lundi 3 octobre 2011

Jean-Louis Borloo renonce à se présenter à la présidentielle

"Les temps sont suffisamment troublés pour ne pas ajouter de la confusion à la confusion", a expliqué M. Borloo au journal de 20H00 de TF1 estimant qu'en "son âme et conscience", sa candidature "apporterait probablement plus de la confusion que des solutions".

Le président du parti radical qui avait réussi à fédérer les partis de centre-droit au sein de "l'Alliance Républicaine écologiste et sociale (ARES)", a estimé que "cette dynamique des centres" à laquelle il aspirait n'était "pas suffisante pour porter une candidature, non pas de témoignage mais pour être présente au second tour de la présidentielle".

"La vérité", a-t-il dit, c'est que les centres n'ont jamais été aussi éclatés".

Le 8 septembre, la première université d'été de l'Alliance avait été marquée par la rivalité entre Jean-Louis Borloo et Hervé Morin, tous deux souhaitant représenter le centre à la présidentielle.

L'un des fondateurs de la confédération, Hervé de Charette, avait été absent des débats, dénonçant les "chicayas" entre partenaires centristes.

Mais les sénatoriales avaient apporté un contre-exemple à ces désunions, les centristes réussissant à se réunir dans un même groupe au Sénat.

L'ex-ministre de l'Ecologie a également justifié son renoncement par le risque de favoriser le FN, qu'il n'a pas cité, dans une période de "crise économique et sociale d'une extrême gravité".

"Dans ces périodes-là, a-t-il dit, la perte de repères, la peur, le désarroi amènent vers les extrêmes, où que cela soit en France ou en Europe. Et puis, le climat délétère, le climat des affaires, très franchement me paraît accentuer ce risque".

Depuis des mois, l'UMP évoque le risque d'un 21 avril à l'envers avec une candidature centriste à la présidentielle.

Réfutant l'argument, les radicaux expliquaient être le meilleur rempart contre Marine Le Pen qui, selon eux, se nourrit de l'absence de diversité dans le débat politique.

Soupçonné par certains d'avoir pactisé avec Nicolas Sarkozy pour empêcher les velléités d'indépendance centriste, Jean-Louis Borloo a affirmé, dans une lettre aux Valenciennois, n'avoir "rien demandé, rien négocié et surtout rien abandonné de (ses) convictions".

"Je ne suis plus à l'UMP, je ne sais pas qui sera le candidat de l'UMP et on se prononcera en fonction de la vision, des projets, des programmes, en temps utile", a-t-il dit de façon floue sur TF1.

Le renoncement de M. Borloo apparaît toutefois comme une surprise car l'homme n'arrêtait pas, depuis son départ du gouvernement après son échec pour Matignon, puis de l'UMP en novembre 2010, d'affirmer sa volonté de se s'engager dans le combat présidentiel.

Le 28 janvier, dans son fief de Valenciennes, il avait notamment dit réfléchir à un projet pour la France pour les 20 ans à venir et annoncé qu'il donnerait la primeur de sa décision (sur sa candidature) aux Valenciennois.

Le 7 avril, sur France 2, il avait annoncé: "je suis prêt" (...) Oui, on va le faire". Plus récemment, le 7 septembre sur France 2 également, il avait réaffirmé: "je crois que je suis pratiquement prêt".

Durant l'été, il avait préparé sa candidature, les noms de membres de sa future équipe de campagne circulaient déjà et une association de soutien à sa candidature "Oxygène" était lancée en grande pompe. Pour couronner le tout, un livre programme était annoncé.

Ses rivaux, Hervé Morin (NC) ou François Bayrou (MoDem), qui avaient tout deux émis des doutes sur la volonté du leader radical d'aller au bout de sa démarche, voient la route se dégager.

http://news.fr.msn.com/m6-actualite/borloo-annonce-quil-ne-sera-pas-candidat-%c3%a0-la-pr%c3%a9sidentielle-5

8 commentaires:

Je a dit…

chicaya : Vient de l’arabe شكاية qui signifie « plainte, lamentation ».

