bancaires et des réservations ou rechercher des informations administratives économisent quatre heures de temps par semaine.
Problème de riches ? Petits soucis de confort ? Pas seulement. "La fracture autour d'Internet est double, explique le psychanalyste Serge Tisseron, auteur de Virtuel mon amour (Albin Michel, 226 p., 17 euros) : une fracture sociale, qui en rend les tarifs encore prohibitifs pour les plus pauvres ; et une fracture générationnelle qui peut frapper au sein de la même famille." Il y a ceux qui ne sont pas branchés parce que ça ne les intéresse pas. Les personnes âgées, qui pataugent dans les explications, se trompent de touche... Et ceux qui ne peuvent pas l'avoir.
Le Credoc a repéré deux secteurs où l'absence d'Internet entraîne de vraies inégalités : l'école, et la recherche d'emploi. "De plus en plus de professeurs envoient les élèves chercher sur Internet, raconte Sylvia Fabre, documentaliste au collège d'Hourtin, en Gironde. Il y en a encore quelques-uns qui ne l'ont pas. Ce sont souvent ceux qui ont par ailleurs de vrais problèmes sociaux." Robert Charron, professeur de sciences et vie de la Terre dans le même établissement, confirme : "Même s'il y a des accès au centre de documentation et à la salle informatique, les élèves qui n'ont pas Internet chez eux sont plus ou moins défavorisés." D'autant qu'il existe maintenant une épreuve informatique au brevet.
Au service de la délégation aux usagers de l'Internet du ministère de l'éducation nationale, aucun chiffre, aucune donnée exacte sur le nombre d'élèves n'ayant pas accès au réseau n'est disponible. Tristan, 13 ans, 1,50 m et d'immenses yeux bruns, en 5e à Eysines (Gironde), en fait partie. Et le vit mal. "Je dois me débrouiller autrement, aller chez des copains. Mes parents n'ont pas de livres, alors je ne peux rien chercher chez moi. Je vais au CDI (centre de documentation et d'information), mais ce n'est pas toujours libre. Il faut attendre, y aller à heures fixes." Mais ce ne sont pas ces complications scolaires qui le touchent le plus. "Tous mes copains chatent, vont sur MSN, jouent en ligne. Moi, je ne peux pas. Je vais jouer chez eux, mais ce n'est pas pareil." C'est là, face à l'absence de l'écran, plus que dans ses vacances obligées à la cité ou l'exiguïté de son logement, qu'il comprend qu'il est pauvre.
De plus en plus d'administrations (caisses d'allocations familiales, assurance-maladie, impôts, Trésor public...) proposent des informations et des services en ligne. Avec succès : 37 % des sites publics visités sont ceux des services sociaux. Quid de ceux qui n'y ont pas accès ? "J'ai été au chômage pendant six mois, raconte Etienne Lemaitre, 53 ans. Au bout de ce temps-là, un ami m'a proposé de faire mes recherches sur le Net depuis chez lui. Là, j'ai trouvé assez vite.
"Nous avons mis en place des postes en libre accès dans toutes les agences de France", explique le responsable adjoint de l'ANPE Paris- Saint-Georges. Un sondage réalisé pour le Syntec (Syndicat du conseil en recrutement) montre que 43 % des directeurs des ressources humaines utilisent Internet pour recruter leurs cadres.
"Avec le temps, les personnes en recherche d'emploi qui n'ont pas accès à Internet se trouveront de plus en plus pénalisées, estime Régis Bigot, du Credoc. Internet offre à ceux qui sont déjà les mieux dotés en ressources - culturelles et relationnelles, notamment - des opportunités d'actions élargies et des perspectives excitantes. Les autres, tant pis." Et pourtant, certains (qui, généralement, en disposent au bureau....) choisissent de ne plus utiliser l'Internet, ou de s'en désintoxiquer. Isabelle Sonat, qui élève seule deux enfants de 8 et 12 ans dans le Médoc, s'en est délibérément coupée. "Je le fais pour mes petits. Seule, je n'arrivais pas à les limiter, explique- t-elle. Ils y passaient tout leur temps libre. C'étaient des disputes permanentes pour les envoyer au lit. Alors j'ai résilié mon abonnement. Ç'a été dur au début. Mais je sais qu'ils jouent beaucoup chez leurs amis, et pour les devoirs on peut aller chez des voisins ou à mon bureau."
"Certains refusent Internet, précise Serge Tisseron, parce qu'ils ont peur de ne plus lui résister : des gens qui y passaient trop de temps, d'autres qui y voient des lieux d'excitation (sites de rencontres, sites érotiques) qui vont leur compliquer la vie. Comme ils ne peuvent pas résister à la machine, ils s'en privent." Et s'ouvre alors la redécouverte d'autre chose. "Déjà, je me suis déconnecté des trucs débiles genre "Star Ac", que je suivais sur MSN, raconte Eva Hamzaoui, volleyeuse. Comme je n'avais plus d'infos en ouvrant ma session le matin, j'ai découvert la radio. C'est beaucoup mieux.
"A 32 ans, Antoine a été nommé dans une agence bancaire près de Château- Thierry, dans l'Aisne. " Je n'ai plus d'Internet à la maison. Au début, je me demandais comment je ferais. J'ai trouvé d'autres occupations. Je me promène beaucoup. Je bricole. Je passe mon temps dans le garage plutôt que devant l'écran. Quand j'en ai vraiment besoin, je vais dans un cybercafé." Un temps. "Mais ça m'arrive de moins en moins souvent."
Hubert Prolongeau
Article paru dans l'édition du 05.07.08.
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Le Kirkpinar d'Edirne
La plus ancienne compétition sportive ininterrompue au monde, en vigueur depuis 1349 (et basée à Edirne depuis 1362), est le Kirkpinar, concours de "yagli gures", lutte traditionnelle turque à l'huile. Ses deux plus grands champions, le maître "Gaddar Kel" Aliço (26 années consécutives de règne de 1861 à 1886) et l'élève Adali Halil (18 années de règne entre 1888 et 1913, selon certaines sources), font partie des 5 meilleurs combattants de tous les temps aux côtés des Spartiates Hipposthènes et Hetoimoklès de Lacédémone (respectivement le père et le fils) et du colossal Milon de Crotone.
mercredi 9 juillet 2008
Des jeux vidéo contrôlés par le cerveau sur le marché dès la fin 2008
Le casque de contrôle mental de jeux vidéo est désormais une réalité et son créateur, la start-up américaine Emotiv, a affirmé cette semaine qu'elle comptait commercialiser ce système dès la fin 2008.
Ce casque baptisé EPOC est doté de 16 électrodes ou capteurs qui sont en contact avec le crâne de l'utilisateur pour mesurer l'activité électrique de son cerveau, selon une technologie d'électroencéphalographie bien rôdée.
Un gyroscope est attaché sur le haut d'EPOC pour contrôler les mouvements de la tête. Le casque est également équipé d'une batterie située sur le côté.
Les capteurs enregistrent aussi les états d'âme et les expressions faciales de l'utilisateur, intégrant toutes ces données dans le logiciel de l'ordinateur qui peut ainsi lire les pensées de la personne, explique à l'AFP Tan Le, co-fondateur d'Emotiv.
"Il y a une correlation directe entre les pensées du sujet et l'action sur l'écran, ce qui permet de réaliser le vieux fantasme de déplacer les objets avec la seule force de l'esprit", ajoute-t-il.
Un jeu vidéo sera intégré à ce casque et le système complet sera offert pour 299 dollars aux Etats-Unis sur le site internet d'Emotiv et dans une sélection de magasins.
Il s'agit d'un jeu d'arts martiaux asiatiques dans lequel, "un maître" fait faire un ensemble d'exercices aux joueurs dont un consistant à soulever des montagnes par la seule force de la pensée.
Un essai du casque fait par l'AFP a montré qu'après un entraînement sur le système EPOC pendant moins d'une minute, le joueur peut mentalement faire tourner, pousser ou tirer des objets sur l'écran et les faire même disparaître.
Emotiv est doté d'un kit de développement de logiciels accessible aux concepteurs et producteurs de jeux vidéo aussi bien qu'aux programmeurs travaillant dans tous les domaines où il y a des interactions enre les humains et l'ordinateur comme la réalité virtuelle, les automobiles et les soins médicaux.
Cette technologie pourrait ainsi être utilisée pour que des personnages virtuels puissent exprimer en ligne les états d'âme et pensées de vraies personnes, selon Marco Della Torre, un ingénieur d'Emotiv.
Le kit de logiciel de contrôle par la pensée d'Emotiv offert à des tiers a déjà été télédéchargé depuis le site internet de la société plus d'un millier de fois, précise Tan Le.
"Il y a beaucoup de sociétés classées dans les 500 premières de Fortune qui se sont dites intéressées par notre système", assure-t-il.
Même les services de police sont intéressés par les capacité du casque EPOC de lire les pensées des individus, ajoute Tan Le.
"EPOC pourrait certainement être utilisé comme un polygraphe très fiable", selon lui.Quant aux applications médicales, cette technologie pourrait offrir un nouveau moyen de communiquer aux personnes incapables de parler à la suite d'une attaque cérébrale ou se trouvant dans le coma, estime le co-fondateur d'Emotiv.
En outre, les utilisateurs de ce casque pourront en écoutant de la musique en ligne changer automatiquement de morçeaux selon qu'ils se sentent heureux, tristes ou mourrant d'ennui, relève-t-il.
Tan Le, un entrepreneur australien dans les télécommunications, raconte que l'idée de développer ce casque de contrôle mental lui est venue à l'occasion d'un dîner en 2003 lors d'une conversation sur le cerveau et la technologie.
Tan Le et son associé Nam Do ont fondé Emotiv en 2003 avec le neurologue Allan Snyder et le concepteur de puces informatiques Neil Weste.
Ce casque baptisé EPOC est doté de 16 électrodes ou capteurs qui sont en contact avec le crâne de l'utilisateur pour mesurer l'activité électrique de son cerveau, selon une technologie d'électroencéphalographie bien rôdée.
Un gyroscope est attaché sur le haut d'EPOC pour contrôler les mouvements de la tête. Le casque est également équipé d'une batterie située sur le côté.
