Le rapport 2014
de la CNUCED (conférence des Nations unies sur le commerce et le
développement) sur les pays les moins avancés (PMA), rendu public le 28
novembre dernier, a mis en exergue "le cercle vicieux dans lequel se
trouvent les pays les plus pauvres de la planète". Parmi ceux-ci, deux
États du sud-ouest de l'océan Indien : Madagascar, 8ème pays le plus
pauvre du monde selon le revenu national brut (RNB) par habitant, mais
aussi les Comores, qui occupent le 26ème rang.
440 dollars : tel est le RNB par habitant de Madagascar établi par la
CNUCED pour l’année 2013. Seuls 7 pays font pire : la Somalie (111), le
Malawi (270), le Burundi (280), la République centrafricaine (320), la
République démocratique du Congo (400), le Libéria (410) et le Niger
(410). Les 21 dernières places sont occupées par des pays africains,
l’Union des Comores se situant au 26ème rang avec 880 dollars
par habitant. En comparaison, le RNB de la France s’élève à 42 250
dollars par habitant, celui du Qatar à 85 550 dollars, celui de la
Norvège à 102 610 dollars...
Dans son rapport intitulé "Croissance – La transformation structurelle : Un programme de développement pour l'après 2015", la CNUCED évoque un phénomène nommé "le paradoxe des PMA". Soit "l’incapacité de ces économies de procéder à des changements structurels alors qu’ils enregistrent une croissance vigoureuse en raison du niveau élevé des prix des exportations et de l’augmentation des courants d’aide".
En effet, la CNUCED note qu’entre 2002 et 2008, la croissance des PMA a été supérieure à l’objectif de 7 % décidée par la communauté internationale. Même après la crise financière de 2008, ces pays ont connu une croissance plus rapide que d’autres pays en développement, avec un taux moyen de 5,7 % par an.
Oui mais voilà, cette croissance économique n’a pas permis d’enrayer la pauvreté, encore moins "le cercle vicieux (...) dans lequel les pays pauvres sont piégés", selon les mots de la CNUCED.
D’après le rapport 2014, le développement n’est pas seulement une question de croissance économique mais il exige aussi "une transformation structurelle de la base économique par deux processus parallèles" : l’accroissement de la productivité au sein des activités productives et la réallocation d’emplois d’activités à faible productivité − telles que l’agriculture à petite échelle et les services hors économie formelle − vers des activités plus dynamiques et à plus forte productivité, telles que l’industrie manufacturière et les services de haute valeur.
Selon la CNUCED, "le cœur du programme de développement pour l’après-2015 devrait être un cercle vertueux entre développement économique et développement humain, permettant de rompre le cercle vicieux dans lequel les PMA se trouvent". Le fait de réduire la pauvreté, d’améliorer la nutrition et la santé, et de développer l’instruction permet d’accroître le potentiel productif des personnes, ce qui contribue alors à réduire la pauvreté, améliorer la nutrition et la santé, et développer l’instruction. Cela suppose toutefois que l’augmentation du potentiel productif donne lieu à des revenus plus élevés, ce qui, selon le rapport, signifie qu’il faut créer davantage d’emplois mieux rémunérés en procédant à une transformation économique.
Quarante-huit pays sont actuellement désignés comme PMA par l’ONU : Afghanistan, Angola, Bangladesh, Bénin, Bhoutan, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Haïti, Îles Salomon, Kiribati, Lesotho, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Myanmar, Népal, Niger, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République démocratique populaire lao (Laos), République Unie de Tanzanie, Rwanda, Samoa, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Sud-Soudan, Tchad, Timor-Leste, Togo, Tuvalu, Yémen et Zambie.
www.ipreunion.com
Dans son rapport intitulé "Croissance – La transformation structurelle : Un programme de développement pour l'après 2015", la CNUCED évoque un phénomène nommé "le paradoxe des PMA". Soit "l’incapacité de ces économies de procéder à des changements structurels alors qu’ils enregistrent une croissance vigoureuse en raison du niveau élevé des prix des exportations et de l’augmentation des courants d’aide".
