J’ai été très intéressé par la présentation des éléments de la théorie monétaire qui sont partagés par l’ensemble des courants mentionnés dans l’introduction. Je les résume ci-dessous :

  • l'offre de monnaie est endogène ;
  • les prêts font les dépôts et les dépôts font les réserves ;
  • les opérations de la banque centrale sont essentiellement défensives, puisque la banque centrale tente normalement de fixer l'offre de réserves égale à la demande ;
  • l'objectif opérationnel de la banque centrale est donc l’objectif de taux d'intérêt au jour le jour, et non pas l’approvisionnement du stock de monnaie ;
  • les crédits des banques dépendent de la solvabilité de leurs clients, ils ne dépendent pas de la disponibilité de réserves excédentaires ;
  • les réserves obligatoires sont un moyen pour lisser la demande de réserves et réduire les fluctuations des taux d'intérêt au jour le jour;  leur rôle n'est pas de contrôler les agrégats monétaires ;
  • dans un système de corridor, l’objectif de taux d'intérêt au jour le jour peut être modifié et l’objectif de taux atteint sans aucun changement dans la quantité des réserves ;
  • la capacité de la banque centrale à fixer les taux d'intérêt est liée au fait que les banques doivent équilibrer leurs comptes sur les livres de la banque centrale .

J’ai aussi  retenu certaines affirmations apparemment paradoxales des néo-chartalistes valant le coup d’être mises en avant :

  • le gouvernement ne fait pas face à une contrainte budgétaire semblable à celle des ménages ;
  • des excédents budgétaires courants ne feront pas descendre la pression sur les taux d'intérêt ou ne fourniront pas au secteur privé plus de fonds prêtables ;
  • les excédents budgétaires courant actuels ne vont pas aider à faire face aux exigences d'une population vieillissante dans l'avenir.

Je vous recommande vivement la lecture de ce texte qui aborde énormément de sujets et vous propose ci-après pour terminer, un très court extrait de la conclusion :

« Le néo-chartalisme, ou théorie monétaire moderne, a gagné en importance sur Internet, et a attiré l'attention de plusieurs non-économistes passionnés par les questions monétaires.(…) on peut affirmer que le cadre de la théorie monétaire moderne a été validé par son analyse des principaux défauts de la mise en place de la zone euro (…) le principal défaut du système de l'euro, (…), c'est que l'Eurosystème est un système de découvert pur, la BCE étant empêchée (principalement par les usages, non pas tant par les règles) d'acheter et de vendre des titres publics comme elle le juge opportun, contrairement à ce qui se passe au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, au Canada ou au Japon.
(…)
La théorie monétaire moderne est donc certainement un progrès, mais elle doit se débarrasser de ses affirmations contre-productives et de sa logique alambiquée basée sur la consolidation fictive de l’Etat et de la banque centrale
. »