Les capteurs enregistrent aussi les états d'âme et les expressions faciales de l'utilisateur, intégrant toutes ces données dans le logiciel de l'ordinateur qui peut ainsi lire les pensées de la personne, explique à l'AFP Tan Le, co-fondateur d'Emotiv.
"Il y a une correlation directe entre les pensées du sujet et l'action sur l'écran, ce qui permet de réaliser le vieux fantasme de déplacer les objets avec la seule force de l'esprit", ajoute-t-il.
Un jeu vidéo sera intégré à ce casque et le système complet sera offert pour 299 dollars aux Etats-Unis sur le site internet d'Emotiv et dans une sélection de magasins.
Il s'agit d'un jeu d'arts martiaux asiatiques dans lequel, "un maître" fait faire un ensemble d'exercices aux joueurs dont un consistant à soulever des montagnes par la seule force de la pensée.
Un essai du casque fait par l'AFP a montré qu'après un entraînement sur le système EPOC pendant moins d'une minute, le joueur peut mentalement faire tourner, pousser ou tirer des objets sur l'écran et les faire même disparaître.
Emotiv est doté d'un kit de développement de logiciels accessible aux concepteurs et producteurs de jeux vidéo aussi bien qu'aux programmeurs travaillant dans tous les domaines où il y a des interactions enre les humains et l'ordinateur comme la réalité virtuelle, les automobiles et les soins médicaux.
Cette technologie pourrait ainsi être utilisée pour que des personnages virtuels puissent exprimer en ligne les états d'âme et pensées de vraies personnes, selon Marco Della Torre, un ingénieur d'Emotiv.
Le kit de logiciel de contrôle par la pensée d'Emotiv offert à des tiers a déjà été télédéchargé depuis le site internet de la société plus d'un millier de fois, précise Tan Le.
"Il y a beaucoup de sociétés classées dans les 500 premières de Fortune qui se sont dites intéressées par notre système", assure-t-il.
Même les services de police sont intéressés par les capacité du casque EPOC de lire les pensées des individus, ajoute Tan Le.
"EPOC pourrait certainement être utilisé comme un polygraphe très fiable", selon lui.Quant aux applications médicales, cette technologie pourrait offrir un nouveau moyen de communiquer aux personnes incapables de parler à la suite d'une attaque cérébrale ou se trouvant dans le coma, estime le co-fondateur d'Emotiv.
En outre, les utilisateurs de ce casque pourront en écoutant de la musique en ligne changer automatiquement de morçeaux selon qu'ils se sentent heureux, tristes ou mourrant d'ennui, relève-t-il.
Tan Le, un entrepreneur australien dans les télécommunications, raconte que l'idée de développer ce casque de contrôle mental lui est venue à l'occasion d'un dîner en 2003 lors d'une conversation sur le cerveau et la technologie.
Tan Le et son associé Nam Do ont fondé Emotiv en 2003 avec le neurologue Allan Snyder et le concepteur de puces informatiques Neil Weste.
mardi 8 juillet 2008
Kyoto au patrimoine mondial de l'UNESCO
C’est à la fin du VIIIème siècle que l’empereur Kammu, désireux d’échapper à l’influence d’un clergé bouddhique aux ambitions de plus en plus affirmées, quitta sa capitale de Nara(Heijo-Kyô) pour s’installer à Nagaoka en 784 puis, dix ans plus tard, à Yamashiro, la nouvelle ville-capitale (Kyô-to) rebaptisée Heian-Kyô, « la capitale de la paix tranquille ». La ville demeura le centre politique du Japon pendant plus d’un millénaire et soixante-douze empereurs s‘y succédèrent jusqu’en 1868, l’année qui vit le début de la révolution des Meiji, la vaste métamorphose qui allait faire de l’archipel nippon un pays moderne n’ayant rien à envier aux puissances occidentales. Alors que les empereurs, considérés comme des dieux vivants, demeuraient à l’écart de la vie des peuples l’autorité politique réelle passa successivement à diverses grandes familles. Les clans Fujiwara, Taira, ou Minamoto se disputèrent ainsi le pouvoir et, à la fin du XIIème siècle, les régents sinstallèrent à Kamakura avant que Tokugawa Ieyasu ne transfère, en 1603, le siège du gouvernement à Edo devenue Tokyô, la « capitale de l’est », que ralliera, au XIXème siècle, l’empereur Mutsu Hito.
Installée entre les rivières Kamo (à l’est) et Katsura (à l’ouest), la ville de Kyotô, située au fond d’une petite plaine du centre de Honshu, fut construite - comme Chang’an, la capitale chinoise - selon un plan en échiquier, sur un espace quadrangulaire de cinq kilomètres du nord au sud et de quatre kilomètres et demi d’est en ouest. Dépourvue d’enceinte, elle s’agrandit rapidement vers l’ouest, l’est et le sud, au point de compter, au XVIIème siècle, jusqu’à six cent mille habitants. Une large avenue, encadrée à son début par deux temples bouddhiques, le Tô-ji (de l’est) et le Sai-ji (de l’ouest), était orientée du sud au nord et aboutissait au palais impérial. Avec ses habitations construites pour la plupart en bois, Kyotô fut touchée à seize reprises par les incendies entre le Xème et le XIIIème siècle, puis fut complètement dévastée lors des guerres de la fin du XVème siècle. Il fallut attendre Oda Nobunaga, Toyoyomi Hideyoshi et, surtout, Tokugawa Ieyasu les fameux seigneurs de la guerre qui se disputèrent le pouvoir au tournant des XVIème et XVIIème siècles pour que la cité retrouve enfin son ancienne prospérité. Préservée des bombardements américains durant la seconde guerre mondiale, cette ville universitaire compte aujourd’hui de nombreux musées, abrite trente huit « trésors nationaux » et cent soixante « biens culturels importants» auxquels s’ajoutent dix jardins, ce qui justifie amplement son classement dans la liste des sites du Patrimoine mondial de l’Humanité établie par l’Unesco. Fréquemment restaurés notamment aux XVIIème et au XIXème siècles, des monuments dont l’origine remonte pour certains au VIIIème siècle témoignent encore de l’importance religieuse qui fut celle de Kyotô. On retiendra plus particulièrement le To-ji, les lieux de pélerinage shintoistes de Kamigamo et Shimogamo. L’Enryaku-ji fut fondé en 788 par le moine Saicho, qui introduisit au Japon la secte bouddhiste Tendai. Il faut ajouter le Ninna-ji où l’empereur Uda deviendra moine bouddhiste après avoir renoncé au pouvoir. Le Saiho-ji abrite des jardins typiques des temples zen et il en va de même du Tenriyu-ji. Enfin le nijo-jo, construit en 1603, est considéré comme le chef d’oeuvre d’architecture résidentielle des débuts de l’époque Tokugawa.
Découvrir le Japon avec Clio
Installée entre les rivières Kamo (à l’est) et Katsura (à l’ouest), la ville de Kyotô, située au fond d’une petite plaine du centre de Honshu, fut construite - comme Chang’an, la capitale chinoise - selon un plan en échiquier, sur un espace quadrangulaire de cinq kilomètres du nord au sud et de quatre kilomètres et demi d’est en ouest. Dépourvue d’enceinte, elle s’agrandit rapidement vers l’ouest, l’est et le sud, au point de compter, au XVIIème siècle, jusqu’à six cent mille habitants. Une large avenue, encadrée à son début par deux temples bouddhiques, le Tô-ji (de l’est) et le Sai-ji (de l’ouest), était orientée du sud au nord et aboutissait au palais impérial. Avec ses habitations construites pour la plupart en bois, Kyotô fut touchée à seize reprises par les incendies entre le Xème et le XIIIème siècle, puis fut complètement dévastée lors des guerres de la fin du XVème siècle. Il fallut attendre Oda Nobunaga, Toyoyomi Hideyoshi et, surtout, Tokugawa Ieyasu les fameux seigneurs de la guerre qui se disputèrent le pouvoir au tournant des XVIème et XVIIème siècles pour que la cité retrouve enfin son ancienne prospérité. Préservée des bombardements américains durant la seconde guerre mondiale, cette ville universitaire compte aujourd’hui de nombreux musées, abrite trente huit « trésors nationaux » et cent soixante « biens culturels importants» auxquels s’ajoutent dix jardins, ce qui justifie amplement son classement dans la liste des sites du Patrimoine mondial de l’Humanité établie par l’Unesco. Fréquemment restaurés notamment aux XVIIème et au XIXème siècles, des monuments dont l’origine remonte pour certains au VIIIème siècle témoignent encore de l’importance religieuse qui fut celle de Kyotô. On retiendra plus particulièrement le To-ji, les lieux de pélerinage shintoistes de Kamigamo et Shimogamo. L’Enryaku-ji fut fondé en 788 par le moine Saicho, qui introduisit au Japon la secte bouddhiste Tendai. Il faut ajouter le Ninna-ji où l’empereur Uda deviendra moine bouddhiste après avoir renoncé au pouvoir. Le Saiho-ji abrite des jardins typiques des temples zen et il en va de même du Tenriyu-ji. Enfin le nijo-jo, construit en 1603, est considéré comme le chef d’oeuvre d’architecture résidentielle des débuts de l’époque Tokugawa.
Découvrir le Japon avec Clio
samedi 5 juillet 2008
Le Net donne un coup d'accélérateur à l'édition de livres à la demande
N'importe quel auteur anonyme peut aujourd'hui publier ses livres sur le Net grâce aux sites d'édition à la demande comme Lulu.com ou Thebookedition. Certains ambitionnent d'ailleurs de distribuer leurs auteurs dans le réseau physique de librairies.
La « long tail » (longue traîne) chère à Chris Anderson (1) s'appliquerait-elle désormais à l'édition ? Les sites d'édition à la demande en font le pari. Leur idée commune : vendre quelques exemplaires de milliers d'auteurs, plutôt que de vendre 1 500 livres de dix écrivains.
Sur ces sites, tout un chacun peut faire éditer son livre. Le prix de vente inclut les frais de fabrication et d'impression, et la marge que l'auteur fixe lui-même. Point non négligeable : en principe, l'auteur n'a pas à négocier de contrat de droit d'auteur ; il conserve le contrôle légal de ses écrits.
