mercredi 24 juillet 2019
Le monde entier se rend compte du caractère autoritaire de la politique d'Emmanuel Macron.
La preuve par cet article norvégien francisé par traducteur automatique sur internet. Beau rappel aussi de la lutte de 1789 que se sont petit à petit réappropriés les politiques !
Par George Chabert .
Le 14 juillet , les médias n’ont pas mentionné tout ce qui méritait d’être connu sur la fête nationale française à Paris.
Les téléspectateurs ont retenu un homme habillé en cosmonaute noir avec en mains une étrange manette, le propulsant au-dessus des Champs-Élysées sur un objet semblable à un autocuiseur. Le président français vient d'être humilié et Angela Merkel est restée calme pour une fois. Rien n'a été montré ou dit à propos de nombreux bourdonnements et de sifflements quand Emmanuel Macron était accueilli par beaucoup de cris: "Où est-il? Où est-il?"
Un garçon a en effet disparu il y a trois semaines, poussé par la police avec treize autres personnes dans une rivière. Les 180 spectateurs emprisonnés pour des « raisons de sécurité » dont parmi eux, trois des personnages principaux des gilets jaunes, n'ont pas été mentionnés, même pas un mot. Nous ne savons rien non plus sur la confrontation entre la police et les spectateurs, l'utilisation de gaz lacrymogènes et les poubelles incendiées.
Les personnes ne portaient pourtant pas de vêtements jaunes, tout ce qui était jaune était interdit. Rien n'arrêta la police qui a perforé de simples ballons jaunes avec un couteau.
La police a obligé les gens à vider les bouteilles en plastique de peur de les avoir au visage. "Je n'ai jamais rien vu d'aussi grave le 14 juillet et je suis dans l'armée depuis longtemps ", a déclaré un spectateur. Rien n'a été montré aux téléspectateurs. D'autre part, nous avons appris que la fête nationale en France est célébrée le 14 juillet en mémoire de la prise de la Bastille, "moment crucial de la Révolution Française".
En 1789, et encore aujourd'hui, le peuple en avait marre des gouvernements qui le taxaient de toutes les manières possibles pour couvrir son déficit. A cette époque, les personnes qui ont manifesté ont été confrontées à la violence et au ridicule. A cette époque, les dirigeants ont exploité tous les privilèges. Et en 1880, ils ont rappelé à la population la tempête de la prise de la Bastille et l'ont renommée "fête nationale".
"Rendez notre planète encore plus belle", a déclaré Macron en 2017. Un an plus tard, Macron a reçu le prix "Champion de la Terre" de l'ONU. Dès la fin des dernières élections européennes, l' accord de libre-échange avec l'Amérique du Sud a été signé. Une "bonne affaire", a déclaré le premier environnementaliste de la Terre.
99 000 tonnes de viande bon marché produite avec des antibiotiques et des poisons végétaux illégaux tels que l' atrazine , ainsi que 180 000 tonnes supplémentaires avec de la volaille. C'est un plan social gigantesque qui conduira à encore plus de fermes abandonnées et de familles détruites, comme l'écrit Michel Houellebecq dans « Sérotonine » .
Tous les deux jours, un paysan se suicide en France , mais les dirigeants ne perdent pas leur position et poursuivent leur route avec l'heureuse mondialisation du temps.
François de Rugy- selon le titre de hiérarchie - est le numéro deux du gouvernement français et le ministre de l'Écologie. Lui et son épouse, journaliste à Gala , une version française de « Se et Hør », aiment inviter les célébrités à faire la fête aux frais du contribuable. Il a utilisé des palais appartenant à l'état pour des rassemblements d' « affaires » ; Cela l'aide à «rester en contact avec la société», dit-il. Le vin sur la table coûte jusqu'à 6000 NOK (Couronne norvégienne) par bouteille et au menu, il y a d'énormes homards et du caviar, servis par des serveurs avec des gants blancs. Madame et Monsieur de Rugy ont acheté un sèche-cheveux en plaqué or de Dyson à 796 $ (payés par des fonds publics).
Leur appartement a été réaménagé pour des centaines de milliers de couronnes norvégiennes aux frais des contribuables . Ils avaient recours à deux chauffeurs, mais souhaitaient qu'un troisième conduise les enfants de sa femme à l'école. La République est bien généreuse envers ses serviteurs !!!
Les "gilets jaunes" actuels - les sans culottes bouillants de 1789 - peuvent profiter des augmentations à venir des prix de l'essence et de l'électricité, moins de pensions, et encore deux accords de libre-échange, l'un avec le Canada, et l'autre avec le Japon, le Vietnam et Singapour. Est-il si étrange qu'ils aient manifesté une certaine insatisfaction à l'égard de leurs dirigeants pendant près de quarante semaines? Il reste à voir s'ils seront à la hauteur de leur réputation ancestrale à l'automne ? L’édition de ce dernier dimanche a en partie répondu à la question
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lundi 22 juillet 2019
Comprendre l'Empire
J'en suis arrivé à un tel degré de détestation de la propagande diffusée par les médias de masse, et à une reconnaissance immédiate de la novlangue et/ou des mécanismes de manipulation malveillante, que, désormais, les mots censés être péjoratifs ou carrément insultants sont devenus des avertissements du style "Ah! Voilà quelqu'un (ou quelque chose) qui pourrait être intéressant".
Il est certaines personnalités dont je suis les conférences et les écrits depuis plusieurs années pour savoir que tout ce qui est dit de négatif sur elles est grostesquement mensonger, voire à l'opposé de leur démarche. Je pense à Etienne Chouard, à François Asselineau, etc.
Mais il y en a d'autres que je connais moins bien et sur lesquelles j'avais un avis plutôt négatif. C'est notamment le cas d'Alain Bonnet de Soral (dit Alain Soral). Alors, comme il vient d'être condamné à un an de prison de prison ferme (tout comme son complice l'humoriste Dieudonné vient d'être condamné à deux ans de prison), je me suis dit : "Ah! Voilà quelqu'un qui devrait être particulièrement intéressant !". Je me suis donc procuré l'un de ses ouvrages : Comprendre l'Empire.
Verdict ?
C'est excellent ! L'un des meilleurs ouvrages que j'aie lu ! Et je recommande à toutes et à tous de le lire ; tellement c'est éclairant.
Composé de textes clairs et incisifs racontant ce combat d’idées qu’est l’Histoire, sans omettre de resituer ces idées dans l’Histoire qui les a vu naître, Comprendre l’Empire aurait tout aussi bien pu s’intituler Sociologie de la domination ou Sociologie du mensonge, tant Empire et domination par le mensonge sont liés.
Peu universitaire dans sa forme, mais fruit de cinquante années d’expériences combinant lectures et engagements, cet essai retrace le parcours historique de la domination oligarchique engagé depuis plus de deux siècles en Occident : instrumentalisation de l’humanisme helléno-chrétien, noyautage de la République par les réseaux, exacerbation des antagonismes de classes et manipulation de la démocratie d’opinion.
Source : https://www.kontrekulture.com/achats-livres-subversifs/26-comprendre-empire-alain-soral.html
Il est certaines personnalités dont je suis les conférences et les écrits depuis plusieurs années pour savoir que tout ce qui est dit de négatif sur elles est grostesquement mensonger, voire à l'opposé de leur démarche. Je pense à Etienne Chouard, à François Asselineau, etc.
Mais il y en a d'autres que je connais moins bien et sur lesquelles j'avais un avis plutôt négatif. C'est notamment le cas d'Alain Bonnet de Soral (dit Alain Soral). Alors, comme il vient d'être condamné à un an de prison de prison ferme (tout comme son complice l'humoriste Dieudonné vient d'être condamné à deux ans de prison), je me suis dit : "Ah! Voilà quelqu'un qui devrait être particulièrement intéressant !". Je me suis donc procuré l'un de ses ouvrages : Comprendre l'Empire.
Verdict ?
C'est excellent ! L'un des meilleurs ouvrages que j'aie lu ! Et je recommande à toutes et à tous de le lire ; tellement c'est éclairant.
Composé de textes clairs et incisifs racontant ce combat d’idées qu’est l’Histoire, sans omettre de resituer ces idées dans l’Histoire qui les a vu naître, Comprendre l’Empire aurait tout aussi bien pu s’intituler Sociologie de la domination ou Sociologie du mensonge, tant Empire et domination par le mensonge sont liés.
Peu universitaire dans sa forme, mais fruit de cinquante années d’expériences combinant lectures et engagements, cet essai retrace le parcours historique de la domination oligarchique engagé depuis plus de deux siècles en Occident : instrumentalisation de l’humanisme helléno-chrétien, noyautage de la République par les réseaux, exacerbation des antagonismes de classes et manipulation de la démocratie d’opinion.
Source : https://www.kontrekulture.com/achats-livres-subversifs/26-comprendre-empire-alain-soral.html
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dimanche 21 juillet 2019
mardi 16 juillet 2019
Débat NE VIVONS PLUS COMME DES ESCLAVES avec Yannis Youlountas et Thomas Coutrot
Débat filmé par Éric Jousse au festival d'Attac "Images mouvementées",
le 24 novembre 2013 à Paris (d'autres débats seront bientôt mis en
ligne, filmés dans des univers très variés et parfois étonnants)
Avec Yannis Youlountas, réalisateur de "Ne vivons plus comme des esclaves" et écrivain et Thomas Coutrot, co-président d'ATTAC et économiste atterré. Un débat fraternel, sans hypocrisie ni retenue, "entre libertaire et marxiste" (dixit Thomas) que le public a semble-t-il apprécié, dans un esprit de convergence de luttes. Certains sujets ont fait l'objet de petites divergences de points de vue. Devinez lesquels (durée 57 min) !
SOMMAIRE DES SUJETS ABORDÉS par Y.Youlountas et T.Coutrot (illustrés par des extraits du film)
1 min : Impact du film en Grèce (YY)
3 min : L'esclavage moderne (TC)
7 min : Vitalité des alternatives (TC)
8 min : Comment aider la résistance grecque ? (YY)
12 min : Bouleversements dans les médias (YY)
16 min : Anarchisme et marxisme (TC)
17 min : Démontage du mot crise (YY)
23 min : Marinaleda et Exarcheia (YY)
29 min : Ingérence politique ancienne (YY)
31 min : Comment l'un des lieux du film a été détruit (YY)
34 min : Les dessous de l'assassinat de Pavlos Fyssas (YY)
37 min : Violence et non-violence (YY)
39 min : Comment résister au fascisme ? (TC et YY)
45 min : Liberté de vivre autrement (YY)
47 min : L'exemple Islandais (TC)
50 min : Décroissance et État (YY)
52 min : L'esclavage par la surconsommation (YY)
55 min : Faire vivre ce film et le prolonger par des débats partout (TC)
Contact programmation et diffusion du film : maud@nevivonspluscommedesesclaves.net
Source : https://www.youtube.com/watch?v=1aUjH0A_gs0&fbclid=IwAR3W5XFjLgswm7lggZmvhXwk66rFoR3nRVB3fiWsLokxbKcK5jUE6B8Y89A
Avec Yannis Youlountas, réalisateur de "Ne vivons plus comme des esclaves" et écrivain et Thomas Coutrot, co-président d'ATTAC et économiste atterré. Un débat fraternel, sans hypocrisie ni retenue, "entre libertaire et marxiste" (dixit Thomas) que le public a semble-t-il apprécié, dans un esprit de convergence de luttes. Certains sujets ont fait l'objet de petites divergences de points de vue. Devinez lesquels (durée 57 min) !
SOMMAIRE DES SUJETS ABORDÉS par Y.Youlountas et T.Coutrot (illustrés par des extraits du film)
1 min : Impact du film en Grèce (YY)
3 min : L'esclavage moderne (TC)
7 min : Vitalité des alternatives (TC)
8 min : Comment aider la résistance grecque ? (YY)
12 min : Bouleversements dans les médias (YY)
16 min : Anarchisme et marxisme (TC)
17 min : Démontage du mot crise (YY)
23 min : Marinaleda et Exarcheia (YY)
29 min : Ingérence politique ancienne (YY)
31 min : Comment l'un des lieux du film a été détruit (YY)
34 min : Les dessous de l'assassinat de Pavlos Fyssas (YY)
37 min : Violence et non-violence (YY)
39 min : Comment résister au fascisme ? (TC et YY)
45 min : Liberté de vivre autrement (YY)
47 min : L'exemple Islandais (TC)
50 min : Décroissance et État (YY)
52 min : L'esclavage par la surconsommation (YY)
55 min : Faire vivre ce film et le prolonger par des débats partout (TC)
Contact programmation et diffusion du film : maud@nevivonspluscommedesesclaves.net
Source : https://www.youtube.com/watch?v=1aUjH0A_gs0&fbclid=IwAR3W5XFjLgswm7lggZmvhXwk66rFoR3nRVB3fiWsLokxbKcK5jUE6B8Y89A
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[ZAP] ÉTIENNE CHOUARD
[ZAP] ÉTIENNE CHOUARD : LA POLÉMIQUE - 1/3 (UnderZap #31)
[ZAP] ÉTIENNE CHOUARD : INFRÉQUENTABLE ? - 2/3 (UnderZap #32)
Source : https://www.youtube.com/watch?v=TDPga1SQHjA
[ZAP] ÉTIENNE CHOUARD : L'IMPOSTURE DÉMOCRATIQUE 3/3 (UnderZap #33)
Source :https://www.youtube.com/watch?v=TN1isM2GlRU
Source : https://www.youtube.com/watch?v=T0s3cm5e0NQ
[ZAP] ÉTIENNE CHOUARD : INFRÉQUENTABLE ? - 2/3 (UnderZap #32)
Source : https://www.youtube.com/watch?v=TDPga1SQHjA
[ZAP] ÉTIENNE CHOUARD : L'IMPOSTURE DÉMOCRATIQUE 3/3 (UnderZap #33)
Source :https://www.youtube.com/watch?v=TN1isM2GlRU
Vous souvenez-vous des "étoiles jaunes" qu'on amenait au Veld'hiv ? Retour au sombre régime de Vichy ; c'est le tour des "gilets jaunes".
