samedi 4 août 2012

Requins ou surfeurs ? Deux articles, deux opinions.

« Le requin est un loup pour l’homme »

Bien sûr, il faut respecter nos amies les bêtes, mais pourquoi toutes les sociétés de défense des animaux à commencer par Brigitte Bardot ne s’insurgent-elles pas lorsque des centaines de millions de bêtes (veaux, cabris, porcs) élevés en batterie, d’une façon industrielle pour certains, sans jamais toucher terre, sont abattus d’une façon concentrationnaire après avoir ingurgité des hormones ou des antibiotiques ?

Face à cette question sans réponse...nous sommes en droit de nous interroger, les mammifères sont plus proches de nous que les poissons ?

Il nous reste les requins, protégés par des gens certainement sincères, mais, ils sont localement, semble-t-il, plus agressifs. Cela est dû semble-t-il à deux raisons :

- Le parc marin (sans pêche) qui a fait multiplier les poissons donc le garde-manger des requins ?
- Les surfeurs qui sont plus nombreux

Mais les requins ont franchi la ligne rouge, ils attaquent nos jeunes enfants, qui, pour seul crime, pratiquent des jeux nautiques. Conséquence, le deuil et la chute de notre économie touristique du bord de mer.
Doit-on accepter que le requin soit le seul maître du jeu ? Ou alors faut-il le pourchasser, comme nous le fîmes pour les loups ?
N’ayez crainte pour eux, notre ami Roger Serre chercheur d’îles en a recensé plus de 7000 îles rien que dans l’océan Indien...
Ils ont donc encore du champ libre. Pour La Réunion, protégeons, choyons, respectons nos amis les baleines et les merveilleux dauphins.

Quant aux requins qui rôdent sur nos côtes de pêche, dès que vous en voyez un, amis pêcheurs, pourchassez-les, et faites de bonnes prises, les ailerons ont, parait-il, des vertus aphrodisiaques, en plus, vous rendrez des Japonais et Japonaises heureux ! Les requins ont un rôle...celui d’être les éboueurs des mers...nous ne cautionnons pas les chalutiers qui les pêchent d’une façon industrielle, nous devons les protéger en haute mer...pas sur nos côtes.
Alors mesdames, messieurs les politiques, doit-on continuer à dépenser des fortunes pour protéger nos requins qui tuent nos enfants et notre économie ? Ne faut-il pas les rejeter plus loin, là où ils ne feront plus de dégâts ?
La vie d’un homme, encore plus celle d’un jeune homme, fut-il un surfeur, est sacrée et cela nous ne devons pas l’oublier.

Christian Vittori
Le 03 août 2012

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Tribune 03/08/2012 à 11h41

Je n’aime pas les surfeurs. Je préfère les requins

Jupiter Capitolin
Au dessus des dieux !

Je n’aime pas les surfeurs. Ils ont les dents blanches, l’œil humide, la caipirinha facile et des bracelets brésiliens au poignet. Pire, ils ont tendance à être aimables et accueillants, le genre de personne qui essaye perpétuellement d’être sociable (avec moi, en plus).

Au cours de mon existence, j’ai été amené à en rencontrer un paquet et, entre deux bières, je leur ai même parlé, un peu, histoire de faire semblant d’être sympa. Le surfeur a sa propre « culture », un mélange de culte du bronzage, de muscles et de blondeur australienne. Comble de l’horreur, j’ai même vu quelques films leur étant destinés. La pudeur m’interdit d’en citer aucun.

Le requin, lui, a la noblesse des grands prédateurs, chasseur froid et élégant lentement polie par des millions d’années d’évolution et, ce qui ne gâte rien, c’est un acteur de cinéma grandiose. Le commandant Cousteau confirmera. On le trouve un peu partout sur le globe : 465 espèces, l’animal sait s’adapter. Seules cinq sont dangereuses pour le surfeur. Ce qui est trop peu à mon goût, mais pas à celui des autorités.

Evidemment le surfeur y perd parfois la vie

Il se trouve que les mœurs de ces deux types de créatures ont fini par les amener à se rencontrer. Le flap, flap, flap produit par le surfeur en quête d’une vague rappelle au requin le son de ses mets favoris, alors il goûte, par curiosité, avec de recracher avec dédain un mauvais plat. Evidemment, le surfeur y perd un morceau et parfois la vie.

Le problème est que les surfeurs ont tendance à se multiplier : ils seraient 27 millions selon la Surf Industry Manufacturers Association. Il est partout, même sur des plages pourries du Salvador envahies par les moustiques et les gangsters. Si les vagues sont belles, il n’a peur de rien.

La situation pour le requin semble moins optimiste. Entre la pêche, la pollution, la dégradation de son environnement et la disparation de ses proies, la survie du requin commence à devenir problématique dans bien des mers, le golfe du Mexique et la Méditerranée en particulier.

Pourtant, le grand méchant requin revient dans les médias. Le Point nous informait le 17 juillet qu’un grand blanc avait attaqué un surf dude australien. « Faut-il tuer les requins ? » titrait-il. Plus récemment, un jeune homme a succombé suite à une morsure à La Réunion.