Dans ce business naissant se distinguent autoédition et édition à la demande. « L'autoédition implique que l'auteur publie sans éditeur intermédiaire, tandis que pour l'édition à la demande, il passe par un prestataire de services, qui propose une solution d'édition clés en main », souligne Lorenzo Soccavo, conseil R&D en édition (2).
L'auteur aux commandes
L'un des premiers à s'être lancé, le site américain Lulu.com en 2002 (et en 2006 en France) revendique 98 000 nouveaux titres par an et 15 000 inscriptions par semaine. Pour se rémunérer, il prélève 20 % sur le bénéfice des ventes d'un livre.
En France, Thebookedition a été lancé en octobre 2007 par l'imprimerie numérique lilloise Reprocolor. L'internaute peut y publier son livre dans l'une des neuf collections (romans, BD, livres pour enfants...), ou le publier en « mode expert » en créant sa propre collection.
Sur la plate-forme d'auto-édition, l'internaute « met en ligne son manuscrit, choisit sa collection et sa couverture », explique Maxence Windal, responsable marketing de Thebookedition.com. Son modèle économique repose sur la production d'un nombre limité de livres tarifés environ 10 euros à l'internaute, qui peut les acheter directement sur le site en format PDF ou les faire imprimer.
Résultat, Thebookedition.com a déjà publié 900 livres et estime parvenir à 200 000 euros de chiffre d'affaires pour sa première année d'activité. Et « pour cet automne, nous voulons mettre en place un tarif dégressif selon le nombre d'exemplaires demandés par livre », poursuit Maxence Windal.
BoD propose un réseau de distribution physique
Le service allemand Books on demand (BoD), lancé en 2001 et disponible en France depuis mars 2008, veut aller plus loin, en proposant à ses clients un réseau de distribution. Le principe est le même : l'auteur indique sur le site plusieurs critères tels que le nombre de pages, le format standard ou de poche, et le tirage qu'il souhaite. Il peut y ajouter des options payantes, comme la relecture ou du conseil marketing.
Le livre est mis en vente gratuitement sur le site, mais BoD propose, moyennant 39 euros, la commercialisation sur un réseau de distribution, via Amazon.fr et Alapage.com. Un prix qui inclut « du conseil via Internet, la maquette numérique, la mise en vente sur notre site, et l'attribution d'un numéro ISBN, indispensable pour la vente en librairie », argumente Friederike Künzel, porte-parole de BoD.
« L'attribution d'un numéro ISBN par l'Afnil (Agence francophone pour la numérotation internationale du livre) est gratuite », souligne toutefois Lorenzo Soccavo.
BoD ambitionne même de vendre ses livres dans des librairies physiques : « Cela sera le cas cette année en France, et nous le faisons déjà en Allemagne, en Suisse, en Autriche, en Finlande, et au Danemark », affirme Friederike Künzel.
Un modèle viable ? Dans un contexte où les librairies sont déjà surchargées, « le libraire est libre de le mettre en rayonnages, puis dans ses stocks s'il le souhaite », rappelle Lorenzo Soccavo.
Réimpression à la demande
À la différence des autres sites, BoD impose en outre un contrat de droits d'auteur. « Le client signe un contrat et nous cède ainsi pour cinq ans le droit de vendre et distribuer son livre, mais conserve ses droits pour le contenu (par exemple pour faire un film). Il devra nous payer 299 euros s'il veut aller dans une autre maison », précise Friederike Künzel. Actuellement, Books on Demand a édité 40 livres de particuliers en France et en publie 500 par mois en Allemagne, pour un chiffre d'affaires d'un montant non communiqué.
Autre nouveau-venu sur le marché, le britannique Faber &Faber qui a lancé début juin en Grande-Bretagne son service Faber Finds. Là, il s'agit de rééditer essentiellement des classiques introuvables, pour environ 9 £ (11 euros). Une expérience qui aura valeur de test pour le secteur de l'édition. Ainsi l'agence britannique PFD, qui représente des auteurs et leurs ayants droit, va s'associer à l'imprimeur de livres à la demande américain Lightning Source pour proposer en ligne, sur son site et sur Amazon.com, des rééditions de titres épuisés de ses auteurs.
(1) Rédacteur en chef du magazine Wired et inventeur de l'expression « long tail »
(2) Auteur de J'ose éditer mon livre (Entrecom, 2004).
Par Capucine Cousin, ZDNet France
La « long tail » (longue traîne) chère à Chris Anderson (1) s'appliquerait-elle désormais à l'édition ? Les sites d'édition à la demande en font le pari. Leur idée commune : vendre quelques exemplaires de milliers d'auteurs, plutôt que de vendre 1 500 livres de dix écrivains.
Sur ces sites, tout un chacun peut faire éditer son livre. Le prix de vente inclut les frais de fabrication et d'impression, et la marge que l'auteur fixe lui-même. Point non négligeable : en principe, l'auteur n'a pas à négocier de contrat de droit d'auteur ; il conserve le contrôle légal de ses écrits.
Dans ce business naissant se distinguent autoédition et édition à la demande. « L'autoédition implique que l'auteur publie sans éditeur intermédiaire, tandis que pour l'édition à la demande, il passe par un prestataire de services, qui propose une solution d'édition clés en main », souligne Lorenzo Soccavo, conseil R&D en édition (2).
L'auteur aux commandes
L'un des premiers à s'être lancé, le site américain Lulu.com en 2002 (et en 2006 en France) revendique 98 000 nouveaux titres par an et 15 000 inscriptions par semaine. Pour se rémunérer, il prélève 20 % sur le bénéfice des ventes d'un livre.
En France, Thebookedition a été lancé en octobre 2007 par l'imprimerie numérique lilloise Reprocolor. L'internaute peut y publier son livre dans l'une des neuf collections (romans, BD, livres pour enfants...), ou le publier en « mode expert » en créant sa propre collection.
Sur la plate-forme d'auto-édition, l'internaute « met en ligne son manuscrit, choisit sa collection et sa couverture », explique Maxence Windal, responsable marketing de Thebookedition.com. Son modèle économique repose sur la production d'un nombre limité de livres tarifés environ 10 euros à l'internaute, qui peut les acheter directement sur le site en format PDF ou les faire imprimer.
Résultat, Thebookedition.com a déjà publié 900 livres et estime parvenir à 200 000 euros de chiffre d'affaires pour sa première année d'activité. Et « pour cet automne, nous voulons mettre en place un tarif dégressif selon le nombre d'exemplaires demandés par livre », poursuit Maxence Windal.
BoD propose un réseau de distribution physique
Le service allemand Books on demand (BoD), lancé en 2001 et disponible en France depuis mars 2008, veut aller plus loin, en proposant à ses clients un réseau de distribution. Le principe est le même : l'auteur indique sur le site plusieurs critères tels que le nombre de pages, le format standard ou de poche, et le tirage qu'il souhaite. Il peut y ajouter des options payantes, comme la relecture ou du conseil marketing.
Le livre est mis en vente gratuitement sur le site, mais BoD propose, moyennant 39 euros, la commercialisation sur un réseau de distribution, via Amazon.fr et Alapage.com. Un prix qui inclut « du conseil via Internet, la maquette numérique, la mise en vente sur notre site, et l'attribution d'un numéro ISBN, indispensable pour la vente en librairie », argumente Friederike Künzel, porte-parole de BoD.
« L'attribution d'un numéro ISBN par l'Afnil (Agence francophone pour la numérotation internationale du livre) est gratuite », souligne toutefois Lorenzo Soccavo.
BoD ambitionne même de vendre ses livres dans des librairies physiques : « Cela sera le cas cette année en France, et nous le faisons déjà en Allemagne, en Suisse, en Autriche, en Finlande, et au Danemark », affirme Friederike Künzel.
Un modèle viable ? Dans un contexte où les librairies sont déjà surchargées, « le libraire est libre de le mettre en rayonnages, puis dans ses stocks s'il le souhaite », rappelle Lorenzo Soccavo.
Réimpression à la demande
À la différence des autres sites, BoD impose en outre un contrat de droits d'auteur. « Le client signe un contrat et nous cède ainsi pour cinq ans le droit de vendre et distribuer son livre, mais conserve ses droits pour le contenu (par exemple pour faire un film). Il devra nous payer 299 euros s'il veut aller dans une autre maison », précise Friederike Künzel. Actuellement, Books on Demand a édité 40 livres de particuliers en France et en publie 500 par mois en Allemagne, pour un chiffre d'affaires d'un montant non communiqué.
Autre nouveau-venu sur le marché, le britannique Faber &Faber qui a lancé début juin en Grande-Bretagne son service Faber Finds. Là, il s'agit de rééditer essentiellement des classiques introuvables, pour environ 9 £ (11 euros). Une expérience qui aura valeur de test pour le secteur de l'édition. Ainsi l'agence britannique PFD, qui représente des auteurs et leurs ayants droit, va s'associer à l'imprimeur de livres à la demande américain Lightning Source pour proposer en ligne, sur son site et sur Amazon.com, des rééditions de titres épuisés de ses auteurs.
(1) Rédacteur en chef du magazine Wired et inventeur de l'expression « long tail »
(2) Auteur de J'ose éditer mon livre (Entrecom, 2004).
Par Capucine Cousin, ZDNet France
«L'homme enceint» a accouché (ce n'est pas de la science-fiction)
Thomas Beatie, un homme de 34 ans, a donné naissance jeudi à une petite fille dans un hôpital de Bend (Oregon, nord-ouest).
Ce transexuel américain, qui est né femme avant de subir des traitements pour devenir un homme, avait gardé ses organes de reproduction féminins tout en subissant une reconstruction de la poitrine et des traitements aux stéroïdes. Thomas Beatie, qui porte la barbe, est devenu «l’homme enceint» après avoir été invité à l’émission de télévision très populaire d’Oprah Winfrey.
«Le désir d’avoir un enfant n’est ni masculin, ni féminin. C’est un besoin humain. Je suis une personne et j’ai le droit d’avoir biologiquement un enfant», a dit Thomas Beatie lors de ce show. Son épouse, Nancy, ne pouvait avoir d’enfant après une hystérectomie. L’enfant a été conçu par insémination artificielle.
