samedi 5 octobre 2013

Une bande dessinée, commercialisée à la Réunion, qualifiée de "négrophobe"

La présence en librairie de la bande dessinée "Le temps béni des colonies" déchaîne les passions et la colère dans le milieu afro-réunionnais.



Cet album est signé par Hobopok (un Français métropolitain qui a jadis effectué son service militaire à la Réunion) pour le magazine de bande dessinée satirique "Le cri du margouillat". Il est constitué de comic strips, ou simplement strips, c'est-à-dire de bande dessinée de quelques cases. Ces strips, qui relatent les aventures sadomasochistes d'un colon blanc, Bwana, et de son esclave noir, Coco, ont été recueillis et publiés au sein d'un album en 1998 à la Réunion aux éditions Centre du monde.

Bien que cette BD soit annoncée comme "humoristique", "satirique" et même "corrosive", rien n'y fait aux yeux de certains qui la lisent au premier degré comme une apologie du colonialisme et du racisme des Blancs envers les Noirs.

Il faut savoir que, d'après les pseudo-indépendantistes réunionnais (des jeunes qui sont nés bien après l'abolition de l'esclavage de 1848, bien après la départementalisation de 1946 et qui vivent dans une société de consommation très moderne et influencée par la culture étatsunienne), le colon d'aujourd'hui c'est le Français métropolitain, le Zoreille/Zorey comme on dit en créole.

Depuis 1981, la France est dans un état d'esprit de repentance vis-à-vis de son passé colonial et nombreux sont ceux qui s'engouffrent dans cette brèche. En France métropolitaine, certains jeunes gens, descendants d'Algériens, se font une joie de clamer qu'ils détestent le pays dans lequel ils vivent (et qui est pourtant est le leur et celui qui les nourrit). Ici, d'autres reprennent des slogans et des idées qui appartiennent à un débat obsolète : entre indépendantistes d'obédience communiste révolutionnaire (il faut voir ce que les Vergès sont devenus) et fidèles à la mère-patrie (famille Debré entre autres) qui obtinrent la départementalisation, supprimant ainsi le statut humiliant de colonie. Ils revendiquent aussi une identité communautaire qui ne correspond historiquement pas à la société française (depuis la Révolution de 1789) mais plutôt à la société anglo-saxonne où "chacun reste à sa place", sans se mélanger, comme aux États-Unis d'Amérique ou à l'île Maurice voisine (longtemps britannique).

L'erreur majeure de ces Afro-réunionnais, souvent au bas de l'échelle sociale, est de s'en prendre à ceux qu'ils traitent de nouveaux colons : les Français métropolitains. Par définition, une colonie est exploitée à outrance et sa population maltraitée. Mais au contraire, à la Réunion, la France investit des sommes pharaoniques. La route des Tamarins, par exemple, a été le plus grand chantier de l'Union Européenne (coûtant plus d'1,5 milliard d'euros avec plusieurs ponts construits par la fameuse société Eiffage). L'aide sociale est ici généralisée : près de la moitié de la population en vit. Et, parmi ceux qui travaillent, la moitié de la masse salariale provient des fonctionnaires (au service de tous).

Si on s'intéresse à l'histoire, on apprend que l'île de la Réunion était déserte jusqu'au début du XVIIème siècle. Depuis qu'elle est peuplée, elle a toujours appartenu à la France. Il n'y a pas eu d'invasion ni de peuple indigène massacré. De plus, le métissage est grand sur cette île : entre descendants de colons esclavagistes, descendants d'esclaves malgaches ou africains de l'est, et descendants d'engagés (travailleurs) indiens, principalement. Il y a nettement plus de sang de "colon" chez les Afro-réunionnais eux-mêmes que chez ceux qu'ils traitent aujourd'hui de colons, les Français métropolitains fraîchement débarqués.

Le racisme "négrophobe" est aussi une caractéristique intra-familiale insidieuse à la Réunion (heureusement pas chez tous les Créoles !). A la naissance, on regarde les extrémités des doigts du bébé pour savoir quelle sera la teinte définitive de l'individu qui vient de naître. Certains offrent une affection inversement proportionnelle à la teneur en mélanine.

Pire : la mentalité "je suis propriétaire de l'autre" issue directement de l'esclavage, se retrouve dans certains dictons "J'ai planté la graine alors je suis le premier qui récolte" (traduit du créole réunionnais au français) employés par des pères incestueux. Cela explique en partie pourquoi la Réunion est l'un des cinq départements et territoires français les plus touchés par la pédophilie (avec la Polynésie en tête de cette triste liste, deux autres départements d'outre-mer et, en France métropolitaine, le Nord), une pédophilie dans 80% des cas intrafamiliale.

Concernant le racisme entre Blancs et Noirs.

Le devoir de mémoire et la condamnation de la Traite des Noirs pointent légitimement les atrocités commises par les Blancs, mais un commerce n'est pas fait que d'acheteurs. Il y a aussi les vendeurs et les fournisseurs de "matière première". A la Réunion, les vendeurs furent les commerçants arabes et swahilis des marchés de Zanzibar et de l'île de Moçambique. Les fournisseurs furent les roitelets Noirs et autres sultans (des Comores par exemple) qui vendaient leurs propres sujets en échange de toutes sortes de marchandises et de techniques venant d'Europe; pour continuer à mieux asservir leurs peuples. Il ne faut pas l'oublier. Il faut aussi se souvenir qu'en Méditerranée, c'était la Traite des Blancs (et des Blanches) qui était menée par les Turcs Ottomans.

J'ai donc la très nette impression que les revendications et la haine des Afro-réunionnais se trompent de cible. Et en plus, elles font le jeu de politiciens qui n'aspirent qu'à diviser pour mieux régner. En manipulant leur électeurs, ces despotes "démocratiques" empochent les sommes colossales versées par l’État français si haï et n'en redistribuent que des miettes au petit peuple ignorant.

J'irai même jusqu'à dire que la xénophobie de certains Réunionnais (qui n'ont pas les compétences et diplômes pour s'exporter) vis-à-vis des Zoreilles est tout simplement de la jalousie. Mieux éduqués, ces derniers obtiennent des postes qui échappent aux Réunionnais en question, générant toutes sortes de frustrations et déchaînant haine et insultes.

Pour finir, je reviens à la bande dessinée. Elle se présente comme humoristique. Son intention est donc claire. Il faut la lire au second degré ! Faut-il être Noir pour faire de l'humour sur les Noirs ? Arabe pour faire de l'humour sur les Arabes ? Juif pour faire l'humour sur les Juifs ? La mouvance du "politiquement correct", tout droit venue des États-Unis, nous poursuit-elle jusqu'au cœur de l'océan Indien ? Ainsi les Afro-réunionnais condamnent-ils Dieudonné Mbala Mbala qui a caricaturé un extrémiste sioniste; quelques semaines après avoir caricaturé un extrémiste islamiste (sans que les média français n'en fassent le moindre écho) ?

Tout ça est sensé être de l'humour ! Une forme de liberté d'expression. De liberté tout court, messieurs les défenseurs de la liberté qui brandissent comme symbole l'abolition de l'esclavage !

Si ça ne vous fait pas rire (après tout, peut-être que cette BD est mauvaise ou du moins pas à votre goût), le mieux que vous puissiez faire pour qu'elle ne se vende pas ... c'est de ne pas l'acheter.

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