En France, il existe déjà deux formes de familles légalement reconnues :
- avec un père et une mère, compte tenu de l'histoire de notre pays, de culture judéo-chrétienne. Le mariage entre un homme et une femme est la première étape dans la constitution d'une famille, avec des enfants à venir. Ceux-ci peuvent être conçus naturellement, ou grâce à la procréation médicalement assistée, ou encore être adoptés.
- avec un père seul ou une mère seule, compte tenu de la banalisation du divorce, mais aussi du droit à l'adoption par les personnes seules.
La nouveauté du "mariage pour tous" est d'ouvrir ce droit à la famille (incluant le mariage et l'adoption mais pas -encore- la procréation médicalement assistée) aux couples homosexuels; c'est-à-dire :
- avec deux mères
- ou avec deux pères.
Mais le gouvernement socialiste n'a pas souhaité appeler cette évolution "mariage homosexuel" choisissant le peut-être moins stigmatisant (comme on dit en parlant "politiquement correct") "mariage pour tous". On risque donc de les prendre ... au mot (désolé pour ce jeu de mots) !
Pourquoi donc ne pas envisager des combinaisons avec ce qui est déjà ou sera très bientôt légalement reconnu ? Je donne quelques exemples :
- avec deux pères et deux mères (dans le cas des familles recomposées)
- ou avec un père et deux mères, voire trois ou quatre (dans le cas des mariages polygyniques , qu'on nomme communément polygames)
- ou avec une mère et deux pères, voire plus. En sociologie, cela s'appelle de la polyandrie. C'est une pratique culturelle chez quelques ethnies de l'Himalaya ... et, en France, une "astuce" utilisée par certaines "mères célibataires" qui ont régulièrement recours aux "services" de "géniteurs" pour continuer à bénéficier d'un logement gratuit et d'allocations familiales.
Au-delà, on peut imaginer toutes sortes de familles. Par exemple, une famille communautaire qui aurait plus de deux pères et plus de deux mères. Pourquoi pas ? A chacun d'imaginer sa formule ... si c'est vraiment le mariage pour tous.
mardi 22 janvier 2013
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3 commentaires:
Michel Serres : «Cette question du mariage gay m’intéresse en raison de la réponse qu’y apporte la hiérarchie ecclésiale. Depuis le 1er siècle après Jésus-Christ, le modèle familial, c’est celui de l’église, c’est la Sainte Famille.
Mais examinons la Sainte Famille. Dans la Sainte Famille, le père n’est pas le père : Joseph n’est pas le père de Jésus. Le fils n’est pas le fils : Jésus est le fils de Dieu, pas de Joseph. Joseph, lui, n’a jamais fait l’amour avec sa femme. Quant à la mère, elle est bien la mère mais elle est vierge. La Sainte Famille, c’est ce que Levi-Strauss appellerait la structure élémentaire de la parenté. Une structure qui rompt complètement avec la généalogie antique, basée jusque-là sur la filiation : on est juif par la mère. Il y a trois types de filiation : la filiation naturelle, la reconnaissance de paternité et l’adoption. Dans la Sainte Famille, on fait l’impasse tout à la fois sur la filiation naturelle et sur la reconnaissance pour ne garder que l’adoption.
L’église donc, depuis l’Evangile selon Saint-Luc, pose comme modèle de la famille une structure élémentaire fondée sur l’adoption : il ne s’agit plus d’enfanter mais de se choisir. à tel point que nous ne sommes parents, vous ne serez parents, père et mère, que si vous dites à votre enfant «je t’ai choisi», «je t’adopte car je t’aime», «c’est toi que j’ai voulu». Et réciproquement : l’enfant choisit aussi ses parents parce qu’il les aime.
De sorte que pour moi, la position de l’église sur ce sujet du mariage homosexuel est parfaitement mystérieuse : ce problème est réglé depuis près de 2 000 ans. Je conseille à toute la hiérarchie catholique de relire l’Evangile selon Saint-Luc. Ou de se convertir.»
Etant donné que l'homme par essence est un animal et que "tous" dans la formulation "mariage pour tous" ne désigne rien en particulier, est-ce que,mon amour éventuel pour une chèvre (oui celle me Mr Seguin)aurait la possibilité un jour prochain, au nom de la liberté de s'aimer, de se concrétiser par un mariage? (NB : l'homosexualité en France n'est plus un délit depuis 1981, oui vous avez bien lu, 1981!!!)
C'est toute l'ambiguïté de la formulation « mariage pour tous » ! C'est cette hypocrisie qui m'a motivé à rédiger cet article.
J'ignorais que l'homosexualité fut un délit en France ! Par contre, je savais que c'était considéré comme une maladie mentale par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) jusqu'à une date encore plus récente; 1993, je crois.
Certaines études récentes, dont une de 2010 me semble-t-il, auraient démontré que l'homosexualité masculine serait génétique. Cela demande à être confirmé. Rien d'aussi affirmatif du côté de l'homosexualité féminine ... Quid de la bisexualité ?
Enfin, peu importe. Gaucher ou droitier, comme dirait Pierre Bergé... Entre adultes consentants, chacun fait selon ses inclinaisons.
Personnellement, je ne suis inquiété que par l'impact sur l'équilibre psychologique des enfants. Le divorce, pourtant largement banalisé et considéré comme anodin, continue à perturber les jeunes élèves dont j'ai la charge (je suis instituteur). Les relations dans les familles recomposées ne sont pas simples à gérer (euphémisme). Etc... Bien sûr, cela n'est pas pire que des parents incestueux, violents, alcooliques ou autres, qu'ils soient hétérosexuels ou homosexuels. Mais cela mérite que les législateurs prennent en compte ce « droit des enfants » et pas seulement le « droit aux enfants ».
Toutefois, l'article que j'ai rédigé ci-dessus n'avait pas la prétention de traiter le fond du « mariage pour tous » ; juste de mettre en évidence le choix inapproprié de la formule « mariage pour tous ».
Et pour finir par une boutade, si vous décidez de vous marier avec votre chèvre, n'avez-vous pas peur qu'elle hésite au moment de dire oui :
- « Voulez-vous prendre M. Seguin pour époux ? »
- « Bèèèèè ... »
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