La situation unique de Thomas Beatie avait été mise au jour lorsqu’il avait écrit dans un magazine homosexuel américain The Advocate en mars une tribune intitulée «le travail de l’amour». «Notre situation est pleine d’inconnus, au niveau social, politique, légal», écrivait Thomas Beatie, ajoutant avoir rencontré l’hostilité ou les réticences de personnel médical, d’amis et de membres de la famille.
Un médecin avait notamment refusé de s’occuper du couple, après avoir consulté un conseil de l’ordre.
Ce transexuel américain, qui est né femme avant de subir des traitements pour devenir un homme, avait gardé ses organes de reproduction féminins tout en subissant une reconstruction de la poitrine et des traitements aux stéroïdes. Thomas Beatie, qui porte la barbe, est devenu «l’homme enceint» après avoir été invité à l’émission de télévision très populaire d’Oprah Winfrey.
«Le désir d’avoir un enfant n’est ni masculin, ni féminin. C’est un besoin humain. Je suis une personne et j’ai le droit d’avoir biologiquement un enfant», a dit Thomas Beatie lors de ce show. Son épouse, Nancy, ne pouvait avoir d’enfant après une hystérectomie. L’enfant a été conçu par insémination artificielle.
La situation unique de Thomas Beatie avait été mise au jour lorsqu’il avait écrit dans un magazine homosexuel américain The Advocate en mars une tribune intitulée «le travail de l’amour». «Notre situation est pleine d’inconnus, au niveau social, politique, légal», écrivait Thomas Beatie, ajoutant avoir rencontré l’hostilité ou les réticences de personnel médical, d’amis et de membres de la famille.
Un médecin avait notamment refusé de s’occuper du couple, après avoir consulté un conseil de l’ordre.
vendredi 4 juillet 2008
La bisexualité dans l'Histoire
La bisexualité a une histoire universelle, selon la plupart des sources historiques et littéraires. Les gens dans la plupart des sociétés connues ont montré des degrés variables de bisexualité et ce sans que ce comportement ait été jugé anormal. La plupart des relations bisexuelles étaient attachées soit à une période de la vie (comme pour le shudo dans le Japon pré-moderne), soit à un troisième genre (comme pour les Deux-Esprits nord-amérindiens ou les bacchás d'Asie centrale). Les comportements hétérosexuels et homosexuels masculins, bien qu'également présents, semblent constituer des exceptions partout, sauf dans les sociétés influencées par les religions abrahamiques (judaïsme, islam et certaines églises du christianisme), où les comportements bisexuels et homosexuels sont fortement réprimés et l'hétérosexualité encouragée. La plupart de ce que l’on appelle homosexualité dans les cultures anciennes est en fait une forme de bisexualité.
L'histoire de la bisexualité agie féminine est plus difficile à établir, dans la mesure où les sociétés les mieux connues étaient généralement patriarcales, pour lesquelles les sources dont l'on dispose émanent principalement d'hommes.
Dans la Grèce antique, il semble que les hommes avaient successivement des comportements homosexuels, bisexuels puis majoritairement hétérosexuels. L'homosexualité était associée à l'adolescence, suivie par une phase de bisexualité caractérisée par des relations pédérastes, suite à quoi l'homme adulte se mariait, enfantait et adoptait un comportement principalement hétérosexuel. La Rome antique, les pays arabes (y compris aujourd'hui), la Chine et le Japon connaissent également des modèles de comportement similaires. Le cas le plus célèbre est sans nul doute celui d'Alexandre le Grand qui a eu beaucoup de femmes, mais entretenait aussi des relations avec au moins deux hommes, dont son ami proche Héphaestion. Mais les comportements bisexuels étaient également courants chez les empereurs romains et chinois, ou encore chez les shogun japonais.
Les termes d’hétérosexualité, bisexualité, d’homosexualité et généralement d'orientation sexuelle correspondent à des constructions sociologiques modernes qui ne sont pas forcément adaptées dans ces contextes historiques. Dans la plupart des sociétés anciennes, les comportements ont pu être considérés comme homosexuels sans que l’on ait pour autant utilisé de tels termes.
Grèce antique
Pour les Grecs, "celui qui aime la beauté humaine sera favorablement et équitablement disposé envers les deux sexes, au lieu de supposer que les hommes et les femmes différent sous le rapport de l'amour comme sous celui du vêtement" (Plutarque).
Rome
Les Romains sont bisexuels sans état d'âme. Leur règle de comportement moral et social, très contraignante, suppose qu'un homme libre doit être "actif", c'est-à-dire être celui qui pénètre : la passivité chez un citoyen libre est infamante, fait perdre tout honneur à celui qui s'est fait pénétrer.
En conséquence, on ne peut pénétrer, en dehors de sa femme, aucune femme libre, célibataire ou mariée, et aucun homme libre : si deux hommes libres ont des rapports, le passif est sévèrement puni (en théorie). Si un adulte a des rapports avec un jeune citoyen non pubère, il sera puni (et là l'indulgence est rare). Restent à la libre disposition des maîtres tous les esclaves et tous ceux qui ne sont pas Romains, hommes et femmes, enfants, adolescents ou adultes… Ce que résume le philosophe Sénèque : "la passivité sexuelle chez un homme libre est un crime, chez un esclave, une obligation, chez l'affranchi, un service".
Ainsi Cicéron, qui a dirigé un moment l'Empire, a une femme (et un fils), mais lui préfère les charmes de son jeune esclave-secrétaire favori.
Japon
Le shudō (衆道) est la tradition japonaise d'une homosexualité de type pédérastique pratiquée au sein des samourais de l'époque médiévale jusqu'à la fin du XIXe siècle. Le terme est en fait l'abréviation de wakashudō (若衆道), « la voie des jeunes hommes » (若 waka, jeune, et 衆 shū, homme). Le terme dō (道, voie, chemin) est apparenté au mot chinois tao, chemin menant à l'éveil.
Aspects culturels du shudo
Les principes du shūdō font partie de la tradition littéraire du Japon ; on les trouve par exemple énoncés dans des ouvrages comme le Hagakure (葉隠) « à l’ombre des feuilles » ou divers manuels destinés aux samouraïs. Par ses aspects pédagogiques, militaires et aristocratiques, le shūdō s'apparente fortement à la pédérastie grecque.
La pratique en était tenue en haute estime et se voyait encouragée au sein du groupe des samouraïs. On la considérait comme bénéfique pour le garçon, en ce qu'elle lui enseignait vertu, honnêteté et sens du beau. Lui était opposé l'amour pour les femmes, accusé de féminiser les hommes.
Aussi bien les annales que les récits de fiction de cette période sont nombreuses à louer la beauté et la valeur des garçons dévoués au shūdō. L'historien Jun'ichi Iwata a pu ainsi établir une liste de quatre cent cinquante-sept références rien que pour les XVIIe et XVIIIe siècles, considérées comme « corpus de pédagogie érotique » (Watanabe & Iwata, 1987).
Avec l'ascension de la classe marchande, certains aspects du shūdō sont adoptées par les classes moyennes et l'homosexualité au Japon commence à être davantage associée aux acteurs de kabuki itinérants, les tobi-ko, qui bien souvent font aussi office de prostitués.
Durant l'ère Edo (1600-1868) les onnagata, acteurs de kabuki adultes interprétant des rôles féminins travaillaient également souvent comme prostitués. Les kagema étaient des garçons prostitués oeuvrant dans des maisons closes spécialisées appelées kagemajaya (陰間茶屋: maison de thé des kagema). Tant les kagema que les onnagata étaient très prisés des gens raffinés de l'époque, souvent adeptes du danshoku/nanshoku ou amour mâle.
Avec le début de la restauration Meiji et l'influence croissante de la culture occidentale, le shūdō et l'ensemble des pratiques homoérotiques commencent à faire l'objet de sanctions pénales et connaissent un rapide déclin à la fin du XIXe siècle.
L'histoire de la bisexualité agie féminine est plus difficile à établir, dans la mesure où les sociétés les mieux connues étaient généralement patriarcales, pour lesquelles les sources dont l'on dispose émanent principalement d'hommes.
Dans la Grèce antique, il semble que les hommes avaient successivement des comportements homosexuels, bisexuels puis majoritairement hétérosexuels. L'homosexualité était associée à l'adolescence, suivie par une phase de bisexualité caractérisée par des relations pédérastes, suite à quoi l'homme adulte se mariait, enfantait et adoptait un comportement principalement hétérosexuel. La Rome antique, les pays arabes (y compris aujourd'hui), la Chine et le Japon connaissent également des modèles de comportement similaires. Le cas le plus célèbre est sans nul doute celui d'Alexandre le Grand qui a eu beaucoup de femmes, mais entretenait aussi des relations avec au moins deux hommes, dont son ami proche Héphaestion. Mais les comportements bisexuels étaient également courants chez les empereurs romains et chinois, ou encore chez les shogun japonais.
Les termes d’hétérosexualité, bisexualité, d’homosexualité et généralement d'orientation sexuelle correspondent à des constructions sociologiques modernes qui ne sont pas forcément adaptées dans ces contextes historiques. Dans la plupart des sociétés anciennes, les comportements ont pu être considérés comme homosexuels sans que l’on ait pour autant utilisé de tels termes.
Grèce antique
Pour les Grecs, "celui qui aime la beauté humaine sera favorablement et équitablement disposé envers les deux sexes, au lieu de supposer que les hommes et les femmes différent sous le rapport de l'amour comme sous celui du vêtement" (Plutarque).
Rome
Les Romains sont bisexuels sans état d'âme. Leur règle de comportement moral et social, très contraignante, suppose qu'un homme libre doit être "actif", c'est-à-dire être celui qui pénètre : la passivité chez un citoyen libre est infamante, fait perdre tout honneur à celui qui s'est fait pénétrer.
