dimanche 27 novembre 2016

Ambroise Croizat

Ambroise Croizat est un homme politique français, né le à Notre-Dame-de-Briançon (Savoie) et mort le à l'hôpital Foch de Suresnes. Il fut l'un des fondateurs de la Sécurité sociale1 et du système des retraites en France. Il fut également secrétaire général de la Fédération des travailleurs de la métallurgie CGT et ministre du Travail et de la Sécurité sociale de 1945 à 1947.

Biographie

Enfance

Son père, Antoine Croizat, est ouvrier et sa mère, Louise Jeannette Piccino, employée dans un tissage de velours. Il travaille en usine dès l'âge de 13 ans lorsque son père est appelé sous les drapeaux en 1914. Apprenti métallurgiste, il suit en même temps des cours du soir et devient ouvrier ajusteur-outilleur dans la région lyonnaise.

Parcours syndical et politique

En 1917, il s'inscrit aux Jeunesses socialistes et adhère au Parti socialiste en 1918. Il se déclare partisan de l'affiliation du parti SFIO à l'Internationale communiste. Il anime les grandes grèves de la métallurgie lyonnaise. Ambroise Croizat entre lui-même au Parti communiste dès sa fondation en 1920 et il est l'un des dirigeants des Jeunesses communistes de 1920 à 1928. Il devient un permanent du Parti communiste en 1925. En 1928, il est nommé secrétaire de la Fédération unitaire des métaux. En 1929 – et jusqu'à sa mort en 1951 – il est membre du comité central, puis membre du bureau de la Fédération de la jeunesse. Il déploie une intense activité militante dans de multiples endroits en France. En 1936, au moment où se réalise l'unité syndicale, il devient secrétaire général de la Fédération unique des métallurgistes CGT, qui regroupe alors 20 % des effectifs de la CGT.
Aux élections générales législatives des 26 avril et 3 mai 1936, il est élu dans la deuxième circonscription du 14e arrondissement de la Seine. Il est négociateur de la convention de la métallurgie parisienne, rapporteur sur la loi des conventions collectives à la Chambre. Il est également négociateur dans le secteur des grands magasins et membre à la Chambre de la commission sur les armements.
Arrêté dans la nuit du 7 au 8 octobre 1939 — comme d'autres députés communistes qui soutiennent le Pacte germano-soviétique —, déchu de son mandat de député le 20 février 1940, il est condamné le 3 avril à cinq ans de prison et à 4 000 francs d'amende. Ayant transité par 14 prisons, il finit par être transféré en mars 1941 au bagne de Maison Carrée dans la banlieue d'Alger. Libéré le 5 février 1943, trois mois après le débarquement allié en Afrique du Nord, il est nommé par la CGT clandestine à la commission consultative du gouvernement provisoire d'Alger. Ce n'est qu'une fois sa déchéance annulée le 28 octobre 1944 qu'il peut siéger à l'Assemblée consultative provisoire, au titre de la CGT. À la Libération, il est élu membre des deux Assemblées constituantes (scrutins du 21 octobre 1945 et du 2 juin 1946) puis de l'Assemblée nationale de 1946 à 1951.
Croizat est ministre du Travail du général de Gaulle du 21 novembre 1945 au 26 janvier 1946, puis ministre du Travail et de la Sécurité sociale du 26 janvier au 16 décembre 1946 (gouvernements Gouin et Bidault) et du 22 janvier au 4 mai 1947 (gouvernement Paul Ramadier, fin de la participation communiste au gouvernement). C’est à ce poste qu’il dirige la mise en place du système de protection sociale : assurance maladie, système de retraites, allocations familiales, et amélioration du droit du travail français, avec les comités d'entreprise, la médecine du travail, la réglementation des heures supplémentaires, le statut des mineurs.

Vie personnelle

Croizat épouse tout d'abord Germaine Marie Girod, dont il divorce pour épouser en secondes noces le 11 mars 1939, à Bagneux, Denise Mettetal (1912-1972). Il eut une fille naturelle qu'il reconnut le 1er mars 1939, et, par son épouse, un fils, le 26 février 1940.

Mort

Il meurt d'un cancer du poumon à 50 ans. Le Parti communiste lui fait de grandioses funérailles : son corps est exposé à la Maison des métallurgistes (aujourd'hui Maison des métallos) puis au siège de la CGT ; un million de personnes endeuillées l’accompagnent (selon Michel Étiévent) au cimetière du Père-Lachaise où il est inhumé.

Contributions

Surnommé le « ministre des travailleurs », le nom d'Ambroise Croizat reste attaché aux grandes lois relatives à la Sécurité sociale : mise en place de celle-ci, organisation administrative des caisses et des élections aux conseils d'administration des caisses et régimes des fonctionnaires.
Son influence s'exerce aussi sur les projets concernant les comités d'entreprise, le statut des délégués du personnel, les conventions collectives, la prévention et la réparation des accidents du travail, le régime des prestations familiales. En vingt-huit mois, il accomplit ainsi une œuvre considérable.
« Jamais nous ne tolérerons que ne soit renié un seul des avantages de la sécurité sociale. Nous défendrons à en mourir et avec la dernière énergie, cette loi humaine et de progrès… »
— Dernier discours d’Ambroise Croizat à la tribune de l’Assemblée nationale, en octobre 1950.

Fonctions gouvernementales

2 commentaires:

Je a dit…

Il a fallu que le Conseil National de la Résistance ait les armes en main pour que les banquiers et les industriels tremblent et cèdent enfin. Au général De Gaulle et à son équipe (dont Ambroise Croizat!), il faut aujourd'hui rendre hommage. En particulier, un hommage pour avoir nationalisé la Banque (dite) de France qui était une banque privée depuis sa création sous Napoléon 1er et qui avait l'exclusivité de l'émission du franc français. Chaque fois que l'Etat français avait besoin de devises françaises, cette banque accordait un prêt perpétuel et demandaient des intérêts (perpétuels donc!) aux contribuables français (qui ignoraient bien sûr cette colossale arnaque). De Gaulle a changé ça ... jusqu'à ce que Pompidou et Giscard d'Estaing mettent en place des lois obligeant l'Etat à emprunter aux banques privées PUIS jusqu'à ce que le franc français disparaisse et que nous nous retrouvions aujourd'hui dans la même situation : la Banque Centrale Européenne (propriétaires = banquiers privés) émettent la devise supranationale qu'est l'euro et en fixent le taux d'intérêt. Une arnaque continentale avec l'accord de nos gouvernements politiques corrompus !

Je a dit…

Le seul homme politique (à ma connaissance) qui fasse référence au Conseil National de la Résistance et qui veuille coller à nouveau à toutes ses décisions s'appelle François Asselineau. Mais aura-t-il les 500 parrainages nécessaires pour se présenter ? Je rappelle que ces parrainages, De Gaulle n'en voulait pas ! Mais Pompidou l'a convaincu d'en imposer un seuil de 100. Puis les partis de gouvernement se sont fait un devoir de passer à 200 et plus; 500 aujourd'hui et peut-être 1000 ou 2000 demain afin de verrouiller une fois pour toute ces élections au suffrage universel.