samedi 10 février 2024

POUTINE REPOND A TUCKER CARLSON

 POUTINE REPOND A TUCKER CARLSON : L'INTERVIEW TANT ATTENDUE 

Crédit vidéo : Tucker Carlson Network 

Le journaliste vedette américain Tucker Carlson avait annoncé que l'entretien avec Poutine serait diffusé ce 8 février. Elle a été mise en ligne. Pendant deux heures, le dirigeant russe est revenu sur les causes du conflit en Ukraine, avant de dessiner les possibilités d'une sortie de crise et le basculement vers un monde multipolaire. Retour vers une histoire commune. 

Le dirigeant est ainsi revenu sur l’histoire de l’Ukraine, faisant remarquer notamment que l’«ukrainisation» des terres du sud de la Russie avait été activement promue par l'état-major autrichien [austro-hongrois] avant la Première Guerre mondiale, pour «affaiblir un ennemi potentiel», et que le nom «Ukraine» avait été inventé par les Polonais, voyant les terres du sud de la Russie comme une «frontière» et non «comme appartenant à un groupe ethnique». Poutine a ensuite souligné la communauté de culture de la Russie et de l’Ukraine, puis le choc de la chute de l’URSS, incompris en Occident

Source :  https://francais.rt.com/russie/109369-poutine-interviewe-par-carlson-interview



 

Source : https://www.youtube.com/watch?v=A5lCewlZqMg

 

«Cette interview a été filmée le 6 février au Kremlin», a expliqué d'emblée Tucker Carlson face à la caméra, avant de lancer l'entretien tant attendu. Une introduction nécessaire aux yeux du journaliste, qui dit avoir interviewé le dirigeant russe sur le conflit en Ukraine, pour savoir «comment il a commencé, comment il se déroule et comment il pourrait prendre fin». Or, les choses ne se sont pas avérées si simples, a en croire Carlson, qui dit avoir été «choqué» par la réponse du Président russe : «Poutine a répondu pendant une demi-heure en revenant sur l’histoire de la Russie au XVIIIe siècle», en dépit de ses relances. «Ce que vous allez voir nous a semblé sincère : Poutine pense que la Russie a une revendication historique sur l’ouest de l’Ukraine», résume Carlson. Retour vers une histoire commune Le dirigeant est ainsi revenu sur l’histoire de l’Ukraine, faisant remarquer notamment que l’«ukrainisation» des terres du sud de la Russie avait été activement promue par l'état-major autrichien avant la Première Guerre mondiale, pour «affaiblir un ennemi potentiel», et que le nom «Ukraine» avait été inventé par les Polonais, voyant les terres du sud de la Russie comme une «frontière» et non «comme appartenant à un groupe ethnique». Poutine a ensuite souligné la communauté de culture de la Russie et de l’Ukraine, puis le choc de la chute de l’URSS, incompris en Occident. Poutine : Nous n'étions jamais d'accord que l'Ukraine fasse partie de l'OTAN, qu'il y ait des bases de l'OTAN, sans aucune discussion avec nous «Vous nous avez trompés», a déclaré Poutine à Carlson : «les Etats-Unis ont promis qu’il n’y aurait pas d’extension de l’OTAN, elle a eu lieu à cinq reprises». Le président russe a ensuite rapporté avoir même demandé un jour à Bill Clinton si la Russie pourrait joindre l’OTAN. Le président américain lui a répondu que l’idée était intéressante, avant de revenir à lui le soir même pour lui faire savoir que c’était «impossible». Poutine : On nous avait dit que l’OTAN ne progresserait pas d'un pouce vers l'Est Ukraine : le choc du coup d'Etat en 2014 Evoquant le coup d’Etat du Maïdan en 2014 en Ukraine, Poutine a dénoncé la complicité de la CIA. Un coup intervenu après que l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN ait été évoquée en 2008, et débouchant sur le bombardement de civils dans le Donbass. Une escalade dont Poutine juge les Etats-Unis responsables, et une escalade que l'Occident a échoué à rompre, en ne respectant pas les accords de Minsk. «Ce sont les Ukrainiens qui ont commencé la guerre en 2014, nous essayons de la finir», a déclaré Poutine avant que Carlson ne le relance pour savoir si les objectifs de la Russie étaient atteints. Ce à quoi le dirigeant russe a répondu par la négative, rappelant vouloir atteindre la «dénazification». «La cause de Hitler vit toujours», a poursuivi Poutine, évoquant l'ovation d'un vétéran SS au Parlement canadien. Poutine : Notre objectif est de cesser cette guerre Pourtant, Vladimir Poutine a répété que la Russie «n’avait jamais refusé les négociations», rappelant qu’un accord avait presque été obtenu en avril 2022. L’Ukraine a décidé d'abandonner les négociations avec la Russie sur ordre de l'Occident, une erreur que les États-Unis doivent maintenant corriger selon lui. La Russie est devenue, l'année dernière, la première économie d’Europe, malgré les sanctions et les restrictions. Les outils américains ne fonctionnent pas, pense Poutine. La Russie et l'Ukraine parviendront tôt ou tard à un accord «Les outils américains ne fonctionnent pas» «Certainement pas», a aussi insisté le président russe à la question de savoir si la Russie menaçait les Etats baltes ou la Pologne, expliquant que cela serait une guerre nucléaire. Regrettant que les Etats-Unis souhaitent se battre en Ukraine contre la Russie, Vladimir Poutine a aussi déclaré que Washington était responsable de l'explosion du Nord Stream. En imprimant autant de dollars, les dirigeants américains ont utilisé leur monnaie comme outil de puissance, a aussi relevé le chef de l'Etat russe, qualifiant cela d'«erreur». La Russie est devenue, l'année dernière, la première économie d’Europe, a fait valoir Poutine, en dépit des contraintes occidentales : «les outils américains ne fonctionnent pas», a-t-il lancé. Désormais, le poids des BRICS a dépassé celui des pays du G7 : une avancée inexorable selon Poutine, mais à laquelle les Etats-Unis tentent de s'opposer par la force. «Pour assurer l'avenir, il faut changer d'attitude face aux évolutions», a-t-il ajouté. Poutine : la part des pays des BRICS dépasse désormais celle du G7 Revenant sur l'issue du conflit, Vladimir Poutine a soutenu qu’il était impossible de vaincre la Russie sur le champ de bataille. «Je vois que [les Occidentaux] veulent des négociations, mais ils ne savent pas comment faire», a observé le Président russe, avant d'ajouter : «ce serait ridicule si ce n'était pas si triste». «Il y a des éléments de guerre civile dans ce conflit», a-t-il par ailleurs regretté, rapportant des exemples de combats entre soldats russes et ukrainiens parlant la même langue. Il s'agissait de la première interview accordée à un journaliste américain par le président russe depuis le début du conflit en Ukraine.