Je a dit…

Issu d'une famille de sensibilité "centre-droite", j'ai automatiquement commencé mon parcours d'électeur par ce que je croyais être de la modération : « le centre » ; c’est-à-dire (selon mes représentations de l’époque) l'équilibre entre les deux idéologies certes opposées (le "capitalisme" à droite et le "socialisme/communisme" à gauche) mais complémentaires de la société contemporaine.

J'étais bien mal informé à l'époque ! Je n'avais pas ce recul historique (la pseudo-Révolution française de 1789 puis une république fondée par les grands bourgeois et contrôlée par les banquiers) ni ce recul politique (du fascisme à l'anarchie en passant par les idéologies libérales ou marxistes).

Aujourd'hui, j'ai un regard attendri sur le naïf que j'étais alors (il y a à peine six ans !) et une furieuse envie de transmettre ce que j'ai appris à mes concitoyens/internautes.

Quand je relis les guéguerres d'ego (comme dans l’article ci-dessus) pour savoir qui portera la candidature du centre, ou de la droite, ou de la gauche, aux prochaines élections présidentielles, je trouve toute cette agitation bien futile et bien ridicule.

Les décisions concernant l'avenir de la France ne seront pas prises par le président de la République ou son assemblée nationale. Elles seront prises par les membres de la Commission Européenne. Et eux-mêmes tiennent leurs ordres des grands possédants internationaux, les propriétaires des banques centrales et des banques privées (souvent les mêmes) qui financent les campagnes électorales et contrôlent l'économie grâce au monopole de la création monétaire.

Oui, j'étais bien ignorant à l'époque ...

Je a dit…

Malgré toute la sympathie que j'ai pu avoir pour Jean-Louis Borloo, quelle différence cela aurait-il fait que ce soit lui ou Hervé Morin ou François Bayrou qui prenne la tête des partis du centre ?

Tous ces hommes (et femmes) politiques sont interchangeables ! Ce sont des élus qui fonctionnent de la même façon, de simples rouages d'un système mis en place au début de la révolution industrielle; un système politique qui repose sur l'élection (et non la démocratie puisque celle-ci est indissociable du tirage au sort !) et sur la monnaie fiduciaire.

Je a dit…

En réalité, il n'y a pas de changement possible si on se contente de voter pour l'un ou pour l'autre (Borloo ou n'importe qui d'autre). Pour un réel changement, ce n'est pas de personne qu'il faudrait changer mais de système politique !

Rappelons ceux qui existent :

- la monarchie s'appuyant sur la possession de terres agricoles et la soumission des paysans (dans ses diverses versions : féodalité avec des seigneurs rivaux du roi, absolue avec un roi tout-puissant, constitutionnelle avec un roi qui admet des compromis avec une assemblée, etc.) ;

- la république marchande, libérale, capitaliste, ou encore, selon une terminologie binaire/manichéenne, « le marché », où les vrais maîtres ne sont plus les seigneurs de la guerre ou leurs descendants (nobles/aristocrates) mais les propriétaires des industries, des réseaux de distribution et des banques ;

- les républiques marxistes, communistes, ou encore, selon la même terminologie binaire/manichéenne, « le plan », où la propriété privée est confisquée par l'institution étatique et le parti unique ;

- le fascisme où représentants de l'État et corporations, au lieu de s'affronter, s'allient pour opprimer la population insurgée par tant d’inégalités ;

- et enfin, l'anarchie (qu'on peut aussi appeler démocratie directe) où il n'y a plus de pouvoir vertical mais un confédération de pouvoirs locaux, horizontaux ; comme dans les sociétés premières.

Je a dit…

Quand Jean-Louis Borloo a abandonné la course à la candidature pour la présidentielle 2012, j'ai reporté mon attention sur François Bayrou. J'ai (re)lu son livre publié en 2007 : "Projet d'espoir" mais sans être enthousiasmé.

