dimanche 27 janvier 2008

Vers une synthèse du capitalisme et du communisme

Le capitalisme est un système économique et social caractérisé par :
- la propriété privée des moyens de production;
- la recherche du profit, notamment pour rémunérer des actionnaires et/ou compenser leurs prises de risque;
- une certaine liberté des échanges économiques;
- la possibilité d'accumulation de capital et de spéculation ;
- la rémunération du travail par un salaire.

Au niveau théorique, le communisme est une conception de société sans classe, une organisation sociale sans État (dans les faits historiques, on a surtout vu le contraire), fondée sur la possession commune des moyens de production et qui peut être classée comme une branche du socialisme (incluant les différents courants marxistes et anarchistes, jusqu'aux sociaux-démocrates). Le socialisme se définissant lui même, pour reprendre les termes des universitaires Georges Bourgin et Pierre Rimbert, comme « une forme de société dont les bases fondamentales sont les suivantes :
- propriété sociale (collective) des instruments de production ;
- gestion démocratique de ces instruments ;
- orientation de la production en vue de satisfaire les besoins individuels et collectifs des hommes. »

Ces deux idéologies ont historiquement été présentées comme ennemies, sources de la Guerre Froide entre les Etats-Unis d'Amérique et l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques, mais il est envisageable d'en penser la synthèse.

Le compromis entre propriété privée et propriété collective a déjà été esquissé ! Je veux parler de la participation (voir "La participation des salariés aux résultats de l'entreprise, une idée gaulliste" à http://fr.wikipedia.org/wiki/Participation). Il s'agirait désormais de généraliser/systématiser cette pratique. Plutôt que de rémunérer les travailleurs strictement par des salaires, il faudrait aussi les payer en actions. Ainsi, eux-aussi deviendraient propriétaires du moyen de production qu'ils utilisent. Sans révolution sanguinaire. Il n'y aurait plus de conflit stérile entre travailleurs (qui créent des richesses par leurs efforts) et actionnaires (qui prennent des risques financiers en investissant dans l'entreprise). Le travail et la performance seraient récompensés par un salaire et par des dividendes en tant qu'actionnaire.

La gestion des ces instruments devrait être démocratique. Comment considérer que nos sociétés modernes sont de vraies démocraties alors qu'au sein des entreprises, il existe :
- une ségrégation entre les différents acteurs économiques (les travailleurs et les investisseurs),
- et qu'au sein même des actionnaires, ce n'est pas l'individu qui importe mais le nombre d'actions qu'il possède ?
Cela ressemble plus à une ploutocratie qu'à une démocratie ! (voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Ploutocratie). On se croirait dans l'Antiquité romaine !
Par le biais de la participation, qui fait de chaque travailleur un (petit) actionnaire, donc un co-propriétaire de son outil de production, chacun obtiendrait le droit de vote pour les décisions concernant l'entreprise. Un individu, un vote. Indépendamment du nombre d'actions, comme dans la société civile.
Bien sûr, le montant global des dividendes continuerait d'être proportionnel au nombre d'actions.

Enfin, pour éviter l'écueil de l'inefficacité économique, il faudrait absolument éviter une "orientation de la production" décidée arbitrairement, de façon étatique, centralisée. Manque total de flexibilité. C'est la liberté des échanges économiques qui permet de satisfaire généralement les besoins individuels et collectifs des hommes. Sous peine de perdre ses clients ... et donc de laisser la place à des concurrents plus performants.

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