vendredi 30 octobre 2015

Les dix pays les plus démocratiques du monde (2)

1 - La Norvège

La Norvège est une monarchie constitutionnelle à gouvernement parlementaire.
La famille royale, originaire du Schleswig-Holstein, descend de la famille princière de Glücksbourg. Le roi ne joue pour l’essentiel qu’un rôle honorifique, mais il constitue un symbole fort d’unité nationale. Bien que la constitution de 1814 lui accorde d’importantes prérogatives dans le domaine de l’exécutif, ces dernières sont presque toujours exercées en son nom par le gouvernement. Les pouvoirs investis au monarque par la constitution de la Norvège ont au cours du XXe siècle été largement symboliques, sauf dans quelques cas importants comme pendant la Seconde Guerre mondiale, où le monarque annonçait qu'il allait abdiquer si le gouvernement capitulait face aux demandes des Nazis.
Le gouvernement est composé du ministre d'État et des ministres, tous nommés par le roi. Mais depuis 1884, l’évolution parlementaire du régime fait que le gouvernement doit obtenir un vote de confiance du Parlement : la désignation du gouvernement par le roi n’est donc qu’une formalité quand il y a une majorité claire au Parlement pour un parti en particulier (ou coalition de partis). Après une élection sans majorité claire, le chef du parti le plus susceptible de créer un gouvernement est nommé ministre d'État par le roi. La Norvège a vu plusieurs de ces gouvernements gouverner en minorité. Le roi assiste aux réunions du gouvernement chaque vendredi au palais royal, mais le gouvernement prend ses décisions en avance, à des conférences présidées par le ministre d'État et tenues chaque mardi et jeudi. Chaque année, le roi ouvre le Parlement en septembre. Il accueille les ambassadeurs à la cour et est symboliquement le commandant en chef des Forces de défense norvégiennes et à la tête de l'Église de Norvège.
Le parlement norvégien, le Storting, est monocaméral depuis les élections générales de 2009 (amendement de la constitution du 20 février 2007) et comprend 169 membres (soit quatre membres de plus à la suite des élections du 12 septembre 2005). Les députés sont élus tous les quatre ans dans chacun des 19 fylker du pays, à la représentation proportionnelle. Il y a 19 sièges, les « sièges égalisants », un par fylke, pour faire que la représentation au parlement corresponde mieux au vote populaire. Il y a un seuil électoral de 4 % pour ces sièges.
L'impeachment est très rare (le dernier cas étant celui du ministre d'État Abraham Berge, acquitté, en 1927), et peut se faire à l'encontre de membres du Conseil d'État, de la Cour Suprême, ou du Storting pour des crimes qu'ils auraient commis au pouvoir. Avant l'amendement du 20 février 2007, les accusations étaient formulées au Odelsting et traitées par le Lagting et les juges de la Cour Suprême, formant ensemble la « Haute Cour du Royaume ». Dans le nouveau système les impeachments seront traités par les cinq juges les plus importants de la Cour Suprême ainsi que six autres personnes, dans l'une des cours de la Cour Suprême (avant il se déroulait dans la chambre du Lagting). Les représentants du Storting ne peuvent pas être juges. Les accusations seront formulées par le Storting dans une réunion pléniaire.
Le Storting fonctionne sinon en tant que parlement unicaméral, la division en Odelsting et Lagting abolie dès les élections de 2009. La législation devra passer par deux, parfois trois, relectures avant d'être approuvée et passée au roi pour son approbation.
À la tête du système juridique se trouve la Cour Suprême, ou Høyesterett (composée de 18 juges et d’un chief justice). On trouve ensuite les cours d'appel, les tribunaux ordinaires et les juges de paix. Les juges sont nommés par le roi et le gouvernement, sur proposition du ministre de la justice.
Pour former un gouvernement il faut que plus de la moitié des membres du Conseil d'État soient membres de l'Église de Norvège. Aujourd'hui dix des dix-neuf membres sont membres de l'Église.

Source https://fr.wikipedia.org/wiki/Norv%C3%A8ge


2- La Suède

Forme de l'Etat Monarchie constitutionnelle

La Suède est une monarchie depuis presque un millénaire. Dès le Moyen Âge, les paysans soumis à l'impôt constituaient l'une des quatre chambres des États généraux du royaume : le Ståndsriksdagen (en).
Le pouvoir exécutif, jusqu'en 1680, était partagé entre le roi et un Conseil de la noblesse suédoise. Il s'ensuivit une période de monarchie absolue exercée par le roi. En réaction au fiasco de la grande guerre du Nord, le parlementarisme fut réintroduit en 1719, suivi par trois formes différentes de monarchie constitutionnelle en 1772, 1789 et enfin en 1809, lorsque la première constitution suédoise fut signée par le roi, qui s'y engage à garantir plusieurs libertés fondamentales.
En 1866, le Ståndsriksdagen fut définitivement dissous et remplacé par un système parlementaire bicaméral, le Riksdag : la Première Chambre était élue au suffrage indirect par des grands électeurs locaux, et la Seconde Chambre était élue au suffrage direct.
Le parlementarisme fut renforcé en 1917 lorsque le roi Gustave V, après des décennies d’affrontement politique qui laissaient craindre une révolution, accepta de nommer désormais des ministres devant obtenir la confiance de la majorité du Parlement. La démocratisation du régime fut complétée en 1918 avec l’adoption du suffrage universel. La participation électorale a toujours été élevée en Suède : le taux de 80 % aux élections de 2002[Lesquelles ?] [réf. souhaitée] est le plus bas jamais enregistré.
La social-démocratie a joué un rôle politique dominant depuis 1917, lorsque la branche réformiste se renforça et que la branche révolutionnaire [Laquelle ?] quitta le parti [réf. souhaitée]. L’influence du courant social-démocrate sur la société suédoise est souvent décrite comme hégémonique. La coalition des centristes et des sociaux-démocrates assura un gouvernement stable de 1932 à 1956. Par la suite, la vie politique a été totalement dominée par les seuls sociaux-démocrates, souvent soutenus par les marxistes du Vänsterpartiet et les Verts du Miljöpartiet.
En 1971, le Riksdag devint monocaméral. Selon la constitution, les 349 membres du Riksdag détiennent l’autorité suprême en Suède. L’assemblée peut modifier la constitution à la majorité qualifiée. L’initiative des lois revient concurremment aux ministres et aux parlementaires. Ces derniers sont élus pour quatre ans selon le principe de la représentation proportionnelle.
En 1975, une nouvelle constitution mit une fin définitive au pouvoir politique du roi : il n’est plus aujourd’hui que le représentant formel mais symbolique de l’État suédois, et ses obligations consistent essentiellement à présider aux cérémonies officielles.
Le gouvernement et le parlement sont en dialogue permanent avec les autres pays nordiques dans le cadre du Conseil nordique.
Le système juridique, de tradition romano-germanique, se compose des juridictions civiles, pénales et administratives. Une hiérarchie existe entre tribunaux, cours d’appel et cours suprêmes. La loi suédoise est codifiée.
Le modèle économique de développement suédois, reposant sur la social-démocratie, après avoir assuré une forte croissance, affronte ses premières difficultés dans les années 1990. C'est l'époque où le pays entreprend de grandes réformes, pour alléger une fiscalité parmi les plus lourdes du monde et rendre plus flexible son marché du travail. [réf. souhaitée]
Les années 1990 voient aussi la réforme du système de retraite en Suède. Pour y parvenir, le pays a attendu 1999, après un long processus de dialogue social et la recherche d'un compromis assurant un vote unanime au parlement, et plutôt bien accueilli par le monde des affaires, car jugé politiquement et financièrement plus solide que le système qui avait prévalu pendant des décennies4. Les principes essentiels de cette grande réforme ont été fixés dès 1991 par le gouvernement social-démocrate d’Ingvar Carlsson4. Après un processus de concertation entre les sociaux-démocrates et une coalition de partis du centre et de la droite menée par Carl Bildt, qui a duré de 1991 à 1994, la réforme a affronté avec succès un premier vote au Parlement en 1994, sur ses principes, puis dans un second temps sur l’intégralité de la législation en 1998. Près de 80 % des députés s’étant prononcés favorablement, cette réforme cimente le consensus national, sur le plan politique.

Source https://fr.wikipedia.org/wiki/Su%C3%A8de


3- L'Islande
 

L'Islande est une république parlementaire. L'unique assemblée, l'Althing (en islandais Alþingi), est le plus ancien parlement d'Europe ; il fut fondé en l'an 930. Son fonctionnement ne fut interrompu qu'entre 1800 et 1844, pendant la période de monarchie absolutiste danoise. Dans sa forme contemporaine, le parlement islandais fut réinstitué en 1845, à l'origine en tant qu'organe consultatif auprès du roi de Danemark Christian VIII, et son siège fut établi à Reykjavik, et non plus à Þingvellir. Le grand artisan de l'indépendance de l'Islande, Jón Sigurðsson, en fut un des premiers députés. L'Althing comprend 63 parlementaires, élus par les citoyens tous les quatre ans, la dernière élection remontant à 2012.
Le président de la République est également élu pour quatre ans. Selon la Constitution, il nomme les ministres et préside leur Conseil. Dans la pratique, il entérine les choix de nomination faits par les partis politiques majoritaires à l'Althing. Il n'exerce d'ailleurs habituellement aucun pouvoir exécutif réel et joue surtout un rôle honorifique. En tant que chef de l'État, il est le représentant du pays à l'étranger. Ólafur Ragnar Grímsson, qui occupe ce mandat depuis 1996, a été réélu en 2008. L'étendue théorique des pouvoirs détenus par le président fait régulièrement l'objet de débats parmi les juristes islandais : tandis que certaines dispositions de la Constitution lui donnent plusieurs importantes prérogatives, d'autres articles adoptent en effet une orientation contraire.
Les ministres assument le pouvoir exécutif. Le chef du gouvernement est le premier ministre. Le poste est occupé depuis le par Sigmundur Davíð Gunnlaugsson.
Les gouvernements islandais ont presque toujours consisté en une coalition de deux partis ou davantage, étant donné que la majorité des sièges de l'Althing n'a jamais été détenue par un seul parti politique.