Des citoyens en colère, qui ont fait du bruit lors du passage de Macron
ont été amenés dans un grand entrepôt rempli de policiers à Paris !
Source : https://www.facebook.com/EnCausee/videos/323956735155230/
Source : https://www.facebook.com/EnCausee/videos/323956735155230/
14 juillet: Macron hué lors de son arrivée sur les Champs-Élysées
Des gilets jaunes ont sifflé le président au début de sa descente de l'avenue.
Le HuffPost avec AFP
14 JUILLET - Le président Emmanuel Macron a ouvert ce dimanche les festivités du 14 juillet
en descendant les Champs-Elysées à bord d’un “command car” avant le
début du traditionnel défilé militaire, placé cette année sous le signe
de la coopération militaire européenne.
Des sifflets émanant de gilets jaunes ont été entendus sur le passage du chef de l’État en haut de l’avenue -comme on peut l’entendre dans les vidéos ci-dessous-, dont c’est le troisième défilé depuis son élection en mai 2017. Dans notre vidéo en tête d’article, on peut aussi constater des tensions entre policiers et gilets jaunes en marge du défilé.
“Ici (depuis la tribune présidentielle, NDLR) je n’ai rien entendu. Je ne doute pas qu’un certain nombre de gens ont voulu exprimer leur opinion. Il n’a échappé à personne qu’ils le faisaient déjà depuis beaucoup, beaucoup de samedis. L’important c’est que le défilé se soit bien passé et que nous ayons pu exprimer aux armées, aux blessés des armées, notre reconnaissance et notre confiance”, a déclaré à la presse le Premier ministre Édouard Philippe à l’issue du défilé.
La veille au soir, quelques dizaines de manifestants, dont certains
portaient des gilets jaunes, avaient fait entendre leur voix devant
l’Hôtel de Brienne, où Emmanuel Macron prononçait un discours, en visant
le ministre de la Transition écologique François de Rugy, épinglé par Mediapart pour des dîners fastueux lorsqu’il était président de l’Assemblée nationale.
Après avoir entamé vers 10h la revue des troupes sur la célèbre avenue parisienne aux côtés de son chef d’état-major, le président a rejoint la tribune présidentielle place de la Concorde, où l’attendaient plusieurs dirigeants européens, dont Angela Merkel, ainsi que son épouse Brigitte Macron, et les membres du gouvernement dont François de Rugy.
Source : https://www.huffingtonpost.fr/entry/14-juillet-macron-hue-lors-de-son-passage-sur-les-champs-elysees_fr_5d2ae66de4b0060b11edc4e2?ncid=other_facebook_eucluwzme5k&utm_campaign=share_facebook&fbclid=IwAR3te5wl_WYGa0VszJvzIJsm8avwcjrYiR1TEj0-QcvgHe5NwFTinkYbsNk
Des sifflets émanant de gilets jaunes ont été entendus sur le passage du chef de l’État en haut de l’avenue -comme on peut l’entendre dans les vidéos ci-dessous-, dont c’est le troisième défilé depuis son élection en mai 2017. Dans notre vidéo en tête d’article, on peut aussi constater des tensions entre policiers et gilets jaunes en marge du défilé.
“Ici (depuis la tribune présidentielle, NDLR) je n’ai rien entendu. Je ne doute pas qu’un certain nombre de gens ont voulu exprimer leur opinion. Il n’a échappé à personne qu’ils le faisaient déjà depuis beaucoup, beaucoup de samedis. L’important c’est que le défilé se soit bien passé et que nous ayons pu exprimer aux armées, aux blessés des armées, notre reconnaissance et notre confiance”, a déclaré à la presse le Premier ministre Édouard Philippe à l’issue du défilé.
“Ceux
qui ont voulu empêcher ce défilé devraient avoir un peu honte”, a
commenté de son côté le ministre de l’Intérieur Christophe
Castaner. “Aujourd’hui, c’est un jour où la Nation est réunie, et je
pense que la nation, il faut la respecter.”
Après avoir entamé vers 10h la revue des troupes sur la célèbre avenue parisienne aux côtés de son chef d’état-major, le président a rejoint la tribune présidentielle place de la Concorde, où l’attendaient plusieurs dirigeants européens, dont Angela Merkel, ainsi que son épouse Brigitte Macron, et les membres du gouvernement dont François de Rugy.
Source : https://www.huffingtonpost.fr/entry/14-juillet-macron-hue-lors-de-son-passage-sur-les-champs-elysees_fr_5d2ae66de4b0060b11edc4e2?ncid=other_facebook_eucluwzme5k&utm_campaign=share_facebook&fbclid=IwAR3te5wl_WYGa0VszJvzIJsm8avwcjrYiR1TEj0-QcvgHe5NwFTinkYbsNk
samedi 6 juillet 2019
Eric Fiorile du CNT (Conseil National de Transition) fait ses adieux
Je suis venu offrir aux Français de reprendre en main la gestion de leur
pays, mais même conscients que la république est la source de tous
leurs malheurs, ils préfèrent subir le joug des politiciens plutôt que
de s'assumer eux-mêmes.
La raison et l'authenticité ont été bannis de la France, j'ai eu la
naïveté de croire que la conscience du danger et l'amour des enfants
pourraient inciter les Français à leur ouvrir une petite porte. Je me
suis trompé...
Celui qui se trompe est seul responsable de ses erreurs, je n'aurais
jamais dû remettre les pieds dans ce pays de l'égo où l'humanisme des
droits de l'homme établis par leurs ancêtres a été remplacé par un
despotisme même pas dissimulé des dirigeants et accepté globalement par
une population bien soumise !
Les petits soubresauts des "nuits debout", "indignés" et autres "gilets
jaunes" m'ont fait illusion, mais l'égo et la bêtise ont détruit ces
mouvements sans que les despotes aient eu le moins du monde à s'en
inquiéter !
Le Grand Chaos Mondial est en marche, et la France le porte en avant.
Le bateau coule, une terre est à proximité, mais les Français sont au
fond de la cale et ne la voient pas, aveuglés par tous ces égos qui
bouchent la lumière !
Source : https://www.youtube.com/watch?v=KbtJzdi5-AE&feature=youtu.be&fbclid=IwAR1KXoatDPi_48tJNnj1n3i18Srre_PFoARj9Yxf_-7uKTEPHfXnzWTQ6wE
Source : https://www.youtube.com/watch?v=KbtJzdi5-AE&feature=youtu.be&fbclid=IwAR1KXoatDPi_48tJNnj1n3i18Srre_PFoARj9Yxf_-7uKTEPHfXnzWTQ6wE
Ken Loach: " Les riches soutiennent le fascisme quand ils sentent que leur argent est menacé »
Le réalisateur britannique, se référant au cinéma social et au fléau de la dynamique du capitalisme, remporte le prix «Masters of Cinema» du Atlàtida Film Fest en présence du ministre de la Culture et de la reine Letizia
Il est la figure clé pour comprendre le cinéma européen. Le
directeur le plus vindicatif de ceux qui sont actifs aujourd’hui. Le
seul capable de remercier la Palme d’Or de Cannes aux festivaliers ou de manger une pizza dans un bar bon marché, loin du glamour des récompenses et des festivals. Ken Loach a
des contradictions, comme tout le monde, mais il est la personne la
plus constante dans l’industrie du film. Au cours de ses 50 ans de
carrière, qui a débuté avec Cathy à la maison, tous ses films ont servi à exposer au public les problèmes auxquels la classe ouvrière est confrontée.
Durant ces années, accompagné de son scénariste Paul Laverty, il a également passé en revue la guerre civile espagnole en Tierra y Libertad , dont le tournage en Catalogne a 25 ans. Il a également parlé de l’indépendance de l’Irlande dans Le vent qui secoue l’orge , avec lequel il a remporté son premier Golden Palm à Cannes. La seconde est venue avec moi, Daniel Blake , une critique des effets de l’austérité en Europe. Il reçoit maintenant le prix Masters of Cinema du Atlàntida Film Fest ,festival organisé par la plate-forme Filmin avec
deux salles, l’une à Majorque et l’autre en ligne. Palma se rendit à
Ken Loach pour recueillir le prix, le poing levé, sous les yeux de la reine Letizia.
Il fait des films et représente la classe ouvrière
britannique depuis cinquante ans. Si nous comparons votre premier emploi
avec le dernier, il ne semble pas y avoir beaucoup de progrès,
qu’est-ce qui a changé?
Oui, il y a eu beaucoup de changements, mais
l’essentiel reste le même, à savoir que la vie des personnes est
déterminée par leur situation économique. Les choix qu’ils peuvent faire
quand ils sont jeunes dépendent de la famille dans laquelle ils sont
nés, de leur classe sociale et de toutes les possibilités qu’ils peuvent
avoir sont déterminés par ce statut. Certains ont très bien réussi, ils
ont gagné beaucoup d’argent, mais la plupart des gens ne l’ont pas
fait, et nous devrions essayer de raconter les histoires de cette
majorité.
Est-ce que l’État providence est fini?
Lorsque nous avons commencé, vous pouviez avoir un
emploi pour la vie, fonder une famille, avoir une maison, vos enfants
avaient fait des études, si vous vous sentiez mal, vous aviez un
médecin, si vous aviez vieilli, vous aviez une pension. Vous n’étiez pas
riche, mais vous aviez une stabilité, maintenant que cette stabilité,
cette sécurité ont disparu. La communauté est fracturée, les emplois ne
durent pas plus de six mois, les travailleurs de la classe moyenne sont
plus ou moins les mêmes, ils sont peu sûrs. Le niveau de vie a
baissé. En général, les options que nous avons sont pires. Mais le grand
changement est que la sécurité a été remplacée par l’insécurité, je
pense que c’est le grand changement.
Que s’est-il passé? Pourquoi tout a tellement changé?
J’ai grandi dans les années 40 et 50 lorsque la
conscience des gens devait travailler pour le bien commun. Ce n’est plus
là, c’était quand Margaret Tatchert est arrivée et a imposé la
conscience néolibérale à travers l’Europe. Maintenant, la première chose
à faire est de chercher par vous-même, de penser que vous êtes seul,
que vous devez prendre soin de vous. ou considérez les autres comme des
concurrents, des ennemis, pensez à ce que vous pouvez faire mieux
qu’eux. Quand nous avons grandi, nous étions tous ensemble, c’est
maintenant l’individualisme qui prévaut. C’est le gros problème.
Pourquoi est-ce si difficile pour le cinéma de le représenter? Est-ce un art entièrement bourgeois?
Mais vous êtes l’un des rares
administrateurs à ne pas s’être accommodé, tout en maîtrisant tous les
défis auxquels les gens sont confrontés. La dernière chose à propos de
l’ubérisation du travail dans son portrait d’Amazone dans Désolé , vous nous manquez , comment fait-on pour suivre ce qui se passe dans la rue?
Le secret est d’écrire avec des écrivains, je travaille depuis plus de 25 ans avec Paul Laverty, nous
sommes en couple, et le film est plus que le mien son. Le secret est
que les écrivains avec qui j’ai travaillé sont très talentueux. Nous
parlons d’abord de l’histoire, mais ils créent les personnages, les
histoires, tout. Mais il n’ya pas de choix, ce n’est pas de
l’indulgence, il faut savoir comment les gens vivent. C’est merveilleux,
c’est la chose la plus excitante à propos de faire un film, d’essayer
de décrire la vie, les emplois, les maisons des gens, des vies normales,
et de les montrer à l’écran le plus fidèlement possible.
Le label de cinéma social t’a-t-il fait mal?
Pour être honnête, cela n’a pas été très utile,
j’aimerais que les gens aillent au cinéma et soient surpris par un film,
et il semblerait que ça vous dise que c’est ennuyeux et que cela peut
être triste, drôle ou de nombreuses autres choses … Cela n’a donc pas
aidé. Mais le problème, c’est que le cinéma est cultivé pour répondre à
des attentes de plus en plus étroites, rien que pour voir les choses
d’un autre monde, extraordinaires, super-héros, effets CGI. Le cinéma a
eu de nombreuses traditions telles que dépeindre le monde dans lequel
nous vivons ou la comédie, et ces traditions les détruisent. Si vous
allez dans une bibliothèque et qu’il n’y a que de la science-fiction,
vous diriez que ce n’est pas une bonne librairie, c’est une question de
diversité.
Cela fait 25 ans depuis le tournage de Tierra y Libertad , son film sur la guerre civile espagnole, quels souvenirs en avez-vous?
Ce fut une expérience extraordinaire, pour plusieurs
raisons, d’abord parce que nous étions totalement effrayés par ce que
nous faisions. Nous étions dans les rues de Barcelone avec les
producteurs qui pensaient tout le temps à la stupidité que nous
faisions. Il ne parlait pas espagnol, personne ne voulait parler de la
guerre civile … Mais quand vous avez demandé, ils vous ont raconté des
histoires, des histoires très personnelles, c’était important. Nous
avons rencontré beaucoup de gens et le scénariste, ouvrier anglais, mais
très politique, qui avait tout lu sur la guerre, a décidé que le point
de vue qu’était la division de la gauche, cette compétition pour les
idées et Nous avons décidé d’aller de l’avant.
