L’élysie émeraude (Elysia chlorotica) est une espèce de limace de mer, un gastéropode opisthobranche marin.
Cette limace de mer ressemble à un nudibranche, mais n'appartient pas à ce sous-ordre de gastéropodes. C'est en fait un membre d'un sous-ordre voisin, les sacoglosses.
L'élysie émeraude est le premier animal découvert capable de réaliser la photosynthèse dans des chloroplastes« volés » (kleptoplastie) à une algue dont elle se nourrit ; elle peut ainsi vivre jusqu'à dix mois grâce à la seule lumière du jour, sans autre apport nutritif.
Cette espèce est généralement de couleur verte, mais peut aussi être rougeâtre ou grisâtre, avec de petites taches blanches ou rouges éparpillées sur le corps. Ses flancs parapodiaux sont élargis et donnent à l'animal un aspect semblable à une feuille d'arbre. Ils peuvent être déployés si le rayonnement solaire est faible, ou repliés s'il est trop fort. E. chlorotica peut atteindre 6 cm de longueur, sa taille moyenne se situe néanmoins entre 2 et 3 cm
Son aire de répartition s'étend le long de la côte est de l'Amérique du Nord, de la Nouvelle-Écosse à la Floride2.Elysia chlorotica vit en eaux peu profondes du littoral (0 à 0,5 mètres de profondeur).
Cette limace de mer littorale utilise des chloroplastes de l'algue hétéroconte Vaucheria litorea pour produire une grande partie de l'énergie dont elle a besoin. E. chlorotica acquiert les chloroplastes en mangeant cette algue et les stocke dans les cellules qui tapissent son intestin3; ces chloroplastes fournissent à leur hôte les produits de laphotosynthèse. Bien que les chloroplastes survivent pendant toute la durée de vie du mollusque (environ 10 mois), ils ne sont pas transférés à sa descendance4.
Puisque l'ADN chloroplastique code seulement 10 % des protéines nécessaires à une photosynthèse fonctionnelle, les scientifiques ont recherché dans le génome de E. chlorotica des gènes permettant la photosynthèse et la survie des chloroplastes. Ils ont trouvé un gène d'algue, psbO (un gène nucléaire codant une protéine à manganèse stabilisatrice à l'intérieur du photosystème II5) dans l'ADN de la limace de mer, identique à la version algale. Ils en ont conclu que le gène avait probablement été acquis par un transfert horizontal de gènes, puisqu'il est déjà présent dans les œufs et dans les cellules germinales de E. chlorotica.