Voici quelle en était la présentation :

C'est un projet qui parle d'espoir. Un projet et pas seulement un programme. Car un programme électoral, c'est trop souvent un catalogue de promesses disparates dont le seul but est de séduire des électeurs. " Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent... ", disent les cyniques. Avec autant de déceptions au bout. Un projet, c'est plus profond. C'est une vision. Cela parle d'un pays, de son destin. D'un pays, c'est-à-dire d'un peuple et de ses valeurs. Et du chemin qu'il doit suivre pour être heureux, pour être grand, pour être reconnu, pour se reconnaître. A la veille de l'élection présidentielle de 2007, François Bayrou apparaît comme celui qui peut changer le destin politique de notre pays. Il dit : " Nous traversons une crise comme nous n'en avons pas rencontré depuis cinquante ans. Pour sortir de cette crise, il faut bousculer les vieux clivages. Imposer un projet d'espoir, qui rassemble au lieu de diviser. " Ce livre est celui des idées claires pour la France. Des idées de réformes concrètes et réalisables, mais plus encore des orientations qui réunissent un pays et lui permettent de trouver son chemin.

Je a dit…

Faute d'avoir eu un candidat prédestiné, en 2012, j'ai lu toutes les professions de foi de la dizaine ou douzaine de candidats et candidates à l'élection présidentielle.

J'ai comparé les propositions thème par thème et, à ma grande surprise (moi qui me donnais l'étiquette "centre"), j'ai apprécié pour leur bon sens et/ou leurs perspectives sur un plus long terme que la prochaine élection :

- la profession de foi du Front National (étiqueté "extrême-droite" par les médias de masse alors que je n'y ai rien trouvé de répréhensible lors de la lecture)

- celle de Nicolas Dupont-Aignan (étiqueté "droite", au programme très proche de celui de Marine Le Pen ... ce qui sera confirmé par les faits lors du second tour de l'élection présidentielle 2017)

- et celle d'Eva Joly d'Europe-Ecologie-Les-Verts (étiqueté-e "gauche") en me disant qu'elle aurait fait une meilleure présidente de l'Europe que de la France; surtout avec une mandature d'une cinquantaine d'années et non de cinq petites années ridiculement trop courtes pour régler des problèmes écologiques.

Je a dit…

Mais encore une fois, j'étais dans l'illusion.

Si Marine Le Pen, Eva Joly ou Nicolas Dupont-Aignan avait été élu-e, à la place de n'importe quel autre des "gros" candidats propulsés au sommet des sondages par leur omniprésence dans les médias de masse (je veux parler des Nicolas Sarkozy et François Hollande en 2012, mais cela s'applique aussi à Emmanuel Macron en 2017) malgré des professions de foi vides, des programmes sans aucune explication sur la façon de réaliser les objectifs extrêmement flous, le résultat aurait été le même.

D'ailleurs, le résultat a été le même :
- le chômage est resté identique (voire a empiré);
- les énormes fortunes continuent à déplacer leurs capitaux et leurs bénéfices pour délocaliser et échapper aux impôts;
- et les banques continuent à exercer un pouvoir totalement illégitime.

Je a dit…

En conclusion, aujourd’hui (fin 2017), je suis anarchiste pour les mêmes raisons qui jadis me faisaient croire que j’étais du « centre » : la volonté que tout le monde puisse participer aux prises de décisions politiques, dans un souci d’équilibre et de paix.

La différence, c’est qu’à l’époque, je croyais que les élus étaient les représentants du peuple. Or, comme c’est inscrit dans la Constitution [article 27 de la Constitution de la Vème République française], ils ne représentent qu’eux-mêmes et, de plus, (mais ça, ce n’est pas inscrit dans la Constitution), ces élus ne représentent que les intérêts de ceux qui les corrompent, c’est-à-dire les individus les plus riches du pays.

La seule voie réellement démocratique, celle de l’iségorie, du consensus ou du moins du consentement, c’est l’anarchie. Il faudra peut-être l’effondrement de la civilisation industrielle pour y parvenir … en espérant qu’on ne basculera pas dans un fascisme de dimension planétaire où les seigneurs de la finance auront remplacé les seigneurs de la guerre d’antan