Le requin tue moins que le chien

Le nombre d’attaques a augmenté ces dernières années selon le Florida Museum of Natural History qui comptabilisait 52 attaques non provoquées dans le monde en 2008, 64 en 2009, 81 en 2010 et 75 en 2011 – tout cela dans un contexte de diminution du nombre de requins et d’augmentation du nombre de surfeurs. Je tiens à le préciser.

Je n’oserai pas non plus rappeler que le requin tue, je crois, moins (en France c’est certain) que le gentil chien-chien sur Terre (et cela uniquement parce que j’aime les chiens et qu’ils ne s’attaquent pas aux surfeurs).

A la Réunion, où les attaques étaient rarissimes [les requins ont frappé 30 fois l’homme sur l’île depuis 1980, ndlr], le préfet a décidé en septembre 2011 d’exécuter dix requins. Dix et pas onze ou neuf. L’AFP rapporte les propos du préfet :

« Il s’agit des requins qui se seraient sédentarisés. Il faut créer un trouble dans cette population. »

Pauvres bêtes. Oserais-je répondre au préfet que les requins se sédentarisent où ils le veulent et qu’il n’est pas propriétaire de la mer ?
Des études sont en cours, il n’est pas impossible que l’animal se rapproche des côtes suite à la surpêche, ce qui augmente la dangerosité pour le baigneur.

Le problème des surfeurs, pas des requins
Je suis allé demander l’avis de quelques amis surfeurs (euh... connaissances) états-uniens, australiens, brésiliens et quelques argentins. Tous m’ont dit en substance à peu près la même chose :

« “E a vida !” (C’est la vie, ndlr). Le risque est limité, pour ne pas dire extrêmement faible. Les requins sont importants sur notre planète, les surfeurs nombreux et malgré notre réputation d’idiots du village, nous sommes encore capables d’éviter les lieux les plus dangereux. »

Personnellement, j’ai une solution de bon vieux libéral : le laisser-faire. Si les surfeurs veulent prendre le risque de servir d’apéritif, grand bien leur fasse. Mais c’est leur problème, pas celui des requins. Qu’on leur foute la paix, voire qu’on contrôle la population de surfeurs pour éviter qu’ils dérangent les requins (par l’information évidemment).
Je soupçonne même un grand nombre de surfeurs d’être d’accord avec moi. Des amis des bêtes et de la nature en plus, j’vous jure…
MERCI RIVERAINS ! Pierrestrato

Sur Rue89
A La Réunion, les attaques de requins font plonger le tourisme

• Sur Rue89
Mordus par des requins, ils se mobilisent pour les défendre
http://www.rue89.com/2012/08/03/je-naime-pas-les-surfeurs-jaime-les-requins-234373=

3 commentaires:

Je a dit…

Comme on peut le lire dans ces deux articles, toute la polémique autour des attaques de requins à la Réunion tourne autour de la prise de risque (acceptée ou pas) par les surfeurs.

Mais les surfeurs ne sont pas les seuls visés !

Le débat cessera tôt ou tard quand ... un baigneur se fera dévorer !
Cela a failli arriver début juillet 2012 quand un requin bouledogue a foncé sur les baigneurs à la plage des Roches Noires. Les MNS ont fait évacuer le bain surveillé tandis que le requin s'était approché à 10-20 m du bord ! Une élève de ma classe (CM1) était présente sur les lieux ... et elle a vu une tache sombre dans l'eau. On devine combien le danger était proche.

Je a dit…

Sans oublier le kayakiste qui, l'année dernière, s'est fait attaquer dans la baie de Saint-Paul. Son embarcation a été mordue par le requin (un gros !) et il a passé 10 (longues !) minutes dans l'eau, kayak retourné, à hurler pour demander de l'aide. Finalement, un bateau est venu lui porter secours. Le kayakiste était ... très pâle. On le serait à moins.

Je a dit…

Ce qui devait arriver arriva ; parce que ce n'est pas qu'une histoire de surfeurs.
L'auteur du deuxième article n'aime-t-il aussi les baigneurs et les baigneuses ?

2013 : Une baigneuse tuée par un requin à la Réunion

Une adolescente de 15 ans a été tuée par un requin lundi à la Réunion alors qu'elle se baignait à moins de 5 mètres du rivage, dans la baie de Saint-Paul à l'ouest de l'île. C'est la première fois qu'une attaque de ce type se produit si près des côtes de l'île.

Source : https://www.lexpress.fr/actualite/video-une-adolescente-tuee-par-un-requin-a-la-reunion_1266743.html

2015

Une femme d'une vingtaine d'années est morte samedi à la Réunion après avoir été gravement mordue à la jambe par un requin alors qu'elle se baignait très près de la plage d'Etang-Salé, a-t-on appris auprès de la préfecture.

«La jeune fille est décédée à la suite d'un arrêt cardiaque», a annoncé la préfecture à l'AFP vers 19H00 heure de Paris.

Blessée gravement à une jambe vers 18h30, la victime en arrêt cardiorespiratoire avait d'abord été ranimée sur la plage par le Samu et les pompiers, avant d'être hospitalisée.

Plusieurs témoins rapportent que la jeune femme a été attaquée alors qu'elle se trouvait très près du rivage de cette plage du sud de l'île.

Publié le 14/02/15
Source : https://www.20minutes.fr/planete/1540975-20150214-reunion-baigneuse-tuee-requin