Source https://fr.wikipedia.org/wiki/Islande




4-  La Nouvelle-Zélande


La Nouvelle-Zélande est une démocratie parlementaire indépendante et officiellement une monarchie constitutionnelle. Le monarque du Royaume-Uni, actuellement Élisabeth II, est le chef d'État en tant que monarque de Nouvelle-Zélande. En son absence, elle est représentée par un Gouverneur général, poste occupé actuellement par Jeremiah Mateparae. La reine « règne mais ne gouverne pas »64 ; elle n'a aucune influence politique, sa fonction étant surtout symbolique65.
Il n'y a pas de constitution écrite ; le Constitution Act 1986 est le principal document formel qui traite de la structure constitutionnelle du pays ; le premier Constitution Act date de 185266. Le gouverneur général a le pouvoir de nommer et de limoger le Premier ministre et de dissoudre le Parlement. Il est également à la tête du Conseil exécutif, un comité formel constitué de tous les ministres de la Couronne. Les membres du Conseil doivent être membres du Parlement, et la plus grande partie sont au cabinet. Le cabinet est l'organe exécutif le plus haut placé ; il est dirigé par le Premier ministre, qui est également le leader parlementaire du parti ou de la coalition au pouvoir.
Le Parlement de Nouvelle-Zélande n'a qu'une chambre, la Chambre des représentants, qui réunit normalement 120 députés67. L'ancienne chambre haute, le Conseil législatif, a été abolie en 1951. Les élections législatives se tiennent tous les trois ans sous une forme de scrutin proportionnel plurinominal appelé représentation proportionnelle mixte, introduite en 1993 à la suite d'un référendum67. Les élections législatives de 2005 ont amené la création d'un siège supplémentaire (overhang) au Parlement, occupé par le Parti māori ; en effet, il a obtenu plus de sièges au scrutin par circonscription que son score au scrutin par liste lui en aurait donné (cf. le système de calcul en représentation proportionnelle mixte).

Le Premier ministre est actuellement, depuis 2008, John Key, chef du Parti national (centre droit) qui a remporté les élections législatives du , mettant fin à neuf ans de domination des travaillistes d'Helen Clark. Le Parti national gouverne en coalition avec l'Association des consommateurs et des contribuables de Nouvelle-Zélande (ACT New Zealand, parti libéral classique), le Parti māori et le parti Futur uni (centre).
Le chef de l'opposition est depuis 2014 Andrew Little, chef du Parti travailliste (centre gauche). Le parti Vert (gauche écologiste) et le Parti progressiste (gauche) sont également des adversaires de l'actuelle majorité.

Le tribunal supérieur est la Cour Suprême de Nouvelle-Zélande, depuis le Supreme Court Act 2003, qui a aboli la possibilité d'appel au comité judiciaire du Conseil privé de Londres68. La présidente de la Cour suprême est Dame Sian Elias. Le système judiciaire inclut également la Haute Cour et la Cour d'appel ainsi que des cours inférieures.
Une des singularités du pays est que tous les postes de premier rang ont déjà été occupés par des femmes : les reines Victoria (1840-1901) puis Élisabeth II (depuis 1952) ; deux anciennes gouverneures générales, les Dames Catherine Tizard (1990-1996) et Silvia Cartwright (2001-2006) ; les anciens Premiers ministres Jenny Shipley (1997-1999) et Helen Clark (1999-2008) ; la présidente (speaker) de la Chambre des représentants Margaret Wilson (2005-2008) ; et la présidente (Chief Justice) de la Cour suprême, Dame Sian Elias (depuis 1999)69. La Nouvelle-Zélande est également le premier pays à avoir donné aux femmes le droit de vote, en 189367. Au , elle se positionne comme le 16e pays à la plus forte proportion de femmes parlementaires (41 députées sur 122 sièges à la Chambre des représentants, soit légèrement plus d'un tiers)70.
Ce que l'on nomme le « Royaume de Nouvelle-Zélande » (Realm of New Zealand) inclut les îles Cook et Niue, autonomes, mais en association libre, Tokelau, et la dépendance de Ross (la revendication territoriale de la Nouvelle-Zélande en Antarctique).


Sourcehttps://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle-Z%C3%A9lande


5- Le Danemark


En 1848, le Danemark est devenu une monarchie constitutionnelle avec la ratification d’une nouvelle constitution. Le monarque est formellement le chef d’État, mais c’est une position plutôt symbolique. Le pouvoir exécutif est détenu par les ministres du cabinet ; le Premier ministre est le « premier d’entre ses pairs » (primus inter pares). Le pouvoir législatif est exercé par le parlement, le Folketing, qui comprend 179 membres dont 175 représentent le Danemark métropolitain. Les tribunaux du Danemark sont indépendants des pouvoirs législatif et exécutif (séparation des pouvoirs du type de Montesquieu). Les élections sont organisées tous les quatre ans, mais le Premier ministre peut décider d’appeler les électeurs aux urnes plus tôt, ce qui est presque systématique, le parti au pouvoir cherchant à profiter d’un moment favorable à sa reconduction. Tous les partis qui obtiennent au moins 2 % des voix sont représentés au Folketing.
Depuis 1972, la reine de Danemark est Margrethe II de Danemark.

Entre 2001 et 2009, le pays a été gouverné par Anders Fogh Rasmussen du parti Venstre (libéral) en coalition avec le parti conservateur et avec l’appui du parti populiste d’extrême droite. Sa politique repose sur le soutien aux États-Unis dans la guerre en Irak (530 soldats danois), l’arrêt de la hausse des impôts, une réduction de l’immigration et le maintien des acquis sociaux de l’État-providence. Il a été reconduit en 2005 malgré une légère diminution en voix.
La politique extérieure du Danemark a, depuis la fin du XIXe siècle, consisté essentiellement en l’affirmation de sa neutralité politique qui a permis aux Danois d’échapper à la Première Guerre mondiale. Mais l’invasion du pays par l’Allemagne nazie en 1940 a montré les limites de la neutralité et le pays a, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, adopté pour sa politique extérieure une orientation très atlantiste.
Le gouvernement et le parlement sont par ailleurs en dialogue permanent avec les autres pays scandinaves dans le cadre du Conseil nordique.
Au Danemark, chaque parti est désigné par une lettre de l’alphabet.
Le gouvernement actuel, dirigé par Helle Thorning-Schmidt, est composé des Sociaux-démocrates et de la Gauche radicale. C’est un gouvernement minoritaire qui a le soutien du Parti populaire socialiste, de la Liste de l'unité (EL) et de trois députés du Groenland et des îles Féroé. Les autres partis représentés au Folketing sont le Parti libéral, le Parti populaire danois, le Parti populaire conservateur et l'Alliance libérale.
Il existe une multitude de partis minoritaires non représentés au Folketing (dont Centrum-Demokraterne, Minoritetspartiet). Le mouvement populaire contre l'Union européenne et le mouvement de Juin (une scission du précédent) sont représentés au Parlement européen et ne se présentent que lors des élections européennes. Au Groenland et aux îles Féroé, des partis locaux sont représentés au Folketing.
Le taux de participation aux élections législatives du 15 septembre 2011 était de 87,7 % (contre 86,6 % en 2007).

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Danemark


6-  La Suisse

Forme de l'EtatÉtat fédéral avec régime parlementaire (dotée d'instruments de démocratie directe)


La Suisse est depuis 1848 une fédération de cantons, aujourd'hui au nombre de 26 :
La superficie des cantons varie entre 37 et 7 105 km2 et leur population de 15 000 à 1 371 000 habitants (2011).
Les cantons sont souverains selon leur constitution respective, mais ne sont plus indépendants comme aux premières heures de la Suisse : le terme de Confédération, s'il reflète ce passé, ne correspond donc plus à la configuration actuelle de fédéralisme. La répartition actuelle des compétences entre la Confédération et les cantons est formalisée dans la constitution fédérale, qui précise les limites de leurs souverainetés respectives. Certaines compétences sont attribuées explicitement aux cantons ou à la Confédération ; ce qui n'est pas explicitement délégué à la Confédération est du ressort des cantons45.
Chaque canton est divisé en communes. De nombreux cantons ont une subdivision intermédiaire nommée district. Chaque canton dispose de sa propre constitution. La Constitution fédérale garantit leur autonomie : ils prélèvent des impôts et adoptent des lois dans tous les domaines qui ne relèvent pas de la compétence de la Confédération. Un certain nombre de domaines sont ainsi gérés uniquement au niveau cantonal. On y trouve par exemple l’éducation (sauf les deux écoles polytechniques fédérales et la Haute école fédérale de sport de Macolin), la gestion des hôpitaux (sauf les hôpitaux communaux et privés), la construction et l’entretien de la majorité des routes (sauf les autoroutes et routes nationales) et la police (contrairement à l’armée), d’autres cotisations sociales ou encore le contrôle de la fiscalité. La souveraineté des cantons se limite donc à certains domaines et est en outre toujours limitée par le principe de la primauté du droit fédéral, ou force dérogatoire du droit fédéral (contrairement à l’équipollence des normes en vigueur en Belgique).
Les cantons ont tous leur propre parlement (appelé dans la plupart des cantons francophones Grand Conseil) et leur gouvernement (appelé dans la plupart des cantons francophones Conseil d’État). La structure politique de la Suisse est composée du pouvoir législatif, du pouvoir exécutif et du pouvoir judiciaire. Chaque canton définit la composition et le fonctionnement des trois pouvoirs. En principe, il appartient aux cantons d'appliquer non seulement le droit cantonal, mais aussi le droit fédéral (fédéralisme d'exécution, contrairement aux États-Unis et à la Belgique).