Nous avons rencontré des gens formidables, un homme,
Juan Rocabell, qui voulait que nous roulions en Catalogne et en
Aragon. Il avait vécu en France sous le régime franquiste et nous avait
raconté l’histoire qui clôt le film. Lorsque nous avons filmé ce film,
c’était l’une des choses les plus merveilleuses, car les larmes
coulaient sur ses joues, nous étions très excités. De tous ceux que j’ai
faits, je pense que c’est le plus merveilleux.
Et que penses-tu que Franco est toujours
au même endroit? Ou que diriez-vous à ceux qui disent que la guerre
civile est le passé?
La première chose est que l’histoire est
contemporaine, cela se produit parce que les affaires ne meurent
pas. C’est ainsi que vous interprétez la guerre civile et la dictature,
tel est le problème. Et cette affaire parle de notre politique actuelle
n’est pas seulement du passé. Il sert à comprendre le fascisme et à
comprendre son fonctionnement et à savoir pourquoi la classe supérieure
le soutient lorsqu’il se sent menacé. Les hommes d’affaires ont soutenu
Hitler, financé le nazisme. Par conséquent, pour le comprendre, nous
devons savoir qu’il a défendu la propriété des plus riches, quand ils
étaient menacés, quand ils pensaient que les processus démocratiques
pourraient fonctionner. Comprendre le fonctionnement du fascisme est
quelque chose qui fonctionne pour nous aujourd’hui, car nous constatons
qu’il fonctionne de la même manière. Lorsque le système économique
échoue, comme cela se produit maintenant, il est imputé aux immigrants,
aux personnes de couleur, aux pauvres et ils disent qu’il faut réduire
les impôts des riches pour qu’ils puissent créer leur propre
entreprise. C’est le même programme, le même. Si nous comprenons ce
qu’est le fascisme, nous pourrons enterrer Franco une fois pour toutes.
Toujours en pleine forme, cela signifie-t-il qu’il ne prend pas sa retraite? Il a déjà dit qu’il l’a laissé et est revenu …
Je l’ai dit rouler dans l’ouest de l’Irlande, dans un
climat très humide. Mes pieds étaient mouillés, nous nous enfonçions
dans la boue et je pensais que je ne pouvais plus le faire. Mais j’ai
fini le film et j’ai vu que la vie n’était pas si mauvaise et que tout
s’est asséché. C’est comme le football, il faut aller match par match,
je ne promets pas plus que le suivant. Donc, je ne sais pas si j’en
ferai une autre, c’est la réponse la plus courte à cette question.
Dans son discours à Cannes, quand il a remporté avec Yo, Daniel Blake ,
il a déclaré que ce festival était nécessaire pour l’avenir du cinéma,
que pensez-vous de l’émergence des plates-formes et du nouveau moment
que vit le cinéma?
Je suis déjà assez vieux et je pense que le cinéma
marche mieux quand on regarde des films avec des gens, quand on a une
expérience commune, qu’on rigole ensemble, qu’on se touche, qu’il y a
une réponse commune. C’est enrichissant, plus fort que de rester seul à
la maison et de le regarder sur un ordinateur portable. Vous sentez que
vous entrez dans le film, à la maison il n’y a personne à partager. Mais
bon, je n’ai pas d’ordinateur.
Le député Pupponi propose un amendement pour interdire « la haine contre l’israël »
Ce projet de loi complètement délirant démontre à quel point la France
est soumise au lobby sioniste! M. François Pupponi, député à ses heures, n’a
rien trouvé de mieux à faire que de proposer une loi absurde interdisant
la critique de l’entité sioniste scélérate ! On imagine que pour lui
ses administrés vivent au paradis, qu’ils n’ont aucune urgence à traiter
! Du coup, il faudrait aussi interdire toute critique des 200 autres
pays de la planète ! On marche sur la tête, mais quand on voit qui est
derrière cette mascarade, en l’occurrence Meyer Habib, on comprend vite
d’où vient ce projet de loi. De Tel-Aviv pardi !
Source : https://www.lelibrepenseur.org/le-depute-pupponi-propose-un-amendement-pour-interdire-la-haine-contre-lisrael/
Source : https://www.lelibrepenseur.org/le-depute-pupponi-propose-un-amendement-pour-interdire-la-haine-contre-lisrael/
Dieudonné : 2 ans de prison FERME !
Prison ferme pour le rire, soutenez Dieudonné : Nouveau spectacle "Gilets Jaunes" !
Source : https://www.youtube.com/watch?v=havKrh-6cdA
Source : https://www.youtube.com/watch?v=havKrh-6cdA
Méfiez-vous des "trolls" qui se présentent sous une fausse identité
Je viens de me désabonner d'un site usurpateur qui a osé se nommer "Blog
SOCIALISME LIBERTAIRE". Prenez garde, ceux qui le connaissent. Ce sont
des "chiens de garde" du système, des protecteurs du pouvoir (fasciste
et totalitaire) en place. Ils manient la novlangue comme les médias de
masse et insultent tous ceux qui dérangent le pouvoir. Ils contribuent à
salir les personnes qui portent les véritables idées démocratiques et
de reconquête du pouvoir monétaire par le peuple. Ils font partie du
système (comme la youtubeuse Aude Favre de "WTFake", employée par France Télévision); c'est de l'opposition contrôlée (comme LFI, comme RN, comme "Le
Média", etc.).
La méthode consiste à attirer l'internaute par des références auxquelles il s'identifie. Dans le cas présent, pour le socialisme libertaire, ce sont des figures historiques comme Bakounine et autres penseurs anarchistes du passé.
Mais dès qu'on entre dans le présent (de l'histoire contemporaine des 50-70 dernières années à l'actualité du jour), une dissonance cognitive va pouvoir s'opérer. Puisque l'internaute hameçonné est désormais confiant, on va le manipuler, lui mentir avec de grossiers amalgames, en diffamant ceux qui seraient dans la continuité des Bakounine et autres authentiques anarchistes, et au contraire le pousser dans les filets de l'opposition contrôlée (du NPA jusqu'à LFI en passant par les Antifas probablement contrôlés par George Soros et autres spéculateurs internationaux).
La méthode consiste à attirer l'internaute par des références auxquelles il s'identifie. Dans le cas présent, pour le socialisme libertaire, ce sont des figures historiques comme Bakounine et autres penseurs anarchistes du passé.
Mais dès qu'on entre dans le présent (de l'histoire contemporaine des 50-70 dernières années à l'actualité du jour), une dissonance cognitive va pouvoir s'opérer. Puisque l'internaute hameçonné est désormais confiant, on va le manipuler, lui mentir avec de grossiers amalgames, en diffamant ceux qui seraient dans la continuité des Bakounine et autres authentiques anarchistes, et au contraire le pousser dans les filets de l'opposition contrôlée (du NPA jusqu'à LFI en passant par les Antifas probablement contrôlés par George Soros et autres spéculateurs internationaux).
Où est Steve, bande d’assassins ?!
Les urgentistes sont en grève.
Les pompiers sont en grève.
Les professeurs sont en grève.
Des milliers de gens sacrifient leur temps libre le week-end depuis 7 mois pour essayer de résister à une boucherie sans nom des acquis sociaux, du pouvoir d’achat et de nos droits les plus fondamentaux.
Des jeunes se sont fait charger, gazer et matraquer par la police alors qu’ils dansaient et faisaient la fête lors d’une célébration légale et nationale qu’est la Fête de la Musique. 14 sont tombés dans la Loire, le fleuve le plus dangereux de France. Un jeune de 24 ans, Steve, n’en est jamais ressorti...et ils nous parlent de canicule à la télévision !
Ils nous rappellent de bien s’hydrater et de rester chez soi aux informations nationales et régionales. Un jeune est sûrement mort à l’heure qu’il est et ils nous parlent météo ! Poussés par des flics déchaînés qui n’ont plus aucune morale ni éthique, 14 jeunes ont failli se noyer et 1 a disparu. Il paraît qu’il ne savait pas nager… Comment en est-on arrivé à un tel niveau de mépris de la vie humaine ?
Infirmières, urgentistes, pompiers, professeurs ne veulent plus continuer ainsi. Les professions qui sont au service des autres, qui mettent leur vie au service des autres ne peuvent plus continuer ainsi et ils nous parlent météo ?!! Un jeune citoyen est sûrement mort et ils nous parlent météo ?!!!
Vous qui ne vous sentez sûrement pas gilet jaune, mon dieu non quelle horreur, sentez-vous quand même un malaise poindre au fond de votre ventre ? Quelque chose qui vous dit qu’il y a quelque chose de pas normal ? Commencez-vous à comprendre que le pays est en pleine dérive autoritaire où les 2 piliers de tout gouvernement, les médias et la police, sont à la botte ou à la merci de ce gouvernement détraqué ? Autant d’aberrations, d’injustices, de valeurs violées qui en d’autres temps en auraient vu plus d’un pendus sur la place publique, passent comme des lettres à la Poste (service qui en train de crever aussi, 15 mois que certains sont en grève!!!) et saturent ma raison au point que j’en suis à penser à quitter le pays pour ne pas devenir dingo...
La terreur s’installe, les infirmières viennent être « réquisitionnées » la nuit à domicile par la police, des gens payent de lourdes amendes pour avoir osé critiqué le gouvernement, pour un doigt d’honneur, un mot de travers ou même pour avoir porté du jaune sur eux !!!! (si si vrai de vrai!) L’humour, la caricature et les différents points de vue sont interdits sous peine d’incarcération ou amendes. Les rues des villes et villages où passent le président sont fermées à tous, y compris les habitants et l’interdiction est posée même de se mettre à sa fenêtre. Des morts comme Zineb Redouane, dame octogénaire qui a reçu une grenade lacrymogène à la tête alors qu’elle était dans son appartement, sont mis sous le tapis. Ainsi que Steve.
Où est Steve, bande d’assassins ??!!!
La France est en train de se faire liquider. Les Français sont en train de se faire liquider. On est en train de se faire liquider. Et vous osez faire comme si rien ne se passait ? Et me dire qu’il fait chaud! Comme si on ne le savait pas alors que les scientifiques hurlent depuis des décennies, qu’on est des milliers dans les rues à hurler qu’on veut des changements drastiques pour « sauver le climat » et qu’on ne veut pas crever à cause de quelques psychopathes capitalistes qui ont réussi à faire passer les chiffres du CAC 40 comme les indispensables nouvelles du jour à écouter aux 3 repas quotidiens des Français.
Il y a un dicton autrichien qui dit : « Quand tu mets la tête dans le sable, n’oublies pas que ton cul reste dehors. » Peuple de masochistes... Qui aime souffrir.
Stop le déni ! Stop la souffrance ! La vie c’est pas ça! Et ça, ça tue la vie...
Réveillez-vous !
Il est où Steve……. ?
Tinka
(28 Juin 2019)
vendredi 5 juillet 2019
L'homme qui a tiré sur l'imam de Brest a écrit cette lettre ...
Article relatant l'attaque en date du 27 juin 2019 : https://www.liberation.fr/france/2019/06/27/l-imam-de-brest-blesse-par-balles-devant-sa-mosquee-le-tireur-retrouve-mort_1736589
Une fille de 12 ans frappée un policier. Témoignage d'un street medic de gilets jaunes.
1 juillet 2019
Dans notre bilan de l’Acte 27 des Gilets Jaunes,
qui recense 42 victimes prises en charge par les street-médics et
secouristes volontaires, nous avons recensé la prise en charge par
l’équipe des Secours Volontaire Toulouse d’une fille de 12 ans frappé
par les forces de l’ordre sur la place du Capitole à Toulouse.
Après le signalement du journaliste David Dufresne tiré de notre bilan, la victime et son jeune âge ont suscité de nombreux commentaires et indignations. Depuis, nous avons pu recueillir le témoignage de Florence, la street-médic qui a pris en charge l’enfant. Elle nous raconte la scène:
Cependant, c’était la première fois que la Coordination parlait d’une enfant aussi jeune frappée et blessée directement au contact des forces de l’ordre.
La Coordination 1ers Secours
Source: Secours Volontaires Toulouse
Source: https://coordination-1ers-secours.fr/2019/07/01/fille-de-12-ans-frappee-un-policier-temoignage-street-medic-gilets-jaunes/?fbclid=IwAR3Pd-lmiEC-gDGjSlBpW5KIAqxiG4Cu6J7elT6VaDGlqrw_NAMTiPPRzVw
Après le signalement du journaliste David Dufresne tiré de notre bilan, la victime et son jeune âge ont suscité de nombreux commentaires et indignations. Depuis, nous avons pu recueillir le témoignage de Florence, la street-médic qui a pris en charge l’enfant. Elle nous raconte la scène:
Je suis secouriste et je participe aux équipes “Secours Volontaire Toulouse ” depuis fin février. Avec mon équipe le 18/05, nous étions place Wilson, en attente de la suite de la manifestation. Nous avons été abordés par deux très jeunes ados. Ils nous ont demandé comment faire pour aller à l’hôpital, parce-que l’une était blessée. Je les ai prises en charge, secondée par Mathieu.Mathieu, qui l’a aidé dans sa prise en charge, précise:
Elles m’ont dit qu’elles voulaient aller au cinéma et qu’il y avait un cordon de policiers dans la rue qui amenait au cinéma. Elles ont demandé à passer, on les a renvoyés une première fois mais elles ne pouvaient pas passer par ailleurs donc elles se sont ré-approchées et ont voulu passer entre le mur et le dernier policier.
Il a donné un coup du revers de main et comme il portait les protections, elle a reçu un choc qui l’a envoyé contre le mur (où contre sa copine, elle ne savait plus).