En conséquence, on ne peut pénétrer, en dehors de sa femme, aucune femme libre, célibataire ou mariée, et aucun homme libre : si deux hommes libres ont des rapports, le passif est sévèrement puni (en théorie). Si un adulte a des rapports avec un jeune citoyen non pubère, il sera puni (et là l'indulgence est rare). Restent à la libre disposition des maîtres tous les esclaves et tous ceux qui ne sont pas Romains, hommes et femmes, enfants, adolescents ou adultes… Ce que résume le philosophe Sénèque : "la passivité sexuelle chez un homme libre est un crime, chez un esclave, une obligation, chez l'affranchi, un service".
Ainsi Cicéron, qui a dirigé un moment l'Empire, a une femme (et un fils), mais lui préfère les charmes de son jeune esclave-secrétaire favori.
Japon
Le shudō (衆道) est la tradition japonaise d'une homosexualité de type pédérastique pratiquée au sein des samourais de l'époque médiévale jusqu'à la fin du XIXe siècle. Le terme est en fait l'abréviation de wakashudō (若衆道), « la voie des jeunes hommes » (若 waka, jeune, et 衆 shū, homme). Le terme dō (道, voie, chemin) est apparenté au mot chinois tao, chemin menant à l'éveil.
Aspects culturels du shudo
Les principes du shūdō font partie de la tradition littéraire du Japon ; on les trouve par exemple énoncés dans des ouvrages comme le Hagakure (葉隠) « à l’ombre des feuilles » ou divers manuels destinés aux samouraïs. Par ses aspects pédagogiques, militaires et aristocratiques, le shūdō s'apparente fortement à la pédérastie grecque.
La pratique en était tenue en haute estime et se voyait encouragée au sein du groupe des samouraïs. On la considérait comme bénéfique pour le garçon, en ce qu'elle lui enseignait vertu, honnêteté et sens du beau. Lui était opposé l'amour pour les femmes, accusé de féminiser les hommes.
Aussi bien les annales que les récits de fiction de cette période sont nombreuses à louer la beauté et la valeur des garçons dévoués au shūdō. L'historien Jun'ichi Iwata a pu ainsi établir une liste de quatre cent cinquante-sept références rien que pour les XVIIe et XVIIIe siècles, considérées comme « corpus de pédagogie érotique » (Watanabe & Iwata, 1987).
Avec l'ascension de la classe marchande, certains aspects du shūdō sont adoptées par les classes moyennes et l'homosexualité au Japon commence à être davantage associée aux acteurs de kabuki itinérants, les tobi-ko, qui bien souvent font aussi office de prostitués.
Durant l'ère Edo (1600-1868) les onnagata, acteurs de kabuki adultes interprétant des rôles féminins travaillaient également souvent comme prostitués. Les kagema étaient des garçons prostitués oeuvrant dans des maisons closes spécialisées appelées kagemajaya (陰間茶屋: maison de thé des kagema). Tant les kagema que les onnagata étaient très prisés des gens raffinés de l'époque, souvent adeptes du danshoku/nanshoku ou amour mâle.
Avec le début de la restauration Meiji et l'influence croissante de la culture occidentale, le shūdō et l'ensemble des pratiques homoérotiques commencent à faire l'objet de sanctions pénales et connaissent un rapide déclin à la fin du XIXe siècle.
Libellés :
sexualité,
similitudes entre Grèce antique et Japon
Guerriers homosexuels ou bisexuels
Nanshoku
Nanshoku est un terme générique qui servait à désigner l'amour d'un homme pour une personne de son propre sexe, généralement un garçon plutôt qu'un homme adulte. Au fil des siècles et en fonction des milieux dans lesquels il était pratiqué, le nanshoku put revêtir différentes formes. Il fut éradiqué durant l'Ère Meiji.
Il convient de garder à l'esprit que les catégories modernes occidentales d'orientation sexuelle, d'homosexualité ou d'hétérosexualité s'appliquent mal à la sexualité telle qu'elle était vécue et pratiquée dans le Japon féodal.
Structurées le plus souvent en terme de différence d'âge et de position sociale, certaines formes du nanshoku présentent de nombreuses similitudes avec la pédérastie en Grèce antique. La pratique du nanshoku, d'abord l'apanage des moines, de l'aristocratie et des samouraïs, se généralisa au fil des siècles à toutes les classes de la population.
Aucune source ne nous renseigne sur l'existence éventuelle de pratiques homosexuelles dans le Japon de l'Antiquité. Entre la fin du XIe siècle et la première moitié du XIVe siècle, si sont bien relatées les amours de quelques empereurs avec de beaux garçons, celles-ci n'ont donné naissance au Japon à aucune tradition homosexuelle, à la différence de ce qui avait pu avoir lieu en Chine, dès l'Antiquité.
Pédérastie chez les samouraïs
De nombreux samouraïs avaient d'abord été novices dans un monastère. Il est certain que les mœurs monacales servirent de modèle aux amours masculines qui eurent bientôt cours chez ces guerriers. La structure féodale de la société japonaise contribua de même à structurer ces relations.
Les points communs avec la pédérastie grecque sont nombreux. Les relations homosexuelles s'inscrivent dans le cadre d'une éducation élitiste. Elles sont structurées selon une différence d'âge et de statut. L'homme seul est sexuellement actif. En général, les rapports sexuels cessent une fois le cadet devenu adulte. Pas plus qu'en Grèce, ces relations de type pédérastique n'excluent les liaisons hétérosexuelles ou le mariage.
Comme entre un moine et un novice, la relation entre deux samouraïs débute par des serments fraternels, éventuellement écrits, qui constituent alors un véritable contrat. Plusieurs de ces serments contractuels ont été conservés, dont celui unissant Shingen Takeda (surtout connu en Occident comme protagoniste central du film Kagemusha de Kurosawa) et son amant Kasuga Dansuke, alors âgés de vingt-deux et de seize ans. Le jeune samouraï sert son aîné lors des campagnes militaires. En temps de paix, il joue souvent le rôle de page, à l'allure efféminée.
L'éducation archaïque spartiate
Aux VIIIe et VIIe siècle av. J.-C., l'éducation spartiate est déjà consacrée au métier des armes. Les jeunes Spartiates ne doivent plus rechercher, comme aux siècles antérieurs, leur gloire personnelle (idéal homérique), mais la gloire collective, la victoire de la cité. Le poète Tyrtée symbolise bien cette nouvelle éthique : « il est beau de mourir, au premier rang, en brave qui combat pour la patrie. »
L'éducation archaïque conserve néanmoins des traits de l'éducation homérique : l'athlétisme et les sports hippiques conservent une grande importance. Aux jeux Olympiques, de 720 à 576, sur 81 vainqueurs connus, 46 sont Spartiates. Pour la course à pied, sur 36 connus, il y a 21 Spartiates. Ensuite, la musique occupe une place d'honneur (à cette époque, Sparte est la capitale musicale de la Grèce). Les diverses fêtes (Hyacinthies, Karneia ou encore Gymnopédies) sont prétexte à des concours de danse d'un haut niveau de raffinement, nécessitant un entraînement spécialisé.
L'agôgè
À partir du VIe siècle (vers 550 av. J.-C.), l'éducation change de nature. Elle devient l'ἀγωγή / agôgế — le nom lui-même ne datant que de l'époque hellénistique. Théoriquement mise en place par Lycurgue, mais attestée uniquement à partir du début du IVe siècle, chez Xénophon (Constitution des Lacédémoniens), elle est :
- obligatoire : elle est indispensable -mais pas suffisante- pour être pleinement citoyen. Pour Xénophon, les non-participants sont des citoyens diminués, qui ne peuvent pas accéder aux magistratures ni aux corps d'élite ; pour Plutarque, ils sont tout bonnement privés des droits civiques. Inversement, des individus non-citoyens subissant l'agôgè peuvent devenir libres : ce sont les μόθακες / móthakes (voir Hilotes) ;
- collective, par tranche d'âge ;
- organisée par la cité, ce qui lui attire les louanges de Platon et Aristote.
La pédérastie
L'éducation spartiate a pour effet de couper le jeune de son milieu familial et de remplacer cette solidarité par une autre, également naturelle, celle de la classe d'âge. Cependant, Sparte permet aux adolescents de nouer également des liens de type vertical avec des jeunes adultes, par le biais d'une relation pédérastique.
Le couple pédérastique est composé d’un « inspirateur » (ἐισπνήλας / eispnêlas, de ἐισπνέω / eispnéô, « souffler sur, inspirer ») et d’un « auditeur » (ἀΐτας / aïtas, de ἀΐω /aïô, « entendre, écouter »). La nature sexuelle de leurs relations est discutée abondamment par les Anciens, mais n'est plus guère contestée aujourd'hui[4]. Plutarque et Xénophon assurent que, si les beaux garçons sont explicitement recherchés (contrairement aux traditions crétoises), le couple pédérastique reste chaste. Dans la République des Lacédémoniens (II, 13), Xénophon déclare même qu’un éraste désirant son éromène aurait été aussi honteux qu’un père désirant son fils. Cependant, le caractère sexuel de la pédérastie spartiate est un sujet de plaisanterie courant chez les auteurs comiques attiques. Le verbe λακωνίζω / lakônízô (« imiter les Lacédémoniens ») signifie chez eux « sodomiser ». Dans un registre plus sérieux, Platon dénonce dans les Lois (I, 636b–c) ce qu'il juge être des amours contre nature.
Il est certain qu'il existe à Sparte un idéal de l'amour « platonicien » liant un adolescent et un jeune, à l'instar de l'idéal de la « belle mort » au combat. Sans doute ces relations devaient-elles également respecter l’aidos, la décence et la discrétion : Plutarque cite le cas d'un adolescent honteux d'avoir rencontré quelqu'un alors qu'il se promenait avec son éraste (Apophtegmes laconiens, 222b). Selon l'idéal pédérastique, l'éraste doit en quelque sorte remplacer auprès du jeune l'autorité paternelle, en lui apprenant à bien se comporter et élevant son âme. Pour cette raison, les liaisons sont contrôlées par l'État spartiate : selon Élien, les éphores frappent d'amendes le jeune préférant un éraste riche à un éraste pauvre mais valeureux. Inversement, l'éraste subit une amende quand son éromène montre de la faiblesse.