Le pouvoir législatif est exercé par l’Assemblée fédérale, qui est formée de deux chambres : le Conseil national (200 membres), formé des représentants du peuple, et le Conseil des États (46 membres). Au Conseil national, le nombre de sièges par canton est proportionnel à sa population. Au Conseil des États, les cantons possèdent 2 sièges, à l’exception des cantons d’Obwald, Nidwald, Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Appenzell Rhodes-Extérieures et Appenzell Rhodes-Intérieures qui ont un siège ; ils étaient appelés « demi-cantons » sous l’empire de la constitution de 1874 aujourd’hui remplacée par celle de 1999. Les membres du Conseil national sont élus pour 4 ans, tandis que le mandat des membres du Conseil des États dépend du droit cantonal.
Le pouvoir exécutif est exercé par le Conseil fédéral, formé de 7 membres (conseillers fédéraux), et de l’administration fédérale qui lui est subordonnée. Les membres du Conseil fédéral sont élus pour 4 ans par l'Assemblée fédérale, qui, en règle générale, reconduit les candidats sortants si ces derniers désirent poursuivre leurs fonctions. Cependant, cette règle tacite a été mise à mal lors de l'élection de décembre 2003 avec la non-réélection de la conseillère fédérale démocrate-chrétienne Ruth Metzler-Arnold, évincée au profit du candidat de l’Union démocratique du centre (UDC) Christoph Blocher, lui-même non réélu en 2007 et remplacé par Eveline Widmer-Schlumpf (UDC, puis PBD). Cette situation a donc modifié la répartition des sièges en fonction des partis politiques pour la première fois depuis l’introduction de la formule magique en 1959. Cette dernière vise à répartir les sièges du gouvernement fédéral proportionnellement au poids de chaque parti à l’Assemblée fédérale. Depuis 1959, et malgré la progression depuis le début des années 1990 de l’UDC, cette répartition n’avait jamais été modifiée et était composée comme suit : 2 sièges pour le Parti radical-démocratique (PRD), 2 pour le Parti démocrate-chrétien (PDC), 2 pour le Parti socialiste (PSS) et 1 siège pour l’UDC. Les élections fédérales de l’automne 2003 ayant confirmé la montée en puissance de l’UDC, les partis gouvernementaux se sont résolus, sous une certaine pression populaire, à revoir la répartition des sièges du Conseil fédéral. Il est désormais composé de 2 sièges pour le PRD, 2 pour le PS, 1 pour l'UDC, 1 pour le PDC et 1 pour le parti bourgeois-démocratique (parti issu d'une scission au sein de l'UDC46, alors que, selon la « formule magique », ce dernier pourrait prétendre à deux sièges).

Le Conseil fédéral fonctionne selon le principe de collégialité, ce qui signifie que les décisions sont prises le plus possible par consensus. Si tel n’est pas le cas, un vote a lieu parmi les 7 conseillers fédéraux. Selon ce principe, ceux qui s’opposent à une mesure qui est adoptée par le collège doivent tout de même défendre le projet au nom de celui-ci. Mais ce principe a connu quelques distorsions ces dernières années, notamment lors de campagnes précédant des votations populaires : un précédent plus ancien étant le refus de Kurt Furgler (PDC) de défendre la loi légalisant l'avortement devant le peuple pour des raisons de conscience, ce qui n'a pas empêché le souverain de l'adopter.
Les sept départements fédéraux incluent le Département fédéral des affaires étrangères, le Département fédéral de l'intérieur, le Département fédéral de justice et police, le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports, le Département fédéral des finances, le Département fédéral de l'économie et le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication.
Un président de la Confédération est élu pour une année parmi les conseillers fédéraux par l'Assemblée fédérale47. Son rôle est principalement symbolique et médiatique. Traditionnellement, les conseillers fédéraux sont élus président chacun à leur tour en fonction de leur ancienneté.
Le pouvoir judiciaire est exercé par les tribunaux fédéraux.
Une particularité de la démocratie suisse est que le peuple garde en permanence un contrôle sur ses élus, car la Suisse est une démocratie qui peut être qualifiée de semi-directe, dans le sens où elle a des éléments d'une démocratie représentative (élection des membres des parlements ainsi que des exécutifs cantonaux) et d’une démocratie directe. En effet, en Suisse, le corps électoral dispose de deux instruments qui lui permettent d’agir sur un acte décidé par l’État : il s’agit du référendum, qui peut être facultatif ou obligatoire, et de l'initiative populaire qui est le droit d'une fraction du corps électoral de déclencher une procédure permettant l’adoption, la révision, ou l’abrogation d'une disposition constitutionnelle.
Le référendum facultatif permet de remettre en cause une loi votée par l’Assemblée fédérale. Il est facultatif car il nécessite la récolte de 50 000 signatures en l’espace de 100 jours pour qu’il aboutisse à une consultation populaire. Si tel n’est pas le cas, la loi est considérée comme adoptée. Lors de la votation, seule la majorité de la population est prise en compte. Le référendum obligatoire impose, comme son nom l’indique, automatiquement une consultation populaire dans les cas prévus par la constitution fédérale. Il implique la double majorité de la population et des cantons.

Sources : https://fr.wikipedia.org/wiki/Suisse
et, pour l'article détaillé sur la politique en Suisse :  https://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_en_Suisse

 
7- Le Canada
 

Le Canada est une monarchie constitutionnelle qui reconnaît la reine Élisabeth II comme reine du Canada depuis son couronnement le . En sa qualité de représentant de la reine, chef de l'État, David Lloyd Johnston, gouverneur général depuis le et à ce titre Commandant en chef des Forces canadiennes, assume les prérogatives royales lorsque la reine ne se trouve pas au Canada. Le gouverneur général est nommé par la reine sur conseil du Premier ministre. Rideau Hall est sa résidence principale d'Ottawa alors que la Citadelle de Québec est sa résidence à Québec. Dans les faits, le poste de gouverneur général est surtout symbolique, et ne possède pas de pouvoir réel. Depuis quelques années un débat subsiste, à savoir si le poste de gouverneur général et celui des lieutenants-gouverneurs devraient être abolis.
De plus, le Canada est un régime parlementaire fédéral avec une tradition démocratique héritée de la démocratie anglaise du XVIe siècle. Le pouvoir législatif est constitué du Parlement, lequel comprend la reine (en son absence le gouverneur général du Canada), le Sénat et la Chambre des communes108. La représentation du pouvoir législatif se fait par la Colline du Parlement, là où se situent tous les édifices parlementaires.
Le pouvoir exécutif est quant à lui constitué du Conseil privé, chargé de conseiller le gouverneur général en conseil dans sa prise de décisions. Les conseillers privés sont nommés par le gouverneur général en conseil, et parmi lesquels des conseillers sont assermentées pour former le cabinet ministériel, dirigé par le Premier ministre. Les membres du Cabinet sont les seuls conseillers privés autorisés à agir officiellement par décrets au nom du gouverneur général en conseil et ont la responsabilité d'un ministère.
Bien que le gouverneur général conserve certaines prérogatives royales, ses devoirs et obligations sont définies par la Constitution du Canada, laquelle consiste en une série de lois constitutionnelles enchevêtrées, celles-ci étant composées de textes écrits et de traditions et conventions non-écrites. La Constitution inclut la Charte canadienne des droits et libertés garantissant aux Canadiens les droits et libertés qui y sont énoncés, et qui ne peuvent être enfreints par aucun niveau de gouvernement au Canada. « Ils ne peuvent être restreints que par une règle de droit, dans des limites qui soient raisonnables et dont la justification puisse se démontrer dans le cadre d'une société libre et démocratique » (Extrait du premier article de la Charte). En outre, une disposition de dérogation octroie au Parlement fédéral ainsi qu'aux législatures provinciales le pouvoir de légiférer en tout temps, et dans la mesure convenue par les législateurs, en outrepassant temporairement certaines dispositions de la Charte – dans les libertés fondamentales, les garanties juridiques ou les droits à l'égalité – pour une période de cinq ans renouvelable.
Le poste de Premier ministre, chef du gouvernement du Canada, revient de facto au chef du parti politique dont la représentation à la Chambre des Communes est la plus grande, ce qui peut mener à des situations où le parti du gouvernement peut être majoritaire comme minoritaire. Le Premier ministre choisit ensuite les membres du conseil des ministres. Les nominations ministérielles sont effectuées par le gouverneur général en conseil sur les recommandations du Premier ministre, ces dernières étant habituellement de facto respectées bien qu'elles peuvent de jure être rejetées. Les membres du Cabinet proviennent généralement du parti politique du Premier ministre, et fort majoritairement des députés de la Chambre des communes, bien que certains puissent aussi provenir du Sénat, ou même dans de rares cas, ne faire partie d'aucune Chambre du Parlement. Bien qu'il n'y ait aucun texte écrit à cet effet, et comme la tradition dicte au gouverneur général de nommer au poste de Premier ministre le chef de la majorité politique élue à la Chambre des communes, et aux postes de conseillers privés et de ministres les gens dont il approuve la nomination, certains juristes soutiennent que de nos jours, cette disposition unit constitutionnellement le gouverneur général.