En effet, la CNUCED note qu’entre 2002 et 2008, la croissance des PMA a été supérieure à l’objectif de 7 % décidée par la communauté internationale. Même après la crise financière de 2008, ces pays ont connu une croissance plus rapide que d’autres pays en développement, avec un taux moyen de 5,7 % par an.
Oui mais voilà, cette croissance économique n’a pas permis d’enrayer la pauvreté, encore moins "le cercle vicieux (...) dans lequel les pays pauvres sont piégés", selon les mots de la CNUCED.
D’après le rapport 2014, le développement n’est pas seulement une question de croissance économique mais il exige aussi "une transformation structurelle de la base économique par deux processus parallèles" : l’accroissement de la productivité au sein des activités productives et la réallocation d’emplois d’activités à faible productivité − telles que l’agriculture à petite échelle et les services hors économie formelle − vers des activités plus dynamiques et à plus forte productivité, telles que l’industrie manufacturière et les services de haute valeur.
Selon la CNUCED, "le cœur du programme de développement pour l’après-2015 devrait être un cercle vertueux entre développement économique et développement humain, permettant de rompre le cercle vicieux dans lequel les PMA se trouvent". Le fait de réduire la pauvreté, d’améliorer la nutrition et la santé, et de développer l’instruction permet d’accroître le potentiel productif des personnes, ce qui contribue alors à réduire la pauvreté, améliorer la nutrition et la santé, et développer l’instruction. Cela suppose toutefois que l’augmentation du potentiel productif donne lieu à des revenus plus élevés, ce qui, selon le rapport, signifie qu’il faut créer davantage d’emplois mieux rémunérés en procédant à une transformation économique.
Quarante-huit pays sont actuellement désignés comme PMA par l’ONU : Afghanistan, Angola, Bangladesh, Bénin, Bhoutan, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Haïti, Îles Salomon, Kiribati, Lesotho, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Myanmar, Népal, Niger, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République démocratique populaire lao (Laos), République Unie de Tanzanie, Rwanda, Samoa, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Sud-Soudan, Tchad, Timor-Leste, Togo, Tuvalu, Yémen et Zambie.
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1 commentaire:
Cet article utilise plusieurs fois l'expression « le cercle vicieux (...) dans lequel les pays pauvres sont piégés », et affirme que, « malgré une croissance plus rapide que d’autres pays en développement » (supérieure à 7% ! de quoi faire pâlir de jalousie les pays industrialisés), il faut « des réformes structurelles » pour « un accroissement de la productivité » (paradoxe puisque celle-ci progresse déjà énormément) en délaissant « l’agriculture à petite échelle » (vivrière, traditionnelle) pour « l’industrie manufacturière » notamment.
Au lieu de s'étonner que la croissance très supérieure à celle des pays industrialisés ne permette pas à ces pays les moins développés de s'enrichir ou au moins de sortir de l'extrême pauvreté, on conseille donc à ces mêmes pays de s'endetter pour s'industrialiser.
A aucun moment l'article ne parle de la nature réelle du « cercle vicieux ». Le problème c'est que ces pays sont déjà surendettés ! Des dettes illégitimes imposées, avec le consentement de dirigeants corrompus, parfois par les anciens pays colonisateurs et qui continuent à exploiter ces pays pauvres notamment grâce à la monnaie (l'exemple du franc CFA est le plus criant).
Voir, au sujet du franc CFA, l'émission "Jeudi Chouard" #12 du 30 mai 2019 : https://www.youtube.com/watch?v=niaziPvv1QM/
Au lieu d'utiliser la production de richesses pour se développer (infrastructures diverses, routes, écoles, hôpitaux, etc.), les pays pauvres donnent tout ou presque pour le remboursement des intérêts de dettes qu'ils ne pourront jamais rembourser et dont ils ont pourtant déjà payé plusieurs fois le montant du capital en intérêts.
Voilà le vrai scandale !
A Madagascar, par exemple, des campagnes de vaccinations ont dû être annulées pour pouvoir payer, à la place, des intérêts d'une dette contractée auprès de banques telles Golmand Sachs ou équivalents.
Lire à ce sujet : Dette 5000 ans d'histoire de David Graeber; un anthropologue qui connaît d'autant mieux Madagascar qu'il y a fait une enquête de terrain pendant deux années.
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