Enfin, la liaison pédérastique permet de nouer des liens politiquement précieux par la suite. Ainsi, Agésilas est aidé par son éraste, Lysandre, à monter sur le trône. En retour, le fils d'Agésilas use de son influence auprès de son père pour faire acquitter Sphodrias, le père de son éromène.
Nanshoku est un terme générique qui servait à désigner l'amour d'un homme pour une personne de son propre sexe, généralement un garçon plutôt qu'un homme adulte. Au fil des siècles et en fonction des milieux dans lesquels il était pratiqué, le nanshoku put revêtir différentes formes. Il fut éradiqué durant l'Ère Meiji.
Il convient de garder à l'esprit que les catégories modernes occidentales d'orientation sexuelle, d'homosexualité ou d'hétérosexualité s'appliquent mal à la sexualité telle qu'elle était vécue et pratiquée dans le Japon féodal.
Structurées le plus souvent en terme de différence d'âge et de position sociale, certaines formes du nanshoku présentent de nombreuses similitudes avec la pédérastie en Grèce antique. La pratique du nanshoku, d'abord l'apanage des moines, de l'aristocratie et des samouraïs, se généralisa au fil des siècles à toutes les classes de la population.
Aucune source ne nous renseigne sur l'existence éventuelle de pratiques homosexuelles dans le Japon de l'Antiquité. Entre la fin du XIe siècle et la première moitié du XIVe siècle, si sont bien relatées les amours de quelques empereurs avec de beaux garçons, celles-ci n'ont donné naissance au Japon à aucune tradition homosexuelle, à la différence de ce qui avait pu avoir lieu en Chine, dès l'Antiquité.
Pédérastie chez les samouraïs
De nombreux samouraïs avaient d'abord été novices dans un monastère. Il est certain que les mœurs monacales servirent de modèle aux amours masculines qui eurent bientôt cours chez ces guerriers. La structure féodale de la société japonaise contribua de même à structurer ces relations.
Les points communs avec la pédérastie grecque sont nombreux. Les relations homosexuelles s'inscrivent dans le cadre d'une éducation élitiste. Elles sont structurées selon une différence d'âge et de statut. L'homme seul est sexuellement actif. En général, les rapports sexuels cessent une fois le cadet devenu adulte. Pas plus qu'en Grèce, ces relations de type pédérastique n'excluent les liaisons hétérosexuelles ou le mariage.
Comme entre un moine et un novice, la relation entre deux samouraïs débute par des serments fraternels, éventuellement écrits, qui constituent alors un véritable contrat. Plusieurs de ces serments contractuels ont été conservés, dont celui unissant Shingen Takeda (surtout connu en Occident comme protagoniste central du film Kagemusha de Kurosawa) et son amant Kasuga Dansuke, alors âgés de vingt-deux et de seize ans. Le jeune samouraï sert son aîné lors des campagnes militaires. En temps de paix, il joue souvent le rôle de page, à l'allure efféminée.
L'éducation archaïque spartiate
Aux VIIIe et VIIe siècle av. J.-C., l'éducation spartiate est déjà consacrée au métier des armes. Les jeunes Spartiates ne doivent plus rechercher, comme aux siècles antérieurs, leur gloire personnelle (idéal homérique), mais la gloire collective, la victoire de la cité. Le poète Tyrtée symbolise bien cette nouvelle éthique : « il est beau de mourir, au premier rang, en brave qui combat pour la patrie. »
L'éducation archaïque conserve néanmoins des traits de l'éducation homérique : l'athlétisme et les sports hippiques conservent une grande importance. Aux jeux Olympiques, de 720 à 576, sur 81 vainqueurs connus, 46 sont Spartiates. Pour la course à pied, sur 36 connus, il y a 21 Spartiates. Ensuite, la musique occupe une place d'honneur (à cette époque, Sparte est la capitale musicale de la Grèce). Les diverses fêtes (Hyacinthies, Karneia ou encore Gymnopédies) sont prétexte à des concours de danse d'un haut niveau de raffinement, nécessitant un entraînement spécialisé.
L'agôgè
À partir du VIe siècle (vers 550 av. J.-C.), l'éducation change de nature. Elle devient l'ἀγωγή / agôgế — le nom lui-même ne datant que de l'époque hellénistique. Théoriquement mise en place par Lycurgue, mais attestée uniquement à partir du début du IVe siècle, chez Xénophon (Constitution des Lacédémoniens), elle est :
- obligatoire : elle est indispensable -mais pas suffisante- pour être pleinement citoyen. Pour Xénophon, les non-participants sont des citoyens diminués, qui ne peuvent pas accéder aux magistratures ni aux corps d'élite ; pour Plutarque, ils sont tout bonnement privés des droits civiques. Inversement, des individus non-citoyens subissant l'agôgè peuvent devenir libres : ce sont les μόθακες / móthakes (voir Hilotes) ;
- collective, par tranche d'âge ;
- organisée par la cité, ce qui lui attire les louanges de Platon et Aristote.
La pédérastie
L'éducation spartiate a pour effet de couper le jeune de son milieu familial et de remplacer cette solidarité par une autre, également naturelle, celle de la classe d'âge. Cependant, Sparte permet aux adolescents de nouer également des liens de type vertical avec des jeunes adultes, par le biais d'une relation pédérastique.
Le couple pédérastique est composé d’un « inspirateur » (ἐισπνήλας / eispnêlas, de ἐισπνέω / eispnéô, « souffler sur, inspirer ») et d’un « auditeur » (ἀΐτας / aïtas, de ἀΐω /aïô, « entendre, écouter »). La nature sexuelle de leurs relations est discutée abondamment par les Anciens, mais n'est plus guère contestée aujourd'hui[4]. Plutarque et Xénophon assurent que, si les beaux garçons sont explicitement recherchés (contrairement aux traditions crétoises), le couple pédérastique reste chaste. Dans la République des Lacédémoniens (II, 13), Xénophon déclare même qu’un éraste désirant son éromène aurait été aussi honteux qu’un père désirant son fils. Cependant, le caractère sexuel de la pédérastie spartiate est un sujet de plaisanterie courant chez les auteurs comiques attiques. Le verbe λακωνίζω / lakônízô (« imiter les Lacédémoniens ») signifie chez eux « sodomiser ». Dans un registre plus sérieux, Platon dénonce dans les Lois (I, 636b–c) ce qu'il juge être des amours contre nature.
Il est certain qu'il existe à Sparte un idéal de l'amour « platonicien » liant un adolescent et un jeune, à l'instar de l'idéal de la « belle mort » au combat. Sans doute ces relations devaient-elles également respecter l’aidos, la décence et la discrétion : Plutarque cite le cas d'un adolescent honteux d'avoir rencontré quelqu'un alors qu'il se promenait avec son éraste (Apophtegmes laconiens, 222b). Selon l'idéal pédérastique, l'éraste doit en quelque sorte remplacer auprès du jeune l'autorité paternelle, en lui apprenant à bien se comporter et élevant son âme. Pour cette raison, les liaisons sont contrôlées par l'État spartiate : selon Élien, les éphores frappent d'amendes le jeune préférant un éraste riche à un éraste pauvre mais valeureux. Inversement, l'éraste subit une amende quand son éromène montre de la faiblesse.
Enfin, la liaison pédérastique permet de nouer des liens politiquement précieux par la suite. Ainsi, Agésilas est aidé par son éraste, Lysandre, à monter sur le trône. En retour, le fils d'Agésilas use de son influence auprès de son père pour faire acquitter Sphodrias, le père de son éromène.
Libellés :
sexualité,
similitudes entre Grèce antique et Japon
Mythologie grecque
La mythologie grecque est l'ensemble des mythes provenant de la Grèce antique. Ces récits, familiers à tous les anciens Grecs, forment les fondements de leurs rites ainsi que de la représentation qu'ils se faisaient du monde, au moins jusqu'à Protagoras. Cette mythologie est aussi à l'origine, pour une grande part, de la mythologie romaine.
Dans la mythologie grecque, les dieux du panthéon polythéiste sont anthropomorphes et sont avant tout la personnification de forces qui gouvernent l'univers. Bien que certains d'entre eux semblent avoir un certain sens de la justice, ils peuvent se montrer mesquins et rancuniers comme Héra par exemple. La faveur des dieux est gagnée par des sacrifices et la piété, mais ceci ne garantit rien ; en effet,ils sont réputés pour leurs fréquents changements d'humeur ; leurs colères sont terribles et leurs amours peuvent être tout aussi dangereuses.
Le monde de la mythologie grecque est complexe : monstres, guerres, intrigues et dieux inquisiteurs y sont nombreux, il y a aussi plusieurs héros tel que Bellérophon ou Héraclès et les généalogies s'entrecroisent. Cette complexité étant probablement due à la multiplicité des influences : babyloniennes, minoennes, achéennes, autochtones… À partir de ces influences diverses se sont forgés une multitude de récits que l'on pourrait qualifier de "nationaux", propres à une cité (le cycle thébain pour Thèbes, le cycle héracliéen pour Sparte). Toute l'activité des auteurs mythologiques grecs, depuis les aèdes jusqu'au pseudo-Apollonios, consistant à synthétiser cette multiplicité.
Il est notable que les Anciens mêlaient les événements de leur mythologie à ceux de leur histoire. Ainsi, l'Iliade et l'Odyssée étaient considérées comme historiques. Le Grec Évhémère semble avoir été le premier à émettre l'hypothèse que les récits mythologiques sont des déformations de faits historiques réels. Les très nombreuses recherches archéologiques des XIXe et XXe siècles ont voulu conforter et affiner cette approche. Le très célèbre ouvrage de Robert Graves, les Mythes grecs, récapitule les éléments en faveur de cette hypothèse. La question de la continuité entre le temps des dieux et le temps des hommes, apparemment difficile à résoudre, semble pouvoir s'expliquer par des phénomènes de synthèse, de simplification et de symbolisation d'événements concrets (conquêtes, rituels,...). Les événements décrits dans les différentes théogonies se déroulent donc dans un temps apparemment parallèle à celui de l'humanité, dont les durées ne sont pas transposables.