Assermentations, élections et nominations

Avant d'entrer en fonction, le Premier ministre du Canada ainsi que tous les membres de son cabinet ministériel sont assermentés par le gouverneur général en conseil d'abord en tant que conseillers privés au sein du Conseil privé de la Reine pour le Canada, et ensuite en tant que membres du Cabinet. Le Premier ministre exerce des pouvoirs nombreux, notamment quant à la nomination des responsables au sein du Gouvernement et de l'administration publique.
La tradition veut que le prédicat « le très honorable » précède le nom du Premier ministre.
Stephen Harper, chef du Parti conservateur du Canada, est Premier ministre depuis le 6 février 2006. Chacun des ministres a la responsabilité de son ministère respectif. Ainsi, chaque ministre est chargé de la nomination des responsables au sein du ministère, dont le sous-ministre. Ce dernier constitue la plus haute autorité administrative non élue du ministère. Son rôle est de conseiller le ministre et de rendre compte à celui-ci des activités du ministère.
La Chambre des communes du Canada est composée de députés élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans chacune des circonscriptions électorales (jadis appelées « comtés »). Des élections générales sont déclenchées par le gouverneur général en conseil après que celui-ci a dissous la Chambre des communes pour l'une des raisons suivantes :
  • sous recommandation volontaire et stratégique du Premier ministre ;
  • au terme du mandat de quatre ans ;
  • à la suite d'un vote de confiance non favorable au gouvernement en place par les députés fédéraux.
Les membres du Sénat, dont les sièges sont octroyés sur une base régionale, sont choisis par le Premier ministre et assermentés à vie par le gouverneur général en conseil pour servir jusqu'à l'âge maximum de 75 ans.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Canada


8- La Finlande


La Finlande est une démocratie parlementaire. Le président de la République, élu au suffrage universel direct, dispose de pouvoirs non négligeables, mais joue actuellement un rôle moins marqué dans la vie politique qu'il y a vingt ans. Le gouvernement (valtioneuvosto en finnois ou statsrådet en suédois) est dirigé par le premier ministre qui est choisi par le parlement. Le gouvernement est constitué du premier ministre, des différents ministres du gouvernement central et d'un membre d'office, le Chancelier de la justice.
Le parlement (Eduskunta en finnois ou Riksdag en suédois) unicaméral est constitué de 200 députés, et possède constitutionnellement l'autorité législative suprême en Finlande. Il peut modifier la constitution, révoquer le gouvernement, et contrer les vetos présidentiels. Ses actes ne peuvent être judiciairement contestés. Les lois peuvent être proposées par le gouvernement ou l'un des membres de l'Eduskunta, qui sont élus au suffrage proportionnel pour une durée de 4 ans.
Le système judiciaire comprend les tribunaux de grande instance qui jugent des affaires civiles et pénales, des cours d'appel et une Cour suprême. Le contentieux administratif est du ressort des tribunaux administratifs, des cours administratives d'appel et de la Cour administrative suprême. Certaines juridictions administratives particulières sont chargées de traiter des litiges, par exemple dans le domaine des eaux.
Le parlement, depuis que le suffrage universel a été instauré en 1906 (femmes comprises), a été dominé par les partis agrariens (parti centriste Maalaisliitto, actuellement Suomen Keskusta), sociaux-démocrates (SDP) et alliance de gauche (Vasemmistoliitto). On peut noter que l'éventail politique a été plus marqué par l'influence des courants anti-socialistes (au sens soviétique) que dans d'autres pays similaires ayant eu moins de contacts avec l'URSS.
La constitution et sa place dans le système judiciaire sont uniques, dans le sens où il n'y a pas de Cour constitutionnelle et où la Cour suprême ne peut intervenir sur une loi au seul prétexte que celle-ci soit inconstitutionnelle. La valeur constitutionnelle d'une loi dépend d'un simple vote parlementaire. Les seuls autres pays européens à ne pas disposer d'organe suprême constitutionnel sont les Pays-Bas, la Suisse et le Royaume-Uni (ce dernier n'ayant d'ailleurs pas de constitution écrite, celle-ci reposant sur les traditions, les précédents, la jurisprudence et un nombre limité de lois quasi-constitutionnelles).
La Finlande est un pays neutre depuis 1955, et ne fait pas partie de l'OTAN, mais développe un programme d'interopérabilité de ses forces avec celles de l'OTAN.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Finlande


9- L'Australie


L’Australie a un parlement fédéral à deux chambres : le Sénat (Senate) avec 76 sénateurs et la Chambre des Représentants (House of Representatives) avec 150 députés. Les députés sont élus dans des circonscriptions (officiellement divisions, mais plus connus sous le nom de electorates ou seats) selon un système d’un député par circonscription. Plus un État est peuplé, plus il a de députés à la Chambre des Représentants avec un minimum de cinq par État. Au Sénat, chaque État est représenté par douze sénateurs, et chaque territoire par deux. Les députés sont élus pour trois ans et les sénateurs six. Les élections ont lieu tous les trois ans, renouvelant le Sénat de moitié à chaque élection.
Le gouvernement est formé de personnes élues dans la Chambre des Représentants ou du Sénat. Le Premier ministre est le chef du parti majoritaire à la Chambre des représentants. Il n'est arrivé qu'une seule fois qu'un sénateur devienne Premier ministre de l’Australie, et ce pour une période très brève, après le décès du premier ministre, le temps pour son successeur de se faire élire à la chambre des représentants lors d'une élection partielle.
Le gouverneur général a théoriquement le droit de mettre fin aux fonctions du Premier ministre mais il ne le fait que sur sa demande. Une exception à cette convention constitutionnelle eut lieu le 11 novembre 1975. Le gouverneur général Sir John Kerr fit démissionner le Premier ministre Gough Whitlam. Cet événement reste le plus controversé de toute l’histoire politique australienne.
Du 24 juin 2010 au 27 juin 2013, le Premier ministre était Julia Gillard, qui a remplacé Kevin Rudd, l'ancien chef du Parti travailliste. Elle était la première femme à son poste depuis la création de la démocratie libérale il y a un siècle. C'est en outre la première fois dans l'histoire d'un État que le chef d'État (Élisabeth II), le chef de gouvernement (Julia Gillard) et le gouverneur général (Quentin Bryce) sont des femmes. Le 27 juin 2013, Kevin Rudd redevient premier ministre à la suite d'un vote de confiance au sein du parti.


L'Australie fait partie des quelques nations qui sont demeurées démocratiques tout au long du XXe siècle - avec des juridictions démocratie parlementaire depuis les années 1850.
En 2009, le Commonwealth d’Australie est une monarchie constitutionnelle : Élisabeth II est reine d’Australie, un rôle distinct et séparé de sa position en tant qu'Élisabeth II du Royaume-Uni. Elle est le chef d'État, bien que ce terme n’apparaisse ni dans la Constitution ni dans la loi. La reine est nommément représentée par le gouverneur général. En pratique, la reine Élisabeth II n'est venue que peu de fois en Australie et n'a jamais fait appel à ses pouvoirs. La quasi-totalité du rôle constitutionnel du monarque est donc assumé par le gouverneur général. D’après la Constitution australienne, le rôle du monarque est presque purement cérémonial. Bien que la Constitution donne théoriquement de grands pouvoirs exécutifs au gouverneur général, ceux-ci ne sont jamais utilisés politiquement, très rarement utilisés indépendamment, et sont délégués au Cabinet dont les membres sont choisis par le parti au pouvoir ou le premier ministre seul, parmi des membres du gouvernement.
Le gouvernement est assuré par trois pouvoirs indépendants :
La base légale de la nation changea avec l’Australia Act93 de 1986 et le vote de lois liées à cet acte au Parlement britannique. Jusqu’à cette date, un petit nombre d’affaires constitutionnelles pouvaient être plaidées en dernier ressort au Comité judiciaire du Conseil privé, la plus haute cour d’appel du Royaume-Uni. Par cet acte du parlement, la loi australienne devint, sans équivoque possible, la seule valable dans le pays. La Haute Cour d'Australie devint ainsi la plus haute cour d’appel. La possibilité théorique que le parlement britannique puisse voter des lois modifiant des articles de la Constitution australienne fut supprimée.
Le Parlement fédéral est composé de la reine, du Sénat (la chambre haute) qui compte 76 sénateurs et de la Chambre des représentants (la chambre basse) avec 150 députés. Les députés sont élus dans des circonscriptions uninominales, officiellement appelées divisions mais communément appelées electorates ou seats. Le nombre de sièges à la Chambre des représentants alloué à chaque État est proportionnel à sa population, chaque état ayant tout de même l'assurance d'avoir au moins cinq sièges. Au Sénat, chaque État est représenté par 12 sénateurs et chacun des deux principaux territoires par deux. Les élections pour les deux chambres ont lieu tous les trois ans; les sénateurs ont des mandats de six ans et la moitié seulement des sièges sont renouvelés à chaque élection, sauf si le cycle est interrompu par un double dissolution. Le parti ayant le soutien de la majorité de la Chambre des représentants forme le gouvernement et son chef devient Premier ministre.
Il existe deux grands groupes politiques qui gouvernent le pays : le Parti travailliste, et la Coalition qui est un regroupement de deux partis : le Parti libéral et son partenaire mineur, le Parti national. Un certain nombre de députés appartiennent à d'autres petits partis, comme les Verts ou le Parti démocrate ou même sont indépendants de tout parti. Au , la Coalition libérale-nationale dirigée par le Premier ministre Tony Abbott est au pouvoir à Canberra ainsi que dans trois des six États et dans un des deux territoires du pays (la Coalition a dirigé cinq des six États et un des deux territoires de mars à ). Lors des élections de 2004, l'équipe gouvernementale de la Coalition dirigée par John Howard avait obtenu la majorité dans les deux chambres, ce qui ne s'était pas produit depuis plus de 20 ans. Le vote est obligatoire pour tous les citoyens inscrits de 18 ans et plus, aussi bien au niveau des États ou des Territoires qu'au niveau fédéral. L'inscription sur les listes électorales est obligatoire dans tous les états sauf en Australie-Méridionale94.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Australie

 
10- Les Pays-Bas

Chef de l'Etat



Les Pays-Bas sont une monarchie constitutionnelle héréditaire depuis 1815, après avoir été une République entre 1581 et 1806, puis occupés par la France entre 1806 et 1815. La Constitution (Grondwet) a été adoptée en 1815. La famille royale est de confession protestante réformée. Hommes et femmes peuvent accéder au trône. Après les rois Guillaume Ier (1815-1840), Guillaume II (1840-1849) et Guillaume III (1849-1890), la régente Emma et les reines Wilhelmine (1898-1948), Juliana (1948-1980) et Beatrix (1980-2013), c'est depuis le 30 avril 2013 que le roi Willem-Alexander est le chef de l'État néerlandais. Après lui, le prochain souverain devrait être la princesse Catharina-Amalia, fille aînée du roi Willem-Alexander.
Le monarque est le garant de l'égalité de tous ses sujets devant la justice, du maintien de la démocratie dans le pays et en est l'image symbolique à l'étranger. La côte de popularité de l'actuel roi, Willem-Alexander, dépasse les 80 % d'avis positifs. Constitutionnellement, le roi ou la reine est le chef de l'État et a un rôle dans la formation du gouvernement et dans le processus législatif. La signature royale auprès de celle d'au moins un ministre est indispensable pour valider toute loi. Le roi est également ex officio président du Conseil d'État (Raad van State), un organe qui conseille le gouvernement sur chaque loi et qui est le tribunal suprême en matière de droit administratif. Depuis la reine Wilhelmine, celles qui lui ont succédé veillent à ne pas paraître montrer une faveur particulière envers l'un ou l'autre opinion politique. Pourtant, la monarchie joue un rôle central dans la formation d'un gouvernement après des élections générales ou une crise gouvernementale. Comme les gouvernements de coalition entre deux partis ou plus sont, la plupart du temps la règle, parce qu'aucun parti n'obtient plus la majorité absolue depuis longtemps, la nomination du Premier ministre par le pouvoir royal a de l'influence sur la politique du gouvernement pour les années à venir. Autrefois, le pouvoir royal intervenait dans le choix des ministres proposé par le Premier ministre. Mais, actuellement, le formateur une fois nommé, il dirige les négociations avec les partis politiques, après avoir consulté les leaders de tous les partis représentés au Parlement. Lorsque les négociations sont terminées, le gouvernement est nommé sur la base de la formation bâtie par le Premier ministre. Lorsqu'un gouvernement tombe, le Premier ministre doit présenter sa démission au roi.