Ça, c’est leur récit, je ne l’ai pas vu. Par contre, ce que j’ai vu et soigné: un gros hématome à la mandibule droite, avec une légère dermabrasion au contact. Je suis intervenu environs 20mn après les faits, un œdème s’était déjà formé, avec une nette dissymétrie entre les deux mandibules. Elle avait une gêne nette à l’ouverture de la bouche, pas de fracture évidente à la palpation. La langue commençait à tuméfier latéralement . Un deuxième hématome plus petit à l’opposé sur la tempe, était en train de se former également. Une enfant en état de choc, qui répétait en boucle quelques phrases durant 10 minutes.
Elle répétait en boucle la même phrase. Elle était vraiment choquée. Elle disait vouloir porter plainte, que ce n’était pas normal qu’on les traite ainsi.Florence continue:
J’ai mis de la crème sur les hématomes, vérifié les paramètres vitaux (pouls, saturation, tension), et utilisé du Rescue (un elixir floral) pour la calmer et la rassurer. Sa tension était très élevée pour une enfant de cet âge. J’ai écouté et calmé la demoiselle et son amie, aidé par les membres du groupe pour le dialogue. La prise en charge a duré 10 à 15 minutes. Puis elles sont reparties, en direction de leur domicile.Ce n’était pas la première fois que des enfants ou nourrissons étaient touchés par les armes de la police. Comme il en ressort des derniers bilans de victimes publiés par la Coordination, il est devenu habituel pour les street-médics et secouriste volontaires de prendre en charge des enfants et nourrissons touchés par les gaz lacrymogènes, et les enfants et mineurs des mouvements lycéens et écologistes sont tout autant visés et blessés que les autres manifestants.
Cependant, c’était la première fois que la Coordination parlait d’une enfant aussi jeune frappée et blessée directement au contact des forces de l’ordre.
La Coordination 1ers Secours
Source: Secours Volontaires Toulouse
Source: https://coordination-1ers-secours.fr/2019/07/01/fille-de-12-ans-frappee-un-policier-temoignage-street-medic-gilets-jaunes/?fbclid=IwAR3Pd-lmiEC-gDGjSlBpW5KIAqxiG4Cu6J7elT6VaDGlqrw_NAMTiPPRzVw
« Lettre ouverte à Emmanuel Macron », par Geneviève Legay
Au détricoteur des services publics qui lui demandait d’être « sage »,
Geneviève Legay, talentueuse tricoteuse, lui retourne le compliment par
une lettre ouverte accompagnée d’un petit gilet jaune et du drapeau
« PAIX ».
La Trinité (06), le 27 juin 2019
Monsieur le Président de la République,
Je souhaite revenir sur vos déclarations du 23 mars 2019, lors de votre passage à Nice, concernant le fait que je serais tombée toute seule ! Vous avez osé affirmer qu’aucun policier ne m’avait touchée ! Espérons que la justice sera plus honnête, au regard de ce qu’ont avoué le procureur de Nice et un policier. Aussi, nous prouverons que ce n’est pas un accident, mais bien des policiers qui m’ont agressée.
De plus, vous avez dit que j’aurais dû rester chez moi. Madame Redouane Zineb était chez elle et, malgré tout, vos policiers l’ont tuée. Qu’avez-vous fait ? Le silence total et plus personne n’en parle. Quel mépris ! Pourtant, cette personne ne manifestait pas.
Nous sommes en France, et, depuis quelque temps, en insécurité permanente. Il ne fait pas bon vivre en macronie parce que, évidemment, vos forces de l’ordre, voire du « désordre » répondent à la politique de Monsieur Castaner et vous-même.
Vos discours sont trop souvent méprisants. Vous n’êtes que mépris. C’est une habitude chez vous de tenir des propos condescendants envers les gens d’en bas, « ceux qui ne sont rien ». Nombre de personnes le constatent depuis plus deux ans.
J’ai 73 ans et suis fière d’être une citoyenne à part entière. Aussi, ne vous en déplaise, je revendique ma liberté de manifester, entre autres, face à vos choix politiques.
Pour vous, qu’est-ce que la sagesse dont je devrais faire preuve ?
C’est accepter la politique que vous imposez comme si aucune alternative n’était possible ?
C’est se laisser dépouiller sans rien dire alors que vous prenez aux pauvres pour donner aux riches ?
Non, je ne vous écouterai pas, bien au contraire, je continuerai à manifester car tout ce que le peuple a obtenu, c’est par de hautes luttes. Le code du travail compilait 150 ans de conquêtes sociales, vous le détricotez ; la sécurité sociale, véritable bijou que le monde entier nous envie, vous l’offrez aux appétits des assurances ; vous organisez la contre-réforme des retraites, vous cassez l’assurance chômage, vous bradez notre patrimoine, vous détruisez les services publics, toujours pour privilégier le privé, notamment en cassant les hôpitaux de l’intérieur...
Votre politique est une véritable honte au regard de celle qui fait cohérence et qui fait peuple.
Vous détricotez, moi je tricote et vous fais parvenir un gilet jaune et un drapeau de la PAIX (faits avec des restes de pelotes).
Voyez-vous, ce sont des symboles face à votre mise en œuvre de démolition, ainsi que celle de votre entourage, de ce qui faisait société, qui permettait de vivre (certes pas très bien depuis 35 ans) et non de survivre. Avec mes camarades d’Attac, des Gilets jaunes, des syndicats et partis politiques progressistes, nous serons toujours et encore face à vous et vos complices contre cette politique infâme...
Pour tout cela, la citoyenne que je suis ne peut pas vous saluer.
Geneviève Legay
« Si toute vie va inévitablement vers sa fin, nous devons, durant la nôtre, la colorier avec des couleurs d’amour et d’espoir. » - Marc CHAGALL
Source : https://france.attac.org/actus-et-medias/le-flux/article/lettre-ouverte-a-emmanuel-macron-par-genevieve-legay
La Trinité (06), le 27 juin 2019
Monsieur le Président de la République,
Je souhaite revenir sur vos déclarations du 23 mars 2019, lors de votre passage à Nice, concernant le fait que je serais tombée toute seule ! Vous avez osé affirmer qu’aucun policier ne m’avait touchée ! Espérons que la justice sera plus honnête, au regard de ce qu’ont avoué le procureur de Nice et un policier. Aussi, nous prouverons que ce n’est pas un accident, mais bien des policiers qui m’ont agressée.
De plus, vous avez dit que j’aurais dû rester chez moi. Madame Redouane Zineb était chez elle et, malgré tout, vos policiers l’ont tuée. Qu’avez-vous fait ? Le silence total et plus personne n’en parle. Quel mépris ! Pourtant, cette personne ne manifestait pas.
Nous sommes en France, et, depuis quelque temps, en insécurité permanente. Il ne fait pas bon vivre en macronie parce que, évidemment, vos forces de l’ordre, voire du « désordre » répondent à la politique de Monsieur Castaner et vous-même.
Vos discours sont trop souvent méprisants. Vous n’êtes que mépris. C’est une habitude chez vous de tenir des propos condescendants envers les gens d’en bas, « ceux qui ne sont rien ». Nombre de personnes le constatent depuis plus deux ans.
J’ai 73 ans et suis fière d’être une citoyenne à part entière. Aussi, ne vous en déplaise, je revendique ma liberté de manifester, entre autres, face à vos choix politiques.
Pour vous, qu’est-ce que la sagesse dont je devrais faire preuve ?
C’est accepter la politique que vous imposez comme si aucune alternative n’était possible ?
C’est se laisser dépouiller sans rien dire alors que vous prenez aux pauvres pour donner aux riches ?
Non, je ne vous écouterai pas, bien au contraire, je continuerai à manifester car tout ce que le peuple a obtenu, c’est par de hautes luttes. Le code du travail compilait 150 ans de conquêtes sociales, vous le détricotez ; la sécurité sociale, véritable bijou que le monde entier nous envie, vous l’offrez aux appétits des assurances ; vous organisez la contre-réforme des retraites, vous cassez l’assurance chômage, vous bradez notre patrimoine, vous détruisez les services publics, toujours pour privilégier le privé, notamment en cassant les hôpitaux de l’intérieur...
Votre politique est une véritable honte au regard de celle qui fait cohérence et qui fait peuple.
Vous détricotez, moi je tricote et vous fais parvenir un gilet jaune et un drapeau de la PAIX (faits avec des restes de pelotes).
Voyez-vous, ce sont des symboles face à votre mise en œuvre de démolition, ainsi que celle de votre entourage, de ce qui faisait société, qui permettait de vivre (certes pas très bien depuis 35 ans) et non de survivre. Avec mes camarades d’Attac, des Gilets jaunes, des syndicats et partis politiques progressistes, nous serons toujours et encore face à vous et vos complices contre cette politique infâme...
Pour tout cela, la citoyenne que je suis ne peut pas vous saluer.
Geneviève Legay
« Si toute vie va inévitablement vers sa fin, nous devons, durant la nôtre, la colorier avec des couleurs d’amour et d’espoir. » - Marc CHAGALL
Source : https://france.attac.org/actus-et-medias/le-flux/article/lettre-ouverte-a-emmanuel-macron-par-genevieve-legay
mercredi 3 juillet 2019
Les Origines Cachées de la Construction Européenne
"Les Origines Cachées de la Construction Européenne"
- Une Conférence de François Asselineau - St Gilles-Les-Bains - Ile de La Réunion, - 23 juin 2015 -----------------------------------------------------------------------------------
- Retrouvez toute l'actualité de l'UPR sur:
www.upr.fr
www.facebook.com/upr.francoisasselineau
Source : https://www.youtube.com/watch?v=NXto-obSWvY
- Une Conférence de François Asselineau - St Gilles-Les-Bains - Ile de La Réunion, - 23 juin 2015 -----------------------------------------------------------------------------------
- Retrouvez toute l'actualité de l'UPR sur:
www.upr.fr
www.facebook.com/upr.francoisasselineau
Source : https://www.youtube.com/watch?v=NXto-obSWvY
Libellés :
François Asselineau,
île de la Réunion,
Union Européenne
mardi 2 juillet 2019
NI DIEU NI MAITRE HISTOIRE DE L'ANARCHISME
1 La volupté de la destruction
+ 2 La mémoire des vaincus
+ BONUS complémentaires
- 2h53mn : Anarchisme et antisémitisme - L'affaire Schwartzbard
- 3h00mn : Combattantes et anarchistes - Mujeres libres
- 3h03mn : Anarchie en Mandchourie - La Ligue Générale des Coréens
- 3h07mn : Ce qui subsiste sous la surface - Un entretien avec Noam Chomsky
- Aux origines de l'anarchisme aux Etats-Unis
- Vie et mort des Knights Labor
- Etrangers et libertaires
- Chronique d'une guerre civile
- Regard critique sur la Révolution russe et ses conséquences
- La Révolution libertaire espagnole et son destin (3h20mn)
- Un vent nouveau a soufflé du sud (Amérique latine, Tunisie, Egypte ...)
- Servitude volontaire ou démocratie directe
- Survivances et permanence
- Pour un autre futur (les peuples indigènes, les droits de la nature, l'anarchisme écologique ...)
Pourquoi n'entend-on pas le mot anarchiste ou anarchisme, aujourd'hui, durant les cours d'histoire ? Pourquoi ce mot fait peur à la plupart des gens d'aujourd'hui ? Pourquoi a-t-il une connotation péjorative et négative quand nous regardons sa définition dans le dictionnaire ?, ce documentaire y répond, nous avons souvent tendance à définir le mot anarchie ( du grec signifiant absence d'autorité) comme un terme négatif synonyme de désordre et de chaos, nous ne pouvons pas nous attacher à cette simple définition sans nous intéresser à l'environnement économico-social, dans lequel vivait la classe ouvrière contemporaine de l'époque de la révolution industrielle. climat de peur, pauvreté économique, une période durant laquelle la santé physique fait loi, nous avons une capacité de production industrielle de plus en plus important et pourtant les riches sont de plus en plus riche et les pauvres de plus en plus pauvre, comment expliquer ce paradoxe ? de grands penseur se sont posé la question et ont tenté d'y répondre:
- karl Marx,
- Mikhaïl Bakounine,
- kropotkine
- Pierre joseph Proudhon Célèbre pour avoir écrit en 1840 l'une des plus grande théorie économique qui dérange, 180 ans que les plus grands économistes s'arrachent les cheveux à essayer de la démonter, en vain , traité représentatif de la pensée libertaire anarchiste et dont on n'entend pas parler : [qu'est ce que la propriété? Recherche sur le principe du Droit et du Gouvernement] ( à lire).
et bien d'autres dont les idées et les œuvres de ces figures pensantes ont été oubliées et pourrissent en librairie (ou sur ebay car plus éditées). certains de leur noms ne vous parlent pas? et pourtant ils continuent de nous influencer indirectement, on leur doit le premier mai, le principe de la grève,les premiers syndicats et bien d'autre chose encore. Nous pouvons comprendre l'histoire des différents mouvements de révolte et libertaire du 19 et 20 ième siècle et quels sont leur origines passant par l'anarchisme,le capitalisme et le communisme, comprendre que la violences du prolétariat n'était que la seule réponse possible à la l'oppression des puissances dominantes exploitante de l'époque qui étaient les mêmes qu'aujourd'hui nous pouvons faire la similitude avec l'état de notre société actuelle car c'est vers cela que nous retournons, aujourd'hui les moyens et les costumes sont différents mais les problématiques et les acteurs restent les mêmes.
