samedi 26 novembre 2022

En attendant une deuxième version de l'essai philosophico-politique "Après Epicure - De l'éthique à la politique"

Dans le fil de discussion Misère de l’anarchisme ! sur le site Ronkozé un des internautes affirmait :  

Je pense qu’au-delà d’une taille qui resterait à déterminer, la possibilité pratique de l’anarchie devient impraticable.

Ce à quoi son interlocuteur répondait :

C'est la raison pour laquelle la structure recommandée par les théoriciens anarchistes (ou les « idéologues anarchistes », si tu préfères ce terme) est la confédération de communes.

Dans cette affirmation, la notion de "commune" sous-entendait un nombre limité à quelques milliers d'individus. Sur la base de la population française en 2022 (67 813 396 d'habitants répartis dans 34955 communes) cela correspondrait à 1940 en moyenne.

Puis il continuait en se basant sur l'exemple contemporain le plus manifeste d'anarchisme concrétisé : 

Dans le Chiapas, c’est même encore plus fin : une confédération de villages (des ilots d’une centaine d’habitants, ensuite regroupés en communes/municipalités, ensuite regroupés en « caracoles » (traduction : « escargots ») ou « conseils de bon gouvernement ».

Ce serait donc une structure en villages (autour d'une terre agricole) bien plus petits que des communes avoisinant les 2000 habitants qui conviendrait le mieux comme structure de base pour une société anarchiste de grande taille (le Chiapas zapatiste s'étend sur un territoire grand comme la Belgique).

Les 1400 villages zapatistes ont une population totale estimée entre 100.000 et 250.000 soit une population moyenne entre 71 et 178 personnes par village. 

Cela correspond au « nombre de Dunbar » qui quantifie scientifiquement (en se basant sur l’éthologie, la taille du néocortex comparée entre les différents primates, l’anthropologie, etc.) le nombre maximum d'individus avec lesquels une personne peut entretenir simultanément une relation humaine significative stable.

C’est autour de 120 au Chiapas et avec un seuil maximum de 150 (fourchette 100-250 admise) pour les êtres humains selon l'anthropologue et biologiste de l'évolution Robin Dunbar.

 

Première édition de "Après Épicure - De l'éthique à la politique" : https://www.lulu.com/shop/je/apr%C3%A8s-epicure-de-l%C3%A9thique-%C3%A0-la-politique/paperback/product-23288482.html?page=1&pageSize=4

1 commentaire:

Je a dit…

Pour ma part, j’ai tiré deux réflexions sur les conditions de réalisation de l’anarchie (au sens de « décisions collectives sans chef doté d’un pouvoir coercitif »). L’anarchie est possible :

1- avec un groupe de personnes limité jusqu’à un seuil équivalent au « nombre de Dunbar » (soit un échelon de base de l’ordre de 150 personnes dans un système de « confédération de villages ou de communes »)

2- et avec la gestion d’un « commun » par cet échelon de base (comme des terres agricoles dans le Chiapas moderne ou dans les villages médiévaux en France).