Le pouvoir exécutif

Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement, qui est dirigé par le Premier ministre. La seconde Chambre étant élue au scrutin proportionnel intégral, les Pays-Bas sont toujours dirigés par un gouvernement de coalition quoique cela ne soit pas une obligation constitutionnelle. Mais, depuis longtemps, le corps électoral n'accorde plus la majorité absolue à un parti pour lui permettre de gouverner seul. Le bureau du Premier Ministre est situé dans le même bâtiment que le Parlement des Pays-Bas, en centre-ville de La Haye. Tous les ministères sont également installés à La Haye, certains dans le centre historique, d'autres, dans le nouveau quartier d'affaires, où furent construites des tours pour ces derniers, ayant besoin de plus de locaux que leurs anciens bâtiments pouvaient leur en fournir, en centre-ville. L'actuel Premier ministre, le libéral Mark Rutte, est en fonction depuis le 14 octobre 2010. Il dirige un gouvernement majoritaire à l'Assemblée entre le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) et le Parti travailliste (PvdA), le cabinet Rutte II. Bien que le Premier ministre soit le premier représentant du pays à l'étranger, il est souvent accompagné du roi (ou de la reine) pour les questions diplomatiques, sécuritaires, ou encore environnementales.



Le pouvoir législatif


Les États généraux du royaume des Pays-Bas, en néerlandais Staten-Generaal, sont le Parlement des Pays-Bas. Ils comprennent deux chambres : la plus importante, la seconde Chambre, est la chambre basse du parlement des Pays-Bas. Elle est élue pour quatre ans. Elle comprend 150 membres élus au suffrage universel direct, au scrutin proportionnel. Elle possède des prérogatives plus importantes que le Sénat. C'est dans la seconde Chambre que se forment, et tombent, les coalitions de gouvernement. Les ministres sont également politiquement responsables devant celle-ci. Un ministre ou un gouvernement ne peut pas se maintenir sans le soutien d'une majorité à la seconde Chambre, et celle-ci possède trois fonctions principales qui incluent : le contrôle du Gouvernement, un rôle de colégislateur (avec le Gouvernement et la Première Chambre) et le représentation de la population.
La première Chambre des États généraux (ou le Sénat) est la chambre haute du Parlement des Pays-Bas. Elle est élue pour quatre ans. Elle comprend 75 membres élus au suffrage universel indirect par les douze provinces du royaume, et les trois territoires insulaires dans les Antilles. La dissolution de la seconde Chambre entraîne celle de la première Chambre. La première Chambre dispose de moyens de contrôle de l'exécutif communs avec la seconde Chambre. Le rôle de la Chambre haute dans le vote de la loi est restreint par rapport à celui de la Chambre basse. Les projets de loi lui sont transmis après approbation par cette dernière. Elle ne peut pas amender le texte, mais seulement l'approuver ou le rejeter.

Autorités décentralisées

Le Royaume des Pays-Bas est composé de 12 provinces et de trois territoires insulaires dans les Antilles. Chaque province est gouvernée par un commissaire du roi nommé par le souverain (sur recommandation du corps législatif provincial) et par une députation provinciale, élue par ce même corps législatif (les États provinciaux), élu lui-même par le peuple. Comparativement aux provinces du Canada ou aux États des États-Unis, les provinces néerlandaises ne disposent pas de pouvoirs très étendus, bien que chacune d'entre elles possède son Parlement local ; il s’agit de pouvoirs administratifs qui assurent la liaison entre l'État et les communes. En réalité, l'essentiel des pouvoirs juridiques, politiques et financiers sont exercés par le gouvernement central, et non par les gouvernements provinciaux. Les municipalités, pour leur part, sont dirigées par un conseil élu et un Bourgmestre (maire) nommé par décret par le souverain en tenant compte de la majorité au conseil municipal et de l'avis du Commissaire du roi (un Bourgmestre est choisi sur ses capacités à diriger une ville avec ses attributs spécifiques). Depuis l'arrivée au pouvoir du libéral Mark Rutte, le rôle des communes dans la gestion des hôpitaux a été considérablement renforcé. La ville d'Amsterdam reste la capitale culturelle et économique du pays, mais le siège du gouvernement est à La Haye.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pays-Bas

25 commentaires:

Je a dit…

Le roi ne joue pour l’essentiel qu’un rôle honorifique, mais il constitue un symbole fort d’unité nationale.

Je a dit…

Après une élection sans majorité claire, le chef du parti le plus susceptible de créer un gouvernement est nommé ministre d'État par le roi.

L’évolution parlementaire du régime (en Norvège) fait que le gouvernement doit obtenir un vote de confiance du Parlement.

Je a dit…

Le mode de scrutin proportionnel plurinominal (également appelé représentation proportionnelle à scrutin de liste, RPSL) est le système électoral proportionnel le plus répandu. Il est né au XIXe siècle avec l'apparition des partis politiques. Il semble que l'inventeur de la représentation proportionnelle soit Victor Considerant dans un ouvrage paru en 1846. Les premiers systèmes pour le mettre en place ont d'abord été proposés par des mathématiciens et portent souvent le nom de leurs auteurs. La Belgique fut la première à adopter le scrutin proportionnel pour ses députés en 1899 (méthode d'Hondt élaborée par Victor D'Hondt).

Principe

Chaque parti présente une liste de candidats aux électeurs, mais deux systèmes bien distincts existent quant au choix laissé aux électeurs sur les candidats de la liste qu'ils souhaitent voir élus : soit ce choix leur est dénié au profit des appareils de partis (listes bloquées), soit il leur est reconnu, avec des variantes (vote préférentiel). Le scrutin est ferme de par ses électeurs.

Listes bloquées

Les électeurs votent pour un parti. Puis les sièges sont attribués aux différents partis proportionnellement au nombre de voix qu'ils ont obtenues. Les candidats élus sont pris dans chacune des listes dans leur ordre d'apparition.

[Suite ci-dessous ...]

Je a dit…

[...] Vote préférentiel

Les électeurs votent pour un parti, et au sein de la liste ils ont la possibilité de voter pour un candidat (Pays-Bas, Danemark, Suède, Norvège, Italie, Pologne, élections régionales en Autriche), pour plusieurs sur la même liste (Belgique, élections régionales dans le Land de Brême, élections communales dans plusieurs Länder allemands) ou pour plusieurs sur n'importe quelle liste (Luxembourg, Suisse), ce dernier système étant le panachage. Les sièges sont d'abord attribués aux différents partis proportionnellement au nombre de voix qu'ils ont obtenues. Les candidats élus sont pris dans les listes en fonction de leurs scores personnels (avec des variantes selon les pays, un seuil d'éligibilité peut être exigé).

Au Danemark, lors des élections municipales, chaque liste peut choisir (avant élection) de tenir compte ou non des votes préférentiels.

En Italie, l'électeur vote pour un parti et s'il veut favoriser un candidat il peut ajouter, en l'écrivant lui-même, un nom (communales, provinciales, régionales), deux noms (parlementaires nationales) et jusqu'à trois noms (parlementaires européennes) sur le bulletin de vote. L'impact de ces votes préférentiels sur l'élection des députés avait été fort limité de 1994 à 2006 puisqu'un quart d'entre eux seulement était élu à la proportionnelle. La proportionnelle a été restaurée en 2006 (avec une prime de majorité), avec la suppression du vote de préférence aux législatives.

En Belgique, le débat a pendant longtemps été focalisé sur le poids à donner à la « case de tête » (vote en faveur de la liste, sans préférence pour un candidat en particulier) par rapport aux votes préférentiels. Les partisans d'un poids plus grand de la case de tête argumentent que cela permet aux partis de faire élire des candidats de valeur et pas seulement des candidats populaires, voire populistes. L'argument opposé met en exergue la nécessité de respecter le choix de l'électeur, même si celui-ci aboutit à faire élire des candidats considérés par certains comme incompétents. Les réformes électorales successives ont été dans le sens d'une forte diminution du poids de la case de tête.

Plus récemment, notamment en 2001, une autre polémique a éclaté en Belgique à propos du stemblok (en néerlandais : « bloc de voix »), un député écologiste ayant estimé qu'il fallait réduire le nombre de candidats pour lesquels un même électeur pouvait voter, alors que jusque-là ce nombre était illimité. La motivation en était que par le biais du stemblok, c'est-à-dire en appelant à voter pour un groupe de candidats sur une même liste (le parti X présentant des candidats sur une liste de cartel entre plusieurs partis, les candidats flamands sur une liste bilingue, les femmes etc.), les partisans de ce groupe pouvaient réussir à fausser le principe « un homme, une voix ». Un deuxième argument avancé par ce député imputait aux électeurs allochtones la tendance à accorder des voix de préférence à tous les candidats d'une même liste dont les patronymes laissaient penser qu'ils étaient d'une même origine ethnique ou nationale. Les deux propositions de modification de la législation en la matière ont en fin de compte été abandonnées.