Bon visionnage
Source: https://www.youtube.com/watch?v=4SAjq4WaLaA&feature=youtu.be&fbclid=IwAR347kGFFV08ekGQ5HNlSt_Jw9DalEH-ntlqJaKFBpzvJMAYXb2XgTInGHI
Libellés :
écologie,
histoire,
Noam Chomsky,
police,
politique,
politique internationale,
syndicat,
violence
Anthropologie politique: État, capitalisme, occident, colonialisme, ethnocide et génocide (Pierre Clastres)
De l’ethnocide
Pierre Clastres
1974
II y a quelques années, le terme d’ethnocide n’existait pas*. Bénéficiant des faveurs passagères de la mode et, plus sûrement, de son aptitude à répondre à une demande, à satisfaire un besoin certain de précision terminologique, l’utilisation du mot a largement et rapidement dépassé son lieu d’origine, l’ethnologie, pour tomber en quelque sorte dans le domaine public. Mais la diffusion accélérée d’un mot assure-t-elle à l’idée qu’il a mission de véhiculer le maintien de la cohérence et de la rigueur souhaitables ? Il n’est pas évident que la compréhension profite de l’extension et qu’en fin de compte, on sache de manière parfaitement claire de quoi l’on parle lorsqu’on se réfère à l’ethnocide. Dans l’esprit de ses inventeurs, le mot était assurément destiné à traduire une réalité qu’aucun autre terme n’exprimait. Si l’on a ressenti la nécessité de créer un mot nouveau, c’est qu’il y avait à penser quelque chose de nouveau, ou bien quelque chose d’ancien mais non encore pensé. En d’autres termes, on estimait inadéquat, ou impropre à remplir cette exigence nouvelle, un autre mot, d’usage depuis plus longtemps répandu, celui de génocide. On ne peut par conséquent inaugurer une réflexion sérieuse sur l’idée d’ethnocide sans tenter au préalable de déterminer ce qui distingue le phénomène ainsi désigné de la réalité que nomme le génocide.
Créé en 1946 au procès de Nuremberg, le concept juridique de génocide est la prise en compte au plan légal d’un type de criminalité jusque-là inconnu. Plus précisément, il renvoie à la première manifestation, dûment enregistrée par la loi, de cette criminalité : l’extermination systématique des Juifs européens par les Nazis allemands. Le délit juridiquement défini de génocide s’enracine donc dans le racisme, il en est le produit logique et, à la limite, nécessaire : un racisme qui se développe librement, comme ce fut le cas dans l’Allemagne nazie, ne peut conduire qu’au génocide. Les guerres coloniales qui se sont succédé depuis 1945 à travers le Tiers-Monde et qui, pour certaines, durent encore, ont d’autre part donné lieu à des accusations précises de génocide contre les puissances coloniales. Mais le jeu des relations internationales et l’indifférence relative de l’opinion publique ont empêché l’institution d’un consensus analogue à celui de Nuremberg : il n’y eut jamais de poursuites.
Si le génocide antisémite des Nazis fut le premier à être jugé au nom de la loi, il n’était pas en revanche le premier à être perpétré. L’histoire de l’expansion occidentale au xixe siècle, l’histoire de la constitution d’empires coloniaux par les grandes puissances européennes est ponctuée de massacres méthodiques de populations autochtones. Néanmoins, par son extension continentale, par l’ampleur de la chute démographique qu’il a provoquée, c’est le génocide dont furent victimes les indigènes américains qui retient le plus l’attention. Dès la découverte de l’Amérique en 1492, se mit en place une machine de destruction des Indiens. Cette machine continue à fonctionner, là où subsistent, au long de la grande forêt amazonienne, les dernières tribus « sauvages ». Au cours de ces dernières années, des massacres d’Indiens ont été dénoncés au Brésil, en Colombie, au Paraguay. Toujours en vain.
Or, c’est principalement à partir de leur expérience américaine que les ethnologues, et tout particulièrement Robert Jaulin, ont été amenés à formuler le concept d’ethnocide. C’est d’abord à la réalité indienne d’Amérique du Sud que se réfère cette idée. On dispose donc là d’un terrain favorable, si l’on peut dire, à la recherche de la distinction entre génocide et ethnocide, puisque les dernières populations indigènes du continent sont simultanément victimes de ces deux types de criminalité. Si le terme de génocide renvoie à l’idée de « race » et à la volonté d’extermination d’une minorité raciale, celui d’ethnocide fait signe non pas vers la destruction physique des hommes (auquel cas on demeurerait dans la situation génocidaire), mais vers la destruction de leur culture. L’ethnocide, c’est donc la destruction systématique des modes de vie et de pensée de gens différents de ceux qui mènent cette entreprise de destruction. En somme, le génocide assassine les peuples dans leur corps, l’ethnocide les tue dans leur esprit. Dans l’un et l’autre cas, il s’agit bien toujours de la mort, mais d’une mort différente : la suppression physique et immédiate, ce n’est pas l’oppression culturelle aux effets longtemps différés, selon la capacité de résistance de la minorité opprimée. Il n’est pas ici question de choisir entre deux maux le moindre : la réponse est trop évidente, mieux vaut moins de barbarie que plus de barbarie. Ceci dit, c’est à la vraie signification de l’ethnocide qu’il s’agit de réfléchir.
Il partage avec le génocide une vision identique de l’Autre : l’Autre, c’est la différence, certes, mais c’est surtout la mauvaise différence. Ces deux attitudes se séparent sur la nature du traitement qu’il faut réserver à la différence. L’esprit, si l’on peut dire, génocidaire veut purement et simplement la nier. On extermine les autres parce qu’ils sont absolument mauvais. L’ethnocide, en revanche, admet la relativité du mal dans la différence : les autres sont mauvais, mais on peut les améliorer, en les obligeant à se transformer jusqu’à se rendre, si possible, identiques entreprise de destruction. En somme, le génocide assassine les peuples dans leur corps, l’ethnocide les tue dans leur esprit. Dans l’un et l’autre cas, il s’agit bien toujours de la mort, mais d’une mort différente : la suppression physique et immédiate, ce n’est pas l’oppression culturelle aux effets longtemps différés, selon la capacité de résistance de la minorité opprimée. Il n’est pas ici question de choisir entre deux maux le moindre : la réponse est trop évidente, mieux vaut moins de barbarie que plus de barbarie. Ceci dit, c’est à la vraie signification de l’ethnocide qu’il s’agit de réfléchir.
Il partage avec le génocide une vision identique de l’Autre : l’Autre, c’est la différence, certes, mais c’est surtout la mauvaise différence. Ces deux attitudes se séparent sur la nature du traitement qu’il faut réserver à la différence. L’esprit, si l’on peut dire, génocidaire veut purement et simplement la nier. On extermine les autres parce qu’ils sont absolument mauvais. L’ethnocide, en revanche, admet la relativité du mal dans la différence : les autres sont mauvais, mais on peut les améliorer, en les obligeant à se transformer jusqu’à se rendre, si possible, identiques au modèle qu’on leur propose, qu’on leur impose. La négation ethnocidaire de l’Autre conduit à une identification à soi. On pourrait opposer le génocide et l’ethnocide comme deux formes perverses du pessimisme et de l’optimisme. En Amérique du Sud, les tueurs d’Indiens poussent à son comble la position de l’Autre comme différence : l’Indien sauvage n’est pas un être humain, mais un simple animal. Le meurtre d’un Indien n’est pas un acte criminel, le racisme en est même totalement évacué, puisqu’il implique en effet, pour s’exercer, la reconnaissance d’un minimum d’humanité en l’Autre. Monotone répétition d’une très ancienne infamie : traitant, avant la lettre, de l’ethnocide, Claude Lévi- Strauss rappelle dans Race et histoire comment les Indiens des Isles se demandaient si les Espagnols nouveau venus étaient des dieux ou des hommes, tandis que les Blancs s’interrogeaient sur la nature humaine ou animale des indigènes.
Qui sont, d’autre part, les praticiens de l’ethnocide ? Qui s’attaque à l’âme des peuples ? Apparaissent au premier rang, en Amérique du Sud mais aussi en bien d’autres régions, les missionnaires. Propagateurs militants de la foi chrétienne, ils s’efforcent de substituer aux croyances barbares des païens la religion de l’Occident. La démarche évangélisatrice implique deux certitudes : d’abord que la différence — le paganisme — est inacceptable et doit être refusée ; ensuite que le mal de cette mauvaise différence peut être atténué, voire aboli. C’est en cela que l’attitude ethnocidaire est plutôt optimiste : l’Autre, mauvais au départ, y est supposé perfectible, on lui reconnaît les moyens de se hausser, par identification, à la perfection que représente le christianisme. Briser la force de la croyance païenne, c’est détruire la substance même de la société. Aussi bien s’agit-il du résultat recherché : conduire l’indigène, par le chemin de la vraie foi, de la sauvagerie à la civilisation. L’ethnocide s’exerce pour le bien du Sauvage. Le discours laïque ne dit pas autre chose lorsqu’il énonce, par exemple, la doctrine officielle du gouvernement brésilien quant à la politique indigéniste. « Nos Indiens, proclament les responsables, sont des êtres humains comme les autres. Mais la vie sauvage qu’ils mènent dans les forêts les condamne à la misère et au malheur. C’est notre devoir que de les aider à s’affranchir de la servitude. Ils ont le droit de s’élever à la dignité de citoyens brésiliens, afin de participer pleinement au développement de la société nationale et de jouir de ses bienfaits. » La spiritualité de l’ethnocide, c’est l’éthique de l’humanisme.
L’horizon sur lequel prennent figure l’esprit et la pratique ethnocidaires se détermine selon deux axiomes. Le premier proclame la hiérarchie des cultures : il en est d’inférieures, il en est de supérieures. Quant au second, il affirme la supériorité absolue de la culture occidentale. Celle-ci ne peut donc entretenir avec les autres, et singulièrement les cultures primitives, qu’une relation de négation. Mais il s’agit d’une négation positive, en ce qu’elle veut supprimer l’inférieur en tant qu’inférieur pour le hisser au niveau du supérieur. On supprime l’indianité de l’Indien pour en faire un citoyen brésilien. Dans la perspective de ses agents, l’ethnocide ne saurait être par suite une entreprise de destruction : il est au contraire une tâche nécessaire, exigée par l’humanisme inscrit au cœur de la culture occidentale.
On nomme ethnocentrisme cette vocation à mesurer les différences à l’aune de sa propre culture. L’Occident serait ethnocidaire parce qu’il est ethnocentriste, parce qu’il se pense et se veut la civilisation. Une question néanmoins se pose : notre culture détient-elle le monopole de l’ ethnocentrisme ? L’expérience ethnologique permet d’y répondre. Considérons la manière dont les sociétés primitives se nomment elles-mêmes. On s’aperçoit qu’en réalité il n’y a pas d’auto-dénomination, dans la mesure où, en mode récurrent, les sociétés s’attribuent presque toujours un seul et même nom : les Hommes. Illustrant de quelques exemples ce trait culturel, on rappellera que les Indiens Guarani se nomment Ava, qui signifie les hommes ; que les Guayaki disent d’eux-mêmes qu’ils sont Aché, les « Personnes » ; que les Waika du Venezuela se proclament Yanomami, les « Gens » ; que les Eskimos sont des Innuit, des « Hommes ». On pourrait indéfiniment allonger la liste de ces noms propres qui composent un dictionnaire où tous les mots ont le même sens : hommes. Inversement, chaque société désigne systématiquement ses voisins de noms péjoratifs, méprisants, injurieux.
Toute culture opère ainsi un partage de l’humanité entre d’une part elle-même, qui s’affirme comme représentation par excellence de l’humain, et les autres, qui ne participent qu’à un moindre titre à l’humanité. Le discours que tiennent sur elles-mêmes les sociétés primitives, discours condensé dans les noms qu’elles se confèrent, est donc ethnocentriste de part en part : affirmation de la supériorité de son soi culturel, refus de reconnaître les autres comme des égaux. L’ ethnocentrisme apparaît alors la chose du monde la mieux partagée et, de ce point de vue au moins, la culture de l’Occident ne se distingue pas des autres. Il convient même, poussant un peu plus loin l’analyse, de penser l’ ethnocentrisme comme une propriété formelle de toute formation culturelle, comme immanent à la culture elle-même. Il appartient à l’essence de la culture d’être ethnocentriste, dans la mesure exacte où toute culture se considère comme la culture par excellence. En d’autres termes, l’altérité culturelle n’est jamais appréhendée comme différence positive, mais toujours comme infériorité sur un axe hiérarchique.
Il n’en reste pas moins que si toute culture est ethnocentriste, seule l’occidentale est ethnocidaire. Il s’ensuit donc que la pratique ethnocidaire ne s’articule pas nécessairement à la conviction ethnocentriste. Sinon, toute culture devrait être ethnocidaire : or, ce n’est pas le cas. C’est à ce niveau, nous semble-t-il, que se laisse repérer une certaine insuffisance de la réflexion que mènent, depuis un certain temps, les chercheurs que préoccupe à juste titre le problème de l’ethno- cide. Il ne suffit pas en effet de reconnaître et d’affirmer la nature et la fonction ethnocidaires de la civilisation occidentale. Tant que l’on se contente de déterminer le monde blanc comme monde ethnocidaire, on reste à la surface des choses, on demeure en la répétition, légitime certes car rien n’a changé, d’un discours déjà prononcé puisqu’ aussi bien l’évêque Las Casas par exemple, dès l’aube du xvie siècle, dénonçait en termes fort précis le génocide et l’ethnocide que les Espagnols faisaient subir aux Indiens des Isles et du Mexique. De la lecture des travaux consacrés à l’ethnocide, on retire l’impression que pour leurs auteurs la civilisation occidentale est une sorte d’abstraction, sans racines socio-historiques, une vague essence qui, de tout temps, enveloppa en soi l’esprit ethnocidaire. Or, notre culture n’est en rien une abstraction, elle est le produit lentement constitué d’une histoire, elle relève d’une recherche généalogique. Qu’est-ce qui fait que la civilisation occidentale est ethnocidaire ? Telle est la vraie question. L’analyse de l’ethnocide implique, au delà de la dénonciation des faits, une interrogation sur la nature, historiquement déterminée, de notre monde culturel. C’est donc vers l’histoire qu’il s’agit de se tourner.
