mardi 23 juin 2020

Premières impressions de "Dette : 5000 ans d'histoire" dans le contexte actuel (covid-19)

Le livre commence par une anecdote. Alors que David Graeber discutait avec une avocate pourtant, comme lui, impliquée dans les actions militantes anarchistes, il a été surpris par l’affirmation qu’elle lui lançait sans l’ombre d’un doute : « Une dette doit toujours être honorée ».

Pourtant, rien n’est moins sûr. Tout le livre se lance dans la démonstration (je n’ai pas encore lu jusqu’au bout) qui est d’ordre moral mais aussi anthropologique et économique.

Au départ, David Graeber nous explique que la science humaine baptisée « économie » a été fondée par Adam Smith qui lui-même était un … moraliste. On comprend ainsi que toute cette prétendue science exacte (à grands renforts de formules mathématiques complexes) est en réalité un choix totalement subjectif, un choix moral, des règles (« nomos ») pour notre « maison » (« oikos » en grec) complètement arbitraires. C’est toujours la même rengaine, de toute façon : les plus forts/riches qui se couvrent sous un vernis de légalité pour masquer leur illégitimité. Bref.

David Graeber explique que le « mythe » des sociétés vivant du troc puis basculant dans la monnaie, et plus particulièrement la monnaie-dette, ne repose sur aucune réalité historique. Tout part d’une simple spéculation/hypothèse erronée d’Adam Smith. L’anthropologie moderne invalide totalement ce « récit » … mais bien sûr, les médias dominants, propriété privée des banquiers et industriels, n’en parlent absolument pas.

L’auteur entre ensuite dans le vif du sujet en expliquant qu’un dirigeant politique élu (mais nullement contraint par son mandat représentatif à respecter son programme) peut tout à fait souscrire une dette publique complètement illégitime et ainsi assujettir ses concitoyens (on devrait plutôt dire « ses électeurs-contribuables ») à payer leur vie durant, ainsi que celle de leurs descendants, des intérêts d’une dette à des banquiers privés.

C’est d’ailleurs ce qui vient de se passer avec la crise « covid-19 ». Grâce (du point de vue des banquiers privés) à ce "couillonavirus", l’État français vient de souscrire 500 milliards de dette supplémentaire, faisant passer la dette publique de 100% à 120% du PIB. En 2007/2008, nous étions déjà passés de 1200 milliards à 2000 milliards d’euros de dette publique. Nous sommes aujourd’hui autour de 2500 milliards. Et la totalité de l’impôt sur les revenus ne suffira même plus à rembourser les intérêts de la dette !

Toute cette dette publique est une arnaque monumentale. Un État digne de ce nom n’emprunte pas la monnaie dont il a besoin : il la crée !!!

Tous les dirigeants politiques qui souscrivent une dette publique sont des traîtres vis-à-vis du peuple, des pantins des banques privées. C’est un crime de haute trahison.

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