Je a dit…

Un avantage indéniable du système de vote préférentiel est qu'il peut permettre une représentation plus variée que celle voulue par l'instance du parti qui a confectionné la liste. Sans les votes préférentiels, quasiment aucun des candidats d'origine marocaine, turque ou congolaise n'aurait été élu en Région de Bruxelles-Capitale aux communales de 1994 et 2000 ou aux régionales de 2004. D'un autre côté, surtout depuis la diminution du poids de la case de tête aux communales de 2000, certains partis se sont parfois rendu compte a posteriori que des candidats dits « de remplissage », placés sur la liste pour la compléter, se retrouvaient élus, ou ultérieurement appelés à siéger en tant que suppléants, par le biais des votes préférentiels alors qu'ils étaient pour ainsi dire inconnus au sein du parti, voire non membres de celui-ci.

En Suisse, le système se complique encore un peu avec l'utilisation de listes ouvertes. Chaque parti peut présenter une liste avec un nombre de candidats ne pouvant excéder le nombre de sièges à pourvoir. L'électeur peut dès lors utiliser la liste telle quelle, biffer le nom d'un candidat, le remplacer par le nom d'un candidat d'un autre parti (panachage) ou alors le remplacer par le nom d'un candidat déjà nommé sur la liste (cumul), voire de rayer un ou des noms (latoisage). Les limites sont les suivantes : le nombre maximal de candidats sur chaque liste ne peut excéder le nombre de sièges à pourvoir et on ne peut cumuler un candidat qu'une fois (son nom peut apparaître au maximum deux fois par liste). Il est également possible de remplir une liste vierge (sans dénomination de parti) et la remplir selon les règles édictées ci-dessus.

Je a dit…

Répartition des sièges

Beaucoup de systèmes imposent un seuil de représentativité, généralement de 5 %. Ce n'est toutefois pas le cas aux élections communales en Belgique. Après élimination des listes ne remplissant pas ce critère et des voix correspondantes, on peut se lancer dans la répartition. Le système serait parfait si l'application de la proportionnalité permettait d'obtenir un nombre de sièges entier, mais c'est rarement le cas. Il faut donc appliquer un arrondi. Cet arrondi peut se faire selon plusieurs méthodes mathématiques ; voir à https://fr.wikipedia.org/wiki/Scrutin_proportionnel_plurinominal.

Je a dit…

Avantages

- Le scrutin proportionnel permet une meilleure représentation de la diversité des opinions.
- Le système de liste à représentation proportionnelle permet à chaque parti politique d'obtenir un nombre de sièges proportionnel au nombre de voix. C'est pourquoi il peut sembler plus juste que le système majoritaire, car il rend impossible la prédominance exclusive d'une formation politique qui n'aurait pas le soutien d'une majorité dans le pays.
- Si le seuil est raisonnable, il permet une représentation des petits partis.
- Reflétant davantage la diversité de l'électorat, le résultat est plus facilement accepté par les électeurs.
- La constitution d'un parlement à plusieurs partis incite à la création de gouvernement de coalition : c'est souvent un facteur de modération.
- Contrairement au scrutin majoritaire uninominal, l'électeur est plus enclin à voter pour des candidats proches de ses opinions plutôt que pour un candidat ayant le plus de chances d'être élu.
- Le recours éventuel au vote préférentiel permet à l'électeur de choisir à la fois un candidat et une formation politique, ce qui réduit considérablement le poids des partis politiques dans le choix de leurs candidats, ce qui n'est pas forcément le cas avec les modes de scrutin majoritaire.

Je a dit…

Dans les entités politiques (États, provinces...) qui ont adopté, à titre principal ou complémentaire, un système électoral proportionnel, le seuil électoral est le pourcentage minimal des votes exprimés au-dessous duquel une liste n'est pas incluse dans la répartition des sièges.

Seuil électoral égal au quotient électoral

Lorsque la législation électorale prévoit un scrutin proportionnel intégral, le seuil électoral équivaut au nombre minimal de voix nécessaires pour obtenir un seul siège. Il est donc égal au quotient électoral, qui rapporte le nombre de voix exprimées au nombre de sièges à pourvoir.

Un tel seuil électoral est appliqué pour l'élection de la seconde Chambre des Pays-Bas. Celle-ci ayant 150 sièges, le seuil électoral est donc égal à 0,67 % des voix.

Seuil électoral supérieur au quotient électoral

Un seuil électoral plus élevé que le quotient électoral a souvent été instauré dans le but d'éviter l'émiettement de la représentation politique.

Législatures nationales

Le seuil électoral est ainsi établi à :

10 % pour les cartels en Estonie, en Hongrie.
8 % pour les cartels en Pologne,
7 % en Lettonie et en Lituanie,
5 % en Allemagne (pour la moitié de députés élus à la proportionnelle), en Autriche, en Belgique, et en Norvège,
4 % en Espagne et en Suède,
3,25 % en Israël (à partir de 2015),
3 % en Grèce et en Ukraine,
2 % au Danemark.

En Turquie, il est de 10 % au niveau national, une liste qui obtient 50 % dans une circonscription provinciale mais 9 % au niveau national n'obtient donc aucun député. En 2002, cette règle a abouti à la non-représentation parlementaire de 45 % des votants, seuls deux partis ayant dépassé le seuil. Lors des élections législatives de juillet 2007, ce seuil a été contourné via la présentation de candidats (faussement) indépendants, non assujettis au seuil électoral, qui ont donc été élus et se sont "réaffiliés" à leur parti d'origine lors de la mise en place du nouveau parlement élu.

Je a dit…

L'impeachment (« mise en accusation » ou « procédure de mise en accusation » dans le langage juridique) est le nom de la procédure permettant au pouvoir législatif de destituer un haut fonctionnaire d'un gouvernement.

Cette procédure de destitution a pour but de permettre d'engager des poursuites judiciaires pénales à l'encontre des hauts fonctionnaires destitués. Littéralement, le mot signifie « mise en accusation » et on distingue cette mise en accusation du procès proprement dit, l'impeachment trial. Dans son usage courant, le terme désigne la procédure dans son ensemble ou la destitution à son issue.

Cette procédure est proche de la motion de censure.

Cette procédure est originaire du Royaume-Uni et est surtout connue pour son application aux États-Unis.

Attention à ne pas confondre impeachment avec le faux-ami français « empêchement ».

Je a dit…

Je relève que [le roi] " accueille les ambassadeurs à la cour et est symboliquement le commandant en chef des Forces de défense norvégiennes et à la tête de l'Église de Norvège."

L'Eglise de Norvège ?

"Pour former un gouvernement il faut que plus de la moitié des membres du Conseil d'État soient membres de l'Église de Norvège. Aujourd'hui dix des dix-neuf membres sont membres de l'Église."

Etant Français, donc citoyen d'une République laïque, voilà un nouveau sujet d'étonnement pour moi (après le fait que 7 des 10 meilleures démocraties du monde soient des monarchies, certes constitutionnelles/parlementaire mais monarchies tout de même).

Je a dit…

L’Église de Norvège (Den norske kirke), également connue sous le nom d’Église évangélique et luthérienne de Norvège, a été l’Église d’État de la Norvège jusqu'au 21 mai 2012. L’Église de Norvège est de confession luthérienne. Elle est la première confession du pays avec près de 3,83 millions de fidèles, représentants 77 % de la population en 2011.

L’Église de Norvège a parfois eu tendance à influer sur des questions politiques, ce qui suscite régulièrement des polémiques. La séparation de l’Église et de l’État a longtemps fait l’objet de débats en Norvège avant d'être concrétisée par le vote du parlement du 21 mai 2012.

Même si la plupart des Norvégiens n’ont recours à l’Église que pour les grands évènements de la vie, les traditions et les institutions religieuses restent très appréciées. Par ailleurs, l’Église de Norvège a une importante tradition d'aide sociale, s'appuyant sur les paroisses et le volontariat.

Je a dit…

Ayant lu en détail la description politique des cinq premiers pays de la liste (quatre scandinaves et la Nouvelle-Zélande), je retrouve de fortes similitudes :

- un roi au pouvoir symbolique ou un président au pouvoir honorifique,
- le vrai pouvoir au parlement
- un parlement monocaméral (à une seule chambre élue directement, contrairement aux deuxièmes chambres généralement élues indirectement)
- un pouvoir exécutif issu d'une coalition entre plusieurs partis, aucun d'eux n'ayant la majorité absolue au parlement
- la nécessité d'un consensus pour toute décision
- enfin, et surtout, un mode de scrutin à la représentation proportionnelle (parfois, c'est précisé "plurinominale")
- avec élections tous les 3 ou 4 ans, parfois moins
- sans oublier une certaine neutralité en matière de politique étrangère.

Le parlement est aussi représentatif que possible, si on maintient le principe des élections (c'est-à-dire sans aller jusqu'au tirage au sort annuel de citoyens, comme dans l'Athènes antique).

Pas étonnant que le taux de participation aux élections législatives frôle les 90%.
Pas étonnant, à l'inverse, que les Français se sentent lésés avec un mode de scrutin majoritaire où deux partis qui cumulent à peine 40% des votes exprimés puissent monopoliser le pouvoir !

Je a dit…

Avec un effort supplémentaire, en abaissant encore le seuil électoral, ces parlements pourraient être encore plus représentatifs :

- En Norvège le seuil électoral est de 4% alors que le Storting compte 169 sièges. Théoriquement, ce seuil pourrait être abaissé à 0,59%.
- En Suède, le seuil électoral est à 4% également alors que le Riksdag compte 349 membres. Théoriquement, on pourrait descendre à 0,29%
- En Islande, l'Althing compte 63 parlementaires. Le seuil électoral théorique pourrait être de 1,59%, au lieu des 5% actuels.
- En Nouvelle-Zélande, avec un Parlement de 120 députés, le seuil minimal théorique est de 0,83%. Dans la réalité, il a été fixé à 5%.
- Au Danemark, le Folketing compte 179 membres dont 175 représentent le Danemark métropolitain. On pourrait descendre à 0,56% mais le seuil actuel est de 2%. C'est celui qui permet la représentation la plus fine de tous les pays cités dans cette liste (top5 des pays les plus démocratiques du monde).