Pas plus qu’abstraction extra-temporelle, la civilisation de l’Occident n’est une réalité homogène, un bloc indifférencié identique en toutes ses parties. C’est pourtant l’image que paraissent en donner les auteurs cités plus haut. Mais si l’Occident est ethnocidaire comme le soleil est lumineux, alors ce fatalisme rend inutile, et même absurde, la dénonciation des crimes et l’appel à la protection des victimes. Ne serait-ce point au contraire parce que la civilisation occidentale est ethnocidaire d’abord à l’intérieur d’elle-même qu’elle peut l’être ensuite à l’extérieur, c’est-à-dire contre les autres formations culturelles ? On ne peut pas penser la vocation ethnocidaire de la société occidentale sans l’articuler à cette particularité de notre propre monde, particularité qui est même le critère classique de distinction entre les Sauvages et les Civilisés, entre le monde primitif et le monde occidental : le premier regroupe l’ensemble des sociétés sans État, le second se compose de sociétés à État. Et c’est à cela qu’il faut tenter de réfléchir : peut-on légitimement mettre en perspective ces deux propriétés de l’Occident, comme culture ethnocidaire, comme société à État ? S’il en était ainsi, on comprendrait pourquoi les sociétés primitives peuvent être ethnocentristes sans être pour autant ethnocidaires, puisqu’elles sont précisément des sociétés sans État.
L’ethnocide, est-il admis, c’est la suppression des différences culturelles jugées inférieures et mauvaises, c’est la mise en œuvre d’un principe d’identification, d’un projet de réduction de l’autre au même (l’Indien amazonien supprimé comme autre et réduit au même comme citoyen brésilien). En d’autres termes, l’ethnocide aboutit à la dissolution du multiple dans l’Un. Qu’en est-il maintenant de l’État ? Il est, par essence, la mise en jeu d’une force centripète, laquelle tend, lorsque les circonstances l’exigent, à écraser les forces centrifuges inverses. L’État se veut et se proclame le centre de la société, le tout du corps social, le maître absolu des divers organes de ce corps. On découvre ainsi, au cœur même de la substance de l’État, la puissance agissante de l’Un, la vocation de refus du multiple, la crainte et l’horreur de la différence. A ce niveau formel où nous nous situons actuellement, on constate que la pratique ethnocidaire et la machine étatique fonctionnent de la même manière et produisent les mêmes effets : sous les espèces de la civilisation occidentale ou de l’État, se décèlent toujours la volonté de réduction de la différence et de l’altérité, le sens et le goût de l’identique et de l’Un.
Quittant cet axe formel et en quelque sorte structuraliste pour aborder celui de la diachronie, de l’histoire concrète, considérons la culture française comme cas particulier de la culture occidentale, comme illustration exemplaire de l’esprit et du destin de l’Occident. Sa formation, enracinée dans un passé séculaire, apparaît strictement coextensible à l’expansion et au renforcement de l’appareil d’État, d’abord sous sa forme monarchique, ensuite sous sa forme républicaine. A chaque développement du pouvoir central correspond un déploiement accru du monde culturel. La culture française est une culture nationale, une culture du français. L’extension de l’autorité de l’État se traduit dans l’expansionnisme de la langue de l’État, le français. La nation peut se dire constituée, l’État se proclamer détenteur exclusif du pouvoir lorsque les gens sur qui s’exerce l’autorité de l’État parlent la même langue que lui. Ce processus d’intégration passe évidemment par la suppression des différences. C’est ainsi qu’à l’aurore de la nation française, lorsque la France n’était que la Franchimanie et son roi un pâle seigneur du nord de la Loire, la croisade des Albigeois s’abattit sur le Sud pour en abolir la civilisation. L’extirpation de l’hérésie cathare, prétexte et moyen d’expansion pour la monarchie capétienne, traçant les limites presque définitives de la France, apparaît comme un cas pur d’ethnocide : la culture du Midi — religion, littérature, poésie — était irréversiblement condamnée et les Languedociens devinrent sujets loyaux du roi de France.
La révolution de 1789, en permettant le triomphe de l’esprit centraliste des jacobins sur les tendances fédéralistes des girondins, mena à son terme l’emprise politique de l’administration parisienne. Les Provinces, comme unités territoriales, s’appuyaient chacune sur une ancienne réalité, homogène du point de vue culturel : langue, traditions politiques, etc. On leur substitua le découpage abstrait en départements, propre à briser toute référence aux particularismes locaux, et donc à faciliter partout la pénétration de l’autorité étatique. Ultime étape de ce mouvement par lequel les différences s’évanouissent l’une après l’autre devant la puissance de l’État : la IIIe République transforma définitivement les habitants de l’hexagone en citoyens grâce à l’institution de l’école laïque, gratuite et obligatoire, puis du service militaire obligatoire. Ce qui subsistait d’existence autonome dans le monde provincial et rural y succomba. La francisation était accomplie, l’ethnocide consommé : langues traditionnelles traquées en tant que patois d’arriérés, vie villageoise ravalée au rang de spectacle folklorique destiné à la consommation des touristes, etc.
Pour bref qu’il soit, ce coup d’œil jeté sur l’histoire de notre pays suffit à montrer que l’ethnocide, comme suppression plus ou moins autoritaire des différences socio-culturelles, est inscrit d’avance dans la nature et dans le fonctionnement de la machine étatique, laquelle procède par uniformisation du rapport qui la lie aux individus : l’État ne connaît que des citoyens égaux devant la Loi.
Affirmer, à partir de l’exemple français, que l’ethnocide appartient à l’essence unificatrice de l’État, conduit logiquement à dire que toute formation étatique est ethnocidaire. Examinons rapidement le cas d’un type d’État fort différent des États européens. Les Incas étaient parvenus à édifier dans les Andes une machine de gouvernement qui fit l’admiration des Espagnols, tant par l’ampleur de son extension territoriale que par la précision et la minutie des techniques administratives qui permettaient à l’Empereur et à ses nombreux fonctionnaires d’exercer un contrôle presque total et permanent sur les habitants de l’Empire. L’aspect proprement ethnocidaire de cette machine étatique apparaît dans sa tendance à incaïser les populations nouvellement conquises : non seulement les obligeant à payer tribut aux nouveaux maîtres, mais surtout les contraignant à célébrer en priorité le culte des conquérants, le culte du Soleil, c’est-à-dire de l’Inca lui-même. Religion d’État, imposée par la force, fût-ce au détriment des cultes locaux. Il est vrai également que la pression exercée par les Incas sur les tribus soumises n’atteignit jamais la violence du zèle maniaque avec lequel les Espagnols anéantirent plus tard l’idolâtrie indigène. Pour habiles diplomates qu’ils fussent, les Incas savaient néanmoins utiliser la force lorsqu’il le fallait et leur organisation réagissait avec la plus grande brutalité, comme tout appareil d’État lorsque son pouvoir est mis en question. Les fréquents soulèvements contre l’autorité centrale du Cuzco, impitoyablement réprimés d’abord, étaient ensuite châtiés par la déportation massive des vaincus en des régions très éloignées de leur territoire natal, c’est-à-dire marqué par le réseau des lieux de culte (sources, collines, grottes, etc.) : déracinement, déterritorialisation, ethnocide…
La violence ethnocidaire, comme négation de la différence, appartient bien à l’essence de l’État, aussi bien dans les empires barbares que dans les sociétés civilisées d’Occident : toute organisation étatique est ethnocidaire, l’ethnocide est le mode normal d’existence de l’État. Il y a donc une certaine universalité de l’ethnocide, en ce qu’il est le propre non pas seulement d’un vague « monde blanc » indéterminé, mais de tout un ensemble de sociétés qui sont les sociétés à État. La réflexion sur l’ethnocide passe par une analyse de l’État. Mais doit-elle s’arrêter là, s’en tenir au constat que l’ethnocide c’est l’État et que, de ce point de vue, tous les États se valent ? Ce serait là retomber dans le péché d’abstraction que nous avons précisément reproché à « l’école de l’ethnocide », ce serait encore une fois méconnaître l’histoire concrète de notre propre monde culturel.
Où se situe la différence qui interdit de placer sur le même plan, ou de mettre dans le même sac, les États barbares (Incas, Pharaons, despotismes orientaux, etc.) et les États civilisés (le monde occidental) ? On décèle d’abord cette différence au niveau de la capacité ethnocidaire des appareils étatiques. Dans le premier cas, cette capacité est limitée non pas par la faiblesse de l’État mais, au contraire, par sa force : la pratique ethnocidaire — abolir la différence lorsqu’elle devient opposition — cesse dès lors que la force de l’État ne court plus aucun risque. Les Incas toléraient une relative autonomie des communautés andines lorsque celles-ci reconnaissaient l’autorité politique et religieuse de l’Empereur. On s’aperçoit en revanche que dans le second cas — États occidentaux — la capacité ethnocidaire est sans limites, elle est effrénée. C’est bien pour cela qu’elle peut conduire au génocide, que l’on peut en effet parler du monde occidental comme absolument ethnocidaire. Mais d’où cela provient-il ? Que contient la civilisation occidentale qui la rend infiniment plus ethnocidaire que toute autre forme de société ? C’est son régime de production économique, espace justement de l’illimité, espace sans lieux en ce qu’il est recul constant de la limite, espace infini de la fuite en avant permanente. Ce qui différencie l’Occident, c’est le capitalisme, en tant qu’impossibilité de demeurer dans i’en-deçà d’une frontière, en tant que passage au delà de toute frontière ; c’est le capitalisme, comme système de production pour qui rien n’est impossible, sinon de ne pas être à soi-même sa propre fin : qu’il soit d’ailleurs libéral, privé, comme en Europe de l’Ouest, ou planifié, d’État, comme en Europe de l’Est. La société industrielle, la plus formidable machine à produire, est pour cela même la plus effrayante machine à détruire. Races, sociétés, individus ; espace, nature, mers, forêts, sous-sol : tout est utile, tout doit être utilisé, tout doit être productif, d’une productivité poussée à son régime maximum d’intensité.
Voilà pourquoi aucun répit ne pouvait être laissé aux sociétés qui abandonnaient le monde à sa tranquille improductivité originaire ; voilà pourquoi était intolérable, aux yeux de l’Occident, le gaspillage représenté par l’inexploitation d’immenses ressources. Le choix laissé à ces sociétés était un dilemme : ou bien céder à la production, ou bien disparaître ; ou bien l’ethnocide, ou bien le génocide. A la fin du siècle dernier, les Indiens de la pampa argentine furent totalement exterminés afin de permettre l’élevage extensif des moutons et des vaches, qui fonda la richesse du capitalisme argentin. Au début de ce siècle, des centaines de milliers d’Indiens amazoniens périrent sous les coups des chercheurs de caoutchouc. Actuellement, dans toute l’Amérique du Sud, les derniers Indiens libres succombent sous l’énorme poussée de la croissance économique, brésilienne en particulier. Les routes transcontinentales dont la construction s’accélère constituent des axes de colonisation des territoires traversés : malheur aux Indiens que la route rencontre ! De quel poids peuvent peser quelques milliers de Sauvages improductifs au regard de la richesse en or, minerais rares, pétrole, en élevage de bovins, en plantations de café, etc. ? Produire ou mourir, c’est la devise de l’Occident.
Les Indiens d’Amérique du Nord l’apprirent dans leur chair, tués presque jusqu’au dernier afin de permettre la production. Un de leurs bourreaux, le général Sherman, le déclarait ingénument dans une lettre adressée à un fameux tueur d’Indiens, Buffalo Bill : « Autant que je peux l’estimer, il y avait, en 1862, environ 9 millions et demi de bisons dans les plaines entre le Missouri et les Montagnes Rocheuses. Tous ont disparu, tués pour leur viande, leur peau et leurs os […] A cette même date, il y avait environ 165 000 Pawnees, Sioux, Cheyennes, Kiowas et Apaches, dont l’alimentation annuelle dépendait de ces bisons. Eux aussi sont partis et ont été remplacés par le double ou le triple d’hommes et de femmes de race blanche, qui ont fait de cette terre un jardin et qui peuvent être recensés, taxés et gouvernés selon les lois de la nature et de la civilisation. Ce changement a été salutaire et s’accomplira jusqu’à la fin. »x Le général avait raison. Le changement s’accomplira jusqu’à la fin, il prendra fin lorsqu’il n’y aura plus rien du tout à changer.
1. Cité in R. Thévenin et P. Coze, Mœurs et histoire des Indiens Peaux-Rouges, Paris, Payot, 1952.
(*) Note de R71: la notion d’ethnocide a été définit par l’anthropologue français Robert Jaulin dans son livre couvrant ses recherches “La paix blanche” en 1970, soit 4 ans avec cet écrit de Clastres.
