vendredi 21 juin 2013

Abolition des privilèges : droite et gauche en colère contre dix députés

La démarche de dix députés de droite et de gauche - qui appellent, dans le Nouvel Observateur, à abolir les privilèges des parlementaires - a provoqué la colère de nombreux élus de tous bords. Sur RFI, Jean-François Copé a ainsi jugé "populiste ou démagogique" la proposition de Laurent Wauquiez de supprimer les régimes spéciaux des retraites des députés et sénateurs.

"Depuis un an, la majorité de gauche fait la nuit du 4 août tous les jours." Le groupe socialiste à l’Assemblée n’a visiblement pas apprécié la démarche de dix députés de droite et de gauche qui, dans le Nouvel Observateur, appellent, chacun avec leurs arguments, à "abolir les privilèges" des parlementaires. "C'est du poujadisme ignorant", a rétorqué mercredi le groupe socialiste dans un communiqué. Pas mieux pour le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui a lancé dans les couloirs du Palais-Bourbon, selon des propos rapportés par Le Monde : "Je commence à en avoir ras le bol de ces députés qui se font une réputation sur le dos des autres!"

Dans son communiqué, le groupe socialiste rappelle par ailleurs  les mesures prises en la matière par l’Assemblée nationale depuis un an : "réduction de 30% du salaire du président, des ministres et des présidents des deux assemblées, plafonnement du nombre des collaborateurs dans les cabinets ministériels, réduction du budget de l'Elysée", baisse de 10% de l'indemnité de frais de mandat des députés ou encore réforme du système de la réserve parlementaire. Les élus de la majorité insistent aussi sur les réformes en cours d'élaboration, en particulier le projet de loi sur la transparence de la vie politique, actuellement en débat à l'Assemblée, et celui sur le cumul des mandats, qui sera examiné début juillet.
Même son de cloche pour le député PS de Paris, Christophe Caresche, sur Twitter :

Une "vague terrible de démagogie"

A l’UMP aussi, l'initiative des dix députés passent mal, même si ceux-ci démentent tout appel. Il s'agit simplement de verbatims compilés sur le sujet. Il faut dire que parmi les dix députés figurent trois UMP : Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez et Gérald Darmanin. Sur RFI, le président de l'UMP Jean-François Copé a regretté  "le caractère populiste ou démagogique" de la proposition de Laurent Wauquiez de supprimer les régimes spéciaux des retraite des parlementaires. Une proposition qui "n'a pas l'air très appréciée" au sein de l'UMP, a ajouté le député-maire de Meaux.

Le président du groupe UMP à l'Assemblée, Christian Jacob, s'était déjà déclaré mercredi opposé à tout changement du régime de retraite des députés, attaquant ceux qui se livrent dans ses rangs au "concours du plus vertueux", dans une lettre adressée aux députés UMP.

Également interrogé sur la proposition du vice-président de l’UMP sur BFMTV, le député UMP des Yvelines Henri Guaino a pour sa part dénoncé une "vague terrible de démagogie qui déferle sur le pays et sur l’Assemblée". "C'est une bonne manière de se faire de la pub sur le dos des uns et des autres", a quant à lui déclaré sur i-Télé le député de l’Oise Eric Woerth.

Lire aussi l'interview de Bruno Le Maire : "La France n'a pas vocation à être gouvernée par des énarques"

Source : http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Abolition-des-privileges-droite-et-gauche-en-colere-contre-dix-deputes-614553

2 commentaires:

Je a dit…

On est encore loin de la politique saine et claire comme dans les pays scandinaves ! Le comportement des réactionnaires de tous bords (PS et UMP les premiers qui monopolisent la quasi-totalité des postes importants, et qui défendent bec et ongle le cumul des mandats malgré les promesses électorales non tenues)me révolte .

Je a dit…

Avec quelques années de recul, on voit que parmi ces dix députés, six ont été "achetés" avec des postes de ministre (en rejoignant le nouveau parti bourgeois-mondialiste-bancaire LREM) ou de secrétaire général de deux partis de gouvernement (PS et LR) et les quatre autres n'ont pas eu leur mandat renouvelé.