Je a dit…

Avec un mode de scrutin à la proportionnelle, ce sont souvent (pour ne pas dire toujours) des coalitions de partis qui dirigent le parlement. Parmi eux, on voit revenir régulièrement les sociaux-démocrates (en Suède, au Danemark, en Filande ...)

Je a dit…

Le terme de social-démocratie désigne une tendance du socialisme : l'expression recouvre à la fois la dénomination employée par divers partis socialistes, la forme d'organisation de ceux-ci, un courant idéologique et une pratique politique. Historiquement, le nom de social-démocrate a été, et est toujours, utilisé par les partis socialistes de divers pays, notamment en Allemagne et en Scandinavie mais également dans des pays extra-européens. En France, l'appellation a été employée par François Hollande pour définir sa politique. Au Canada, particulièrement dans la province de Québec, le terme désigne les partis prônant l'État-providence et par le fait même une intervention plus forte du gouvernement. Le terme de social-démocratie a pu, dans l'histoire, désigner des courants aussi bien réformistes que révolutionnaires : avec le temps, le sens du mot a évolué, jusqu'à désigner aujourd'hui, de manière quasi-exclusive, une forme réformiste et modérée du socialisme.

La social-démocratie européenne est, dans le dernier tiers du XIXe siècle, fortement influencée par le marxisme et se définit notamment par une alliance étroite avec le syndicalisme. Par la suite, divisés en tendances réformistes et révolutionnaires, les partis sociaux-démocrates, et plus largement la IIe Internationale, font l'objet d'une scission à la suite de la Première Guerre mondiale puis à la Révolution d'Octobre : une partie des cadres et militants, tout en continuant à se réclamer du socialisme, crée des partis qui utilisent désormais l'appellation de communiste et intègre l'Internationale communiste après la création de celle-ci en 1919. Durant l'entre-deux-guerres, l'arrivée au pouvoir de partis sociaux-démocrates en Scandinavie accompagne l'évolution du terme de social-démocratie, rattaché désormais à une pratique politique modérée, à la protection sociale et à la recherche d'un consensus politique entre l'État, le patronat et les salariés. Après la Seconde Guerre mondiale, les partis sociaux-démocrates européens, membres de l'Internationale socialiste, renoncent définitivement aux références marxistes et aux aspirations révolutionnaires.

De nos jours, le terme de social-démocratie, qui tend désormais à être employé comme un synonyme du socialisme démocratique dans son ensemble, désigne un courant politique qui se déclare de gauche ou de centre gauche, réformiste tout en adoptant et appliquant des idées libérales sur l'économie de marché.

Je a dit…

Dans la description du système politique danois, le nom de Montesquieu est cité.

Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, est un penseur politique, précurseur de la sociologie, philosophe et écrivain français des Lumières, né le 18 janvier 1689 à La Brède (Guyenne, près de Bordeaux) et mort le 10 février 1755 (à 66 ans) à Paris.

Jeune homme passionné par les sciences et à l'aise avec l'esprit de la Régence, Montesquieu publie anonymement les Lettres persanes (1721), un roman épistolaire qui fait la satire amusée de la société française vue par des Persans et met en cause les différents systèmes politiques et sociaux, y compris le leur. Il voyage ensuite en Europe et séjourne plus d'un an en Angleterre où il observe la monarchie constitutionnelle et parlementaire qui a remplacé la monarchie autocratique. De retour dans son château de La Brède au sud de Bordeaux, il se consacre à ses grands ouvrages qui associent histoire et philosophie politique : Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734) et De l'esprit des lois (1748) dans lequel il développe sa réflexion sur la répartition des fonctions de l'État entre ses différentes composantes, appelée postérieurement « principe de séparation des pouvoirs ».

Montesquieu, avec entre autres John Locke, est l'un des penseurs de l'organisation politique et sociale sur lesquels les sociétés modernes et politiquement libérales s'appuient. Ses conceptions – notamment en matière de séparation des pouvoirs – ont contribué à définir le principe des démocraties occidentales.

Je a dit…

La séparation des pouvoirs est le fait dans la constitution d'un État de distinguer certaines fonctions ou missions de l'État, et d'en confier l'exercice exclusif à différents corps de ce dernier, appelés pouvoirs. La séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire est le principe fondamental des démocraties représentatives. A contrario, les régimes dictatoriaux ou tyranniques se définissent par la concentration, en général dans la main du pouvoir exécutif, de tous les pouvoirs.

Je a dit…

Au XVIIe siècle, en Angleterre, les institutions font face à des crises (les deux révolutions : Première Révolution anglaise 1641-1649 et Glorieuse Révolution 1688-1689), car le parlement, qui émerge lentement, s'oppose au roi qui tente de réaffirmer l'absolutisme. Ce faisant, le parlement désigne son homme de main Oliver Cromwell pour réorganiser les rangs de l'armée. Mais, face au refus du Parlement de juger le roi, Cromwell prend le pouvoir et instaure une dictature, qui amène à la condamnation à mort de Charles Ier par le Parlement croupion (Rump Parliament), réduit à une simple chambre d'enregistrement des actes ministériels.

Petit à petit, l'idée d'une certaine séparation des pouvoirs apparaît, car l'on ne veut pas :

que le roi s'arroge le pouvoir du parlement (retour à l'absolutisme) ;
ou au contraire que celui qui applique les lois soit l'homme de main du parlement.

La théorie médiévale de la balance des pouvoirs est alors reprise et réutilisée pour justifier une certaine séparation entre le législatif et l'exécutif.

À partir de cela, John Locke (1632-1704) va élaborer la première théorie d'une distribution (plutôt qu'une véritable séparation) des pouvoirs.

Son analyse est clairement liée au contexte historique de la rédaction de ses essais. Il justifie la Glorieuse Révolution (1688-1689), dirigée contre l’absolutisme des Stuart et qui a permis la limitation du pouvoir royal au profit du parlement anglais. Il plaide pour une monarchie qu'il qualifie de contractuelle (c'est-à-dire constitutionnelle au sens anglo-saxon, puisqu'il était l'un des premiers théoriciens du contrat social).

L'un des principaux axes de son œuvre est une réflexion sur les moyens étatiques pour établir la liberté des citoyens, en particulier les libertés économiques. Pour lui, la liberté ne peut exister que grâce à la conjonction de deux facteurs :

- si la monarchie est limitée par l'obligation du respect de certains droits constitutionnellement reconnus (respect du contrat social) ;
- et si le parlement exerce ses pouvoirs.

Contenu

John Locke, dans son Traité du gouvernement civil (1690), a d'abord introduit trois formes de pouvoirs. Il distinguait :

- le pouvoir législatif qui crée les lois ;
- le pouvoir exécutif qui veille à l'exécution des lois ;
- le pouvoir fédératif ou confédératif (selon les traductions) qui mène les relations internationales, en particulier le pouvoir de faire la guerre, conclure des traités, établir des relations diplomatiques (il s'agit dans la Constitution française ou dans les monarchies constitutionnelles du domaine réservé du chef de l'État). Il qualifie ce pouvoir de naturel.

Traitant « Du pouvoir législatif, exécutif et confédératif d'un État » dans le chapitre XI, il constate « que le pouvoir législatif, et le pouvoir exécutif, se trouvent souvent séparés » et il place le premier au-dessus du second. Il commence le chapitre suivant en indiquant que « quand le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif sont en différentes mains, comme cela se trouve dans toutes les monarchies modérées, et dans tous les gouvernements modérés... ».

Je a dit…

L'aspect intéressant est la dichotomie du pouvoir exécutif entre d'une part un pouvoir gouvernemental (appelé exécutif) qui exécute les lois et qui n'a pas d'attributions dans les domaines de la représentation étrangère et de la guerre, et d'autre part le pouvoir du chef de l'État (appelé fédératif) qui représente et fédère la nation pour assurer la paix et établir des bonnes relations avec les nations étrangères, la séparation entre un pouvoir exécutif qui gouverne et un pouvoir exécutif qui règne.

La doctrine de Locke (tout comme celle de Montesquieu par la suite) n'est pas celle d'une véritable séparation des pouvoirs et ce, pour deux raisons :

- il y a seulement une distinction entre des pouvoirs qui collaborent. Le pouvoir législatif doit être clairement séparé des autres pouvoirs mais les pouvoirs exécutif et (con)fédératif doivent, eux, être réunis.
- il n'y a pas d'égalité entre eux ; la fonction législative est prééminente, sous réserve :
. des droits naturels et imprescriptibles reconnus au peuple (Locke était l'un des piliers de la pensée naturaliste) ;
. de la prérogative royale, qui est le privilège laissé à l’exécutif (le roi) de trancher en cas de péril public, y compris en matière législative (Locke consacre ici la pratique des institutions anglaise).

Je a dit…

L'œuvre politique principale de Montesquieu (1689-1755), président à mortier au Parlement de Bordeaux, est De l'Esprit des lois publié en 1748 et sur laquelle il travaillait depuis 1734. Sa réflexion repose de façon très importante sur une analyse des régimes politiques des sociétés antiques et exotiques, mais il pose une définition très empirique des lois juridiques comme « des rapports nécessaires dérivant de la nature des choses ».

Il récuse l'absolutisme de Louis XIV qui consiste, selon lui, en la centralisation et la concentration de tous les pouvoirs dans les mains d'un seul. Au contraire, son analyse l'amène à justifier un modèle de société où les nobles, comme lui, retrouveraient un plus grand rôle politique.

Pour contribuer à sa théorie, Montesquieu prit pour exemple la monarchie britannique, dans laquelle se développait le parlementarisme depuis quelques années (Livre XI). Cependant, il n'a fait qu'étudier sommairement ce système monarchique ; de nombreuses erreurs de fait sont présentes dans son œuvre .

