La journaliste
d’un quotidien proche du patronat, L’Opinion, révèle sur un plateau de
télévision à quel point la bourrasque a soufflé fort : « Tous les grands
groupes vont distribuer des primes, parce qu’ils ont vraiment eu peur à
un moment d’avoir leurs têtes sur des
piques. Ah oui, les grandes entreprises, quand il y avait le samedi
terrible, là, avec toutes les dégradations, ils avaient appelé le patron
du Medef [Mouvement des entreprises de France], Geoffroy Roux de
Bézieux, en lui disant : “Tu lâches tout ! Tu lâches tout, parce que
sinon…” Ils se sentaient menacés, physiquement. »
Assis
à côté de la journaliste, le directeur d’un institut de sondage évoque à
son tour « des grands patrons effectivement très inquiets », une
atmosphère « qui ressemble à ce que j’ai lu sur 1936 ou 1968. Il y a un
moment où on se dit : “Il faut savoir lâcher des grosses sommes, plutôt
que de perdre l’essentiel” ». Lors du Front populaire, le dirigeant de
la Confédération générale du travail (CGT) Benoît Frachon rappelait en
effet qu’au cours des négociations de Matignon, consécutives à une
flambée de grèves imprévues avec occupation d’usines, les patrons
avaient même « cédé sur tous les points ».
Ce genre de décomposition de la classe possédante est rare.
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