 

Version française sous-titrée de l'entretien Poutine-Carlson


En milieu de journée ce vendredi 9 février, la vidéo de l'interview de Vladimir Poutine par Tucker Carlson avait déjà été visionnée par près de 90 millions de personnes sur le compte X officiel du journaliste américain. 

En savoir un peu plus sur Tucker Carlson :  

Né en 1969 à San Francisco, Tucker Swanson McNear Carlson est né d'un père ancien ambassadeur des Etats-Unis et dirigeant de médias. Sa mère Lisa McNear, une artiste, quitte sa famille alors que Tucker Carlson est encore un enfant. Il est par la suite adopté par Patricia Swanson, héritière de la marque agro-alimentaire Swanson, seconde épouse de son père.

Après avoir débuté sa carrière dans l’hebdomadaire conservateur The Weekly Standard, Tucker Carlson est passé par CNN (2000-2005) puis MSNBC (2005-2008), où il anime des émissions d’actualité. Il débarque sur Fox News en 2009. A partir de 2016, il présente quotidiennement Tucker Carlson Tonight, une émission d’une heure qui lui vaut une notoriété internationale. Son influence est très grande dans les cercles conservateurs américains. De manière surprenante, la chaîne Fox News annonce à la fin avril 2023 qu’elle se sépare de son animateur le plus populaire. Mal lui en prend : ses audiences plongent. En juin 2023, Tucker Carlson lance son propre programme sur le réseau social Twitter, format raccourci de son ancienne émission.

D’après ses déclarations, Carlson, fervent défenseur de la liberté d’expression, a travaillé des mois pour obtenir un entretien exclusif avec le président russe Vladimir Poutine.

Certains lui voient déjà un avenir politique de premier ordre : on parle de lui comme d’un possible colistier de Donald Trump ou comme du prochain porte-parole de la Maison-Blanche, si l’ancien président républicain est réélu en novembre 2024. 

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