dimanche 6 octobre 2019

Interdit d'interdire - Raphaël Kempf & Philippe Bilger : La justice est-elle instrumentalisée ?



Source : https://www.youtube.com/watch?v=DNEI8Inh4M8

1 commentaire:

Je a dit…

Extraits :

Raphael Kempf : « l’époque actuelle rappelle la répression menée contre les anarchistes très précisément dans les années 1880/1894 où en effet plusieurs très jeunes gens d’une vingtaine d’années furent guillotinées. »

La propagande par le fait, les attentats anarchistes, commence à cause des violence policière impunies…

Fabreguettes, juriste du 19ème siècle, théoricien de la persécution des anarchistes : « il existe des livres criminels et pervers qui tuent aussi sûrement qu’un poignard »

De la même manière on va réprimer des positions adoptées par des mouvements politiques ou des gilets jaunes qui ont posté sur Facebook des propos, considérés par la police comme incitants à commettre des violences ou des dégradations. C’est là aussi un retour du « délit de paroles » dans le cadre de la répression du mouvement des gilets jaunes

Il y a des poursuites pour des personnes, avec cette idée qui vient de Fabreguettes, qui est de punir la complicité intellectuelle du crime ou du délit. On va réprimer non plus l’acte matériel mais la parole ou l’idée.

Il faut rappeler qu’il faut avoir un peu plus de défiance envers l’État pour rappeler que la démocratie, la liberté, la république se sont construites contre l’État, contre la possibilité pour l’État d’exercer son pouvoir sur les citoyens. Il faut que les individus se saisissent eux même de leur propre liberté !

Le mouvement des gilets jaunes a permis à la population de se rendre compte de ce dont était capable l’État à travers sa police et sa justice juste parce que nous nous rendions à une manifestation.

De fait, il y a une critique politique qui est en train de se construire sur la répression par des personnes qui en sont victimes [Ndlr : et par d’autres qui sont sidérés, vulnérables et en colère d’être empêchés d’exercer leur pouvoir démocratique]

Il faut essayer de construire quelque chose, comme un front commun anti-autoritaire, qui lui utilise des dispositifs très concrets comme les lois dite anti-casseurs, la loi de 2010 qu’on a appelé les intentions violentes, certaines lois anti-terroristes, la loi sur l’état d’urgence qui est passé dans le droit commun.

Ce sont des dispositifs qui renforcent l’autoritarisme : plus de pouvoirs à la police, à la gendarmerie, plus de pouvoirs à l’accusation, aux procureurs de la République, pour se saisir de la personne des citoyens, les priver de leurs libertés comme celle de manifester ou d’aller et venir. Et facilité de les envoyer en prisons [Ndlr: ou de les blesser sans être inquiété].

L’article 35 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 qui est toujours valable dans l’esprit des français-es légitimise la désobéissance civile :

« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »