vendredi 18 avril 2014

Yves-Marie Laulan : l’immigration coûte à la France 70 milliards d’euros

Yves-Marie Laulan est démographe, économiste et géopoliticien. Il enseigna à l’ENA, aux universités Dauphine et Paris 2. Il fût également président du comité économique de l’Otan.

Le taux de fécondité de la population française « de souche » avoisine celui de la Grande-Bretagne, à 1,6. Celui des Maghrébins en France est de 2,7 et celui des Noirs d’origine africaine, 4,2. (…) 18% des jeunes de moins de 20 ans à l’échelle nationale sont originaires de l’Afrique noire, du Maghreb et de Turquie. Dans 30 ans nous aurons passé la barre des 50%.
Yves-Marie Laulan
Le véritable coût de l’immigration pour la France atteint 70 à 80 milliards d’euros, soit l’équivalent annuel du déficit budgétaire. Autrement dit, la France s’endette pour assimiler des jeunes gens dont un certain nombre la remercient en brûlant des voitures. (…) Le gouvernement ignore volontairement nos travaux parce qu’il ne veut pas que les Français sachent la vérité.
Yves-Marie Laulan
 

3 commentaires:

Je a dit…

L'article commence par une définition, celle du mot "immigré" ou plus généralement "personne issue de l'immigration". Il s'agit des étrangers vivant en France et des première et deuxième générations nées en France. L'essentiel de ces personnes, précise Yves-Marie Laulan provient d'Afrique noire, du Maghreb et de Turquie. Cet ensemble semble désigner, sans le nommer, les immigrés de confession musulmane bien qu'issus de groupes ethniques complètement différents.
Jusque-là, admettons.

Dans un deuxième temps, c'est le critère de la natalité qui est utilisé pour caractériser les différentes communautés. Yves-Marie Laulan indique (et c'est tout à fait crédible) que les Français de souche européenne n'ont pas un taux de fécondité supérieur à celui d'autres peuples européens et que ce sont les ménages issus de l'immigration qui permettent à la France d'avoisiner les 2,1% nécessaires pour un renouvellement de la population (plus précisément 2,7% pour les Maghrébines et 4,2% pour les Noires africaines.
Jusque-là, pas de surprise.

Ce renouvellement de la population est important en France compte tenu du système de retraites par répartition : ce sont les actifs qui cotisent pour payer les pensions de retraite; par opposition au système américain dit de capitalisation où c'est chacun pour soi.

Vient ensuite le calcul du coût (école, transport, logement, sécurité sociale, aides diverses ...) qui est, je cite, "effroyablement compliqué" ; d'autant plus que l'administration française n'a pas fait l'effort d'entreprendre des études sur ce sujet précis.
Les membres de l'Institut de géopolitique des populations s'en sont donc chargé et ont rédigé un "Essai d'évaluation des coûts économiques de l'immigration" qui chiffre assez précisément ce fameux coût à un minimum de 35 milliards par an.
Intéressant.
Là où je m'étonne, c'est que l'estimation de ce coût soit subitement doublée. Je trouve ça moins scientifique pour le coup.
Mais admettons encore.

Qu'il y ait des coûts (d'éducation, de santé, etc.), c'est normal. C'est la même chose pour la jeunesse de souche européenne. Un enfant, un adolescent est porteur d'avenir mais pas productif de valeur économique au présent. C'est comme un investissement pour le futur.

Je a dit…

Néanmoins, il y a aussi des adultes parmi les immigrés puisque la définition englobe au moins deux générations. Parallèlement aux coûts, il y a donc aussi des profits.
C'est là où je vais diverger avec Yves-Marie Laulan.

Il affirme que (je cite) "les immigrés qui se comportent convenablement et travaillent ne représentent environ que 10% de la population concernée et dégagent une production positive à l'effort national que l'on peut estimer à 10 milliards d'euros par an."
Voilà donc deux notions mêlées :
- l'une morale "se comporter convenablement"
- et l'autre comptable/économique "production positive par rapport aux coûts".

Si on reprend sa déclaration en miroir, doit-on comprendre que 90% de la population immigrée ne se comporte pas convenablement ? Est-ce que 90% des immigrés brûlent des voitures lorsqu'ils sont en colère, par exemple ?

Et quand il dit que 10% dégagent une production positive, cela signifie que non seulement ils ont couvert leurs coûts mais qu'en plus ils diminuent le coût total des autres. Si c'est le cas, ce n'est pas la soustraction "70 - 10" qu'il fait effectuer mais le "coût restant de ceux qui ne contribuent pas positivement - 10".

Autant la première partie de l'exposé me semble tout à fait sérieuse et intéressante statistiquement, autant la deuxième partie est trop imprégnée de morale (pour ne pas dire mépris) et d'imprécisions.

Il faudrait enfin effectuer une étude plus complète, plus détaillée, s'intéressant aux autres immigrés : pas seulement ceux qui sont musulmans ou d'origine africaine mais aussi ceux issus du reste de l'Europe par exemple.

Je a dit…

Ceci étant précisé, il n'empêche que la population immigrée visée par cette étude :
- compose majoritairement les classes pauvres de la société française, étant impactée par le chômage plus durement que d'autres (le taux de chômage atteignant 40% dans certains quartiers contre 10% sur l'ensemble du territoire)
- et par la délinquance ou la criminalité (la proportion de détenus issus de l'immigration avoisine les 50% tandis que la population immigrée maghrébine ou noire-africaine dépasse seulement les 10%).

J'en conclus qu'il ne s'agit pas d'un problème d'immigration d'ordre culturel (ou de culture non-française de souche pour ne pas dire musulmane) mais d'un problème économique : la délinquance impacte plus les populations pauvres que les populations aisées.

Sur la question de la natalité, il faut y voir une chance pour la France si la population immigrée est correctement formée et peut contribuer à la production de richesses en France. Et à l'inverse un fardeau si ces pauvres (qui paient pourtant des impôts comme la taxe sur la consommation, la TVA, qui est la principale source de revenus de l’État - à hauteur de 50% du budget) ne font que puiser dans les services publics (Éducation Nationale, Sécurité Sociale) sans apporter de contribution.

Sans doute faudrait-il mettre en place une immigration sélective de ce point de vue là ; mais surtout pas basée sur des critères raciaux ou culturels. Tout simplement des critères de compétence professionnelle (comme c'est le cas en Australie pour ne citer que cet exemple).