Je a dit…

Le but de cette distinction est d'empêcher qu'une seule personne ou un groupe restreint de personnes concentrent excessivement en leurs mains tous les pouvoirs de l'État : « C'est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites »4.

Son objectif est d'instaurer la liberté ; celle-ci sera mieux à même d'être effective dans un système modéré. La séparation des pouvoirs est donc un moyen pour arriver à cette fin.

Il propose donc de distribuer les pouvoirs à différents organes, pour que les pouvoirs des uns limitent les pouvoirs des autres. Ces organes pouvant avoir des intérêts non convergents, il estime que les droits des sujets sont mieux garantis. L'établissement d'un régime despotique devient également plus difficile (quoique non impossible).

Reprenant Locke, il opère une distinction tripartite appelée Trias Politica :

il conserve la fonction législative, exercée par la puissance législative, en proposant comme en Angleterre un parlement national unique avec deux chambres représentant deux corps : la noblesse et le peuple ;
il fusionne les fonctions fédérative et exécutive de Locke, exercées par la puissance exécutive, le monarque ;
il considère comme une troisième fonction : la fonction judiciaire, qui ne doit pas être identifiée à un corps social particulier et qui doit appliquer la loi et non exprimer une opinion particulière.

« Il y a, dans chaque État, trois sortes de pouvoir : la puissance législative, la puissance exécutrice des choses qui dépendent du choix des gens et la puissance exécutrice de celles qui dépendent du droit civil. […] Lorsque, dans la même personne ou dans le même corps de magistrature, la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice, il n'y a point de liberté ; […] il n'y a point encore de liberté, si la puissance de juger n'est pas séparée de la puissance législative et de l'exécutrice. »

Je a dit…

Trias Politica de Montesquieu

Fonction
1-Fonction législative (crée les lois)
2-Fonctions exécutive et fédérative (exécution des lois et conduite des relations internationales)
3-Fonction judiciaire (applique les lois)

Corps social identifié
1-Parlement bicaméral : chambre basse (le peuple) et chambre haute (la noblesse)
2-Roi
3-Pas d'identification (tirage au sort)

Sa théorie fait plutôt référence à une distribution des pouvoirs qui assure un équilibre entre les institutions. Ces puissances vont « de concert » : les organes sont séparés mais leurs fonctions peuvent être partagées (séparation organique mais non fonctionnelle).

Chacun d'entre eux a à la fois la faculté de statuer et d'empêcher : « J'appelle faculté de statuer, le droit d'ordonner par soi-même ou de corriger ce qui a été ordonné par un autre. J'appelle faculté d'empêcher, le droit de rendre nulle une résolution prise par quelqu'un d'autre. »

Dans l'esprit de Montesquieu, seule la puissance de juger doit être séparée des autres pouvoirs, car la justice doit être indépendante. Cela permet d'éviter le risque toujours présent d'un retour au despotisme (absolutisme royal), vu que l'exécutif et le législatif ne sont pas séparés mais simplement distribués entre le roi et les chambres.

Toutefois, Montesquieu préconise que le pouvoir judiciaire ne soit pas une institution permanente. En effet, « la puissance de juger ne doit pas être donnée à un sénat permanent, mais exercée par des personnes tirées du corps du peuple, dans certains temps de l'année, de la manière prescrite par la loi, pour former un tribunal qui ne dure qu'autant que la nécessité le requiert » 5

Ainsi, Montesquieu envisageait :

- pour l'exécutif,

vis-à-vis du législatif, le roi peut approuver (par la sanction royale) ou rejeter une loi (par l'usage du droit de veto, c'est-à-dire la faculté d'empêcher le législatif) ;

vis-à-vis du judiciaire : Montesquieu prévoit la possibilité d'un pouvoir judiciaire (arrestation) confié à l’exécutif par le législatif, pour un temps très court, en cas de possibilité d’atteinte grave à l’État ;

- pour le législatif,

vis-à-vis de l'exécutif, il peut contrôler l’application des lois qu’il a votées (faculté d'empêcher l'exécutif) ;

vis-à-vis de la fonction juridictionnelle :
le législatif est le seul à pouvoir accorder l’amnistie (suppression du caractère illégal d'un acte) ;
le législatif peut s’ériger en tribunal en deux circonstances particulières :
en matière de procès pénal, les nobles ne peuvent être jugés que par leurs pairs ;
en matière de procès politique, la chambre basse accuse et la chambre haute juge (procédure de l'impeachment qui s'était développée en Grande-Bretagne).

Je a dit…

Il faut rappeler qu'en France sous l'Ancien Régime, il n'y avait pas comme en Angleterre un parlement national, mais des parlements qui étaient d'abord et essentiellement des cours de justice de dernier ressort, sans autre pouvoir législatif autre que celui de faire une synthèse de la jurisprudence dans leur ressorts. Composés exclusivement de magistrats professionnels titulaires de charges inamovibles, ces parlements n'avaient aucun caractère de représentativité et exerçaient leur pouvoir en vertu d'une délégation de l'autorité royale. À la fin du règne de Louis XIV et pendant le règne de Louis XV, il existait chez les membres des différents parlements de France un mouvement puissant, appelé fronde parlementaire ou jansénisme parlementaire, qui exigeait la fusion de tous les parlements en un parlement unique et qui revendiquait un pouvoir législatif qui s'exercerait au nom de la nation française.

L'exemple qu'il choisit pour illustrer ses propos est la Grande-Bretagne, où le Roi, la chambre des Communes et la chambre des Lords participent à la fonction législative mais la chambre des Communes est la seule à statuer, tandis que les deux autres pouvoirs empêchent.

De plus, selon lui, la Grande-Bretagne est une quasi république, car la puissance judiciaire se contenterait d'être la bouche du roi en raison de son inexistence institutionnelle permanente (la fonction de juge est exercée par des jurys renouvelés) : « Des trois pouvoirs, celui de juger est en quelque façon nul ». Cela est faux historiquement, puisqu'il y a eu de grandes constructions jurisprudentielles en Grande-Bretagne .

Je a dit…

Critiques :

- En ce qui concerne le législatif et l'exécutif, Montesquieu n'a jamais employé le terme de « séparation » ; il prône une collaboration et une distribution de ces deux pouvoirs, pas une opposition des organes (il parle « de combinaison, de fusion et de liaison des pouvoirs »). Cette distribution n'est donc qu'organique ; les fonctions sont mélangées, l'objectif étant un contrôle mutuel des pouvoirs, afin d'empêcher le despotisme.

- De même, on voit mal l'intérêt d'une nouvelle catégorie de pouvoir, le judiciaire, qui applique les lois. Cette puissance ne peut être (et n'a jamais été) au même niveau que les deux autres. Il faut par ailleurs rappeler que Montesquieu était magistrat. Le refus de Montesquieu d'identifier cette fonction à un corps social particulier signifie seulement en pratique qu'elle n'appartient pas seulement aux nobles de robe, mais à l'ensemble des corps intermédiaires : tous les privilégiés (noblesse d'épée, prêtres et villes bourgeoises dans une moindre mesure).

Le but de Montesquieu est de faire du juge, et donc des intermédiaires, une institution permanente, une puissance visible ayant une vraie marge de manœuvre en ce qui concerne l'application de la loi, justifiant cette position par le fait que les lois sont complexes et qu'il faut articuler les différents droits.

Mais même Montesquieu lui-même reconnaît que cette nouvelle catégorie de pouvoir n'est pas l'égale des deux autres. « Qui ne voit, messieurs, à la lecture de ce passage que Montesquieu n'a fait qu'une subdivision de la puissance exécutrice en « puissance exécutrice des choses qui dépendent du droit des gens et puissance exécutrice des choses qui dépendent du droit civil. » C'est cette seconde qu'il appelle puissance de juger ou pouvoir judiciaire et certes ce n'est pas un troisième pouvoir primitif indépendant et distinct du pouvoir exécutif. ».

En ce qui concerne les libertés individuelles, la conception de Montesquieu se limitait surtout au respect de la loi et plus particulièrement des privilèges (« lois privées »). Les nobles et autres corps intermédiaires étant ceux qui avaient le plus d'intérêt à la sauvegarde des libertés, il leur revenait de les protéger contre l'absolutisme royal (idée reprise de la philosophie de Locke, pour qui le propriétaire [terrien], ayant le plus de liberté, est celui le mieux à même de défendre la liberté de tous ; il justifiait donc par là même le fait que seul les propriétaires pussent voter, c'est-à-dire l'usage du suffrage censitaire).

Sa vision n'a donc rien de démocratique, puisque l'objectif de sa pensée est un retour à une société archaïque où les nobles auraient le pouvoir (l'analyse sociologique de la philosophie de Montesquieu a notamment été faite par Althusser). L'aboutissement de la distinction des puissances est donc, pour lui, la décentralisation (retour au pouvoir des seigneurs locaux au détriment du roi). Cette idée d'un mode de répartition du pouvoir à différents niveaux territoriaux a souvent été reprise, notamment par Tocqueville.

Je a dit…

Alexis de Tocqueville (1805-1859), dans De la démocratie en Amérique, va reprendre la séparation des pouvoirs, mais en la modifiant grandement.

Les deux premiers pouvoirs, sont, pour lui, issus de la répartition du pouvoir sur plusieurs niveaux territoriaux, dans lesquels on retrouve la séparation des pouvoirs classique (législatif, exécutif et judiciaire). Ensuite, viennent les deux autres [contre]-pouvoirs. Ainsi, on a :

- l'État fédéral ou central ;
- les pouvoirs locaux (États fédérés, déconcentration, décentralisation, régionalisation) ;
- le pouvoir associatif (les groupes de pression, appelés aussi groupes d'intérêt ou lobbies...) ;
- la presse.

Tocqueville est donc à l'origine de l'expression selon laquelle la presse est le quatrième pouvoir. Cependant, il ne faut pas confondre sa vision avec la vision classique : la presse ne fait pas suite au législatif, à l'exécutif et au judiciaire.

Par la suite, le fédéralisme sera appelé séparation verticale des pouvoirs, par opposition à la séparation classique horizontale.