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Source : https://resistance71.wordpress.com/2019/06/26/anthropologie-politique-etat-capitalisme-occident-colonialisme-ethnocide-et-genocide-pierre-clastres/
Lectures complémentaires:
notre page « Anthropologie politique »
Manifeste pour la Société des Sociétés
Paulo_Freire_La_pedagogie_des_opprimes
Marshall-Sahlins-La-nature-humaine-une-illusion-occidentale-2008
James_C_Scott_L’art_de_ne_pas_être_gouverné
James-C-Scott-Contre-le-Grain-une-histoire-profonde-des-premiers-etats
David Graber Fragments Anthropologiques pour Changer l’histoire de l’humanité
40ans_Hommage_Pierre_Clastres
Pierre Clastres
1974
II y a quelques années, le terme d’ethnocide n’existait pas*. Bénéficiant des faveurs passagères de la mode et, plus sûrement, de son aptitude à répondre à une demande, à satisfaire un besoin certain de précision terminologique, l’utilisation du mot a largement et rapidement dépassé son lieu d’origine, l’ethnologie, pour tomber en quelque sorte dans le domaine public. Mais la diffusion accélérée d’un mot assure-t-elle à l’idée qu’il a mission de véhiculer le maintien de la cohérence et de la rigueur souhaitables ? Il n’est pas évident que la compréhension profite de l’extension et qu’en fin de compte, on sache de manière parfaitement claire de quoi l’on parle lorsqu’on se réfère à l’ethnocide. Dans l’esprit de ses inventeurs, le mot était assurément destiné à traduire une réalité qu’aucun autre terme n’exprimait. Si l’on a ressenti la nécessité de créer un mot nouveau, c’est qu’il y avait à penser quelque chose de nouveau, ou bien quelque chose d’ancien mais non encore pensé. En d’autres termes, on estimait inadéquat, ou impropre à remplir cette exigence nouvelle, un autre mot, d’usage depuis plus longtemps répandu, celui de génocide. On ne peut par conséquent inaugurer une réflexion sérieuse sur l’idée d’ethnocide sans tenter au préalable de déterminer ce qui distingue le phénomène ainsi désigné de la réalité que nomme le génocide.
Créé en 1946 au procès de Nuremberg, le concept juridique de génocide est la prise en compte au plan légal d’un type de criminalité jusque-là inconnu. Plus précisément, il renvoie à la première manifestation, dûment enregistrée par la loi, de cette criminalité : l’extermination systématique des Juifs européens par les Nazis allemands. Le délit juridiquement défini de génocide s’enracine donc dans le racisme, il en est le produit logique et, à la limite, nécessaire : un racisme qui se développe librement, comme ce fut le cas dans l’Allemagne nazie, ne peut conduire qu’au génocide. Les guerres coloniales qui se sont succédé depuis 1945 à travers le Tiers-Monde et qui, pour certaines, durent encore, ont d’autre part donné lieu à des accusations précises de génocide contre les puissances coloniales. Mais le jeu des relations internationales et l’indifférence relative de l’opinion publique ont empêché l’institution d’un consensus analogue à celui de Nuremberg : il n’y eut jamais de poursuites.
Si le génocide antisémite des Nazis fut le premier à être jugé au nom de la loi, il n’était pas en revanche le premier à être perpétré. L’histoire de l’expansion occidentale au xixe siècle, l’histoire de la constitution d’empires coloniaux par les grandes puissances européennes est ponctuée de massacres méthodiques de populations autochtones. Néanmoins, par son extension continentale, par l’ampleur de la chute démographique qu’il a provoquée, c’est le génocide dont furent victimes les indigènes américains qui retient le plus l’attention. Dès la découverte de l’Amérique en 1492, se mit en place une machine de destruction des Indiens. Cette machine continue à fonctionner, là où subsistent, au long de la grande forêt amazonienne, les dernières tribus « sauvages ». Au cours de ces dernières années, des massacres d’Indiens ont été dénoncés au Brésil, en Colombie, au Paraguay. Toujours en vain.
Or, c’est principalement à partir de leur expérience américaine que les ethnologues, et tout particulièrement Robert Jaulin, ont été amenés à formuler le concept d’ethnocide. C’est d’abord à la réalité indienne d’Amérique du Sud que se réfère cette idée. On dispose donc là d’un terrain favorable, si l’on peut dire, à la recherche de la distinction entre génocide et ethnocide, puisque les dernières populations indigènes du continent sont simultanément victimes de ces deux types de criminalité. Si le terme de génocide renvoie à l’idée de « race » et à la volonté d’extermination d’une minorité raciale, celui d’ethnocide fait signe non pas vers la destruction physique des hommes (auquel cas on demeurerait dans la situation génocidaire), mais vers la destruction de leur culture. L’ethnocide, c’est donc la destruction systématique des modes de vie et de pensée de gens différents de ceux qui mènent cette entreprise de destruction. En somme, le génocide assassine les peuples dans leur corps, l’ethnocide les tue dans leur esprit. Dans l’un et l’autre cas, il s’agit bien toujours de la mort, mais d’une mort différente : la suppression physique et immédiate, ce n’est pas l’oppression culturelle aux effets longtemps différés, selon la capacité de résistance de la minorité opprimée. Il n’est pas ici question de choisir entre deux maux le moindre : la réponse est trop évidente, mieux vaut moins de barbarie que plus de barbarie. Ceci dit, c’est à la vraie signification de l’ethnocide qu’il s’agit de réfléchir.
Il partage avec le génocide une vision identique de l’Autre : l’Autre, c’est la différence, certes, mais c’est surtout la mauvaise différence. Ces deux attitudes se séparent sur la nature du traitement qu’il faut réserver à la différence. L’esprit, si l’on peut dire, génocidaire veut purement et simplement la nier. On extermine les autres parce qu’ils sont absolument mauvais. L’ethnocide, en revanche, admet la relativité du mal dans la différence : les autres sont mauvais, mais on peut les améliorer, en les obligeant à se transformer jusqu’à se rendre, si possible, identiques entreprise de destruction. En somme, le génocide assassine les peuples dans leur corps, l’ethnocide les tue dans leur esprit. Dans l’un et l’autre cas, il s’agit bien toujours de la mort, mais d’une mort différente : la suppression physique et immédiate, ce n’est pas l’oppression culturelle aux effets longtemps différés, selon la capacité de résistance de la minorité opprimée. Il n’est pas ici question de choisir entre deux maux le moindre : la réponse est trop évidente, mieux vaut moins de barbarie que plus de barbarie. Ceci dit, c’est à la vraie signification de l’ethnocide qu’il s’agit de réfléchir.
Il partage avec le génocide une vision identique de l’Autre : l’Autre, c’est la différence, certes, mais c’est surtout la mauvaise différence. Ces deux attitudes se séparent sur la nature du traitement qu’il faut réserver à la différence. L’esprit, si l’on peut dire, génocidaire veut purement et simplement la nier. On extermine les autres parce qu’ils sont absolument mauvais. L’ethnocide, en revanche, admet la relativité du mal dans la différence : les autres sont mauvais, mais on peut les améliorer, en les obligeant à se transformer jusqu’à se rendre, si possible, identiques au modèle qu’on leur propose, qu’on leur impose. La négation ethnocidaire de l’Autre conduit à une identification à soi. On pourrait opposer le génocide et l’ethnocide comme deux formes perverses du pessimisme et de l’optimisme. En Amérique du Sud, les tueurs d’Indiens poussent à son comble la position de l’Autre comme différence : l’Indien sauvage n’est pas un être humain, mais un simple animal. Le meurtre d’un Indien n’est pas un acte criminel, le racisme en est même totalement évacué, puisqu’il implique en effet, pour s’exercer, la reconnaissance d’un minimum d’humanité en l’Autre. Monotone répétition d’une très ancienne infamie : traitant, avant la lettre, de l’ethnocide, Claude Lévi- Strauss rappelle dans Race et histoire comment les Indiens des Isles se demandaient si les Espagnols nouveau venus étaient des dieux ou des hommes, tandis que les Blancs s’interrogeaient sur la nature humaine ou animale des indigènes.
Qui sont, d’autre part, les praticiens de l’ethnocide ? Qui s’attaque à l’âme des peuples ? Apparaissent au premier rang, en Amérique du Sud mais aussi en bien d’autres régions, les missionnaires. Propagateurs militants de la foi chrétienne, ils s’efforcent de substituer aux croyances barbares des païens la religion de l’Occident. La démarche évangélisatrice implique deux certitudes : d’abord que la différence — le paganisme — est inacceptable et doit être refusée ; ensuite que le mal de cette mauvaise différence peut être atténué, voire aboli. C’est en cela que l’attitude ethnocidaire est plutôt optimiste : l’Autre, mauvais au départ, y est supposé perfectible, on lui reconnaît les moyens de se hausser, par identification, à la perfection que représente le christianisme. Briser la force de la croyance païenne, c’est détruire la substance même de la société. Aussi bien s’agit-il du résultat recherché : conduire l’indigène, par le chemin de la vraie foi, de la sauvagerie à la civilisation. L’ethnocide s’exerce pour le bien du Sauvage. Le discours laïque ne dit pas autre chose lorsqu’il énonce, par exemple, la doctrine officielle du gouvernement brésilien quant à la politique indigéniste. « Nos Indiens, proclament les responsables, sont des êtres humains comme les autres. Mais la vie sauvage qu’ils mènent dans les forêts les condamne à la misère et au malheur. C’est notre devoir que de les aider à s’affranchir de la servitude. Ils ont le droit de s’élever à la dignité de citoyens brésiliens, afin de participer pleinement au développement de la société nationale et de jouir de ses bienfaits. » La spiritualité de l’ethnocide, c’est l’éthique de l’humanisme.
L’horizon sur lequel prennent figure l’esprit et la pratique ethnocidaires se détermine selon deux axiomes. Le premier proclame la hiérarchie des cultures : il en est d’inférieures, il en est de supérieures. Quant au second, il affirme la supériorité absolue de la culture occidentale. Celle-ci ne peut donc entretenir avec les autres, et singulièrement les cultures primitives, qu’une relation de négation. Mais il s’agit d’une négation positive, en ce qu’elle veut supprimer l’inférieur en tant qu’inférieur pour le hisser au niveau du supérieur. On supprime l’indianité de l’Indien pour en faire un citoyen brésilien. Dans la perspective de ses agents, l’ethnocide ne saurait être par suite une entreprise de destruction : il est au contraire une tâche nécessaire, exigée par l’humanisme inscrit au cœur de la culture occidentale.
On nomme ethnocentrisme cette vocation à mesurer les différences à l’aune de sa propre culture. L’Occident serait ethnocidaire parce qu’il est ethnocentriste, parce qu’il se pense et se veut la civilisation. Une question néanmoins se pose : notre culture détient-elle le monopole de l’ ethnocentrisme ? L’expérience ethnologique permet d’y répondre. Considérons la manière dont les sociétés primitives se nomment elles-mêmes. On s’aperçoit qu’en réalité il n’y a pas d’auto-dénomination, dans la mesure où, en mode récurrent, les sociétés s’attribuent presque toujours un seul et même nom : les Hommes. Illustrant de quelques exemples ce trait culturel, on rappellera que les Indiens Guarani se nomment Ava, qui signifie les hommes ; que les Guayaki disent d’eux-mêmes qu’ils sont Aché, les « Personnes » ; que les Waika du Venezuela se proclament Yanomami, les « Gens » ; que les Eskimos sont des Innuit, des « Hommes ». On pourrait indéfiniment allonger la liste de ces noms propres qui composent un dictionnaire où tous les mots ont le même sens : hommes. Inversement, chaque société désigne systématiquement ses voisins de noms péjoratifs, méprisants, injurieux.
Toute culture opère ainsi un partage de l’humanité entre d’une part elle-même, qui s’affirme comme représentation par excellence de l’humain, et les autres, qui ne participent qu’à un moindre titre à l’humanité. Le discours que tiennent sur elles-mêmes les sociétés primitives, discours condensé dans les noms qu’elles se confèrent, est donc ethnocentriste de part en part : affirmation de la supériorité de son soi culturel, refus de reconnaître les autres comme des égaux. L’ ethnocentrisme apparaît alors la chose du monde la mieux partagée et, de ce point de vue au moins, la culture de l’Occident ne se distingue pas des autres. Il convient même, poussant un peu plus loin l’analyse, de penser l’ ethnocentrisme comme une propriété formelle de toute formation culturelle, comme immanent à la culture elle-même. Il appartient à l’essence de la culture d’être ethnocentriste, dans la mesure exacte où toute culture se considère comme la culture par excellence. En d’autres termes, l’altérité culturelle n’est jamais appréhendée comme différence positive, mais toujours comme infériorité sur un axe hiérarchique.
Il n’en reste pas moins que si toute culture est ethnocentriste, seule l’occidentale est ethnocidaire. Il s’ensuit donc que la pratique ethnocidaire ne s’articule pas nécessairement à la conviction ethnocentriste. Sinon, toute culture devrait être ethnocidaire : or, ce n’est pas le cas. C’est à ce niveau, nous semble-t-il, que se laisse repérer une certaine insuffisance de la réflexion que mènent, depuis un certain temps, les chercheurs que préoccupe à juste titre le problème de l’ethno- cide. Il ne suffit pas en effet de reconnaître et d’affirmer la nature et la fonction ethnocidaires de la civilisation occidentale. Tant que l’on se contente de déterminer le monde blanc comme monde ethnocidaire, on reste à la surface des choses, on demeure en la répétition, légitime certes car rien n’a changé, d’un discours déjà prononcé puisqu’ aussi bien l’évêque Las Casas par exemple, dès l’aube du xvie siècle, dénonçait en termes fort précis le génocide et l’ethnocide que les Espagnols faisaient subir aux Indiens des Isles et du Mexique. De la lecture des travaux consacrés à l’ethnocide, on retire l’impression que pour leurs auteurs la civilisation occidentale est une sorte d’abstraction, sans racines socio-historiques, une vague essence qui, de tout temps, enveloppa en soi l’esprit ethnocidaire. Or, notre culture n’est en rien une abstraction, elle est le produit lentement constitué d’une histoire, elle relève d’une recherche généalogique. Qu’est-ce qui fait que la civilisation occidentale est ethnocidaire ? Telle est la vraie question. L’analyse de l’ethnocide implique, au delà de la dénonciation des faits, une interrogation sur la nature, historiquement déterminée, de notre monde culturel. C’est donc vers l’histoire qu’il s’agit de se tourner.