À l'époque « historique », une attitude vis à vis des récits mythologiques pourrait avoir été une interprétation littérale et non-critique des textes (tout au moins certains personnages publics étaient condamnés pour impiété). Cette approche est parfois comparée à la façon dont, par exemple, certains chrétiens créationnistes d'aujourd'hui interprètent littéralement la Bible comme un récit historique. Il semble que les Grecs se considéraient eux-mêmes descendants de héros mythiques, tendance qui se serait accrue avec l'évhémérisme.
Le théâtre grec, avec Eschyle, Sophocle et Euripide, montre la façon dont les hommes conçoivent l'action des dieux dans leur monde. Dans l'œuvre d'Eschyle, le concept d'ananké préside ce qui peut être conçu comme un équivalent du destin dont serait absent le concept de déterminisme.
En plus de son utilisation constante dans les arts et les sciences humaines (comme la psychanalyse et son complexe d'Œdipe), la mythologie grecque fournit des récits très riches sur lesquels sont basés la plupart des problématiques et des thèmes de la littérature occidentale, que l'on peut encore apprécier aujourd'hui.
Dans la mythologie grecque, les dieux du panthéon polythéiste sont anthropomorphes et sont avant tout la personnification de forces qui gouvernent l'univers. Bien que certains d'entre eux semblent avoir un certain sens de la justice, ils peuvent se montrer mesquins et rancuniers comme Héra par exemple. La faveur des dieux est gagnée par des sacrifices et la piété, mais ceci ne garantit rien ; en effet,ils sont réputés pour leurs fréquents changements d'humeur ; leurs colères sont terribles et leurs amours peuvent être tout aussi dangereuses.
Le monde de la mythologie grecque est complexe : monstres, guerres, intrigues et dieux inquisiteurs y sont nombreux, il y a aussi plusieurs héros tel que Bellérophon ou Héraclès et les généalogies s'entrecroisent. Cette complexité étant probablement due à la multiplicité des influences : babyloniennes, minoennes, achéennes, autochtones… À partir de ces influences diverses se sont forgés une multitude de récits que l'on pourrait qualifier de "nationaux", propres à une cité (le cycle thébain pour Thèbes, le cycle héracliéen pour Sparte). Toute l'activité des auteurs mythologiques grecs, depuis les aèdes jusqu'au pseudo-Apollonios, consistant à synthétiser cette multiplicité.
Il est notable que les Anciens mêlaient les événements de leur mythologie à ceux de leur histoire. Ainsi, l'Iliade et l'Odyssée étaient considérées comme historiques. Le Grec Évhémère semble avoir été le premier à émettre l'hypothèse que les récits mythologiques sont des déformations de faits historiques réels. Les très nombreuses recherches archéologiques des XIXe et XXe siècles ont voulu conforter et affiner cette approche. Le très célèbre ouvrage de Robert Graves, les Mythes grecs, récapitule les éléments en faveur de cette hypothèse. La question de la continuité entre le temps des dieux et le temps des hommes, apparemment difficile à résoudre, semble pouvoir s'expliquer par des phénomènes de synthèse, de simplification et de symbolisation d'événements concrets (conquêtes, rituels,...). Les événements décrits dans les différentes théogonies se déroulent donc dans un temps apparemment parallèle à celui de l'humanité, dont les durées ne sont pas transposables.
À l'époque « historique », une attitude vis à vis des récits mythologiques pourrait avoir été une interprétation littérale et non-critique des textes (tout au moins certains personnages publics étaient condamnés pour impiété). Cette approche est parfois comparée à la façon dont, par exemple, certains chrétiens créationnistes d'aujourd'hui interprètent littéralement la Bible comme un récit historique. Il semble que les Grecs se considéraient eux-mêmes descendants de héros mythiques, tendance qui se serait accrue avec l'évhémérisme.
Le théâtre grec, avec Eschyle, Sophocle et Euripide, montre la façon dont les hommes conçoivent l'action des dieux dans leur monde. Dans l'œuvre d'Eschyle, le concept d'ananké préside ce qui peut être conçu comme un équivalent du destin dont serait absent le concept de déterminisme.
En plus de son utilisation constante dans les arts et les sciences humaines (comme la psychanalyse et son complexe d'Œdipe), la mythologie grecque fournit des récits très riches sur lesquels sont basés la plupart des problématiques et des thèmes de la littérature occidentale, que l'on peut encore apprécier aujourd'hui.
Shintoïsme
Définition
Le shintoïsme est un mélange d'animisme et de chamanisme, essentiellement polythéiste. Le concept majeur du shintoïsme est le caractère sacré de la nature. Le profond respect en découlant définit la place de l'homme dans l'univers : être un élément du grand tout. Ainsi, un cours d'eau, un astre, un personnage charismatique, une simple pierre ou même des notions abstraites comme la fertilité peuvent être considérés comme des divinités.
Comme dans beaucoup de systèmes religieux, le shintoïsme développe l’idée d’une réalité supérieure, ou « divine ». Cette réalité est peuplée d'une multitude d'êtres appelés kami (神, kami?). Par certains aspects, le panthéon shintoïste ressemble à ceux d’autres religions anciennes. Toutefois, par d’autres traits, les dieux et les déesses vénérés rappellent ce que d’autres systèmes religieux qualifieraient de figures héroïques plutôt que divines. En effet grand nombre de kami sont beaucoup plus humains que les dieux et déesses d’autres religions, et dans certains cas, ils prennent une forme humaine.
Kamis
Les kamis les plus largement connus sont les dieux et déesses anthropomorphiques apparus durant ce que les textes anciens appellent « l'âge des dieux ». Ce temps des origines, quand les divinités vivaient sur la terre avant d'instaurer le règne de leurs descendants mortels (les empereurs) et de se retirer dans leurs domaines célestes, est raconté dans le récit épique du Kojiki et du Nihon Shoki (日本書紀, Nihon Shoki?), de même que l'histoire des dieux et déesses du shintō. La plus importante divinité engendré par Izanagi 伊弉諾 et Izanami 伊弉冉, fut la déesse solaire Amaterasu (天照, amaterasu?, lit. celle qui fait briller le ciel), la principale divinité du shintō. Les kami de « l'âge des dieux » sont les amatsukami (kami célestes) et les kunitsukami (kami terrestres). Amaterasu fait partie des premiers, tandis que le populaire Okuninushi 阿国主, le dieu gardien du Japon et de ses empereurs, fait partie des seconds. D'autres dieux notables sont Inari le dieu du riz et de la fertilité, Hachiman le dieu guerrier, ainsi que les sept dieux de la chance dont Daikokuten (大黒天, Daikokuten?), Ebisu (恵比寿, Ebisu?), Benten (弁天, Benten?), et Bishamonten (毘沙門天, Bishamonten?) qui sont très populaires. Les entités bouddhistes ont aussi été incorporées au panthéon shintō. Ainsi, le fondateur du bouddhisme, le prince Gautama, est vénéré comme Bodhisattva et kami. Le bouddhisme et le shintoïsme s’interpénètrent donc (même si à l’origine le Bouddha shakyamuni avait expliqué qu’il ne fallait pas vénérer de dieux).
Le kami serait donc tout être, toute entité supérieure à l'homme par sa nature. Sont kami, en effet, non seulement certaines forces naturelles personnalisées : le Soleil, la Lune, le typhon, et bien d’autres encore, mais plus généralement tout ce qui apparaît mystérieux ou redoutable parmi les êtres inanimés comme les arbres, les montagnes, les mers, les fleuves,les rochers, les vents, ou encore des objets de forme étrange ou d’origine inconnue; de même peuvent être tenus pour kami des humains, ou des animaux, vivants ou morts. Il convient à ce propos de noter que, si tel clan prétend descendre d'un ancêtre kami (souvent choisi parmi les dieux du Kojiki), cela ne signifie en aucun cas qu’il s'agisse d’un « culte des ancêtres », car tout ancêtre n’est pas nécessairement kami.
Le mot kami regroupe un éventail extrêmement large d’esprit, de forces et « d'essences » surnaturelles ou mystérieuses. Le Kojiki 古事記 indique l’existence de huit millions de kami 八百万 (dans la mythologie japonaise, huit est nombre sacré qui signifie simplement beaucoup, autant dire une infinité). On y trouve d’innombrables divinités tutélaires de clans, de villages et de quartiers (ujigami (氏神, ujigami?)) : esprits d’un lieu. Ce sont aussi le plus souvent des essences d’éléments géographiques (montagne, rivière ou cascade) ou de phénomène naturels comme le kamikaze (« vent divin »)神風, le typhon 台風 et autres phénomènes.
Les kamis vivent dans le ciel et descendent périodiquement sur terre pour visiter sanctuaires et lieux sacrés. Leur sacralité est telle que les fidèles doivent se purifier avant de pénétrer dans un sanctuaire ou de participer aux fêtes données en leur honneur.
Le shintoïsme est un mélange d'animisme et de chamanisme, essentiellement polythéiste. Le concept majeur du shintoïsme est le caractère sacré de la nature. Le profond respect en découlant définit la place de l'homme dans l'univers : être un élément du grand tout. Ainsi, un cours d'eau, un astre, un personnage charismatique, une simple pierre ou même des notions abstraites comme la fertilité peuvent être considérés comme des divinités.
Comme dans beaucoup de systèmes religieux, le shintoïsme développe l’idée d’une réalité supérieure, ou « divine ». Cette réalité est peuplée d'une multitude d'êtres appelés kami (神, kami?). Par certains aspects, le panthéon shintoïste ressemble à ceux d’autres religions anciennes. Toutefois, par d’autres traits, les dieux et les déesses vénérés rappellent ce que d’autres systèmes religieux qualifieraient de figures héroïques plutôt que divines. En effet grand nombre de kami sont beaucoup plus humains que les dieux et déesses d’autres religions, et dans certains cas, ils prennent une forme humaine.
