Réflexions anarchistes du Rojava avril 2025
MaJ du 20 avril 2025
Url de l’article original :
https://tekosinaanarsist.noblogs.org/category/war-updates/
~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
Nous avons commencé ces mises à jour sur la situation en Syrie il y a quatre mois en anticipation de la chute du régime. Ce furent des jours remplis d’évènements et ils amenèrent une redistribution des forces dans la région, intensifièrent les conflits, l’incertitude et l’espoir. Mais, comme c’est souvent le cas dans le monde très volatile de l’information éclair, la situation en Syrie s’estompe derrière d’autres évènements pour le moins dramatiques et hauts en couleur dans le monde. En ce sens, travailler au sein du paysage médiatique est toujours quelque peu contradictoire : stabiliser une situation ne joue pas pour le but principal des médias, qui est d’attirer l’attention sur le problème. En tant que lecteurs de ces mises à jour, nous sommes sûrs que ceci n’est pas une dynamique non familière.
Et pourtant, la stabilisation est imaginaire. La Syrie est toujours un os à ronger pour la Turquie et Israël, qui ont tous deux leurs propres intérêts et les défendent de manière différente, mais avec le même résultat : destruction de l’infrastructure et pertes de vies, mais toujours avec un encouragement tacite ou très vocal de l’occident. Le Nord-Est de la Syrie (Rojava) doit trouver l’équilibre sur la corde raide de la diplomatie pour pouvoir avancer vers ses objectifs révolutionnaires. (NdT : en clair, le Rojava doit faire des concessions et des compromis juste pour espérer pouvoir survivre en tant que zone autonome… On sait où mènent compromis et négociations avec l’empire, sioniste qui plus est !… Ceci a commencé dès 2016 avec les Yankees, qui ont imposé le pathétique “contrat social du Rojava” établissant un proto-état en contradiction totale avec le Confédéralisme Démocratique se tenant au cœur de la Commune du Rojava.)
Les accords du 10 mars sont constamment remis en question par les contradictions qui caractérisent le gouvernement HTS (NdT : Al Qaïda / CIA en Syrie rappelons-le…) : oui, nous parlons maintenant de la ville d’Afrin passant aux mains du nouveau gouvernement syrien avec même un représentant kurde au bureau du gouverneur. Mais qu’est-ce que cela veut dire dans le contexte de la composition du nouveau gouvernement syrien, qui est notoire pour inclure des représentants ayant la nationalité turque ou des années de résidence en Turquie ?
Quand la phase chaude de tout conflit physique s’estompe, il est facile de perdre de vue la réalité et de se retrouver coincé dans des imbroglios diplomatiques sans fin. Pourtant, la vie continue pour tout le monde et aucune situation n’est jamais définitivement finale. Alors que ce serait une erreur que de suggérer que tout commence juste, étant donné que que le travail de fondation fut effectué il y a des siècles, une nouvelle série de tensions se pointe sans aucun doute à l’horizon. Que le prochain point chaud se déclenche entre la Turquie et Israël, ou les Etats-Unis et l’Iran, avec plus de transformations de HTS ou alors de quelque chose, une menace qui est absolument imprévue maintenant, demeurent incertains. Ce qui est clair c’est que tôt ou tard, nous allons nous retrouver une fois de plus au cœur du conflit.
Sous ces crises récurrentes se trouvent les défis à long terme d’empires rivaux qui influent sur la Syrie et les troubles persistants naissants de la crise terminale du capitalisme. Mais, reconnaître ces vérités complexes est aussi une opportunité : en comprenant le passé et les racines systémiques de nos défis actuels, nous nous donnons la force et le pouvoir de travailler ensemble vers un changement transformateur. Chaque ère de difficulté a donné naissance à de nouveaux mouvements et idées et de manière plus importante, une capacité à nous retrouver et nous voir et nous rapprocher ; ce non pas en ignorant les systèmes d’oppression, mais en nous tenant par les coudes pour les défier.
Plutôt que de se résigner à un cycle inévitable, choisissons au contraire de nous engager contre, de collaborer les uns avec les autres, coopérer entre nous pour la construction de ce qui sera plus qu’un futur viable. L’histoire nous a montré que même dans les temps les plus sombres, les graines de vie sont semées. Et alors que chaque génération a eu sa version de ce qui ressemble à la fin, notre tache maintenant, comme toujours, est de chérir et protéger ces graines de vie, ensemble.
Salutation révolutionnaires !
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2 entretiens avec Tekosina Anarsist (PDF) : 1 & 2
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