Pas plus qu’abstraction extra-temporelle, la civilisation de l’Occident n’est une réalité homogène, un bloc indifférencié identique en toutes ses parties. C’est pourtant l’image que paraissent en donner les auteurs cités plus haut. Mais si l’Occident est ethnocidaire comme le soleil est lumineux, alors ce fatalisme rend inutile, et même absurde, la dénonciation des crimes et l’appel à la protection des victimes. Ne serait-ce point au contraire parce que la civilisation occidentale est ethnocidaire d’abord à l’intérieur d’elle-même qu’elle peut l’être ensuite à l’extérieur, c’est-à-dire contre les autres formations culturelles ? On ne peut pas penser la vocation ethnocidaire de la société occidentale sans l’articuler à cette particularité de notre propre monde, particularité qui est même le critère classique de distinction entre les Sauvages et les Civilisés, entre le monde primitif et le monde occidental : le premier regroupe l’ensemble des sociétés sans État, le second se compose de sociétés à État. Et c’est à cela qu’il faut tenter de réfléchir : peut-on légitimement mettre en perspective ces deux propriétés de l’Occident, comme culture ethnocidaire, comme société à État ? S’il en était ainsi, on comprendrait pourquoi les sociétés primitives peuvent être ethnocentristes sans être pour autant ethnocidaires, puisqu’elles sont précisément des sociétés sans État.
L’ethnocide, est-il admis, c’est la suppression des différences culturelles jugées inférieures et mauvaises, c’est la mise en œuvre d’un principe d’identification, d’un projet de réduction de l’autre au même (l’Indien amazonien supprimé comme autre et réduit au même comme citoyen brésilien). En d’autres termes, l’ethnocide aboutit à la dissolution du multiple dans l’Un. Qu’en est-il maintenant de l’État ? Il est, par essence, la mise en jeu d’une force centripète, laquelle tend, lorsque les circonstances l’exigent, à écraser les forces centrifuges inverses. L’État se veut et se proclame le centre de la société, le tout du corps social, le maître absolu des divers organes de ce corps. On découvre ainsi, au cœur même de la substance de l’État, la puissance agissante de l’Un, la vocation de refus du multiple, la crainte et l’horreur de la différence. A ce niveau formel où nous nous situons actuellement, on constate que la pratique ethnocidaire et la machine étatique fonctionnent de la même manière et produisent les mêmes effets : sous les espèces de la civilisation occidentale ou de l’État, se décèlent toujours la volonté de réduction de la différence et de l’altérité, le sens et le goût de l’identique et de l’Un.
Quittant cet axe formel et en quelque sorte structuraliste pour aborder celui de la diachronie, de l’histoire concrète, considérons la culture française comme cas particulier de la culture occidentale, comme illustration exemplaire de l’esprit et du destin de l’Occident. Sa formation, enracinée dans un passé séculaire, apparaît strictement coextensible à l’expansion et au renforcement de l’appareil d’État, d’abord sous sa forme monarchique, ensuite sous sa forme républicaine. A chaque développement du pouvoir central correspond un déploiement accru du monde culturel. La culture française est une culture nationale, une culture du français. L’extension de l’autorité de l’État se traduit dans l’expansionnisme de la langue de l’État, le français. La nation peut se dire constituée, l’État se proclamer détenteur exclusif du pouvoir lorsque les gens sur qui s’exerce l’autorité de l’État parlent la même langue que lui. Ce processus d’intégration passe évidemment par la suppression des différences. C’est ainsi qu’à l’aurore de la nation française, lorsque la France n’était que la Franchimanie et son roi un pâle seigneur du nord de la Loire, la croisade des Albigeois s’abattit sur le Sud pour en abolir la civilisation. L’extirpation de l’hérésie cathare, prétexte et moyen d’expansion pour la monarchie capétienne, traçant les limites presque définitives de la France, apparaît comme un cas pur d’ethnocide : la culture du Midi — religion, littérature, poésie — était irréversiblement condamnée et les Languedociens devinrent sujets loyaux du roi de France.
La révolution de 1789, en permettant le triomphe de l’esprit centraliste des jacobins sur les tendances fédéralistes des girondins, mena à son terme l’emprise politique de l’administration parisienne. Les Provinces, comme unités territoriales, s’appuyaient chacune sur une ancienne réalité, homogène du point de vue culturel : langue, traditions politiques, etc. On leur substitua le découpage abstrait en départements, propre à briser toute référence aux particularismes locaux, et donc à faciliter partout la pénétration de l’autorité étatique. Ultime étape de ce mouvement par lequel les différences s’évanouissent l’une après l’autre devant la puissance de l’État : la IIIe République transforma définitivement les habitants de l’hexagone en citoyens grâce à l’institution de l’école laïque, gratuite et obligatoire, puis du service militaire obligatoire. Ce qui subsistait d’existence autonome dans le monde provincial et rural y succomba. La francisation était accomplie, l’ethnocide consommé : langues traditionnelles traquées en tant que patois d’arriérés, vie villageoise ravalée au rang de spectacle folklorique destiné à la consommation des touristes, etc.
Pour bref qu’il soit, ce coup d’œil jeté sur l’histoire de notre pays suffit à montrer que l’ethnocide, comme suppression plus ou moins autoritaire des différences socio-culturelles, est inscrit d’avance dans la nature et dans le fonctionnement de la machine étatique, laquelle procède par uniformisation du rapport qui la lie aux individus : l’État ne connaît que des citoyens égaux devant la Loi.
Affirmer, à partir de l’exemple français, que l’ethnocide appartient à l’essence unificatrice de l’État, conduit logiquement à dire que toute formation étatique est ethnocidaire. Examinons rapidement le cas d’un type d’État fort différent des États européens. Les Incas étaient parvenus à édifier dans les Andes une machine de gouvernement qui fit l’admiration des Espagnols, tant par l’ampleur de son extension territoriale que par la précision et la minutie des techniques administratives qui permettaient à l’Empereur et à ses nombreux fonctionnaires d’exercer un contrôle presque total et permanent sur les habitants de l’Empire. L’aspect proprement ethnocidaire de cette machine étatique apparaît dans sa tendance à incaïser les populations nouvellement conquises : non seulement les obligeant à payer tribut aux nouveaux maîtres, mais surtout les contraignant à célébrer en priorité le culte des conquérants, le culte du Soleil, c’est-à-dire de l’Inca lui-même. Religion d’État, imposée par la force, fût-ce au détriment des cultes locaux. Il est vrai également que la pression exercée par les Incas sur les tribus soumises n’atteignit jamais la violence du zèle maniaque avec lequel les Espagnols anéantirent plus tard l’idolâtrie indigène. Pour habiles diplomates qu’ils fussent, les Incas savaient néanmoins utiliser la force lorsqu’il le fallait et leur organisation réagissait avec la plus grande brutalité, comme tout appareil d’État lorsque son pouvoir est mis en question. Les fréquents soulèvements contre l’autorité centrale du Cuzco, impitoyablement réprimés d’abord, étaient ensuite châtiés par la déportation massive des vaincus en des régions très éloignées de leur territoire natal, c’est-à-dire marqué par le réseau des lieux de culte (sources, collines, grottes, etc.) : déracinement, déterritorialisation, ethnocide…
La violence ethnocidaire, comme négation de la différence, appartient bien à l’essence de l’État, aussi bien dans les empires barbares que dans les sociétés civilisées d’Occident : toute organisation étatique est ethnocidaire, l’ethnocide est le mode normal d’existence de l’État. Il y a donc une certaine universalité de l’ethnocide, en ce qu’il est le propre non pas seulement d’un vague « monde blanc » indéterminé, mais de tout un ensemble de sociétés qui sont les sociétés à État. La réflexion sur l’ethnocide passe par une analyse de l’État. Mais doit-elle s’arrêter là, s’en tenir au constat que l’ethnocide c’est l’État et que, de ce point de vue, tous les États se valent ? Ce serait là retomber dans le péché d’abstraction que nous avons précisément reproché à « l’école de l’ethnocide », ce serait encore une fois méconnaître l’histoire concrète de notre propre monde culturel.
Où se situe la différence qui interdit de placer sur le même plan, ou de mettre dans le même sac, les États barbares (Incas, Pharaons, despotismes orientaux, etc.) et les États civilisés (le monde occidental) ? On décèle d’abord cette différence au niveau de la capacité ethnocidaire des appareils étatiques. Dans le premier cas, cette capacité est limitée non pas par la faiblesse de l’État mais, au contraire, par sa force : la pratique ethnocidaire — abolir la différence lorsqu’elle devient opposition — cesse dès lors que la force de l’État ne court plus aucun risque. Les Incas toléraient une relative autonomie des communautés andines lorsque celles-ci reconnaissaient l’autorité politique et religieuse de l’Empereur. On s’aperçoit en revanche que dans le second cas — États occidentaux — la capacité ethnocidaire est sans limites, elle est effrénée. C’est bien pour cela qu’elle peut conduire au génocide, que l’on peut en effet parler du monde occidental comme absolument ethnocidaire. Mais d’où cela provient-il ? Que contient la civilisation occidentale qui la rend infiniment plus ethnocidaire que toute autre forme de société ? C’est son régime de production économique, espace justement de l’illimité, espace sans lieux en ce qu’il est recul constant de la limite, espace infini de la fuite en avant permanente. Ce qui différencie l’Occident, c’est le capitalisme, en tant qu’impossibilité de demeurer dans i’en-deçà d’une frontière, en tant que passage au delà de toute frontière ; c’est le capitalisme, comme système de production pour qui rien n’est impossible, sinon de ne pas être à soi-même sa propre fin : qu’il soit d’ailleurs libéral, privé, comme en Europe de l’Ouest, ou planifié, d’État, comme en Europe de l’Est. La société industrielle, la plus formidable machine à produire, est pour cela même la plus effrayante machine à détruire. Races, sociétés, individus ; espace, nature, mers, forêts, sous-sol : tout est utile, tout doit être utilisé, tout doit être productif, d’une productivité poussée à son régime maximum d’intensité.
Voilà pourquoi aucun répit ne pouvait être laissé aux sociétés qui abandonnaient le monde à sa tranquille improductivité originaire ; voilà pourquoi était intolérable, aux yeux de l’Occident, le gaspillage représenté par l’inexploitation d’immenses ressources. Le choix laissé à ces sociétés était un dilemme : ou bien céder à la production, ou bien disparaître ; ou bien l’ethnocide, ou bien le génocide. A la fin du siècle dernier, les Indiens de la pampa argentine furent totalement exterminés afin de permettre l’élevage extensif des moutons et des vaches, qui fonda la richesse du capitalisme argentin. Au début de ce siècle, des centaines de milliers d’Indiens amazoniens périrent sous les coups des chercheurs de caoutchouc. Actuellement, dans toute l’Amérique du Sud, les derniers Indiens libres succombent sous l’énorme poussée de la croissance économique, brésilienne en particulier. Les routes transcontinentales dont la construction s’accélère constituent des axes de colonisation des territoires traversés : malheur aux Indiens que la route rencontre ! De quel poids peuvent peser quelques milliers de Sauvages improductifs au regard de la richesse en or, minerais rares, pétrole, en élevage de bovins, en plantations de café, etc. ? Produire ou mourir, c’est la devise de l’Occident.
Les Indiens d’Amérique du Nord l’apprirent dans leur chair, tués presque jusqu’au dernier afin de permettre la production. Un de leurs bourreaux, le général Sherman, le déclarait ingénument dans une lettre adressée à un fameux tueur d’Indiens, Buffalo Bill : « Autant que je peux l’estimer, il y avait, en 1862, environ 9 millions et demi de bisons dans les plaines entre le Missouri et les Montagnes Rocheuses. Tous ont disparu, tués pour leur viande, leur peau et leurs os […] A cette même date, il y avait environ 165 000 Pawnees, Sioux, Cheyennes, Kiowas et Apaches, dont l’alimentation annuelle dépendait de ces bisons. Eux aussi sont partis et ont été remplacés par le double ou le triple d’hommes et de femmes de race blanche, qui ont fait de cette terre un jardin et qui peuvent être recensés, taxés et gouvernés selon les lois de la nature et de la civilisation. Ce changement a été salutaire et s’accomplira jusqu’à la fin. »x Le général avait raison. Le changement s’accomplira jusqu’à la fin, il prendra fin lorsqu’il n’y aura plus rien du tout à changer.
1. Cité in R. Thévenin et P. Coze, Mœurs et histoire des Indiens Peaux-Rouges, Paris, Payot, 1952.
(*) Note de R71: la notion d’ethnocide a été définit par l’anthropologue français Robert Jaulin dans son livre couvrant ses recherches “La paix blanche” en 1970, soit 4 ans avec cet écrit de Clastres.
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Source : https://resistance71.wordpress.com/2019/06/26/anthropologie-politique-etat-capitalisme-occident-colonialisme-ethnocide-et-genocide-pierre-clastres/
Lectures complémentaires:
notre page « Anthropologie politique »
Manifeste pour la Société des Sociétés
Paulo_Freire_La_pedagogie_des_opprimes
Marshall-Sahlins-La-nature-humaine-une-illusion-occidentale-2008
James_C_Scott_L’art_de_ne_pas_être_gouverné
James-C-Scott-Contre-le-Grain-une-histoire-profonde-des-premiers-etats
David Graber Fragments Anthropologiques pour Changer l’histoire de l’humanité
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