Kamis
Les kamis les plus largement connus sont les dieux et déesses anthropomorphiques apparus durant ce que les textes anciens appellent « l'âge des dieux ». Ce temps des origines, quand les divinités vivaient sur la terre avant d'instaurer le règne de leurs descendants mortels (les empereurs) et de se retirer dans leurs domaines célestes, est raconté dans le récit épique du Kojiki et du Nihon Shoki (日本書紀, Nihon Shoki?), de même que l'histoire des dieux et déesses du shintō. La plus importante divinité engendré par Izanagi 伊弉諾 et Izanami 伊弉冉, fut la déesse solaire Amaterasu (天照, amaterasu?, lit. celle qui fait briller le ciel), la principale divinité du shintō. Les kami de « l'âge des dieux » sont les amatsukami (kami célestes) et les kunitsukami (kami terrestres). Amaterasu fait partie des premiers, tandis que le populaire Okuninushi 阿国主, le dieu gardien du Japon et de ses empereurs, fait partie des seconds. D'autres dieux notables sont Inari le dieu du riz et de la fertilité, Hachiman le dieu guerrier, ainsi que les sept dieux de la chance dont Daikokuten (大黒天, Daikokuten?), Ebisu (恵比寿, Ebisu?), Benten (弁天, Benten?), et Bishamonten (毘沙門天, Bishamonten?) qui sont très populaires. Les entités bouddhistes ont aussi été incorporées au panthéon shintō. Ainsi, le fondateur du bouddhisme, le prince Gautama, est vénéré comme Bodhisattva et kami. Le bouddhisme et le shintoïsme s’interpénètrent donc (même si à l’origine le Bouddha shakyamuni avait expliqué qu’il ne fallait pas vénérer de dieux).
Le kami serait donc tout être, toute entité supérieure à l'homme par sa nature. Sont kami, en effet, non seulement certaines forces naturelles personnalisées : le Soleil, la Lune, le typhon, et bien d’autres encore, mais plus généralement tout ce qui apparaît mystérieux ou redoutable parmi les êtres inanimés comme les arbres, les montagnes, les mers, les fleuves,les rochers, les vents, ou encore des objets de forme étrange ou d’origine inconnue; de même peuvent être tenus pour kami des humains, ou des animaux, vivants ou morts. Il convient à ce propos de noter que, si tel clan prétend descendre d'un ancêtre kami (souvent choisi parmi les dieux du Kojiki), cela ne signifie en aucun cas qu’il s'agisse d’un « culte des ancêtres », car tout ancêtre n’est pas nécessairement kami.
Le mot kami regroupe un éventail extrêmement large d’esprit, de forces et « d'essences » surnaturelles ou mystérieuses. Le Kojiki 古事記 indique l’existence de huit millions de kami 八百万 (dans la mythologie japonaise, huit est nombre sacré qui signifie simplement beaucoup, autant dire une infinité). On y trouve d’innombrables divinités tutélaires de clans, de villages et de quartiers (ujigami (氏神, ujigami?)) : esprits d’un lieu. Ce sont aussi le plus souvent des essences d’éléments géographiques (montagne, rivière ou cascade) ou de phénomène naturels comme le kamikaze (« vent divin »)神風, le typhon 台風 et autres phénomènes.
Les kamis vivent dans le ciel et descendent périodiquement sur terre pour visiter sanctuaires et lieux sacrés. Leur sacralité est telle que les fidèles doivent se purifier avant de pénétrer dans un sanctuaire ou de participer aux fêtes données en leur honneur.
mardi 1 juillet 2008
Jean-Louis Borloo remporte le "prix de l'humour politique" 2008
"Sarkozy, c'est le seul qui a été obligé de passer par l'Élysée pour devenir Premier ministre." C'est avec cet aphorisme que Jean-Louis Borloo, ministre d'État et ministre de l'Écologie, a remporté l'édition 2008 du Prix de l'humour politique, qui sera décerné lundi soir par Le Press Club de France. La cérémonie de décoration se déroulera en présence de Jean Miot, le président du jury. La soirée sera retransmise par la chaîne parlementaire LCP-AN.
Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, se verra remettre pour sa part le "Prix spécial" du jury pour la phrase : "Le Parti socialiste est un parti sans leader. François Bayrou est un leader sans parti. Ils sont faits pour fusionner."
Enfin, le "Prix des internautes" a été décerné à François Goulard, député-maire de Vannes, pour la phrase : "Johnny Hallyday qui annonce son intention de rester français et Bernard Laporte qui entre au gouvernement, c'est une période faste pour l'intelligence française.
"Le jury, présidé par Jean Miot, est notamment composé des chansonniers Jean Amadou, Pierre Douglas et Laurent Gerra, des journalistes Anita Hausser (LCI), André Bercoff, Bernard de la Villardière (M6), Hubert Coudurier ( Le Télégramme ), Thierry Guerrier (RTL/France 5), Catherine Nay (Europe 1), Michèle Stouvenot ( JDD ), Dominique Verdeilhan (France 2)...
La liste des nommés :
- Jean Arthuis , sénateur de la Mayenne : "Bernard Palissy brûlait ses meubles. Bayrou brûle ses élus. C'est la stratégie de l'anéantissement."
- François Bayrou , président du Modem, au soir de sa défaite aux Municipales : "Je vous le promets, nous aurons d'autres victoires."
- Et, refusant sa porte à Ségolène Royal : "Ne montez pas, il y a du monde dans la rue."
Réponse de Ségolène Royal dans son livre : "Il m'a fait l'impression de l'amant qui craint la panne..."
- Éric Besson, secrétaire d'État chargé du Développement de l'économie numérique : "On ne peut pas s'entendre avec tous les ministres, car tous les ministres ne peuvent pas s'entendre."
- Christian Estrosi , ancien secrétaire d'État à l'Outre-Mer et actuel maire de Nice, s'adressant à des journalistes accompagnant le chef de l'État en Guyane : "Vous avez vu comme Monsieur Sarkozy est populaire en forêt amazonienne ?"
- François Hollande, premier secrétaire du PS : "Sarkozy est passé de la présidence bling-bling à la présidence couac-couac."
- Christine Lagarde, ministre de l'Économie : "Pour faire face à la hausse du prix du pétrole, je conseille aux Français de faire du vélo."
- Bernard Laporte , secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports, débarquant en Guadeloupe : "Je voulais voir les Antilles de vive voix."
- Jean-Claude Mailly , secrétaire général de FO : "Les retraits de l'UIMM, c'est mieux que la valise RTL."
- Un échange entre Nadine Morano et Fadela Amara :
* Nadine Morano : "Fadela Amara au gouvernement, cela montre les limites du casting à la Fogiel."
* Réponse de Fadela Amara : "J'ai tendance à croire que Nadine Morano, c'est la Castafiore."
- Josselin de Rohan , sénateur du Morbihan : "Souvent les courants d'air proviennent de ce qu'il y a trop d'ouverture."
- Rama Yade, secrétaire d'État aux Droits de l'homme : "Je me retrouve avec la journée des droits de l'homme sur les bras et Kadhafi sur le tarmac."
- Jean-Pierre Raffarin , ancien Premier ministre et sénateur de la Vienne : "Il faut avoir conscience de la profondeur de la question du sens."
http://www.lepoint.fr/actualites-medias/borloo-laureat-du-prix-de-l-humour-politique-grace-a-une-phrase/1253/0/256826
Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, se verra remettre pour sa part le "Prix spécial" du jury pour la phrase : "Le Parti socialiste est un parti sans leader. François Bayrou est un leader sans parti. Ils sont faits pour fusionner."
Enfin, le "Prix des internautes" a été décerné à François Goulard, député-maire de Vannes, pour la phrase : "Johnny Hallyday qui annonce son intention de rester français et Bernard Laporte qui entre au gouvernement, c'est une période faste pour l'intelligence française.
"Le jury, présidé par Jean Miot, est notamment composé des chansonniers Jean Amadou, Pierre Douglas et Laurent Gerra, des journalistes Anita Hausser (LCI), André Bercoff, Bernard de la Villardière (M6), Hubert Coudurier ( Le Télégramme ), Thierry Guerrier (RTL/France 5), Catherine Nay (Europe 1), Michèle Stouvenot ( JDD ), Dominique Verdeilhan (France 2)...
La liste des nommés :
- Jean Arthuis , sénateur de la Mayenne : "Bernard Palissy brûlait ses meubles. Bayrou brûle ses élus. C'est la stratégie de l'anéantissement."
- François Bayrou , président du Modem, au soir de sa défaite aux Municipales : "Je vous le promets, nous aurons d'autres victoires."
- Et, refusant sa porte à Ségolène Royal : "Ne montez pas, il y a du monde dans la rue."
Réponse de Ségolène Royal dans son livre : "Il m'a fait l'impression de l'amant qui craint la panne..."
- Éric Besson, secrétaire d'État chargé du Développement de l'économie numérique : "On ne peut pas s'entendre avec tous les ministres, car tous les ministres ne peuvent pas s'entendre."
- Christian Estrosi , ancien secrétaire d'État à l'Outre-Mer et actuel maire de Nice, s'adressant à des journalistes accompagnant le chef de l'État en Guyane : "Vous avez vu comme Monsieur Sarkozy est populaire en forêt amazonienne ?"
- François Hollande, premier secrétaire du PS : "Sarkozy est passé de la présidence bling-bling à la présidence couac-couac."
- Christine Lagarde, ministre de l'Économie : "Pour faire face à la hausse du prix du pétrole, je conseille aux Français de faire du vélo."
- Bernard Laporte , secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports, débarquant en Guadeloupe : "Je voulais voir les Antilles de vive voix."
- Jean-Claude Mailly , secrétaire général de FO : "Les retraits de l'UIMM, c'est mieux que la valise RTL."
- Un échange entre Nadine Morano et Fadela Amara :
* Nadine Morano : "Fadela Amara au gouvernement, cela montre les limites du casting à la Fogiel."
* Réponse de Fadela Amara : "J'ai tendance à croire que Nadine Morano, c'est la Castafiore."
- Josselin de Rohan , sénateur du Morbihan : "Souvent les courants d'air proviennent de ce qu'il y a trop d'ouverture."
- Rama Yade, secrétaire d'État aux Droits de l'homme : "Je me retrouve avec la journée des droits de l'homme sur les bras et Kadhafi sur le tarmac."
- Jean-Pierre Raffarin , ancien Premier ministre et sénateur de la Vienne : "Il faut avoir conscience de la profondeur de la question du sens."
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